Quelle est la véritable nature du conseil national de la résistance ? (1ère partie)
Catégorie : Global
Thèmes : ArchivesRacisme
Depuis plus d’un an, nous assistons à de nombreuses expressions de révolte. De celles qui sont nées dans les pays arabes en passant par le mouvement des Indignés en Espagne et en Grèce, jusqu’au mouvement des Occupy aux Etats-Unis ou encore en Grande-Bretagne, les populations montrent une volonté claire de ne plus se laisser traiter comme moins que rien. Ces mobilisations massives qui regroupent à la fois l’ensemble des laissés-pour-compte de ce système capitaliste moribond comme ceux qui ont encore la “chance” d’avoir du travail sont une réponse immédiate à l’angoisse progressive qui envahit la société avec une conscience à divers degrés que le monde dans lequel nous vivons n’est plus possible. Les mouvements des “Indignés” ont pris ce nom en référence au livre de Stéphane Hessel, ancien résistant français de la Seconde Guerre mondiale, intitulé Indignez-vous et publié en octobre 2010. Ce petit fascicule, largement médiatisé on s’en souvient, a été écrit à la demande de journalistes et de membres d’Attac qui avaient déjà sollicité Hessel lors de la déclaration de mars 2004 d’anciens du Conseil national de la Résistance (CNR) au plateau des Glières 1 , revendiquant les prétendues “valeurs” de la France issue de la “Libération” avec le slogan : “Créer, c’est résister. Résister, c’est créer.”
Dans le sillage de cet appel à faire revivre les idéaux de la Résistance et à défendre “la paix et la démocratie” contre la dictature internationale des marchés financiers, une kyrielle d’associations étaient apparues, ou ont été réactivées, souvent en créant des blogs ou en étant présents dans certains mouvements de résistance aux injustices sociales (luttes des sans-papiers, des sans-logis, etc.). Ces groupes, se voulant apolitiques et citoyens, où l’on retrouve aussi bien des représentants des partis de gauche et de droite traditionnels 2 que des éléments de la gauche radicale, des altermondialistes ou des syndicalistes, ont été très actifs dans le mouvement des Indignés. Ils prétendent lutter contre les ravages du libéralisme économique en s’inspirant des valeurs du CNR de 1944 et militent pour l’idée selon laquelle le mouvement actuel des Indignés serait l’expression d’un mouvement populaire de résistance qui pourrait s’apparenter à celui de la Résistance française contre l’Allemagne nazie en 1939-1945. En d’autres termes, le programme du CNR de 1944 aurait été un programme économique au service des exploités et qu’il suffirait de réactualiser, d’y apporter quelques aménagements pour en faire un programme de société au service du bien-être de tous. Le programme du CNR aurait-il une quelconque viabilité ou une utilité pour les luttes actuelles des exploités ? Pourrait-on s’appuyer sur les grandes lignes de l’idéologie qu’il véhicule ? Pour nous, la réponse est clairement : non.
Nous allons nous efforcer d’étayer cette réponse dans une série d’articles, dont voici la première partie. Avant d’aborder le programme du CNR lui-même, il est nécessaire de rappeler le contexte de la Seconde Guerre mondiale, la division de la classe politique en France entre le Gouvernement de Vichy, de Gaulle et la Résistance. Notre souci est d’ouvrir un débat sur cette période qui est toujours présentée comme un combat entre les forces du mal (régimes fascistes, Allemagne nazie) et les forces du bien (les glorieux mouvements de Résistance, le général de Gaulle et les alliés anglo-saxons “défenseurs de la démocratie”). Pour les jeunes générations qui n’ont pas connu ces événements dramatiques, les livres d’histoire officiels présentent souvent cette période sous l’angle qui arrange la bourgeoisie. Pour notre combat commun contre le capitalisme, il est absolument nécessaire de débattre du passé, de se réapproprier la réalité historique, sans ostracisme, pour éclairer notre présent et savoir ce que nous voulons bâtir pour le futur et comment le faire.
Aux origines du programme du CNR
On oublie souvent, lorsqu’on aborde la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, que la cause fondamentale de celle-ci est le produit comme aujourd’hui d’une crise économique profonde qui commence en 1929 et qui plonge le monde entier dans une misère insupportable. Le système économique est en train de mourir parce qu’il produit trop de marchandises qu’il n’arrive pas à écouler, à vendre, pendant que des millions de chômeurs affamés cherchent de ville en ville un emploi introuvable. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si c’est l’Allemagne, grande perdante de la Première Guerre mondiale qui va à nouveau déclencher les hostilités avec le fameux mot d’ordre pan-germanique de Hitler qui était “exporter ou mourir”. Alors que la Première Guerre mondiale avait été interrompue pour faire face à la Révolution russe et à sa menace d’extension à l’Europe, les années 1930 sont marquées par sa dégénérescence et par la défaite de toute la formidable vague révolutionnaire des années 1920, notamment en Allemagne. L’instauration du stalinisme, c’est-à-dire du capitalisme d’Etat en Russie au nom du “socialisme”, aura dans ce contexte une portée catastrophique pour le mouvement prolétarien mondial 3).
Face à cette nouvelle crise économique et à l’écrasement de l’espoir d’une nouvelle société qu’avait représentée la Révolution russe, le monde va basculer dans l’horreur. La barbarie fasciste et l’hystérie antifasciste vont conduire les prolétaires et la population d’Espagne en 1936, puis des principaux pays du monde, au massacre. Sans compter les dizaines de millions d’êtres humains qui seront exterminés dans les camps de concentration staliniens et hitlériens, les combats du conflit de 1939/1945 feront 55 millions de morts, ce qui constitue de loin le plus grand holocauste de l’humanité. Qu’on le veuille ou non, c’est bien pour préserver son système décadent que toute la bourgeoise, quel que soit le camp qu’elle a choisi, fasciste ou antifasciste, s’est vautrée dans la guerre et a sacrifié autant de vies humaines.
C’est en ayant à l’esprit le sordide bilan de cette période que l’on peut examiner la façon dont la France a été impliquée dans cette période tragique, tout en sachant qu’un certain nombre d’éléments sont valables aussi pour d’autres pays, notamment en Europe, qui a été le principal théâtre de cette boucherie.
L’Etat de la bourgeoisie française avant et pendant la guerre mondiale
Pendant quelque temps, l’Etat français avait eu l’illusion que la crise de 1929 ne toucherait que les Etats-Unis et l’Allemagne. Malgré l’instauration d’un fort protectionnisme, pour protéger le marché intérieur, sous la forme de quotas notamment pour les marchandises importés sur le territoire national, la grande dépression va se développer et ses ravages vont être profonds. “Une fois la décélération commencée, avec un effondrement des exportations et des prix agricoles en 1931, il n’y eut plus moyen de l’arrêter” (4). La crise économique va créer une véritable débandade dans la classe politique et démontrer que la IIIe République n’était plus adaptée à la situation, ce qui va d’ailleurs donner un premier point en commun au gouvernement de Vichy et à la Résistance, à savoir celui d’un rejet viscéral des institutions de la IIIe République et du libéralisme anarchique (et archaïque au vu des nécessités du capitalisme d’Etat) qui rendaient l’appareil productif français incapable de faire face à la concurrence mondiale et de rentrer dans la course aux armements en vue de la guerre qui se dessinait déjà. Les différents gouvernements qui vont se succéder, notamment ceux des partis de gauche du Front populaire de Léon Blum de 1936 et 1938, vont en fait préparer la guerre qui semble inévitable. En contrepartie d’augmentations de salaires et de conventions collectives dans certains secteurs, les ouvriers vont travailler plus de 40 heures dans les usines d’armement. Un certain nombre de nationalisations sont réalisées, notamment celle qui compte le plus dans une économie qui va vers la guerre, l’industrie des armements. Le ministère Daladier (Parti radical) devait être le dernier du temps de paix. Le président du conseil se fixa comme objectif primordial la défense nationale, ce qui permit aux socialistes et communistes de rester à l’écart du gouvernement et de ne pas apparaître ouvertement, auprès des ouvriers et de la population en général, comme des fractions va-t-en guerre. De son côté, Hitler, en Autriche, puis en Tchécoslovaquie, lançait l’Allemagne dans sa course à l’expansion impérialiste à travers cette série de provocations (débouchant notamment sur les accords de Munich de 1938 qui accordaient de fait le droit pour Hitler d’annexer la partie allemande de la Tchécoslovaquie – les fameux Sudètes – et préparaient déjà la guerre, mais une guerre à laquelle les futurs “Alliés” n’étaient pas encore prêts). En septembre 1939, c’est le pacte entre les deux brigands Hitler et Staline, entre l’Allemagne nazie et la Russie “socialiste”, dont la première clause est le partage de la Pologne, qui signe en fait l’ouverture généralisée des hostilités militaires. C’est aussi à ce moment là que dans le sillage de l’Angleterre, la France déclare la guerre à l’Allemagne.
La défaite rapide et totale de l’armée française devant les forces allemandes en juin 1940 va créer un véritable séisme dans l’ensemble des partis politiques. C’est au maréchal Pétain, “héros” du carnage de 1914/1918, que revient les pleins pouvoirs en juillet, seule une minorité de députés de la IIIe République s’y oppose et l’armistice avec l’Allemagne est signée dans la foulée. C’est à ce moment là que Pétain proclame aussi son intention d’entreprendre un redressement de la France, dénommé ensuite “Révolution nationale”. La question qui se pose alors pour la classe politique, tous partis confondus, est celle de préserver la continuité de l’Etat français, malgré la présence d’une force d’occupation allemande sur une partie du territoire, la zone Nord, et une zone libre au sud du territoire. C’est ici que la classe politique française va se diviser entre ceux qui sont pour l’alliance avec l’Allemagne et ceux qui se regroupent derrière le général De Gaulle et qui sont pour l’alliance avec les alliés anglo-saxons et donc la poursuite de la guerre pour préserver les intérêts de la France.
