Classe travailleuse: arme sémantique contre la classe ouvrière
Catégorie : Global
Thèmes : Resistances
La confusion ou synonymie entre le concept sociologique bourgeois de “classe travailleuse” et le concept marxiste de classe ouvrière, c’est ce qui a permis les grandes décompositions de la classe jusqu’ici, avec toutes les divisions (ouvriers en chômage, travailleurs, précaires, étudiants, migrants, etc.) qui ont permis les renouvellements du système d’exploitation salariée (et non) du travail humain, le capitalisme.
En effets, les travailleurs ne représentent pas du tout l’ensemble de la classe, et ne pourront jamais la représenter !
La première tâche d’un communiste, aujourd’hui plus que jamais, serait de faire clarté sur cette question. Absolument urgente et indispensable. La classe ouvrière, à savoir le concept de classe ouvrière, est une chose très différente de son secteur TRAVAILLEUR, c’est à dire de sa partie employée, le plus souvent la plus organisée par les formes traditionnelles et naturellement acceptées par le système.
Le terme ’ouvrier’ concerne précisément toute personne qui a besoin de vendre sa force de travail pour vivre, ou survivre plutôt. Bien évidemment, le travailleur est celui qui produit, et il s’agit généralement d’un employé salarié, mais aussi c’est un travailleur un bourgeois personnellement productif, ou un agriculteur qui possède sa propre terre et la cultive, ainsi qu’une femme ’employée’ dans la reproduction, autant qu’une personne qui se loue sexuellement, ou un artisan qui a ses propres moyens de production, etc.
Mais tous ceux-ci ne sont pas des ouvriers, parce-que seulement une partie de ces travailleur ont la nécessité de vendre ou louer sa propre force de travail pour survivre.
Donc, cette confusion ou synonymie sert très bien aux discours capitalistes pour effacer cette énorme différence entre travail exploité et travail d’autre gendre.
Mais surtout, sert pour rendre invisible la réalité ouvrière objective, détrminante pour tout le système, à laquelle on donne un nom qui ne caractérise pas du tout clairement sa condition; pour comencer, en tant qu’expropriés des moyen de production, et plus en général des biens communs, donc du libre accès aux instruments de survie sans qu’on soit obligés de passer para cette condition de salarié.
C’est ainsi qu’il y a une classe ouvrière, mais pas une « classe des travailleurs », d’un point de vue marxiste, de lutte de classes et des lois du développement capitaliste. Voilà la question.
Parler de classe des travailleurs est la grosse faute de n’importe quel communiste ou socialiste qui prétend agir en termes de lutte de classe réelle.
Surtout aujourd’hui, quand on est en train d’assister, en particulier aux États Unis, à un reél phénomène de recomposition de classe en soi, même si la plupart des composants du mouvement OWS n’a pas encore rejoint cette nécessaire conscience de classe pour soi.
Il s’agit d’une confusion qu’on pouvait comprendre au siècle XIX, en présence d’une classe avec une composition encore primitive, dont la fameuse définition d’une armée de réserve pour les masse en chômage, mais aujourd’hui est inacceptable cette confusion, dans des termes matérialistes dialectiques, en s’appuyant sur les définitions sociologiques dominantes de classe (moyenne, travailleuse, etc.).
En plus, en présence de l’accélération du procès de globalisation qui, finalement (pourrait dire maintenant Karl Marx) est justement en train de resignifier ce 99% de personnes qui se trouvent dans une situation ’ouvrière’ générique de niveau global, on assiste à une possibilité reélle d’auto-reconnaissance ’pour soi’ d’une classe ouvrière mondiale, en face de ce 1% de grands capitalistes qui contrôlent richesses et production de toute l’humanité !
Les précaires.
On parle justement d’une classe dont la composition révèle cette figure toujours plus déterminante des précaires qui, beaucoup mieux que les travailleurs employées par les capitalistes et les états, représentent maintentant, en soi, la condition ouvrière d’une forme beaucoup plus claire que ces secteurs que, précisément, le labourisme socialiste et vieux-communiste a figés dans ses drapeaux avec les symboles de l’exploitation.
Probablement, c’est justement la-dessus, comme l’indiquent les mouvements aux États Unis, qu’on pourra développer la nécessaire recomposition ouvrière mondiale, indispensable pour sortir de ce modèle sous-développé (étiquement, pour commencer) de société que toujours plus de monde dénonce. Voilà la lutte de classe, entendue dans son sens originaire et décisif pour la libération de l’esclavage du travail exploité.
