Non à la mystification électorale!
Catégorie : Global
Thèmes : Elections
Pour les capitalistes, la crise économique signifie risquer de perdre tout ou partie des profits qu’ils encaissent sous la protection «démocratique» de l’Etat bourgeois, de ses lois, de sa police et de ses armées; pour les prolétaires cela signifie risquer de perdre son travail, son salaire, sa vie.
Tout en se livrant entre eux à une concurrence acharnée, les capitalistes de tous les pays s’unissent pour faire retomber le poids de la crise sur les travailleurs: ce n’est en effet qu’en les exploitant encore plus, qu’en les pressurant encore davantage, qu’en réduisant les dépenses «improductives» pour le capital, mais vitales pour les prolétaires, comme les retraites, les assurances sociales, etc., et qui font en réalité partie du salaire) qu’ils peuvent extorquer des profits supplémentaires indispensables au rétablissement de leur économie.
Si les couches les plus défavorisées des travailleurs sont les plus touchées, tombant dans une précarité de plus en plus grande, les secteurs les mieux lotis – y compris la fameuse «aristocratie ouvrière» sur laquelle s’appuie le réformisme défenseur du capitalisme – ne sont pas à l’abri, ni même certaines couches de la petite-bourgeoisie, menacées de ruine et de prolétarisation. Un des effets les plus pernicieux de la crise capitaliste est l’augmentation de la concurrence entre prolétaires; la concurrence, la guerre de tous contre tous, est le modus vivendi de la société bourgeoise, qui conduit inévitablement à des affrontements de plus en plus graves entre groupes capitalistes, entre Etats, jusqu’à des guerres ouvertes, la concurrence entre les travailleurs, entre les jeunes et les vieux, entre les hommes et les femmes, et en particulier aujourd’hui entre les Français «de souche» et les «étrangers» (même s’ils sont français!) est provoquée et attisée par la bourgeoisie afin de protéger le capitalisme et de maintenir sa domination de classe.
Face à la pression de plus en plus écrasante qui pèse sur eux, les prolétaires n’ont d’autre solution que de s’unir et de s’organiser pour opposer aux patrons et à l’Etat la force de leur nombre. Les bourgeois savent parfaitement que les prolétaires ne peuvent opposer une résistance efficace aux attaques que s’ils luttent et s’organisent sur le terrain de classe, avec les méthodes, les moyens et les objectifs de classe; c’est pourquoi ils font toujours tout pour l’empêcher en les divisant, en les appelant à la défense de l’entreprise ou de la nation, en leur désignant comme concurrents ou adversaires les travailleurs des autres entreprises, des autres corporations, des autres nationalités, etc.
Mais cette politique constante de division des rangs ouvriers serait impossible sans le rôle actif des appareils politiques et syndicaux réformistes, collaborationnistes, qui, tout en prétendant défendre les travailleurs, sabotent leurs luttes, les détournent vers des impasses et diffusent les poisons du légalisme, du nationalisme et du chauvinisme. Un énième exemple en a été donné il y a 2 ans lors du mouvement contre la réforme des retraites: les directions syndicales en liaison avec l’Elysée, ont contrôlé le mouvement, sabotant toutes les possibilités qu’il se transforme en lutte réelle, puis, après son échec soigneusement préparé, elles ont présenté comme la solution, les élections présidentielles, tout en sachant parfaitement que le PS n’avait aucune intention de supprimer la réforme de Sarkozy…
La lutte de classe que la bourgeoisie mène dans tous les pays a deux grands objectifs: 1) plier le prolétariat qui est la force vive à qui elle extorque la plus-value aux exigences du capitalisme, en le liant sur le terrain économique comme sur le terrain politique, à la conservation du capitalisme; 2) réprimer, directement ou indirectement, les tentatives de groupes de prolétaires de s’organiser et de lutter de façon indépendante de classe pour la défense de leurs intérêts immédiats et futurs. Pour réaliser ces objectifs, l’Etat et toutes les institutions bourgeoises (justice, police, armée, Ecole, Eglises médias…) ne suffisent pas: il faut l’oeuvre constante, capillaire, de forces sociales proches ou issues des rangs prolétariens: les forces collaborationnistes du réformisme politique et syndical.
Le réformisme, le collaborationnisme, ne met jamais en question le mode de production capitaliste et l’Etat bourgeois (et donc la domination sociale de la bourgeoisie), il recherche toujours la conciliation entre les intérêts prolétariens et les intérêts bourgeois. Même quand il prend des poses combatives, il fait toujours dépendre la défense des conditions de vie et de travail des prolétaires, des intérêts de l’entreprise et de l’économie: défense des salaires ou de l’emploi si l’entreprise fait des profits! Acceptation de sacrifices en termes de salaires, de rythme de travail ou d’emploi, si c’est nécessaire pour que l’entreprise soit concurrentielle! Acceptation de la concurrence entre travailleurs et de la lutte contre l’absentéisme si cela permet la hausse de la productivité, etc.
