Gauche au pouvoir : qui croit encore au changement ?
Catégorie : Global
Thèmes : Elections
Le titre de MIB3, dernière version de la série des Men In Black, aurait pu être le slogan de campagne de François Hollande : “Retour vers le passé pour sauver le futur”. Tout aussi mensonger que “Le changement, c’est maintenant !”, ça sonnait quand même plus “sympatoche” ou plus “djeuns”, comme un clin d’œil aux jeunes générations que le nouveau président de la République française cherche à enfumer par rapport à la réalité qui les attend, à savoir, pour celles-ci comme pour les plus anciennes, misère, chômage et souffrance.
Quel est donc ce programme de Hollande, répété avec force et conviction durant toute la campagne électorale présidentielle, et que nous allons entendre et réentendre jusqu’aux législatives ? Le même que celui de Sarkozy à la sauce “socialiste”. Bon, on enlève le “bling-bling”, on ne va pas au Fouquet’s ni sur le yacht de Bolloré mais, pour le reste, quoi de neuf ? Rien, si ce n’est ce baratin associé aux trains de promesses aussi allusives que vagues, quant à l’avenir de l’ensemble de la classe ouvrière, et de toute la jeunesse. Ce train de promesses va en réalité prendre la forme d’un train d’attaques qui seront déguisées ou enrobées dans le verbiage habituel de la gauche. Pour en retenir quelques-unes des plus médiatisées, citons “Je veux redresser la France”, “Je veux rétablir la justice”, “Je veux redonner espoir aux jeunes générations”, “Je veux une République exemplaire et une France qui fasse entendre sa voix”. Et ce ne sont que quelques titres de son programme en soixante points qui nous promet monts et merveilles !
A part quelques nuances “culturelles” et “politiques”, on a entendu la même chose il y a cinq ans avec le programme de Sarkozy, et en particulier son “travailler plus pour gagner plus”, et qui s’est traduit par “travailler plus et gagner moins”. Qu’est-ce que Hollande va faire de mieux ? Rien. C’est plutôt à pire qu’il faut s’attendre.
A l’époque de Mitterrand, la bourgeoisie disposait encore d’une marge de manœuvre économique qui avait permis à la gauche au gouvernement de bénéficier d’un “état de grâce”. L’illusion qu’avec le PS allié au PC, tout irait mieux, avait constitué un frein au développement des luttes ouvrières. Dès 1983, deux ans après l’élection de Mitterrand, les attaques ont commencé à tomber brutalement dans tous les secteurs. Les baisses de salaires, le non remplacement de fonctionnaires, les licenciements massifs dans la sidérurgie, la déréglementation des lois de licenciement comme l’amendement Lamassoure, qui a ouvert la porte toute grande à la “flexibilité du travail” et donc à la possibilité, dans le public comme dans le privé, de rendre toujours plus corvéables les salariés. Telles ont été les “valeurs” de la gauche entre 1981 et 1998. Pas différentes, en définitive, de celles de la droite. Ce sont les valeurs de la bourgeoisie avec l’exploitation et le mépris de la classe ouvrière comme maîtres mots.
Le Père Noël Hollande peut sortir toute une kyrielle de joujoux de sa hotte, il n’est et ne sera jamais qu’un défenseur de l’intérêt du capital national. Qu’il fasse le beau à Berlin, à Washington, ou au Japon, et qu’il trinque avec Poutine, ne changera rien à la condition des prolétaires. Il n’en peut plus de parler de relance éco nomique ici et là, mais une fois encore, il s’agit d’un thème qui ne tiendra guère plus que le temps d’un été. Politique de relance – comme aux Etats-Unis – ou pas, ce qui va continuer de s’imposer c’est la dure et cruelle réalité de la situation économique mondiale, marquée par l’aggravation de la crise. Aucun pays n’y échappera. Alors, que va faire notre nouvellement nominé Président de la République française, face à un déferlement prévisible de catastrophes économiques, avec des épisodes à la grecque affectant cette fois le Portugal, l’Espagne, l’Italie… et les suivants, dont la France, qui ne sont pas loin derrière.
Il fera non seulement la même chose que son prédécesseur, mais encore pire et bien plus fort. Déjà, les licenciements à Arcelor-Mittal donnent le ton.
Les jeunes générations de la classe ouvrière, qui n’ont pas vécu les attaques anti-ouvrières de la gauche au gouvernement, doivent apprendre qu’elles ne doivent compter que sur la lutte de leur classe et rejeter en toute conscience cette mystification selon laquelle la gauche serait moins pire que la droite. Il n’y a pas de choix à faire entre les différentes fractions de la bourgeoisie.
Courant Communiste International
Islam, une police de la pensée socialiste
On le savait depuis longtemps, le Parti socialiste a rompu avec le marxisme sur le terrain économique et ne réclame plus, au mieux, qu’une gestion un peu moins brutale du capitalisme. En pleine crise économique, la plus grave que l’on ait connue depuis 1929, les recettes du candidat François Hollande sont bien timorées et, sur le fond, proches de celles de la droite (n’est-il pas partisan de la « règle d’or » qui interdirait tout déficit budgétaire ?).
En revanche, il y a un domaine dans lequel le PS se glorifie de son ancrage à gauche : celui de la laïcité. Et, le Sénat étant passé à gauche, il a décidé de s’en servir pour prouver ses convictions et pour s’attaquer une fois de plus au cléricalisme et à la calotte. Pas celle de l’Eglise catholique évidemment – jamais le PS n’a mis en cause, quand il était au gouvernement, le statut particulier de l’Alsace-Moselle et la place qu’y occupent les religions ; le PS ne parle plus non plus de s’attaquer à l’enseignement religieux financé par l’Etat –, mais celle de cette nouvelle Eglise, si puissante dans notre société, dont les membres ont infiltré tous les rouages de l’Etat, du Parlement, du Sénat (on ne compte plus le nombre de ses élus dans cette assemblée), des médias, etc. : celle de ces musulmans qui s’attaquent aux fondements mêmes de notre société.