Pour le régime de Vichy, il n’y a pas de doute, le rapport de forces est favorable à l’Allemagne nazie et donc il faut collaborer avec celle-ci pour préserver les intérêts de l’Etat français et espérer avoir une place de choix dans une Europe qui serait sous la domination allemande.
Donc pour les dirigeants de Vichy, en 1940, ils ont une stratégie à double objectif, défendre la France de la domination du conquérant allemand et reconstruire les institutions. “En théorie, l’armistice reconnaissait à la France bon nombre des attributs de la souveraineté, y compris l’autorité sur la zone occupée et sur les colonies… Mais, dans les faits, Vichy n’avait d’autorité que ce que lui accordait les Allemands et les réformes n’étaient accordées que dans la mesure où “elles n’allaient pas à l’encontre des objectifs militaires nazis” (5).
Quant au général De Gaulle, réfugié à Londres, il appelle dans son célèbre discours du 18 juin 1940, à résister à l’envahisseur allemand sous la formule : “La flamme de la Résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas”. Il signe un accord avec Churchill qui le reconnaît comme le chef des Français libres et, avec l’argent que lui avance le gouvernement anglais, il va reconstituer un embryon de marine et d’armée, en s’appuyant sur les militaires et politiciens qui partagent son option impérialiste, notamment dans les divers territoires coloniaux que la France possède dans la défense commune des intérêts du capital national.
Le bras de fer entre les pro et anti-allemands au sein de la bourgeoisie française
En fait, il ne s’agit pas d’un combat entre les forces du bien contre les forces du mal, mais plutôt de divergences au sein de la classe politique française, sur l’option militaire et impérialiste à choisir.
Quelles que soient leurs divergences idéologiques, les hommes de Vichy ou ceux de la Résistance autour du général De Gaulle ont pour préoccupation essentielle que l’Etat français retrouve sa place sur l’échiquier européen et mondial : “Malgré des différences évidentes, les réformes proposées par Vichy et par la Résistance avaient beaucoup de points communs. Les unes comme les autres visaient à une renaissance nationale, à une réconciliation sociale, à une restauration morale, à une économie planifiée et plus juste, à un Etat plus dynamique” (6).
Leur peur commune est d’être soit sous le joug allemand, soit sous la coupe des Alliés. Si les relations entre Vichy et l’Etat allemand sont difficiles, du fait des exigences financières de l’occupant (frais pour les troupes d’occupation, production de marchandises pour l’industrie allemande, prélèvement de main d’œuvre qualifiée d’origine française pour travailler dans les usines allemandes) ; il en est de même pour De Gaulle : “Quant au général De Gaulle, son principal souci sera toujours d’affirmer, fût-ce au prix de vifs conflits, sa totale indépendance à l’égard des Alliés… En septembre 1941, il constitua le Comité national français, embryon d’un Conseil des ministres… qui fut accepté de mauvaise grâce par les Anglais… Les Anglais, par-dessus la tête de leur protégé (De Gaulle), recherchèrent un modus vivendi avec Vichy sans aboutir à un accord véritable. Quant aux Américains, systématiquement, ils ne voulaient reconnaître que Pétain” (7).
C’est un véritable bras de fer en permanence entre De Gaulle et les Alliés pour préserver l’indépendance de la France. Les Américains, tout comme l’Allemagne nazie, se verraient bien occuper la France, si les forces alliées gagnaient la guerre. C’est d’ailleurs le sens du débarquement des troupes américaines en novembre 1942 en Afrique du Nord où, comme le souligne l’historien O. Paxton, “L’Afrique du Nord devient en quelque sorte ‘un Vichy à l’envers’ sous occupation américaine” (8). C’est pour cela d’ailleurs, que le général De Gaulle n’a jamais osé critiquer la Russie pour avoir signé en 1939, un pacte avec le “diable” hitlérien, car elle pouvait lui servir comme contrepoids aux ambitions américaines vis-à-vis des territoires français. “Avant le 21 juin 1941 (rupture du pacte Staline-Hitler), il s’est gardé de l’attaquer et de lui reprocher son pacte avec l’Allemagne nazie. Jamais il ne s’en prend à son régime politique. Il affecte d’ailleurs de l’appeler la Russie et de la voir, non pas sous la forme temporaire qu’elle a prise, mais sous l’angle de l’histoire. Le premier point, c’est que l’URSS se bat et se bat bien ; le deuxième, c’est qu’elle est utile, en contrepoids des Anglo-saxons et contre l’Allemagne, aujourd’hui et demain” (9). Le général De Gaulle couvre même d’éloges Staline, le bourreau de la Révolution russe, du fait de la vaillance de ses armées et de leurs chefs.
Comme pour toute bourgeoisie nationale, en temps de guerre, comme en tant de paix, ce qui la préoccupe, c’est la défense de ses intérêts et donc la défense du capital national. A aucun moment, les exploités et la population en général n’ont leur mot à dire, sinon celui d’accepter toujours plus de sacrifices. Suivre le général De Gaulle et la Résistance, ou rejoindre le gouvernement de Vichy, impliquait de toute façon, toujours plus de misère, de privation, pour finalement servir de chair à canon.
Contrairement à la mythologie de l’histoire officielle, il n’est pas vrai que le régime de Vichy était composé exclusivement d’hommes de droite et que les partis de gauche vont rejoindre la Résistance et son héroïque général. La réalité est plus complexe.
Si le régime de Vichy est composé d’éléments de droite qui défendent la France agricole, la moralité, l’ordre, les modernisateurs font leur apparition dans les principaux ministères, ceux que l’on appelait les “planistes”, ceux qui étaient partisans de réformes structurelles pour adapter et préparer le capital français à la grande Europe sous influence allemande. Des hommes politiques de gauche ou des syndicalistes vont participer ou soutenir le régime de Vichy. Par exemple René Belin, un des responsables de la CGT, devint même sous Vichy ministre de la Production et du Travail. “Les dissidents de la gauche que l’on trouve à Vichy présentent un double intérêt : ils sont, bien sûr, le reflet des querelles intestines qui ont déchiré la CGT et la SFIO avant la guerre ; mais surtout – et c’est là l’important – ils attestent que, du moins pendant un an ou deux, les collaborateurs du maréchal Pétain arrivent d’horizons très divers. Loin d’être des nouveaux venus ou d’anciens leaders de l’extrême-droite, les hommes de Vichy se recrutent parmi les notables de la IIIe République, où qu’ils se situent sur l’éventail politique” (10).
Cette diversité politique n’est pas que l’apanage du gouvernement de Vichy, on verra ultérieurement, que dans les forces de la Résistance, se côtoyaient, à la fois des hommes de gauche, dont les staliniens du PCF, des hommes de droite, mais aussi des éléments issus de l’extrême-droite, notamment de l’organisation clandestine de la Cagoule.
Mais le soutien à Vichy ou à de Gaulle n’est pas figé. L’hiver 1942/1943 va être un tournant dans la guerre. Le général allemand Rommel perd la bataille en Afrique du Nord, avec le débarquement des Alliés en novembre 1942 au Maroc et en Algérie, et Staline, qui a rompu son pacte avec Hitler, est maintenant dans le camp des Alliés et infligera une défaite cinglante à l’Allemagne en janvier 1943 lors de la bataille de Stalingrad. Lors du débarquement américain en novembre 1942, en Afrique du Nord, l’amiral Darlan (11), ancien Premier ministre de Pétain, alors commandant en chef des forces armées de Vichy, va passer avec armes et bagages dans le camp des alliés, sous la menace du général américain Marck Clark qui envisage de constituer un gouvernement militaire américain en Algérie. “C’est ainsi que l’armée et l’administration, ardemment pétainistes, se retrouvent en bloc dans l’autre camp… De cette manière, un grand nombre d’officiers et de fonctionnaires fidèles à Vichy peuvent passer de l’autre côté tout à fait légalement et sans renoncer à la révolution nationale (programme de Pétain). Tel est le cas du général Juin qui, onze mois plus tôt, discutait à Berlin avec Goering de ce que ferait la France si Rommel se repliait en Tunisie et qui va gagner son bâton de maréchal en prenant le commandement des forces françaises (fidèles à De Gaulle) pendant la campagne d’Italie en 1943” (12).
Il n’y a rien de surprenant à ces changements d’alliances ou de camps, puisqu’au bout du compte, que cela soit Vichy ou de Gaulle, ce qui importait, c’était de préserver les intérêts de la nation française et de l’Etat français.
De l’économie de guerre à l’économie de la reconstruction, les exploiteurs se retrouvent toujours d’accord pour la défense du capital français
L’histoire officielle présente souvent les programmes économiques de Vichy et de De Gaulle et la Résistance comme antagoniques, alors que la réalité est bien différente, on peut même parler de continuité, même si l’un à dû gérer l’économie de guerre et l’autre la reconstruction du capitalisme français.
Un aspect en commun entre Vichy et la Résistance, notamment des staliniens du PCF, étaient leur phobie des trusts et des sociétés anonymes, issus de la IIIe République. Le souci de Vichy était de donner un cadre dirigiste à l’Etat pour moderniser l’économie, ce qui était d’ailleurs aussi le souci de la Résistance, même si certaines composantes dont les socialistes ou les communistes, l’enrobent d’un discours qui parle de révolte sociale et Vichy de révolution nationale.
La grande force de Vichy sera de créer une administration hyper centralisée pour collecter les données de statistiques économiques, essayer de gérer le rationnement des produits alimentaires et de la pénurie de matières premières, tout cela, dans un contexte où l’occupant allemand se sert en premier pour faire tourner ses propres usines d’armement ou celles de la France à son profit.
En 1940, sont créés les CO (Comités d’organisation), organes corporatistes qui comptent des ouvriers et des patrons pour la gestion du commerce et des affaires. Les CO sont des créations dont les textes datent d’avant-guerre (1938) qui eux-mêmes reprennent des mesures de la guerre de 1914-1918, c’est cela la continuité de l’Etat. Cela se met en place à chaque fois dans le cadre de l’économie de guerre.
