Voici des infos, que vous pouvez retrouver avec des compléments sur
https://lille.indymedia.org/ :

Premier jour du camp NoBorder de Stockholm (17 juin 2012)
https://lille.indymedia.org/spip.php?article27212

Second jour du camp NoBorder de Stockholm (18 juin 2012)
https://lille.indymedia.org/spip.php?article27213

Il y a aussi des infos en anglais et suédois sur le site lui-même

http://www.noborderstockholm.org/news/

et sur leur compte twitter

http://twitter.com/#!/Noborder_sthlm

Premier jour du camp NoBorder de Stockholm – 17 juin 2012

La journee d ouverture avait pourtant bien debutee : deux cents personnes avaient manifeste pacifiquement dans la ville et assiste a un spectacle musicale fait par des sans papiers. La pluie qui s etait abattue toute la journee avait meme finie par cesser. Mais dans un camp No Border, il faut toujours compter sur la police pour faire degenerer les choses… Apres le spectacle une partie personnes rassemblees dans un parc ont decide d improviser une manifestation bruyante devant le commissariat de Solna, ou trois personnes etaient detenues depuis la veille pour des ”tags” revendicatifs. Une cinquantaine de personnes se rendent donc au commissariat, chantent, scandent des slogans, et finissent par reprendre la direction du camp. C est la, que les flics passe a l action : le metro dans lequel ont grimpe les personnes du camp est stoppe. La police fait descendre les ”civils” et avance le metro une station plus loin, qu elle a prealablement videe. Commence alors une operation de fouille et d intimidation, en bonne et due forme, violente, et (in)justifiee au motif de ”risques d emeute”. Les gens sont pousses hors du metro, plaques au sol, controlees une par une. Les flics demandent des pieces d identite. La plupart n en n ont pas. La raffle durera plusieurs heures et s averre difficile a vivre pour la plupart.

Apprenant la nouvelle, un groupe de solidarite se forme au camp et se met en route pour la station de metro ou se deroule l operation policiere, mais le metro est coupe entre les stations concernees. Une crainte grandi car il est de coutume pour la police suedoise, lorsqu elle fait face a des arrestation massives de ce type, de conduire un bus jusqu a deux heures (distance maximale legale) de route pour les relacher dans la foret avec pour seule indication la direction de Stockholm… Au meme moment, un helicoptere survole la zone du camp depuis un certain temps, et poursuit le groupe d une vingtaine de personnes qui decide de rejoindre la station en question a pieds. Arrivee sur place, elles font face a un dispositif policier important (plusieurs camions, des voitures…) et en poste avance, un cordon de maitre chien, prets a croquer tout ce qui depasse avec leurs acolytes canins. Le groupe doit reculer. Sous les yeux curieux et passifs d une foule du quartier massee la, une personne est attrapee par un des Berger-Allemand au bras : coup de chance, il n atteint que la manche de sa veste. Devant l impossibilite de passer par cette entree, le groupe fait le tour pour en rejoindre une autre, simplement fermee cette fois. Le groupe reste la quelques minutes, hesite devant la situation qui semble sans issue. C est alors que deux vans noirs deboulent alors a toute allure. A l interieur de chacun, six molosses de l anti terrorisme qui bondissent hors des vehicules et commencent a pourchasser le groupe de soutien. Les personnes courrent dans toutes les directions possibles, trois sont arretees de suite. Un petit groupe se retrouve par hasard quelques minutes plus tard dans les venelles du quartier populaire, des tours HLM entourees d espaces verts qui permettent aux personnes de perdre leur poursuivant et de se cacher de l helicoptere sous des arbres. Il ne reste que six personnes sur la quinzaine. Tentant de rejoindre une rue passante afin de ne pas rester sans temoins, ils sont de nouveau pourchasses par des flics en civil, cette fois. Le groupe se separe de nouveau en courant dans toutes les directions possibles, avec de nouvelles arrestations a la cle… Une personne finira par rentrer seule au camp, sous le choc de l adrenaline et des arrestations de tout le groupe.

Les personnes interpellees dans le metro seront toutes relachees a part cinq, toujours aujourd hui enfermees. Plus les trois arretees pour ”tag”. Des personnes du groupe de solidarite sont chargees avec des accusations d “assault sur la police”, et “violences”. Il est tres difficile d avoir plus d information sur les personnes encore en detention, car la police refuse d en donner. Elles peuvent etre maintenue en gqrde-a-vue jusqu a 72 heures, particulierement si elles ne sont pas suedoises, afin de ”prevenir les risques de fuites du pays”. Les personnes du groupe de solidarite sont ramenees par la police au camp dans la soiree et dans la nuit, certaines personnes ont ete bien molestees et sont legerement blessees. Le lendemain, on pouvait lire dans la presse qu une centaine de personnes masquee avait attaque la police, essaye de lui voler de l equipement, repandu du gaz lacrimo. Une somme de 500 Couronnes est proposee a toute personne ayant pris des photos des hypothetiques attaques des activistes anti frontieres. Sans doute un acte desespere pour tenter de justifier l intervention policiere.

—–

Deuxieme jour du camp NoBorder de Stockholm – 18 juin 2012

Le camp se reveille sous le bruit assourdissant d un helicoptere en reperage.

Dans la matinee, les activistes se mettent en route pour une manifestation devant le centre de retention de Märsta. Deux cents personnes sont rassemblees devant la prison pour migrant-es. De l interieur des personnes font des signes : une femme designe ainsi le ventre d une autre, elle est enceinte de six mois. D autres personnes ecrivent des messages : ”fridom”, detruisez les centres de retention, ”help us”. Un adolescent boxe dans les airs et nous invite a foutrent en l air toutes les barrieres qui nous separent du centre. Deux sans papiers viennent temoigner a un micro sur leur situation. Les flics sont detendus, ils filment d une fenetre a l etage tout le rassemblement. Les activistes appellent des personnes a l interieur du centre, et retransmettent leur temoignage en direct sur une sono.

La strategie de l action divise les participant-es. Les memes sempiternelles discussions sur les strategies de groupe qui reviennent… Des migrant-es en contact avec des personnes du camp ont demande a ce que la manifestation soit calme et sans heurts, de peur de subir des represailles severes (isolement, privation, sanctions administratives). Malgre cela, certains groupes trouvent tres difficile de rester calme et pacifique, se demandent si ces derniers parlent pour toutes les personnes enfermees et ont du mal a trouver un sens a leur presence a ce qui ressemble beaucoup parfois a un sympathique pic-nique. Les barrieres qui nous separent du centre sont tout de meme secouees dans tous les sens, on frappe dessus afin de faire du boucan, des slogans sont cries. Mais lorsque la sono se met a cracher du Manu Chao et autres ”alternatifs commerciaux”, c est un peu la goutte d eau. Certain-es personnes quittent l action plus tot. D autres attendent un moment opportun pour balancer quelques projectiles.

Au soir un van de la police passe au camp : des flics en armure, robocop. Ce n est pas leur premier passage au camp, mais les fois precedentes c etaient des patrouilles classiques. Beaucoup redoutent une intervention sur le camp lui-meme malgre le fait que le terrain soit loue a un particulier.