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Nous devons élargir ce débats – comme l’on a déjà fait dans d’autres situations ( http://www.kaosenlared.net/noticia/trabajadores-no-repr…brera ) – pour allumer cette condition de conscience radicale nécessaire pour sortir du cauchemar capitaliste : une conscience pour soi pour tout le monde, à propos de notre situation objective face au moment et à l’histoire.
Y’a des choses qui me plaisent dans cet article, mais je reste mitigé. Disons que j’aime pas ce mot de « classe ouvrière », parce qu’il rend invisible les non-ouvrier-e-s, justement. J’aime pas non plus « classe des travailleurs », parce que les cadres sont des travailleureuses, mais illes n’ont souvent pas du tout les mêmes intérêts que les employé-e-s et ouvrier-e-s et chomeureuses. Disons que, tant qu’à faire, j’aime mieux ce bon vieux prolétariat (qui, pour le coup, répond bien à la définition que tu donnes) que la « classe ouvrière », mais je pense que c’est pas non plus si grave que ça.
En fait, ce texte insiste beaucoup sur le fait que c’est les concepts et les mots qui ont permis pleins de saloperies, et, là-dessus, je crois que je suis pas d’accord. Les mots et les concepts, tout seul, ne font rien. C’est quand ils sont utilisés par des forces sociales qu’ils prennent une certaine puissance. Le capitalisme s’est restructuré, mais c’est grâce à la force de la classe capitalise qu’il a fait ça, parce que le camp d’en face n’a pas employé les bons mots. Peut-être c’est évident, mais je le sentais pas forcément dans le texte. Notre incapacité à se mettre d’accord sur des mots est un symptôme de notre faiblesse, pas la cause de cette faiblesse, à mon avis.
[VIDEO] Conférence éducative: La classe ouvrière et les milieux populaires en France aujourd’hui
Séminaire organisé par le Cercle Henri Barbusse le dimanche 4 juillet 2010, conférence animée par Saïd Bouamama.
http://cercles.communistes.free.fr/chb/publi.php?idArti…riere
La crise du système capitaliste que subissent et que payent les travailleurs a des effets importants sur le monde du travail et sur ses différentes classes et couches sociales. La prise en compte de ces évolutions est incontournable pour les révolutionnaires et les progressistes. Si comme le disait Marx « l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » (statut de l’Association Internationale des travailleurs), c’est en partant de la classe ouvrière et des autres classes et couches populaires « telles qu’elles sont » que pourra se développer l’organisation de la contre-offensive contre le capital. Les statistiques bourgeoises sont construites pour masquer certains aspects de la division en classes de nos sociétés. Il convient donc de les déconstruire et de les reconstruire pour avoir une lecture de la réalité de notre société et du monde.
Objectifs de la conférence:
Découvrir et/ou approfondir les concepts de l’analyse de classes tels que développés par la théorie marxiste,
Déconstruire les données statistiques bourgeoises pour avoir une analyse correspondant plus à la réalité sociale d’aujourd’hui,
Prendre en compte les différenciations, les clivages et les contradictions (de sexe, d’âge, d’origine, de secteurs économiques, de droit du travail, etc.) qui influencent les mobilisations et l’affirmation d’une « classe pour soi »,
Tirer des conclusions politiques des apports et analyses précédents.
Conférence introductive au séminaire
La crise du système capitaliste que subissent et que payent les travailleurs a des effets importants sur le monde du travail et sur ses différentes classes et couches sociales. La prise en compte de ces évolutions est incontournable pour les révolutionnaires et les progressistes. Si comme le disait Marx « l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » (statut de l’Association Internationale des travailleurs), c’est en partant de la classe ouvrière et des autres classes et couches populaires « telles qu’elles sont » que pourra se développer l’organisation de la contre-offensive contre le capital. Les statistiques bourgeoises sont construites pour masquer certains aspects de la division en classes de nos sociétés. Il convient donc de les déconstruire et de les reconstruire pour avoir une lecture de la réalité de notre société et du monde.
Objectifs de la conférence:
Découvrir et/ou approfondir les concepts de l’analyse de classes tels que développés par la théorie marxiste,
Déconstruire les données statistiques bourgeoises pour avoir une analyse correspondant plus à la réalité sociale d’aujourd’hui,
Prendre en compte les différenciations, les clivages et les contradictions (de sexe, d’âge, d’origine, de secteurs économiques, de droit du travail, etc.) qui influencent les mobilisations et l’affirmation d’une « classe pour soi »,
Tirer des conclusions politiques des apports et analyses précédents.