Les CO remplacent ce que l’on appelait les consortiums avant la guerre. Pour imprimer la marque de l’Etat au fonctionnement économique, se crée l’OCRPI (Office central de répartition des produits industriels) qui va chapeauter les CO. Cet Office est l’outil idéal à ce moment là pour l’Etat français afin de gérer l’économie de guerre et il sera largement utilisé par les Allemands pour utiliser les capacités productives dont ils ont besoin pour la production, entre autres, d’armes de guerre. Il faut se rendre compte, qu’en fait Vichy va gérer la pénurie. “A la fin de 1940, le rationnement de la consommation touchait non seulement des produits industriels… mais aussi une longue liste de produits alimentaires. Les six mois qui suivirent l’armistice virent s’instaurer plus de rationnement et pire qu’il n’y en avait jamais eu pendant la Première Guerre mondiale. Ce devint pour la plupart des Français une corvée quotidienne que de courir après la nourriture et de tenter de se chauffer. A la suite de la fixation des prix par l’Etat apparaît le marché noir” (13). Un journaliste a pu écrire que la vraie voix de la France pendant la guerre était le grondement de son estomac.
Entre 1938 et 1943, les prix officiels des denrées alimentaires de base doublèrent tandis que les salaires des travailleurs augmentaient tout juste de 30 %.
Cette gestion de la pénurie est non seulement due à l’économie de guerre mais surtout à la politique de l’occupant et des alliés, “les CO (comités d’organisation de Vichy) ne pouvaient être tenus pour responsables de la dégradation générale de l’économie pendant la guerre. Il est plus exact d’attribuer, par exemple, les souffrances dues à un rationnement parcimonieux, à des causes telles que la politique des autorités d’occupation ou le blocus allié” (14).
Dans ce contexte très défavorable, le gouvernement de Vichy, sur le plan de la défense des intérêts du capitalisme français, a fait un travail remarquable.
De toutes les tentatives faites dans les temps modernes pour contrôler et organiser au mieux dans un contexte d’économie de guerre, l’industrie française, ce fût l’organisation des CO et de l’OCRPI qui eut la plus grande portée. Ce n’est pas un hasard si de Gaulle et la Résistance, qui allaient prendre le pouvoir à la Libération pour reconstruire l’appareil productif, vont utiliser ce que Vichy avait mis en place ou prévu de mettre en place.
“Sous un nouveau nom mais avec le même personnel, l’organisme statistique de Vichy devait se trouver comme le ministère de la production incorporé dans l’administration d’après-guerre” (15).
“Ainsi à l’époque même où Vichy amenait le peuple français a se dresser contre les contrôles, la Résistance entreprenait une campagne en faveur d’une forme socialiste de dirigisme et de fait la Résistance devait s’apercevoir qu’une bonne partie de l’appareil de l’Etat français pouvait s’adapter a ses propres desseins” (16).
C’est bien cette continuité de l’Etat qui, au delà des divergences idéologiques, va voir Vichy préparer finalement le terrain à l’équipe suivante qui prendra en charge la reconstruction, à savoir de Gaulle et la Résistance.
Pour mettre en œuvre une économie planifiée à la fin de la guerre, Vichy va confier à la DGEN (Délégation générale à l’équipement national) la mission de rédiger des plans d’équipement, c’est-à-dire une planification de la rénovation de l’appareil productif et bancaire, etc.
“Décidés à mettre en œuvre, après la fin des hostilités, une économie planifiée, les administrateurs du temps de guerre établirent deux plans d’équipement : le plan d’équipement national, ou plan de dix ans, publié en 1942 ; puis une version de ce même document, adaptée aux besoins de l’immédiat après-guerre et intitulé “Tranche de démarrage” (17), qui fût achevée en 1944. Bien que ces projets n’aient jamais été mis directement à exécution, le gouvernement provisoire d’après-guerre (De Gaulle et la Résistance) les utilisa pour élaborer ses propres programmes de rétablissement économique. D’un point de vue historique, ils représentent aussi les premiers vrais plans économiques français.”
Donc, Vichy a œuvré efficacement pour l’après-guerre et une grande partie du plan économique établi par De Gaulle et la Résistance (c’est-à-dire le PCF, les chrétiens, les socialistes) a été mis en œuvre grâce au travail effectué par Vichy.
Ce nouveau plan de démarrage fût rédigé au cours de l’été 1944, alors que la Libération a déjà commencé. Malgré son hostilité au régime de Vichy, le gouvernement du général De Gaulle qui prenait le pouvoir fit une exception pour la planification (élément essentiel de la politique économique pour créer les infrastructures, planifier les importations, assurer la reprise des activités économiques essentielles). De Gaulle “ordonna d’imprimer et de distribuer le projet de la DGEN, à un moment où Pétain et ses ministres avaient déjà fui hors de France” (18).
“Le plan de deux ans (des experts de Vichy) était conçu de façon à pouvoir être appliqué par le gouvernement quel qu’il dût être, qui dirigerait la reconstruction. Ce que nous savons, c’est que les nouveaux planificateurs de 1945-1946 l’utilisèrent pour élaborer les programmes d’après-guerre et que les commandes placées dès 1944 auprès de l’industrie permirent d’accélérer la reprise de l’économie. Des convergences frappantes apparaissent entre ce qu’envisageaient les planistes de Vichy et ce que les experts de Monnet mirent en forme et réalisèrent à partir de 1946. Les deux équipes se trouvèrent d’accord sur les grands obstacles qui pouvaient s’opposer à la renaissance, et sur les solutions à proposer. Toutes deux reconnaissaient le vieillissement de l’appareil productif français et condamnaient d’une même voix l’économie politique de l’avant- guerre, avec son aversion sous-jacente pour l’intervention étatique, qui justement laissait l’Etat agir au hasard, avec ses préoccupations de stabilité financière, avec son penchant pour le protectionnisme. Comme celle de Monnet, celle de Vichy trouvait dans une planification indicative le moyen de mener le navire entre les écueils opposés du libéralisme (au sens des trusts différent du libéralisme dont on parle ces dernières années) d’avant-guerre et du dirigisme de guerre” (19).
C’est cela que l’on appelle la continuité de l’Etat, au delà des gouvernements, l’appareil d’Etat assure sa propre continuité, et bien entendu sur le dos des exploités et de la population.
Il y a bien sûr des différences, notamment Vichy misait sur l’autosuffisance nationale alors que les gouvernements de la Libération attendaient beaucoup de l’aide américaine.
“Quand, au cours de l’été 1944, De Gaulle et la Résistance vinrent remplacer les pétainistes, la continuité fut durement rompue dans l’ordre politique, elle le fut beaucoup moins au niveau de l’administration économique” (20).
L’attitude de la Résistance répondit dans une large mesure aux espoirs de Vichy : “Au niveau institutionnel, l’organisme de planification, l’office statistique, le ministère de la Production se trouvèrent intégrés dans l’administration d’après guerre. Les CO, l’OCRPI, les comités sociaux survécurent également… les personnels de l’administration économique ne subirent pas de purge violente… Cette fois, le besoin de changement suscité par la guerre et les programmes de Vichy allaient se mêler au puissant élan de la Résistance pour amener la France à une économie politique nouvelle” (21).
Là encore, comme sous Vichy, la réalité de la situation des exploités ne va pas changer à la Libération sous le règne de De Gaulle et de la Résistance, il fallait bien accepter de nouveaux sacrifices pour la “grandeur de la France” : “La reconstruction planifiée exigeait envers autre chose que la semaine de travail des ouvriers dépasse les 40 heures et que chacun se résignât à un bas niveau de consommation, tel était le coût de la rénovation” (22).
Dans la seconde partie de cet article, nous aborderons plus précisément ce qui a provoqué la constitution du Conseil national de la Résistance et quel a été son programme de fond ainsi que l’idéologie réelle qui le sous-tendait et avec quelles options politiques.
Courant Communiste International
1) Ce plateau de Haute-Savoie incarne le combat de la Résistance contre Vichy et les troupes allemandes en cela que ce fut le théâtre du premier combat des “Résistants” d’une certaine ampleur en cette fin de Seconde Guerre mondiale et de défaite nazie annoncée. La déclaration du 8 mars 2004 “fêtait” le 60e anniversaire de ce combat.
2) Sarkozy ne manque pas lui non plus de se dire inspiré par le CNR de 1944. Voir le site de Rue 89, “Sarkozy ou les indignés, qui sont les héritiers de la Résistance ?”.
3) Voir à ce sujet notre brochure la Terreur stalinienne : un crime du capitalisme, pas du communisme.
4) Voir le chapitre “Les années 30 : expériences et alternatives à l’ordre libéral”, tiré du livre de Richard Kuisel le Capitalisme et l’Etat en France, NRF, Editions Gallimard.
5) Idem, chapitre “La révolution nationale à Vichy, 1940-1944 : survie et rénovation”.
6) Idem, p. 228, chapitre “la révolution nationale à Vichy”.
7) Voir le chapitre “Naissance et extension de la France libre” tiré de l’ouvrage de Henri Michel Histoire de la résistance en France, Presses Universitaires de France.
8) Voir le chapitre “La collaboration de 1942 à 1944”, page 323, tiré de l’ouvrage d’O. Paxton, la France de Vichy, 1940-1944.
9) Voir le chapitre “Le nationalisme” dans le livre de Henri Michel, les Courants de pensée de la Résistance, Presses universitaires de France.
10) O.Paxton, op. cit., chapitre “Les hommes de Vichy”, p. 320. Pour le lecteur qui voudrait une étude plus approfondie sur ce sujet, on recommande de lire l’ouvrage de Rémy Handourtzel et Cyril Buffet la Collaboration…à gauche aussi, collection Vérités et légendes, librairie académique Perrin.
11) L’amiral Darlan est assassiné le 24/12/1942, peu de temps après sa conversion du pétainisme au camp des alliés. Les historiens ne sont pas unanimes sur la question, mais il semble que les Américains n’avaient pas envie à la fin de la guerre qu’il raconte les liens secrets qui ont existé durant toute la guerre entre des émissaires de Pétain et des militaires américains, ce qui ne serait pas surprenant, vu les animosités qui opposaient de Gaulle et la Résistance aux Américains.
