14 juin 2012, le mouvement des Indignés à Nantes semble être engourdi par le mauvais temps du mois de juin.

L’été qui n’arrive pas ? Le sentiment qu’en ayant voté pour une nouvelle majorité, il n’est plus nécessaire de se mobiliser ? L’éparpillement des ressources sur le mouvement ? L’impression que le mouvement s’étiole ? On pourrait trouver beaucoup de raisons pour expliquer une petite baisse de motivation chez les Indignés nantais.

Cependant, on pourrait en trouver beaucoup plus pour motiver les Indignés (moi, toi, nous, tous !) à montrer leur présence dans les rues avant de partir profiter du bel été dans quelque contrée plus ou moins exotique… :

En France, des phénomènes qui ne sont d’ailleurs pas que français :

– Le nombre de chômeurs et le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, signes de l’écart des revenus entre les personnes
– Le nombre de personnes touchées par l’habitat indigne ou n’ayant tout simplement pas d’abri, une aberration dans notre pays qui se dit développé
– Le désastre écologique qui met à crédit nos vies et celles de notre descendance …
– Tous ces phénomènes qui mènent à un ordre qui systématise les inégalités d’accès à des services publics devant être basiques comme l’éducation, l’eau, le logement, le transport …
– Et j’en passe …

A l’étranger :

– Le mouvement des étudiants québécois, mouvement duquel les Indignés ne peuvent qu’être solidaires tant il représente le refus de voir l’éducation soumise à des impératifs financiers et économiques ;
– Le massacre de la population syrienne et plus généralement tous les conflits qui dénigrent la valeur de la vie humaine au profit de celle des intérêts politiques et économiques de quelques uns ;
– Et bien sûr, toujours et encore les mobilisations des populations espagnoles, grecques, et de tous ceux réclamant plus de dignité et d’égalité de traitement.
– Et la liste n’est pas exhaustive …

“Indignez-vous” nous dit Stéphane Hessel. Je ne crois pas qu’il soit le seul à nous le dire. Le monde entier nous dit qu’il faut s’indigner et nous le savons tous déjà. Peu importe la cause que l’on choisit, tous les motifs sont bons pour aller à la rencontre de tous ceux qui dans notre ville ont envie de faire évoluer le monde, chacun à leur manière.

Le dimanche 24 juin sera une journée de solidarité avec les étudiants québécois. Cet évènement n’a pas lieu qu’à Nantes, il a aussi d’ores et déjà été prévu dans 18 autres villes de France, en Belgique, au Danemark, en Suisse, en Argentine, au Brésil, aux Etats-Unis, au Québec bien sûr…

S’agit-il réellement d’un simple mouvement d’appui aux étudiants québécois ? Non. Il y a beaucoup plus que cela en jeu. Il s’agit de sauter sur cette occasion pour se rencontrer, se remotiver pour émettre des idées autour de tous les thèmes de mobilisation, débattre et ne pas se laisser abattre. Oui l’été va bientôt arriver, oui le mouvement a perdu de l’intensité de ses débuts. Mais peu importe, renoncer n’est tout simplement pas envisageable.