Délaissant donc la crise, le chômage, le mal-logement et autres détails de la vie publique, la nouvelle majorité de gauche au Sénat, dans une de ses premières manifestations d’indépendance, a décidé d’examiner une « Proposition de loi visant à étendre l’obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer le respect du principe de laïcité ». Après avoir, en décembre, décrété la neutralité des crèches et des centres de loisirs et de vacances, elle s’attaquait, le 17 janvier, à celle des assistants maternels.
L’article adopté est ainsi rédigé : « Art. L. 423-23 A. — À défaut de stipulation contraire inscrite dans le contrat qui le lie au particulier employeur, l’assistant maternel est soumis à une obligation de neutralité en matière religieuse dans le cours de son activité d’accueil d’enfants. »
Il est ironique de noter que Mme Françoise Laborde, à l’initiative de ce texte, expliquait le 17 janvier qu’elle aurait « pu préciser qu’il s’agissait, dans cet article, de neutralité religieuse et politique ; cela m’aurait peut-être épargné les mauvais procès en islamophobie ». Mais pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Pourquoi la mention de la neutralité politique n’est-elle pas précisée ? Faut-il rappeler que la commission Stasi avait proposé l’interdiction du port par les élèves de signes religieux ET politiques ? Si l’Assemblée nationale a réduit l’interdiction aux signes religieux, c’est bien par… islamophobie, quoi qu’en dise Mme Laborde.
Intervenant dans le débat, Mme Esther Benbassa, sénatrice Verts, demandait ce qu’était la neutralité au domicile d’un assistant maternel : « Une représentation de La Mecque ? Une reproduction d’une annonciation de Fra Angelico ou d’un “Judith et Holopherne” ? Une manière de préparer le repas ? » On pourrait ajouter : faudra-t-il qu’un policier reste en permanence au domicile de l’assistant maternel pour vérifier qu’il ne prie pas cinq fois par jour ? qu’il ne cuisine pas hallal ? qu’il ne lit pas le Coran ?
Et si le texte s’était étendu à la neutralité politique, comme prétend le souhaiter Mme Laborde, aurait-il fallu un policier pour vérifier les lectures subversives ? ou l’absence de portraits de Guevara ou de de Gaulle (il est peu probable que quelqu’un affiche un portrait de Hollande) ?
Le groupe socialiste s’indigne sans aucun doute quand la police religieuse iranienne vérifie que les femmes sont correctement voilées à Téhéran, mais exige que l’on aille vérifier, au domicile personnel, les convictions de chacun.
Il n’y a pas que dans le domaine économique que le PS a oublié ses racines marxistes. En 1874, Friedrich Engels épinglait ceux qui avaient « la prétention de transformer les gens en athées par ordre du mufti ». Et, l’année suivante, Karl Marx écrivait : « Chacun doit pouvoir satisfaire ses besoins religieux et corporels sans que la police y fourre son nez. »
http://blog.mondediplo.net/2012-01-18-Islam-une-police-…liste
“La religion n’est que le soleil illusoire qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même.” (l’introduction à la Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel) – Karl Marx
Et : “La religion c’est l’opium du peuple !” – Karl Marx
Pour ce qui est des Gresh et Cie, nous trouvons là de purs produits bourgeois islamophiles, à l’image des judéophiles et des christianophiles,etc. et qui, de fait, sont des réactionnaires socialo-mystiques et des ennemis de la lutte de classe et du prolétariat !
une révolution conservatrice dans la laïcité
“Après la loi anti-niqab, après les « apéros saucisson-pinard » et les « Assises contre l’Islamisation de l’Europe », après la campagne contre les « prières de rue », après le relookage laïciste de Marine Le Pen, voici donc venu le temps du « grand débat sur l’Islam », dans un contexte délétère où se multiplient les tracts anonymes et les « petites phrases » les plus « décomplexées ». Une nouvelle borne est franchie quasiment chaque semaine : après l’offensive illégale de Luc Chatel contres les mères d’élèves voilées, après l’ubuesque et répugnante chasse aux « robes longues unies » du lycée Blanqui de Saint Ouen, voici que le ministre de l’Intérieur Claude Guéant se fait encore plus explicite : ce n’est plus seulement aux agents du service public que devrait s’imposer une obligation de neutralité, mais aussi aux usagers – et plus particulièrement aux usagères, si elles ont la mauvaise idée d’être musulmanes et de couvrir leurs cheveux. À rebours d’un siècle de laïcité française, à rebours des lois Ferry-Goblet et de la fameuse loi de 1905, c’est une véritable révolution conservatrice qui s’opère. Le texte qui suit le souligne, en proposant une opportune leçon d’histoire non seulement à Claude Guéant, mais aussi à tou-te-s les amnésiques qui, à gauche, s’offusquent de ses propos alors qu’ils ont eux-mêmes initié ladite révolution conservatrice en 2004, en soutenant la loi contre le voile à l’école – la première dans l’histoire de France qui imposa, précisément, la neutralité aux usagers d’un service public, et non plus seulement à ses agents. […]”
http://lmsi.net/Une-revolution-conservatrice-dans
Ça date de l’année dernière, mais avec Valls et Hollande rien n’a changé. Les mêmes réacs au pouvoir et les mêmes idiots utiles pour enfoncer le clou au nom de la “révolution”.