12) O.Paxton, op. cit., chapitre “La collaboration de 1942 à 1944”, p. 322-324.
13) R. Kuisel, op. cit., p. 241.
14) Idem., p. 252.
15) Idem., p. 236.
16) Idem., p. 253.
17) Idem., p. 256-257.
18) Idem., p. 266.
19) Idem., p. 269.
20) Ibidem.
21) Idem., p. 270.
22) Idem., p.324.
Guillaume Sarkozy a déclaré il y a quelques années qu’il fallait en finir avec les acquis du CNR, notemment en ce qui concernait les régimes par répartition; sécurité sociale, retraites. C’est aussi le point de vue de Nicolas Sarkozy qui a fait de nombreuses déclarations dans ce sens y compris sur 68 et son « esprit » avec qui il fallait aussi en finir, au début de son quinquennat.
Il ne me semble pas que les régimes par répartition aient été au programme de Vichy , ni le fond de l’idéologie qui sous tendait la constitution de 46. Ce qui dérange le MEDEF et Sarkozy aujourd’hui dans ces acquis du CNR, c’est le reste de représentativité des travailleurs par les syndicats et la cotisation patronale dont le MEDEF voudrait se débarrasser définitivement (voir livre de Bernard Friot « l’enjeu des retraites »)
Quant à la Cagoule, elle était ultra minoritaire dans la Résistance, tout comme certains courants de l’action française, dont quelques élements disparates rejoignèrent la Résistance…
Sinon de démontrer qu’en dehors du CCI point de salut pour le prolétariat ?
La cagoule est financée par Eugène Schueller le fondateur de l’Oréal et de gros industriels et a pour objectif de de mettre à la tête de l’Etat, Pétain , dès 1935.
Eugène Schueller, membre influent du grand patronat français et de la droite développe un fascisme français; patrons de l’Oréal, Dop, Monsavon ainsi que plusieurs journaux et revues…
La Cagoule est aidée militairement et financièrement par L’Italie fasciste, l’Espagne de Franco et Hitler. Des liens sont tissés par ailleurs avec les autorités militaires en France au plus haut niveau.
Pour l’historien O. Paxton, un certain nombre de cagoulards « ont émargés aux fond secrets de l’Allemagne et de l’Italie à la fin des années 30 »
La première action de la Cagoule en 1936 est de tenter d’assassiner Léon Blum; l’opération échoue.
S’en suivent des actions de sabotage contre l’aide aux républicains espagnols et l’élimination d’opposants italiens anti-fascistes. L ‘Allemagne nazi leur livre entre autre des fusils perfectionnés.
Si quelques cagoulards combattent dans l’armée française en 40, les cadres jouent eux un rôle important dans la création des structures collaborationnistes sous Pétain.
En sept 1940, Eugène Deloncle et Eugène Schueller, dirigeant de la Cagoule, créent une organisation fasciste pro- hitlérienne: le Mouvement Social révolutionnaire pour la révolution nationale (MSR)
Le 8 juillet 1941, Deloncle et Schueller avec Déat et Doriot fondent la Légion des Volontaires Français intégrée dans la Wermacht.
En octobre 1941, des cagoulards assistent les nazis dans leur mission répressive et dans les dynamitages des synagogues de Paris (plan Cristal n*2)
Durant toute la guerre, d’anciens cagoulards participent à la persécution anti juive et à l’extermination des résistants- on retrouve Joseph Darnand, ex- chef de la Cagoule et chef de la Milice, Jean – Marie Bouvyer chef du service d’enquête du commissariat aux questions juives.
Pendant toute la guerre, d’anciens cagoulards combattent au côté des troupes hitlériennes (division SS Charlemagne)
La direction de la Cagoule devenu le MSR s’installe au siège social de l’Oreal- Schueller propose dans le cadre de la victoire Nazi de passer du salaire payé au temps de travail au salaire à la tâche et à l’intéressement des salariés- est ce cela qu’évoque le cci en ce qui concerne la continuité des mesures sociales de Vichy puis de la Résistance???
Le grand patronat français cagoulard a bien un projet de société qui sera somme toute un peu différent de celui du CNR, illustré dans « la révolution de l’économie » d’Eugène Schueller :
« la cause essentielle du désastre économique, c’est le salaire au temps, la seule solution au problème…a été dans la proportionnalité du salaire à la production même de l’entreprise, c’est à dire une transformation du salaire au temps en salaire au produit… »
On essaiera de trouver dans cette revendication le lien entre l’économie de la Collaboration et les futurs régimes par répartition…
A l’été 1940, quelques cagoulards rejoindront De gaulle à Londres plus par nationalisme anti-allemand, puis par souci de repli tactique après la défaite de Stalingrad, annonciatrice de la défaite imminente des fascismes.
A la libération, Eugène Schueller n’est pas inquiété et est même reconnu comme résistant (ce qui a pu peut-être égaré les analyses du cci…) il obtient la croix de guerre, la rosette de la résistance et la croix de chevalier de la légion d’honneur.
Après guerre l’Oréal réunit André Bettencourt ex- dirigeant de la Propaganda-Staeffel, ainsi que l’Opus dei dans l’aide à la diffusion de l’Oréal Espagne avec Henri Deloncle (frère d’Eugène, ex dirigeant de la Cagoule)
En 1950, Eugène Bettencourt épouse Liliane (fille D’Eugène Schueller) il le remplacera comme PDG de 1957 jusqu’en 1985.
lien: « L’oreal, les 200 familles, le fascisme et la violence dans les années 30 »
Il s’agit d’ André Bettencourt qui épouse Liliane Schuller , non Eugène…
Le texte du CCI, dans sa première partie, a le mérite de mettre en avant les différentes composantes politiques bourgeoises de la gauche à l’extrême droite du Capital qui participèrent aux deux camps, et de fait aussi bien au sein de la collaboration que de la résistance. Le programme du CNR fut une synthèse des camps bourgeois. Des personnes de la gauche, de la droite et de l’extrême droite furent des agents de la collaboration comme de la résistance.
Ainsi des cagoulards et autres nationalistes de droite (royalistes d’Action française) participèrent dès le début à la résistance, bien avant le PCF qui suivait les consignes du pacte germano-soviétique, d’autres se réclamèrent de la Révolution nationale de Vichy mais aussi du philo-nazisme comme le PPF de Doriot (ex leader stalinien), le RNP de Déat (socialiste munichois), les Francistes de Bucard (nationaliste de droite) pour ne citer que les plus représentatifs. Il en fut de même avec la gauche. Tout ce beau monde capitaliste a eu une influence sur ce qu’allait devenir le programme du CNR.
Ce qui est certain c’est que le dit CNR fut avant tout un pur produit du capitalisme…
oui tu peux ajouter les 200 000 anarchistes et anarcho syndicalistes espagnols qui créerent les trois quart des réseaux de résistance dès 1939, qui entrèrent les premiers dans Paris et qui furent abandonnés peu après par De gaulle, pour retourner lutter contre le régime préféré des cagoulards et de l’Action française.
Leur présence et leur avis ne furent pas consultés dans le CNR, composé d’un pan seulement de la Résistance; Stalinien, et Gaullistes
Une fois de plus la Cagoule et l’action française et ses composantes sociales que tu cites étaient minoritaires et ne peuvent être présentées comme une part déterminante et majoritaire de la Résistance.
De toute façon, pour le CCI, le mot résistance est un mot obscène qu’il ne faut jamais employer.
Comme tout est pareil pour ces idéologues de la symétrie parfaite entre tous les camps extérieurs au CCI, il est bien évident que le prolétariat ne pourra jamais rien faire en dehors de leur tutelle.
Et on n’en est qu’à la première partie ! Ce n’est plus Indymedia, c’est CCImedia, un nouveau média annexe d’internationalism.org !
Où est-il question des anarchistes dans ce texte du CCI ? Mais si le commentateur libertaire veut quelques réponses, je l’invite à lire les textes suivants :
1) « La participation des anarchistes à la Seconde Guerre mondiale (les anarchistes et la guerre, 2e partie) » : http://fr.internationalism.org/icconline/2009/la_partic….html
2) « Les anarchistes et la guerre (3e partie) : de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui » : http://fr.internationalism.org/icconline/2009/les_anarc….html
3) « L’antifascisme, la voie de la trahison de la CNT (1934-1936) » : http://fr.internationalism.org/rint133/l_antifascisme_l….html
L’anarchisme expliqué aux nuls ! Par des léninistes attardés, et qui plus est sur Indymedia. Bel exemple de conception des luttes sociales et de détournement d’un média alternatif pour en faire l’annexe d’un outil de propagande.
Merci de ne pas parler à la place des libertaires, vous avez assez de mal à justifier votre propre position contre toute forme de résistance à l’ordre dominant au nom de la symétrie entre les deux camps.
Les liens cités sont très significatifs de votre mépris pour toute lutte qui n’obéit pas à vos directives, et expliquent très bien votre isolement. Mais on se demande ce que vous pouvez foutre sur Indymedia si même l’anarchisme vous débecte à ce point, à part de l’infiltration et du détournement.
Le commentateur précédent a tendance à confondre anarchisme officiel à l’extrême gauche du Capital et anarchisme internationaliste authentiquement révolutionnaire.
Voici les positions de base du CCI, sans aucune ambiguité :
* Depuis la Première Guerre mondiale, le capitalisme est un système social en décadence. Il a plongé à deux reprises l’humanité dans un cycle barbare de crise, guerre mondiale, reconstruction, nouvelle crise. Avec les années 80, il est entré dans la phase ultime de cette décadence, celle de sa décomposition. Il n’y a qu’une seule alternative devant ce déclin historique irréversible : socialisme ou barbarie, révolution communiste mondiale ou destruction de l’humanité.