Thèmes abordés par cette conférence:
Définition marxiste du concept de classe; Mode de production, Formation Économique et Sociale; Classe bourgeoise, classe ouvrière; Travailleurs, prolétaires, ouvriers; Travail productif, indirectement productif, improductif; Travail d’exécution, travail d’encadrement; Trucages de la bourgeoisie pour invisibiliser le prolétariat; Déformations révisionnistes et gauchistes du concept de classe ouvrière; Classe en soi, classe pour soi et Parti Communiste; Eléments statistiques et méthodologie; Composante féminine de la classe ouvrière; Composante immigrée de la classe ouvrière; Composante jeune de la classe ouvrière; L’aristocratie ouvrière; La question de l’unité de la classe ouvrière et du prolétariat.
Je découvre avec une très agréable surprise ton commentaire. Je vis dans un autre pays, et je rentre ici pas assez souvent. En plus, le français ce n’est pas ma langue principale.
Bon, j’ai l’intention de te répondre, bien sûr, puisque je pense que c’est un débat important.
La langue comme arme de lutte de classe, para exemple.
Un autre exemple? Bon en allemand appellent aux patrons Arbeitgeber!,
c’est à dire, pas exploiteur, mais donneur de travail…. merci le patron!
En italien aussi on dit des fois: datore di lavoro, au lieu de ‘sale patron…’, par exemple!
Voila une façon de soumettre les consciences à l’étique dominante, l’étique de l’exploitation capitaliste.
Bon, à bientôt!
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Parmi les critiques et les commentaires ou enrichissements qu’on a reçu – les très peux de communistes qu’on lutte pour redonner au mot OUVRIER sons sens radical et matérialiste, celui qu’on doit employer pour avoir les idées claires dans et pour la lutte des classes – la tienne est sûrement la plus claire et concrète. Elle corresponde à ce que pense, avec toutes les doute que tu expose, la plupart des prolétaires. Encore maintenant.
(Moi je vis dans un pays colonisé par les espagnols, et mon français est limité, pas si beau et sain comme le tien, mais on va se comprendre sûrement…:-).
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Première objection. Tu dis que “j’aime pas ce mot de classe ouvrière, parce qu’il rend invisible les non-ouvrier-e-s, justement”.
Voyons:
1. On a cultivé – par la culture bourgeoise et réformiste – la confusion entre ouvrier et travailleur.
Même, on est arrivés au point qu’on les emploie comme synonymes.
2. Tout le monde sait que beaucoup de travailleurs sont des bourgeois (des capitalistes aussi travaillent, et même trop…!), autant que les mercenaires du système (policiers, journalistes, politiques, curés, etc.) et en plus, il y a les paysans travailleurs, et pas mal de pêcheurs, autant que beaucoup d’autres prolétaires qui travaillent, et que, même en travaillant, ne sont pas dans la classe ouvrière.
C`’est à dire: travailleurs oui, mais pas ouvriers, pas dans une condition ouvrière d’expropriés et aliénés par le système, même s’ils travaillent.
3. On est arrivés au point de nombrer à toute la classe anticapitaliste ainsi, CLASSE TRAVAILLEUSE, des travailleurs, ce qui est faux. Justement, comme tu dis, parce dans ce monde des travailleurs il n’y a pas que des personnes opprimées, aliénées et exploitées!
Il n’existe pas une classe travailleuse, donc. C’est évident. Dans le sens matérialiste, pas sociologique bourgeois qui mêle et réunit ce que convient au système.
4. Avec toute cette mélange entre travailleur et ouvrier, il arrive QU’ON A PAS UN MOT, UNE PAROLE, pour APPELER DE FORME CLAIRE et NETTE ceux qui faisons partie de toute la classe antagonique, la classe, avant tout, des expropriés (des biens communs, des richesse de tout gendre, des moyens de production, disons) et que justement pour cela son obligés à CHERCHER UN TRAVAIL, et doivent se TRANSFORMER en TRAVAILLEURS.
5. En effets, dans la CLASSE OUVRIÈRE, entrent bien sûr les travailleurs exploités, mais aussi les chômeurs, les ‘femmes’ obligées à vivre du travail d’un(e) autre, pour reproduire la famille par exemple, les étudiants aussi, qui sont ouvriers en formation pour être exploités, les migrants de tout gendre qui cherchent un travail, les PRÉCAIRES, qui sont, disons-le, les ouvriers les plus évidents maintenant, en étant une fois travailleurs, une autre chômeurs, etc.
