260/crea : radicalisme de la misère
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesAntifascismeExclusion/précarité/chômage
Ils veulent NE-GO-CIER, et ne cessent de le brailler à tous vents. Et pour cela, ils sont même prêts, audace suprême, à jouer avec les frontières de la loi en occupant illégalement des lieux. Seulement, et cela même les cogestionnaires de la force de travail l’ont appris (eux qui au besoin savent où placer des bonbonnes de gaz et provoquer quelque confrontation musclée), il ne suffit plus de gueuler ou de se promener avec des banderoles dans la rue pour que les puissants entament une négociation réelle. Alors qu’est-ce qu’on peut faire, à part se plaindre en prenant tout le monde à témoin ? “L’Etat prend nos délégués pour des responsables quand il envoie la police”, “le ministère tient pas ses promesses”, “on se ruine en téléphone et on ne récolte que des CRS” ? Combien de leçons de démocratie réelle faudra-t-il pour que ces partisans du pragmatisme collectiviste trouvent la tactique gagnante sans enfourcher les chevaux de la violence ? Question à mille points qui ne trouvera de réponse que sur le dos d’une partie de leurs mandatés, les indisciplinés de leurs listes de demandeurs d’HLM, les insoumis à la discipline des travailleurs sociaux autogérés. Comme on pouvait dire cyniquement qu’un des pires produits du fascisme était l’anti-fascisme, on pourrait dire au vu des extraits qui suivent, qu’un des pires produits de la misère est la misère du radicalisme. Faire du syndicalisme de base sans même créer de rapport de force n’a jamais rien produit, mais surtout, penser réussir une négociation avec l’Etat sans rien offrir en contrepartie, sinon de la pacification sociale, relève sinon de la naïveté, en tout cas de l’illusion démocrate. Une chose est de se battre pour bien plus que des cages à poules ou des centres (même sociaux) et que l’Etat fasse des concessions, une autre est de collaborer avec lui. Quant au dialogue, il n’est possible qu’entre égaux, c’est à dire en situation de liberté (sans le chantage de la matraque) et de réciprocité (sans médiation). Dans une perspective révolutionnaire, le seul langage qui tienne avec l’Etat est celui de la confrontation…
Enfin, au-delà du recyclage des vieux fonds de marmite (Des logements sociaux ! Le pouvoir au peuple !), à quoi bon tous ces rendez-vous pour demander son dû à not’ bon maître ? Face au vide relatif laissé par les structures de médiation traditionnelles, il semble que les apprentis-bureaucrates se bousculent de plus en plus au portillon, et qu’ils peuvent affluer de tous les milieux. Cela tombe bien, face à l’incertitude liée aux restructurations en cours et aux possibilités d’explosions sociales toujours plus incontrôlables, le pouvoir a toujours besoin d’interlocuteurs pour négocier quelques miettes, même s’il n’est plus disposé à les lâcher aussi facilement qu’avant. A l’heure où toujours plus de monde se rend compte bon gré mal gré qu’on n’aura que ce qu’on arrachera, et où les illégalismes se font toujours plus diffus, il est plus que temps d’approfondir l’antagonisme social qui se creuse entre le vieux monde de la cogestion et de l’aménagement négocié de la survie et tous ceux qui ont tout à prendre, et beaucoup à détruire.
Face à tous les pouvoirs et à ses faux critiques, action directe sans médiation !
La suite ici: http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_articl…=5274
Concernant la publication et diffusion de ce texte, voici un complément trouvé sur le site cette semaine :
http://cettesemaine.free.fr/spip/article.php3?id_articl…=5274
Sources : [Note : comme il est précisé plus haut, nous avons reçu ce texte et sa compilation par mail. Si nous prenons le temps et l’énergie pour contribuer au site de “cette semaine”, ce n’est pas pour nous auto-référencer ensuite sur les Indymedia, ou tout autre truc alterno. Nous ne publions jamais rien sur les Indymédias pour des divergences de contenu, pour ne pas alimenter la confusion qui y règne, pour ne pas cautionner le libéralisme de l’open publishing. Malheureusement, l’article ci-dessus a été immédiatement copié/collé sur divers Indymedias le jour même de sa parution (avec parfois pour signature “cettesemaine” !) par des idiots anonymes. Cela relève manifestement de l’ignorance totale du projet des “brèves du désordre”]
Gloire à nos vaillants révolutionnaires qui ont su débusquer les « faux critiques » mais vrais négociateurs, eux qui n’ont jamais fait la moindre concession et dont on se demande donc comment ils sont logés et à la suite de quelles luttes exemplaires leur permettant de dénigrer radicalement celles des autres.
On remarquera qu’il n’est pas question une seule fois des familles et des enfants qui ont été expulsés, il n’est question ici que d’une leçon de radicalisme purement formelle troquant la réalité contre une analyse idéologique.
« Dans une perspective révolutionnaire, le seul langage qui tienne avec l’Etat est celui de la confrontation… »
Merci, les donneurs de leçons, expliquez-nous seulement comment vous faites dans votre vie « révolutionnaire » exemplaire pour vous « confronter » en permanence avec l’Etat. Vous vivez de quoi, vous habitez où ? ça serait intéressant de le savoir pour prendre exemple sur votre « action directe sans médiation »…