* La Commune de Paris de 1871 fut la première tentative du prolétariat pour mener à bien cette révolution, à une époque où les conditions n’étaient pas encore mûres. Avec la situation donnée par l’entrée du capitalisme dans sa période de décadence, la révolution d’Octobre 1917 en Russie fut le premier pas d’une authentique révolution communiste mondiale dans une vague révolutionnaire internationale qui mit fin à la guerre impérialiste et se prolongea plusieurs années. L’échec de cette vague révolutionnaire, en particulier en Allemagne en 1919-23, condamna la révolution en Russie à l’isolement et à une rapide dégénérescence. Le stalinisme ne fut pas le produit de la révolution russe, mais son fossoyeur.
* Les régimes étatisés qui, sous le nom de «socialistes» ou «communistes», ont vu le jour en URSS, dans les pays de l’est de l’Europe, en Chine, à Cuba, etc., n’ont été que des formes particulièrement brutales d’une tendance universelle au capitalisme d’Etat, propre à la période de décadence.
* Depuis le début du XXe siècle, toutes les guerres sont des guerres impérialistes, dans la lutte à mort entre Etats, petits ou grands, pour conquérir ou garder une place dans l’arène internationale. Ces guerres n’apportent à l’humanité que la mort et la destruction à une échelle toujours plus vaste. La classe ouvrière ne peut y répondre que par sa solidarité internationale et la lutte contre la bourgeoisie dans tous les pays.
* Toutes les idéologies nationalistes, d’«indépendance nationale», de «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», quel que soit leur prétexte, ethnique, historique, religieux, etc., sont un véritable poison pour les ouvriers. En visant à leur faire prendre parti pour une fraction ou une autre de la bourgeoisie, elles les mènent à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions et les guerres de leurs exploiteurs.
* Dans le capitalisme décadent, le parlement et les élections sont une mascarade. Tout appel à participer au cirque parlementaire ne fait que renforcer le mensonge présentant ces élections comme un véritable choix pour les exploités. La «démocratie», forme particulièrement hypocrite de la domination de la bourgeoisie, ne diffère pas, sur le fond, des autres formes de la dictature capitaliste que sont le stalinisme et le fascisme.
* Toutes les fractions de la bourgeoisie sont également réactionnaires. Tous les soi-disant partis «ouvriers», «socialistes», «communistes» (les ex-«communistes» aujourd’hui), les organisations gauchistes (trotskistes, maoïstes et ex-maoïstes, anarchistes officiels), constituent la gauche de l’appareil politique du capital. Toutes les tactiques de «front populaire», «front antifasciste» ou «front unique», mêlant les intérêts du prolétariat à ceux d’une fraction de la bourgeoisie, ne servent qu’à contenir et détourner la lutte du prolétariat.
* Avec la décadence du capitalisme, les syndicats se sont partout transformés en organes de l’ordre capitaliste au sein du prolétariat. Les formes d’organisation syndicales, «officielles» ou «de base», ne servent qu’à encadrer la classe ouvrière et à saboter ses luttes.
* Pour son combat, la classe ouvrière doit unifier ses luttes, en prenant elle-même en charge leur extension et leur organisation, par les assemblées générales souveraines et les comités de délégués, élus et révocables à tout instant par ces assemblées.
* Le terrorisme n’est en rien un moyen de lutte de la classe ouvrière. Expression des couches sociales sans avenir historique et de la décomposition de la petite-bourgeoisie, quand il n’est pas directement l’émanation de la guerre que se livrent en permanence les Etats, il constitue toujours un terrain privilégié de manipulation de la bourgeoisie. Prônant l’action secrète de petites minorités, il se situe en complète opposition à la violence de classe qui relève de l’action de masse consciente et organisée du prolétariat.
* La classe ouvrière est la seule classe capable de mener à bien la révolution communiste. La lutte révolutionnaire conduit nécessairement la classe ouvrière à une confrontation avec l’Etat capitaliste. Pour détruire le capitalisme, la classe ouvrière devra renverser tous les Etats et établir la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale : le pouvoir international des conseils ouvriers, regroupant l’ensemble du prolétariat.
* La transformation communiste de la société par les conseils ouvriers ne signifie ni «autogestion», ni «nationalisation» de l’économie. Le communisme nécessite l’abolition consciente par la classe ouvrière des rapports sociaux capitalistes : le travail salarié, la production de marchandises, les frontières nationales. Il exige la création d’une communauté mondiale dont toute l’activité est orientée vers la pleine satisfaction des besoins humains.
* L’organisation politique révolutionnaire constitue l’avant-garde du prolétariat, facteur actif du processus de généralisation de la conscience de classe au sein du prolétariat. Son rôle n’est ni d’«organiser la classe ouvrière», ni de «prendre le pouvoir» en son nom, mais de participer activement à l’unification des luttes, à leur prise en charge par les ouvriers eux-mêmes, et de tracer l’orientation politique révolutionnaire du combat du prolétariat.
NOTRE ACTIVITE
• La clarification théorique et politique des buts et des moyens de la lutte du prolétariat, des conditions historiques et immédiates de celle-ci.
• L’intervention organisée, unie et centralisée au niveau international, pour contribuer au processus qui mène à l’action révolutionnaire de la classe ouvrière.
• Le regroupement des révolutionnaires en vue de la constitution d’un véritable parti communiste mondial, indispensable au prolétariat pour le renversement de la domination capitaliste et pour sa marche vers la société communiste.
NOTRE FILIATION
Les positions des organisations révolutionnaires et leur activité sont le produit des expériences passées de la classe ouvrière et des leçons qu’en ont tirées tout au long de l’histoire ses organisations politiques. Le CCI se réclame ainsi des apports successifs de la Ligue des Communistes de Marx et Engels (1847-52), des trois Internationales (l’Association Internationale des Travailleurs, 1864-72, l’Internationale Socialiste, 1884-1914, l’Internationale Communiste, 1919-28), des fractions de gauche qui se sont se sont dégagées dans les années 1920-30 de la IIIe Internationale lors de sa dégénérescence, en particulier les gauches allemande, hollandaise et italienne.
Indymedia est devenu l’outil de propagande du CCI. Au moins on aura appris quelque chose : l’anarchisme « officiel » c’est l’extrême gauche du Capital. C’est dur de faire le grand écart et de se chercher des alliés chez d’hypothétiques « anarchistes internationalistes authentiquement révolutionnaires » quand on écrit en même temps des saloperies comme ci-dessus :
« L’antifascisme, la voie de la trahison de la CNT (1934-1936) »
http://fr.internationalism.org/rint133/l_antifascisme_l….html
Mais apparemment l’indigence des effectifs des deux côtés explique certaines concessions :
Gauche communiste et anarchisme internationaliste :
http://nantes.indymedia.org/article/21290
http://nantes.indymedia.org/article/22127
L’anarchisme officiel est bien à la remorque du système comme le sont aussi le trotskisme, le maoïsme et autres composantes à l’extrême gauche du Capital : luttes parcellaires, luttes de libérations nationales, syndicalisme, régionalisme, front antifasciste, front commun avec des composantes de la gauche, etc. Eh oui ça dérange quelques vérités pas bonnes à dire pour certains !
Quelques autres vérités pas du tout conformes à l’anarchisme officiel : « Les anarchistes et la guerre (4e partie) : l’internationalisme, une question cruciale » : http://fr.internationalism.org/ri405/les_anarchistes_et….html
Oui ce qui dérange surtout c’est l’aggressivité de ces groupes quand on leur donne la contradiction-
qu’en est il de la discussion fraternelle d’idées tant clamée par le CCI dans les liens ci dessus?
Par respect pour l’autoformation libertaire de chacun, il est préférable de se documenter directement au sources utilisées pour les « analyses ».(O.Paxton « La France de Vichy ») etc…
Souvent les auteurs se servent d’éléments qui interessent leur « message » et en laisse d’autres qui pourraient contredire ou modifier les précédents.
C’est le cas pour la Cagoule, si on se laisse prendre par le texte, elle apparaît presque comme partie prenante de la Résistance au même titre que les communistes et les anarchistes.
Peut-être y a t il une volonté de faire émerger une injonction chez le lecteur quant à une certaine insipidité dans l’engagement des communistes et autres, les mettant sur un même plan d’égalité avec les motivations des quelques élements d’extrème droite.
Toujours est il, en observant tout ceci, on s’aperçoit qu’il est plus judicieux d’observer les pratiques plutôt que les dogmes…La pratique et la théorie étant pour les libertaires interdépendantes, le fait de participer aux luttes du prolétariat peut aider à sortir des ces délimitations quelque peu rigides. Lui bon, lui pas bon, lui traitre, lui comme nous…et en fait d’épuiser les bonnes intention militantes, et au bout du compte de se retrouver isolé face aux capitalistes qui eux savent faire l’unité idéologique.
Il n’y a pas d’agressivité de ma part, il y a seulement de fortes divergences sur les moyens et les principes de la lutte de classe et de l’idéal révoluionnaire. Je ne suis pas le CCI mais comme simple sympathisant je me retrouve dans beaucoup de leurs positions comme dans celles de la Gauche communiste en général. Ce qui n’est pas le cas avec l’extrême gauche du Capital qui participe du système.
A la base le texte initial portait sur la question du CNR et sa conception explicitement bourgeoise. D’autres lecteurs sont venus sur le terrain de l’anarchisme et de la résistance des anarchistes durant la seconde guerre mondiale. Là encore, je ne suis pas d’accord avec la politique de nombreux anarchistes qui participèrent à la seconde boucherie mondiale en faisant le choix d’un camp impérialiste contre un autre. Ces anarchistes auraient-ils perdu de vue les conceptions de Bakounine sur la lutte de classe et la guerre ? Conceptions qu’il appliquait dès « L’Appel aux Slaves ». Seraient-ils devenus des disciples de Kropotkine avec sa position nationaliste et va-t-en-guerre lors de la première boucherie mondiale ? De nombreux anarchistes restèrent dans la logique de Bakounine : le rejet de tout camp bourgeois dans tous les cas de figure. Le défaitisme révolutionnaire en cas de conflit majeur est l’arme du prolétariat par excellence avec la préparation à la lutte de masse. Marx et Bakounine étaient assez clairs et précis à ce sujet.
