Syrie, le chaos
Catégorie : Global
Thèmes : Guerre
SYRIE, le Chaos
la confusion nourrit par la violence
La nuit est arrivée, le calme est revenu, les fous de guerre commencent à se taire, l’ivresse de leur folie,
les amènent à la confusion et à la torpeur, bientôt ils dormiront et laisseront un peu de répit à leurs victimes.
Pendant ce temps là, ceux qui ont subit leur violence hurlent parfois en silence leur douleur et pansent leur plaies.
A l’obscurité de la nuit, s’ajoute la couleur noir du deuil éclairée par les bougies : on veille les défuntes
victimes.
De chaque côté des armes se livrent en secret et l’on s’invectivent. Le Semeur de Chaos est à l’Oeuvre,
distillant la confusion nourrit par la violence. Au milieu de cette guerre, la population est le terrain de ce conflit,
les frontières sont leur chair, leur langue, leur culture érigée en bastion, en forteresse. Elle est comme toujours
l’objet sacrificiel de la folie, des stratégies, des intérêts qui ne sont pas les leurs.
Dans ce jeu d’Echec, chacun déploie ces pions, ces cavaliers, ces fous, alors que la population n’a jamais voulu y
jouer, on leur a juste forcé la main. Les héros ne sont pas ceux que l’on croient, les libérateurs ne sont pas ceux que l’on croient, celui qui fait couler le sang ne peut être un héros, et les libérateurs seront leurs futurs geoliers.
Chacun à sa part dans ce maelström, nul ne peut se prétendre être le Juge et ceux qui veulent apporter la paix
sont souvent ceux qui ont semé la guerre : ils reviennent seulement pour la récolte sur les champ de bataille
qu’ils ont préparés.
Comment peuvent-ils dormir ces instigateurs de souffrance ? Comment peuvent-ils imaginer servir le Bien ?
Ils ont tout simplement perdu leur Ame, ils sont devenus des Ombres humaines sans conscience : ils sont
les Bouchers de ce Monde et nous sommes leur chair à canon.
Yankee Doodle Went To Latin America (Mais Pas Que)
Kofi Annan (photo), missionnaire des Nations Unies à Damas, vient de narrer qu’il serait plutôt partisan, pour ce qui le concerne, d’associer l’Iran (plutôt que, par exemple, Bernard-Henri Lévy) à la recherche d’une sortie négociée de ce qu’il est convenu d’appeler la crise syrienne.
Quand on y réfléchit : ce n’est pas complètement idiot.
Car en effet – et quelle que soit, par ailleurs, la méchanceté du personnage : Ahmadinejad est probablement l’un des seuls mecs qui puisse aujourd’hui tempérer les ardeurs d’Assad.
(Alors que si Bernard-Henri Lévy se pointe et dit Bachar, maintenant, tu prends tes pilules : il risque d’essuyer un refus.)
Mais les États-Unis d’Amérique ne veulent pas entendre parler, sauf vot’ respect, m’sieur Annan, d’une participation de l’Iran – qui d’après leur point de vue « fait partie du problème » syrien, et non de sa solution, puisque, expliquent-ils : ses dirigeants prodiguent un « soutien actif » à leurs homologues de Syrie, dont le comportement, depuis quelques temps, est, toujours selon les États-Unis d’Amérique, un odieux « affront à la dignité humaine ».
Quand on entend ça, n’est-ce pas : on se pince, et on tourne.
Histoire de vraiment vérifier si on ne serait pas, des fois, en train de faire un mauvais rêve.
Car en effet : s’il y a bien un pays au monde qui est tôt passé maître (quinzième dan) dans le soutien actif à des régimes spécialisés dans l’affront à la dignité humaine [1], ce n’est bien évidemment pas l’Iran, mais, précisément, les États-Unis d’Amérique.