Mais voila qu’on a pas un mot claire, terminant, absolument évident, qu’on ne puisse pas confondre avec tous ceux qui travaillent, d’une forme ou d’une autre, POUR DÉFINIR TOUTE LA CLASSE. Parce-que l’on confonde, l’on mêle, travailleur avec ouvrier.
Voila la lutte terminologique qui défini, aujourd’hui, un communiste. Et qui révèle ceux qui ont une conscience de classe réelle!
Conclusion: pour recomposer toute la classe, pour dépasser les divisions (les syndicats, d’aujourd’hui et malheureusement représentent très “bien” cette division) entre chômeurs, précaires, travailleurs exploités de tout gendre, ou ouvriers en formations (beaucoup d’étudiants donc), nous devons redonner sa signification CLAIRE et NETTE au mot ouvrier. Engagement difficile, mais au cours de la lutte on ira en éclaircissant tout ça. Surtout maintenant, quand beaucoup de travailleurs, par cette politique de division de la classe, sont en train de tomber dans les bras du nouveau fascisme, dans toute l’Europe.
Tandis qu’il est en train de resurgir un nouveau mouvement ouvrier, aux EEUU par exemple, ou très probablement en Place Tahir aussi, etc.
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Seconde chose: Tu dis que “J’aime mieux ce bon vieux prolétariat”.
Comprends moi, mais je ne suis pas du tout d’accord.
Le prolétariat, dans la tradition de la lutte des classes, et composé aussi par les ouvriers, bien sûr. C’est à dire, la classe ouvrière fait parti du prolétariat, mais avec les paysans ‘pauvres”, ou las plupart des artisans, des autonomes qui ont quelque moyen de production (p. ex. dans les technologies informatiques), beaucoup d’artistes qui ont un bagage (disons richesse) de base pour, bien en n’étant pas de simples ouvriers, rester dans un certain niveau de nécessité. Et comme-ça beaucoup de prolétaires, qui n’ont pas
les caractéristiques fondamentales de la classe ouvrière:
– être expropriés de tout moyen de production, et même des fois de survie décente (maison, etc.)
– être aliénés très souvent aussi par la culture de soumission, ou étique dominante, religion, etc.
– être obligés de chercher un travail comme exploité, salarié, pour survivre.
Donc, ça c’est la classe, tandis que le prolétariat regroupe encore plus de secteurs sociaux victimes du système voleur, expropriateur, mercantiliste et exploiteur en général.
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Troisième observation: tu affirme, totalement d’accord, que “le camp d’en face (nous) n’a pas employé les bons mots ».
Voilà la bonne conclusion.
On supporte un langage dominé para la culture capitaliste et ses valeurs, Même le sens de beaucoup de mots a été complètement falsifié (justice, démocratie, liberté, etc, etc, etc, etc.), et trop de Messieurs Les Critiques présumés du système – même beaucoup de ceux qui s’appellent communiste ou socialiste – subissent passivement cette guerre sémantique, cette application, ou logiciel (de communication: la parole avant tout), du Système Opératif dominant.
Jusque quand nous aurons cette confusion entre ouvrier et travailleur, c’est à dire, jusque quand nous n’auront pas le mot clair et dure pour appeler TOUTE NOTRE CLASSE, à coté de son secteur – toujours plus limité, et toujours plus intégré – de ceux qui travaillent, surtout les fixes, nous aurons très peu de possibilités de porter à terme la condition absolue pour sortir du capitalisme: la auto-reconnaissance ‘pour soi’ de la classe, et donc son activation radicale définitive.
Activations dans une lutte ouvrière, contre TOUTES les conditions ouvrières, et pas seulement l’exploitation, avec la lutte des travailleurs en tant que secteur séparé de la classe, qui lutte surtout en passant des autres secteurs ouvriers, et presque toujours de forme réformiste pour le système. C’est à dire: pas pour l’abolition radicale de l´état présent des choses, incluant la propriété capitaliste et toutes ses aliénations, que pour moi c’est la meilleure définition du communisme.
Et qui est déjà l’une des définition de Karl M. au XIX siècle, quand le capitalisme et la classe étaient encore très sous-développés.
J’ai trouvé une critique sur ce qu’affirme Raveli, à propos du prolétariat, dans ch.indy,
http://ch.indymedia.org/fr/2011/11/84528.shtml
Un nouveau article très intéressant de Raveli en italien:
Lavoratori e classe operaia mondiale,
https://www.sinistrainrete.info/analisi-di-classe/9353-karlo-raveli-lavoratori-e-classe-operaia-mondiale.html