Pour ce qui est des « communistes » liés au PCF, je n’y vois que des staliniens, ces fascistes rouges, avec lesquels je n’ai aucune affinité. Je ne me vois donc pas faire ami-ami avec les stals, pas plus qu’avec les trotskistes ou les maos pour le 1er mai !
Autant que je sache, le CCI n’a signé aucun commentaire dans ceux qui sont au-dessus, il n’y a donc pas lieu de lui attribuer quoi que ce soit.
Le texte met en avant que la Résistance a politiquement regroupé absolument tout et n’importe quoi, avec un élément commun : le nationalisme. Cette idéologie étant la marque de la classe dominante, il va de soi qu’aucun groupe ayant appartenu à la Résistance ne peut revendiquer d’avoir défendu les exploités.
Quant à l’idée que la théorie et la pratique sont pour les libertaires indépendantes, non seulement les marxistes ne sont pas d’accord (« sans théorie révolutionnaire, pas de pratique révolutionnaire » disait Lénine), mais je ne vois pas comment elle est démontrable : à toute pratique correspond une théorie, et si on n’en a pas, c’est encore plus grave, ça veut dire qu’on l’a empruntée à quelqu’un sans même le savoir…
Tu parles de Saint bakounine de l’AIT…même Marx disait qu’il n’était pas Marxiste, donc se revendiquer comme tel manque un peu d’humilité…Les libertaires ont toujours remis en question leurs penseurs suivant les souhaits de ces derniers d’ailleurs et d’un certain pragmatisme au vue des situations rencontrées.
Quant à la participation des anarchosyndicalistes et des anarchistes à la seconde guerre mondiale, leurs intentions était de renverser Franco et par la suite d’étendre le communisme libertaire.
Après leur regroupement forcé dans les camps du sud , avient ils le choix ou le luxe de pratiquer « le défaitisme révolutionnaire » ?
Choisir de lutter contre les nazis au vue des circonstances de l’époque était donc trahir ce « défaitisme révolutionnaire »?
Et si tu te faisais pincer par la gestapo en flagrant délit de » défaitisme », la seule défense était de rejoindre un réseau de solidarité, dans la Résistance , justement… Je pense que dans ces moments où il fallait se sauver , on réfléchissait pas beaucoup si oui ou non on était pile poil dans la ligne de Bakounine ou un infâme traitre partisan de Kropotkine…
Pour le 1 er Mai, il ne me semble pasqu’il s’agissait au départ de célébrer une unité avec des « fascistes rouges », donc chacun peut manifester avec ses propres conceptions sans forcément se sentir « sali » par une autre tendance du communisme.
Pour des sympathisant je trouve que vous empruntez pas mal les « théories » des autres en l’occurence le CCI;
Pour te répondre, l’interdépendance entre théorie et pratique ça veut dire que la théorie et la pratique se modifie en permanence suivant les circonstances et la stratégie a adopté.
Déclamer ses théories sur un champ de bataille, en ignorant la tactique de la situation ne sert qu’ à se faire viser par l’ennemi. C’est une image…
Quant au « nationalisme » commun à toute la résistance, tu devais certainement être présent à l’époque pour le crier si surement – de nombreux témoignages ou recherches historiques prouvent le contraire- ne serait ce une fois de plus la participation des espagnols-je ne m’attarderai pas là dessus une nouvelle fois ça devient un peu lourd…
La citation de Marx est en général tronquée : c’est en lisant le programme de Gotha de la Social-démocratie qu’il aurait dit : « si c’est ça le marxisme, je ne suis pas marxiste ». Mais le marxisme est une méthode d’analyse, rien d’autre.
Quant à l’idée, je cite, que « la théorie et la pratique se modifient en permanence suivant les circonstances et la stratégie a adopter », ça porte un nom : l’opportunisme. Dans l’histoire, ça a en général très mal tourné, il y a un vieux débat datant de 1898 opposant Bernstein et Rosa Luxemburg qui explique très bien de quoi il s’agit…
Tous ceux qui ont participé aux combats de la Seconde Guerre défendaient le nationalisme, d’une façon ou d’une autre, qu’ils l’aient voulu ou pas. Sur les blindés de la 2° DB conduits par des anars espagnols, il y avait, et je n’ai pas besoin d’y avoir participé pour le dire, une cocarde tricolore. Et qu’ils l’aient voulu ou pas, ces anars ont participé à la défense des intérêts impérialistes de l’État français, qui consistaient à l’époque à « flinguer du Boche », ce qu’ils ont fait je crois assez efficacement…
Ceci dit, il faut essayer de distinguer les niveaux ; d’un point de vue individuel, il ne s’agit pas de reprocher à qui que ce soit d’avoir cherché à sauver sa peau ; mais d’un point de vue politique, se glorifier et se revendiquer d’avoir participé à une entreprise nationaliste de défense des intérêts de la classe dominante, c’est autre chose.
Pourquoi le défaitisme révolutionnaire était-il valable pendant la Première guerre et pas pendant la Seconde, voilà bien une question à poser… et effectivement c’est une question lourde, de sens notamment…
Une dernière précision : je ne suis pas le CCI, sinon je signerais CCI. Quand cette organisation intervient sur Indymedia, elle le fait en son nom.
La théorie se construit et évolue par l’expérience et l’expérience va nourrir et modifier la théorie.
A partir de là, on aura du mal à pratiquer à votre place-
De plus utiliser la culpabilité subtile est aussi une façon de prise de pouvoir sur la conscience de l’autre- pour des conseillistes ça sent un peu les méthodes de lobbying reprochées au Trotskistes;
D’ailleurs même si le doute subsiste sur l’interface théorie /pratique, dans les faits les libertaires permettent à des groupes « autoritaires » ou autres, d’exprimer leur « théorie » sur leur outil pratique, (indymedia…) car ils pensent que c’est aussi une manière de s’enrichir et d’évoluer par la différence tout en restant dans un cadre lutte de classe.
Dans la logique théorie/pratique dissociée et sclérosée, le cci serait il aussi tolérant si des libertaires postaient leurs textes sur leur site?
C’est une bonne question, et elle doit être posée aux organisations concernées. Le CCI publie des textes anarchistes – notamment de la CNT-AIT, discute sur son forum avec des intervenants anarchistes – même s’il y en a peu autant que j’ai pu le lire ; il a aussi des discussions formelles avec des groupes anarchistes un peu partout dans le monde. Ça se fait sur une base de principes politiques, tout comme le CCI discute avec des trotskistes, mais pas avec LO ou le NPA qui se disent pourtant « marxistes » mais sont des défenseurs du capitalisme d’État.
Je suis d’accord avec l’idée que la discussion avec d’autres groupes, d’autres traditions, est la base de l’enrichissement et permet d’évoluer ; même l’ouverture d’esprit et à la discussion s’apprennent dans la pratique ; du reste, les révolutionnaires marxistes ont à apprendre des anarchistes dans certains domaines, les expériences ne sont pas les mêmes et peuvent être complémentaires. Mais ça doit se faire dans un cadre et sur des principes politiques, sinon à partir de quoi le fait-on ?
Je crois d’ailleurs que le terme de « tolérance » n’est pas juste ; c’est bien plutôt de reconnaissance du caractère révolutionnaire de l’autre qu’il s’agit : il n’y a pas des révolutionnaires que chez les marxistes.
Tu écris: « Sur les blindés de la 2ème DB conduits par des anars espagnols…il y avait et je n’ai pas besoin d’y avoir participé pour le dire une cocarde tricolore » Oh là là.. en effet ça change tout, et c’est hautement révélateur de leur « nationalisme »- même si les chars avaient été rebaptisé « Durruti », « Ascaso »… et que faisant parti de la division Leclerc ils aient été obligé de porter un signe de reconnaissance – il est bien connu que les joueurs de foot d’une équipe sont tous d’horribles nationalistes …ainsi que les enfants qui agitent leurs drapeaux le 14 juillet…
tu poursuis: « Et qu’ils l’aient voulu ou pas ces courants ont participés à la défense des intérêts impérialistes qui consistait à « flinguer du boche » Ton discours est dangereux et au nom d’un certain « opportunisme pour des intérêts impérialistes » renverse la situation sans prendre en compte la réalité immédiate des circonstances et de ce qui a vraiment pu les pousser à s’engager, humainement, par nécessité et pour la majorité totalement étranger à une quelconque volonté de défense des intérêts impérialistes. Tu utilises une certaine distance bien confortable pour « juger » et interpréter les motivations des espagnols, les évaluant comme des pions sans cervelle sur un échiquier qui les dépassait et ajoutant un discours culpabilisateur avec le terme «avoir flingué du boche ».
Dans les faits et la pratique, le « défaitisme révolutionnaire » est une expression bien vague, confortable et qui peut permettre de juger sans trop se « mouiller ». Par exemple, je ne fais pas grève par ce que celleci est initiée par les syndicats qui sont des organes de collaboration-suivant votre logique on peut vivre des situations extravagantes…
Oui en effet…échanges donc tes points de vue « révolutionnaires »avec la CNT-AIT, ils aiment ça et en plus ils t’apporteront les éléments manquants sur l’engagement internationaliste des libertaires dans la Résistance et leur hypothétique « nationalisme ».
Si non, c’est bien que vous parliez de tolérance vous les sympathisants-militants du cci, car c’est bien la première caractéristique qui vient à l’esprit quand on écoute vos jugements, ou qu’on lit la liste des ennemis à Prolo.
Dans le 4 ème volet sur les anarchistes mis en lien plus haut, on a un petit procès en règle avec des coupures extraits par-ci par là , visant à généraliser les organisations « libertaires », »officiels », rien que ça, syndicat compris, comme des « opportunistes » à la remorque de l’extrème gauche du capital.
Dans l’hypothèse d’un échange idées, on part là encore, sur des bases pas très constructives.