En Amérique Latine, par exemple, et dans une (longue) période qui a grosso modo duré jusqu’à la toute fin des années 1980 [2] : des centaines de milliers de civil(e)s ont été broyé(e)s dans des massacres auprès de quoi les crispations post-titistes de MM. Milosevic et Tudjman prennent rétrospectivement des airs de cours de gym douce pour retraité(e)s fragiles du pied.
Est-ce que les États-Unis d’Amérique ont plissé du nez, et constaté qu’il y avait dans ces gigantesques tueries l’esquisse d’un conséquent affront à la dignité humaine ?
Point : les États-Unis d’Amérique ont plutôt continué d’assurer dans la région, à la fin de les maintenir au pouvoir, la formation, l’encadrement et (il va de soi) l’armement des bouchers fascistes qui les perpétraient.
Pour le dire autrement : ils ont très activement soutenu de monstrueux psychopathes.
Dans une autre extrémité du vaste monde, et dans une période qui pour le coup ne semble pas devoir se terminer après-demain : l’armée israélienne fait depuis des décennies de réguliers hachis de Palestinien(ne)s, mélangés aussi de quelques pâtés de Libanai(se)s, où le réalisme oblige à constater que les enfants sont beaucoup plus nombreux à se faire tuer qu’en Syrie ces derniers temps.
Est-ce que les États-Unis d’Amérique ont suggéré que le gouvernement israélien soit tenu loin des instances internationales – et n’y revienne qu’après avoir définitivement renoncé à tout affront à la dignité humaine, parce que là, vraiment, Bibi, ça commence à bien faire ?
Nenni : les États-Unis d’Amérique continuent de soutenir activement le gouvernement israélien, et de lui fournir du gros matos militaire.
Quand les États-Unis d’Amérique s’érigent en arbitre des élégances diplomatiques, et prétendent décider de qui pourra contribuer à la recherche d’une sortie de la crise syrienne, et de qui devra rester chez soi à réciter des actes de contrition pour avoir trop attenté au(x) bien(s) d’autrui : c’est donc un peu comme si Hannibal Lecter se mettait soudain à nous dispenser une leçon de maintien humanitaire, sur le thème : « Tu ne tueras point ton prochain. »
Mais apparemment : ils trouvent encore quelques supporteurs – dont, dit-on, quelques philosophes – de ce côté-ci de l’Atlantique.
Notes
[1] Nous ne parlerons pas ici – ça nous prendrait beaucoup trop de temps – des innombrables fois où ce pays a directement perpétré d’infâmes tueries de masse, sans même passer par l’entremise de sanguinaires supplétifs : pour plus de renseignements, consulter par exemple n’importe quel paysan(ne) nord-vietnamien(ne) de plus de quarante ans.
[2] Avec tout de même du rab en Colombie.
http://www.politis.fr/Yankee-Doodle-Went-To-Latin,18614….html
Après cet exposé aussi clair que précis sur la nature du régime politique des États-Unis, l’auteur de cet article pourrait-il nous renseigner sur la nature du régime syrien actuel ?
Parce qu’il me semble que le texte n’a pas tort non plus quand il explique que ces deux régimes politiques se valent bien en ce qui concerne la barbarie et le cynisme…
Eh oui ! Les régimes politiques se valent, mais certaines personnes comme les cécéistes ont une propension à s’attaquer principalement aux ennemis du « Monde libre », également appelé « Axe du Bien ».
Chacun ses préférences, et il est bien évident que les USA et la Syrie ne jouant pas dans la même cour de récré, il vaut mieux être du côté du plus fort.
Il n’ y a pas un axe du bien face à un axe du mal, mais des Etats capitalistes et impérialistes : des USA à la Syrie, d’Israël à l’Iran, de l’Europe à la Corée du Nord, etc. L’internationalisme prolétarien se devra de détruire tous les Etats sans exception !
Le CCI veut détruire tous les Etats sur le papier. Dans le quotidien, c’est-à-dire dans la réalité, il s’en prend à ceux qui le dérangent le plus : ceux qui résistent à l’Empire et à la pensée dominante. C’est toujours utile d’être du côté des plus forts.