Le réformisme, le collaborationnisme, est si nécessaire à la bourgeoisie que même en période de crise elle consacre des ressources importantes au fonctionnement du réseau des institutions de la collaboration entre les classes, au financement des syndicats et des partis politiques – sans parler du système électoral et des prébendes qu’il signifie pour des dizaines de milliers d’élus, de l’énorme masse de subventions accordées aux associations les plus diverses qui contribuent à tisser sans cesse le fameux «lien social» censé s’opposer aux affrontements de classes, contribuant de façon déterminante à l’intoxication démocratique et conservatrice des prolétaires.
L’expérience historique a montré à la bourgeoisie que les méthodes de la démocratie sont les plus efficaces pour assurer le maintien de son pouvoir, en faisant croire aux exploités qu’il leur serait possible de défendre pacifiquement leurs intérêts grâce aux institutions démocratiques, grâce à une (illusoire) égalité politique entre tous les citoyens. En réalité cette égalité politique formelle ne fait que masquer l’inégalité fondamentale de la société bourgeoise entre ceux qui ne possèdent rien que leur force de travail et les capitalistes, à qui ils sont obligés de se vendre pour vivre.
Les élections ne sont que l’une des mystifications du système démocratique bourgeois dont une autre expression est le mythe de la conciliation entre les classes par laquelle les réformistes prétendent dépasser les antagonismes au nom d’un «partenariat social», et dont le nationalisme est la conséquence logique. Si autrefois ce sont les partis de droite et d’extrême droite qui étaient les fourriers du nationalisme, depuis belle lurette les partis réformistes de gauche ou d’ «extrême gauche» font de même en se rangeant ouvertement sous le drapeau tricolore, ou en préconisant le protectionnisme économique. Le nationalisme implique pour les prolétaires d’accepter en temps de paix de sacrifier leurs intérêts pour défendre le capitalisme national dans la concurrence économique, et, demain, en temps de guerre, d’accepter de sacrifier leur vie pour celui-ci: sous le capitalisme, la paix prépare la guerre. Si la révolution prolétarienne ne réussit pas à le renverser à temps, le capitalisme n’hésitera pas à plonger l’humanité dans un troisième conflit mondial pour tenter de résoudre ses contradictions internes lorsque celles-ci auront atteint une intensité extrême.
Quels que soient les politiciens au gouvernement, de gauche ou de droite, le capitalisme prépare un avenir de sacrifices, de misère, de larmes et de sang. Aucune élection n’empêchera que la situation que connaissent aujourd’hui la Grèce le Portugal et l’Espagne, la situation qui se profile en Italie et en Grande-Bretagne, sera inévitablement celle demain de la France: offensive accentuée des capitalistes contre les travailleurs, avec son cortège de baisses de salaires et des prestations sociales, de vagues de licenciements, d’augmentation du despotisme social et de la répression policière. Les tensions internationales risquent d’y ajouter l’éclatement de nouvelles interventions militaires impérialistes, y compris sous des prétextes faussement «humanitaires» comme ce fut le cas en Libye. Les travailleurs ne sont pourtant pas condamnés à rester éternellement les victimes impuissantes et passives du capitalisme; ils détiennent une force potentielle immense car ce sont eux qui par leur travail font vivre tout ce système. Pour que cette force se matérialise, les rendant capables non seulement de résister aux capitalistes et à leur Etat, mais même de se fixer l’objectif d’abattre le capitalisme, les travailleurs devront prendre la voie de l’organisation et de la lutte de classe, en rupture complète avec les orientations et les pratiques défaitistes du réformisme collaborationniste.
L’histoire a démontré qu’en luttant sur des bases de classe, en se lançant dans l’affrontement ouvert contre tous les exploiteurs, le prolétariat était capable de tenir tête à la classe bourgeoise et de la renverser. Il le redeviendra demain en retrouvant ses armes de classe et en s’organisant autour de son parti de classe pour diriger la lutte jusqu’à la révolution internationale et à l’instauration de son propre pouvoir dictatorial de classe, étape nécessaire pour déraciner le capitalisme et ouvrir la voie à la société communiste sans classes et sans exploitation.
De même que renaîtra le mouvement prolétarien de classe, de même renaîtra le parti révolutionnaire de classe, internationaliste et international. En créant dans le monde entier les prolétaires, la bourgeoisie aura créé ses propres fossoyeurs!
Pour la reprise de la lutte de classe!
Pour la révolution communiste mondiale!
Parti Communiste International
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