Même si on ne trouve plus d’anarchistes qu’à la FA, le reste des structures étant composées pour information, d’ anarchosyndicalistes , de syndicalistes révolutionnaires, tendance Monatte et de communistes libertaire, ces militants (certains simplement syndiqués) sont investis dans toutes les luttes, internationalistes, syndicales, sections d’entreprise, logement, sans papiers…sur le terrain, avec les pressions et les risques inhérents à de telles situations.
En plus de la tolérance il serait bien de rajouter le respect.
« Ce soutien politique aux luttes de libération nationale ira même jusqu’à l’implication physique. Pendant la Guerre d’Algérie, de nombreux libertaires rejoignent les “porteurs de valise”, les réseaux de soutien au FLN (11). “La position de soutien critique en faveur d’une Algérie socialiste et autogestionnaire” de la FCL au nom de la solidarité “avec les peuples soumis, contre les impérialismes” se concrétise par un soutien matériel actif aux partis nationalistes algériens du MNA, puis du FLN quand ce dernier devient hégémonique après 1956. “Les maquis de l’ALN (Armée de libération nationale) se partagent entre les deux obédiences. Nous le savons d’autant mieux que nous avons parmi nous, à la FCL, des camarades algériens de tendance FLN mais que nous avons rendu des services aux maquis MNA en jouant le rôle d’intermédiaire pour obtenir des “fournitures” (lire : des armes) pour leurs combattants” (12).
CES PRISES DE POSITION PAR CERTAINS ANARCHISTES, MÊME CRITIQUES, EN FAVEUR DES LUTTES DE LIBÉRATION NATIONALE, ONT DIRECTEMENT CONCOURU À LA SOUMISSION DES MASSES À L’IMPÉRIALISME. Ces courants anarchistes portent une part de responsabilité dans la soumission du prolétariat et des classes exploitées à la barbarie des conflits militaires qui ensanglantent la planète. Prisonniers de la logique d’établir une distinction entre les différents gangsters impérialistes (au nom des droits du plus faible), ils ne font que servir directement de sergent-recruteur au sein du prolétariat, ou de caution au profit de l’un ou de l’autre des camps impérialistes en présence. Le martèlement pendant des décennies de ces mystifications, auxquelles ils ont prêté main-forte, a contribué à retarder la sortie de la contre-révolution et la reprise par le prolétariat de la lutte autonome sur son propre terrain de classe et pour ses propres objectifs. »
http://fr.internationalism.org/icconline/2009/les_anarc….html
« Faute d’organisation nationale de résistance, les anarchistes apparaissent peu, bien qu’ils soient très présents. Citons tout de même le maquis du Barrage de l’Aigle (…) haut-lieu de la reconstruction de la CNT en exil et un des maquis les plus actifs de la résistance. Ce maquis est pratiquement 100 % confédéral, tout comme le maquis de Bort-les-Orgues. D’une manière générale, les maquis du Massif Central sont en forte proportion composés d’anarchistes espagnols (…)” (2) “Présents dans les maquis du sud de la France, dans les groupes FFI, FTP, MUR ou dans des groupes autonomes (le bataillon Libertad dans le Cantal, le maquis Bidon 5 en Ariège, dans le Languedoc-Roussillon) (…) [les anarchistes], par centaines, poursuivirent sur le sol de France la lutte qu’ils avaient menées contre le fascisme espagnol” (3). Le bataillon “Libertad” “libère le Lot et Cahors. (…) A Foix, ce sont les maquis anarcho-syndicalistes CNT-FAI qui libèrent la ville le 19 août” (4).
Même tableau en Italie. Lorsqu’elles se rendent aux Alliés le 8 septembre 1943, les régions du centre et du nord demeurent aux mains des Allemands et de la république fasciste de Salo. “Les anarchistes se jettent immédiatement dans la lutte armée, établissent quand ils en ont la possibilité (Carrare, Gênes, Milan) des formations autonomes, ou, dans la plupart des cas, rejoignent d’autres formations telles les brigades socialistes “Matteotti”, les brigades “Garibaldi” communistes ou les unités “Giustizia e Liberta” du Parti d’action” (5). En de nombreux lieux, les libertaires adhèrent au Comité de libération nationale qui rassemble un large spectre de partis antifascistes ou organisent des Groupes d’action patriotique (sic). Les anarchistes sont nombreux au sein de la 28e Brigade Garibaldi qui libère Ravenne. “A Gênes, les groupes de combat anarchistes opèrent sous les noms de Brigade “Pisacane”, la formation “Malatesta”, la SAP-FCL, la SAP-FCL Sestri Ponente et les Escadrons d’action anarchistes d’Arenzano. (…) Ces activités sont favorisées par la Fédération communiste libertaire (FCL) et par le syndicat anarcho-syndicaliste de l’USI qui vient juste de refaire surface dans les usines. (…) Les anarchistes fondent les brigades “Malatesta” et “Bruzzi”, qui comprennent jusqu’à 1300 partisans : ceux-ci opèrent sous l’égide de la formation “Matteotti” et jouent un rôle de premier plan dans la libération de Milan” (6). » […]
Une position belliciste en droite ligne de celle prise en Espagne en 1936
L’attitude des anarchistes pendant la Seconde Guerre mondiale procède directement de celle qui fut la leur dans “la répétition générale” de la guerre d’Espagne. CELLE-CI ÉCLAIRE CRÛMENT LE RÔLE RÉEL JOUÉ PAR L’ANARCHISME DANS CE QUI N’ÉTAIT NI UNE “GUERRE DE CLASSES”, NI UNE “RÉVOLUTION” MAIS UNE GUERRE ENTRE DEUX FRACTIONS DE LA BOURGEOISIE ESPAGNOLE QUI A DÉBOUCHÉ SUR UN CONFLIT IMPÉRIALISTE MONDIAL. »
Les deux commentaires précédents puent la manipulation rouge-brune ou stalinienne à plein nez.
Utilisation de passages complets de textes du CCI sortis du contexte, puis invectives immondes envers les anarchistes. Cela ressemble aux manipulations du toulousain Elisée, véritable ordure, lui, et coutumier du genre, voire le rouge-brun antisémite Do.
Jamais les militants du CCI ni ses sympathisants n’ont considéré les anarchistes comme des salauds. Nous pouvons ne pas être en accord mais le débat permet, justement, de confronter les idées. Les vrais salauds sont les fascistes rouges comme bruns et à ce sujet des sinistres personnages comme Elisée et Do sont des champions !
« Oh là là.. en effet ça change tout, et c’est hautement révélateur de leur « nationalisme »- même si les chars avaient été rebaptisé « Durruti », « Ascaso »… »
Autant que je sache, JAMAIS Durruti et Ascaso, qui étaient d’authentiques révolutionnaires, n’auraient accepté d’avoir leur nom à la tête de colonnes de militaires dont les buts étaient clairement impérialistes. Ou alors, il va falloir nous démontrer que l’armée française défend autre chose que les intérêts de l’État capitaliste français…
Encore une fois, Oxygène mélange le niveau individuel et le niveau politique, celui des principes que nous défendons. Quand les révolutionnaires ont été envoyés au front en 14/18, la question de savoir comment s’y comporter a été posée, pour Monatte, pour Dumoulin, pour Liebknecht. Leur réponse n’a pas été d’inscrire « Marx » ou « Lénine » sur leurs armes ! Laissons ce genre de chose aux staliniens !
Ils ont par contre clairement dit que l’armée qui les enrôlait de force n’avait que des buts impérialistes, ont dénoncé les mensonges de l’Etat et appelé à la fraternisation avec l’ennemi. Où trouve-t-on cela dans l’armée française de 1944 ?
Par conséquent, la « prise en compte de la réalité immédiate des circonstances » peut s’entendre, dans ce cas, d’un point de vue INDIVIDUEL, mais du point de vue des PRINCIPES POLITIQUES elle est indéfendable, tout simplement parce qu’elle va à l’encontre des intérêts à long terme des exploités et donne des armes de division à la classe dominante.
Mais en fait, le problème derrière est la question de la validité de l’antifascisme. Pour les communistes de Gauche, il n’est pas question de considérer que le fascisme est un ennemi pire que la démocratie : c’est toujours la bourgeoisie sous deux formes historiques différentes.
On ne part peut-être pas « de bases très constructives », mais si ces « bases constructives » sont l’abandon des principes révolutionnaires, effectivement, on n’ira pas loin. D’autre part, je rappelle que les Trotskystes, les Maoïstes et tous les staliniens officiels, sans compter les sociaux-patriotes, n’ont que le mot « lutte » à la bouche ; dans les faits, ce qu’ils font n’a pas grand-chose à voir avec l’émancipation des exploités et des opprimés…
Réflexions sur le programme du Conseil National de la Résistance
Depuis ces derniers mois, le Conseil National de la Résistance, CNR, est devenu une référence. Remis au goût du jour pour les besoins d’une gauche en mal de repères idéologiques, son programme serait la référence obligée d’un idéal républicain passé et perdu.
(…)
article paru dans le numéro de février 2011, de Courant Alternatif, mensuel anarchiste communiste.
la suite sur le lien http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article926 histoire de gagner du temps et d’abréger les polémiques !
On pourrait se demander, maintenant que tout le monde connaît bien les positions crapuleuses du CCI sur les anarchistes, ÉCRITES NOIR SUR BLANC SUR LES LIENS QU’ILS ONT EUX-MÊMES ENVOYÉS, et sans tronquage ni déformation, quelle perversion (ou nécessité) les pousse à contacter des alliances précisément avec la fraction « historique » de la CNT, celle qui adhère à l’AIT, et qui représente le courant Montseny (par rapport à Peyrats) , celui qui a participé au gouvernement.
Gauche communiste et anarchisme internationaliste :
http://nantes.indymedia.org/article/21290
http://nantes.indymedia.org/article/22127
Une chose est claire : qu’il s’agisse de la résistance au nazisme, au franquisme, au colonialisme français en Algérie, au colonialisme et au nettoyage ethnique en Palestine, le CCI est TOUJOURS contre la résistance. Ce n’est plus une critique politique, c’est un choix politique délibéré.
« L’attitude des anarchistes pendant la Seconde Guerre mondiale procède directement de celle qui fut la leur dans “la répétition générale” de la guerre d’Espagne. CELLE-CI ÉCLAIRE CRÛMENT LE RÔLE RÉEL JOUÉ PAR L’ANARCHISME DANS CE QUI N’ÉTAIT NI UNE “GUERRE DE CLASSES”, NI UNE “RÉVOLUTION” MAIS UNE GUERRE ENTRE DEUX FRACTIONS DE LA BOURGEOISIE ESPAGNOLE QUI A DÉBOUCHÉ SUR UN CONFLIT IMPÉRIALISTE MONDIAL. »
« CES PRISES DE POSITION PAR CERTAINS ANARCHISTES, MÊME CRITIQUES, EN FAVEUR DES LUTTES DE LIBÉRATION NATIONALE, ONT DIRECTEMENT CONCOURU À LA SOUMISSION DES MASSES À L’IMPÉRIALISME. Ces courants anarchistes portent une part de responsabilité dans la soumission du prolétariat et des classes exploitées à la barbarie des conflits militaires qui ensanglantent la planète. Prisonniers de la logique d’établir une distinction entre les différents gangsters impérialistes (au nom des droits du plus faible), ils ne font que servir directement de sergent-recruteur au sein du prolétariat, ou de caution au profit de l’un ou de l’autre des camps impérialistes en présence. Le martèlement pendant des décennies de ces mystifications, auxquelles ils ont prêté main-forte, a contribué à retarder la sortie de la contre-révolution et la reprise par le prolétariat de la lutte autonome sur son propre terrain de classe et pour ses propres objectifs. »
« Quant aux anarchistes israéliens, qu’ils en viennent à dire qu’ils défendront un État palestinien si on le leur demande est suffisamment significatif de leur déréliction politique et du fait qu’eux aussi, entre un camp impérialiste et un autre, ils ont choisi ! Ce qui est certain, c’est que les exploités n’ont rien à attendre d’eux ! »
« qu’est-ce que SA lutte contre « l’apartheid, l’occupation et le colonialisme » POURRAIT BIEN APPORTER aux exploités de Palestine et d’Israël ? La réponse est simple : rien du tout ! L’exploitation continuerait, toujours plus forte »
« la « lutte contre l’occupation, l’apartheid et la colonisation » est un combat de la BOURGEOISIE palestinienne »
Bravo ! Mais au moins assumez, ou dites que c’est faux !
« Abordons les positions qui s’expriment dans le milieu anarchiste à travers deux exemples :
• Nous avons la position du KRAS, qui se place d’un point de vue authentiquement internationaliste, affirmant à propos de la guerre en Géorgie en 2008 que : “L’ennemi principal des gens simples n’est pas le frère ou la sœur de l’autre côté de la frontière ou d’une autre nationalité. L’ennemi, c’est les dirigeants, les patrons de tout poil, les présidents et ministres, les hommes d’affaire et les généraux, tous ceux qui provoquent les guerres pour sauvegarder leur pouvoir et leurs richesses. Nous appelons les travailleurs en Russie, Ossétie, Abkhazie et Géorgie à rejeter le joug du nationalisme et du patriotisme pour retourner leur colère contre les dirigeants et les riches, de quelque côté de la frontière qu’ils se trouvent” 1.
• D’un autre côté, nous trouvons celle de l’Organisation communiste libertaire à propos de l’Irak qui appelle à : “soutenir matériellement et financièrement (…) les forces progressistes opposées à l’occupation” dont les “moyens militaires limités leur permettent tout de même d’organiser quelques ‘zones libérées’ dans les quartiers populaires où l’armée américaine ne s’aventure pas” tandis que “dans les pays qui maintiennent des troupes en Irak, outre les Etats-Unis, incluent notamment plusieurs pays de l’Union européenne (…), la tâche principale est d’affronter le gouvernement pour obtenir le retrait, bloquer les transports de troupes ou de matériel militaire” 2. Il n’y a donc pas là une simple divergence tactique pour atteindre un même but, comme se plaisent à nous le raconter certains libertaires.
La prise de position du KRAS exprime les intérêts du prolétariat à combattre en tant que classe universelle par delà les divisions de couleurs, de nationalités, de culture ou de religions que lui impose le capitalisme pour l’opprimer. L’autre position apporte son soutien à la “résistance” des peuples irakiens, libanais, etc., c’est-à-dire à certains secteurs de la bourgeoisie. Cette position constitue une trahison de l’internationalisme à un double point de vue : non seulement vis-à-vis des prolétaires des grandes puissances auxquels on masque la réalité des antagonismes entre grands requins impérialistes et leur enjeu réel ; mais aussi à l’égard des prolétaires appelés sur place à se soumettre à la guerre impérialiste et à se faire tuer pour la défense des intérêts impérialistes de leur bourgeoisie. La disparition des blocs depuis 1989 n’a fait disparaître ni l’impérialisme, ni la position belliciste de la plupart des représentants de l’anarchisme “officiel” de la FA à Alternative Libertaire !
Ces deux positions n’ont rien en commun : elles expriment des positions de classe diamétralement opposées et complètement antagoniques. Elles sont séparées par une frontière de classe.
Il apparaît clairement que l’anarchisme constitue un lieu où s’affrontent des positions ouvertement bourgeoises et nationalistes et des positions prolétariennes internationalistes… »
http://fr.internationalism.org/ri405/les_anarchistes_et….html
Très bon texte de l’OCL sur le CNR.
Le texte de l’OCL est très bien, effet, c’est celui du CCI qui pose problème.
C’est surtout très drôle de voir certain « antisioniste » défendre des anarchistes avec lesquels il n’a pas l’ombre d’un point d’accord, et qui s’auto-intitule « révolutionnaire » alors qu’il n’est qu’un démocrate bourgeois, partisan de toutes les dictatures, y compris les plus obscurantistes, du moment qu’elles sont anti-israéliennes, sans parler de son soutien ouvert et avoué à la répression des mouvements sociaux, grèves et manifestations, en Palestine !
Très drôle, vraiment ! On comprend mieux pourquoi il se contente de publiser des copiés-collés et qu’il n’avoue que coincé au fond de l’impasse POUR QUOI il se bat réellement, c’est-à-dire l’instauration d’un État capitaliste en Palestine ! Merci de nous permettre de relire la CNT-AIT, on comprend que le soutien circonstanciel de ce calomniateur n’est que de façade, d’autant qu’il a si je me souviens bien déjà calomnié comme il sait le faire ladite organisation, comme il le fait toujours dès qu’on n’a pas l’heur d’être un nationaliste enragé comme lui !
Quant au commentaire précédent, qu’il nous explique en quoi le texte du CCI lui pose problème, on tâchera de lui répondre…
Que l’OCL fasse la critique d’un Conseil qui regroupe staliniens, gaullistes, syndicalistes, conservateurs et patriotes de tout poil, il n’y a là rien qui puisse surprendre de la part d’une organisation communiste libertaire.
Que le CCI essaie de récupérer cette critique révolutionnaire en l’intégrant à son idéologie léniniste, c’est une autre paire de manches et ça ne trompera personne.
Car au-delà du CNR on connaît la position du CCI sur la RÉSISTANCE et les ANARCHISTES d’une manière générale.
Dans les liens fournis par votre Prolo, ce qui est reproché aux anarchistes, c’est d’avoir PARTICIPÉ à la résistance, avec la longue liste des maquis et combats contre le nazisme où ils se sont « compromis ».
Car pour le CCI le fascisme et l’antifascisme c’est exactement la même chose.
« LA BARBARIE FASCISTE ET L’HYSTÉRIE ANTIFASCISTE vont conduire les prolétaires et la population d’Espagne en 1936, puis des principaux pays du monde, au massacre. »
Ça se passe de commentaires, ainsi que les autres déclarations « hystériques » contre les antifascistes en général et les anarchistes en particulier.
« La guerre d’Espagne constitue, après la Première Guerre mondiale, le second acte décisif pour l’anarchisme scellant son évolution vers le soutien à l’Etat capitaliste. Cette soumission à la démocratie bourgeoise se traduit par l’intégration des courants officiels de l’anarchisme au sein des forces politiques de l’Etat capitaliste. C’est ainsi que, selon un processus en deux temps, de 1914 à la guerre d’Espagne en 1936-37, l’anarchisme est devenu une idéologie de défense de l’ordre et de l’Etat capitalistes. »
Je sais que vous n’aimez pas les citations, mais comme tous les écrits du CCI concernant les anarchistes et TOUS les mouvements de résistance sont proprement crapuleux, je ne vois pas où on pourrait trouver de contre-exemple.
« voir certain « antisioniste » défendre des anarchistes avec lesquels il n’a pas l’ombre d’un point d’accord »
Au cas où tu ne l’aurais pas encore compris, les anarchistes n’ont pas besoin de léninistes attardés pour parler à leur place et pour dire QUI a ou n’a pas de « points d’accord » avec eux, et lesquels. Même les stals sont moins impertinents et prétentieux.
Après les leçons de « révolution », les leçons d’anarchisme ! Je crois que vous avez assez de soucis pour régler vos problèmes de léninisme et de marxisme internes sans vous mêler de ceux des autres.
Les « communistes internationalistes » utilisent le langage des fachos et du pouvoir pour qualifier leurs adversaires de « soutiens des dictatures » pour peu qu’il dénoncent le colonialisme, l’apartheid et le nettoyage ethnique et qu’ils s’opposent aux guerres impérialistes, on voit donc où vont leurs amitiés et leurs préférences.
Leur haine de toute résistance, particulièrement en Palestine, leur fait accepter les pires crimes contre l’humanité et à l’inverse condamner toute résistance. Ce dont le CCI ne veut pas qu’on parle :
http://www.ism-france.org/temoignages/La-Femme-au-Drape…16930
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=…e_irU