Suivre les syndicats et la gauche, c’est aller à la défaite, prenons nos luttes en mains !
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Themes: Resistances
La grève des enseignants du 27 septembre a montré au moins une chose : il y a un réel mécontentement dans la classe ouvrière, qui n’est pas prête à accepter tous les sacrifices qu’on lui met sur le dos depuis des années, et dont le rythme ne semble pas prêt de ralentir, période électorale ou pas. Le taux de grévistes a ainsi été très élevé. Le fait que les enseignants du privé se soient joint à ceux du public a beaucoup participé à cette affluence, et constitue aussi un signe de la colère grandissante.
Cependant cette colère a aussi été circonscrite dans le milieu des profs. Car il n’y a pas qu’eux qui ont besoin et envie d’exprimer leur résistance aux attaques incessantes sur leurs conditions de travail et de vie. Tous les secteurs de la classe ouvrière sont touchés, tous contiennent une vraie colère.
C’est d’ailleurs pour cela que le 11 octobre, deux semaines seulement après les enseignants, ce sont tous les autres secteurs qui sont appelés à défiler.
Pourquoi pas tous en même temps, tous le même jour ? C’est l’éternelle question. En séparant certains secteurs, souvent les plus combatifs, du reste de la classe ouvrière, les syndicats rompent l’unité indispensable à tout mouvement social. De plus, la multiplication de “journées d’action”, qui ont émaillé le début de cette décennie et qui continue ce 11 octobre, n’apporte pas grand chose sinon la sensation de faire grève pour rien. Une action stérile dont la répétition conduit au sentiment d’impuissance, à l’épuisement, au découragement.
Ceux qui sont à l’origine de ces mouvements et mobilisations, les syndicats, sont-ils idiots au point de ne pas s’en rendre compte ? Certainement pas. Ils maîtrisent au contraire parfaitement leur sujet (il faut dire qu’ils ont de l’entraînement !). Ils savent parfaitement que face aux salves d’attaques dont elle est la victime, la victoire de la classe ouvrière passe par une riposte massive et unie. Mais leur objectif n’est pas la victoire de la classe ouvrière, c’est la victoire de la bourgeoisie. Et en baladant les ouvriers dans des grèves répétées et sans lendemain, et parfois corporatiste, ils parviennent pour le moment à laisser échapper la pression ouvrière sans risquer d’être dépassés.
La période électorale est aussi un moment pour la bourgeoisie de développer son discours démocratique (exprimez vous dans les urnes, pas dans la rue !) et les illusions de l’alternance. Beaucoup d’ouvriers sont excédés par la méthode de Sarkozy et espèrent que sa défaite face à la gauche pourra changer la donne. C’est une illusion car on a déjà pu vérifier la capacité de la gauche à attaquer la classe ouvrière. Et la situation économique est telle que la bourgeoisie n’a objectivement pas d’autre solution que de s’en prendre à la force de travail. Certes, si la gauche arrive au pouvoir en 2012, elle n’appliquera pas la même méthode que Sarkozy. Il est unique, grand bien lui fasse ! Mais n’ayons pas le moindre doute sur une chose : les attaques au final seront les mêmes, quel que soit le discours qui les accompagnera. D’ailleurs, nos frères de classe en Grèce et en Espagne sont depuis des mois dans la rue pour faire face aux mêmes attaques, à la même dégradation brutale des conditions de vie, aux mêmes mesures d’austérités prises là-bas par des gouvernements… socialistes !
La classe ouvrière a tout à perdre en accordant sa confiance aux syndicats et aux partis bourgeois. Mais alors, comment réagir ?
Il faut prendre ses luttes en main. Développer les assemblées générales, y discuter et y mettre en oeuvre des décisions collectives, des mandats vérifiables et vérifiés. Faire confiance oui, mais en nous-mêmes et seulement en nous-mêmes, en tant que classe unie autour d’une situation sociale commune et d’intérêts fondamentaux communs. Ce n’est pas quelque chose d’infaisable, une mission trop importante. Il y a un an, lors du mouvement sur les retraites en France, des initiatives autonomes ont vu le jour. Des assemblées générales interprofessionnelles, non syndicales, animées de vrais débats libres (parfois au mégaphone en fin de manif), ont été organisées par les manifestants eux-mêmes. A Toulouse, le slogan “Libérons la parole” de la CNT-AIT a été repris par plusieurs dizaines de personnes qui ont effectivement pris leur lutte en main et ont poussé à la discussion la plus large possible sur “Comment lutter ? Comment nous organiser ? Comment nous unir ?”. Même si elles ont gardé un caractère minoritaire, leur capacité à réunir, à déjouer les pièges des syndicats et des gauchistes qui ont tenté de les noyauter, et le fait même que les syndicats et les gauchistes aient tenté de les saboter, sont autant de signes qu’il s’agit là de la bonne réponse face aux attaques.
Et ce qui s’est passé en France à petite échelle lors du mouvement contre les retraites en 2010 a pris une toute autre ampleur les mois suivants en Espagne, en Israël et ailleurs, lors du mouvement des Indignés. Là, ce sont par milliers que les travailleurs et les chômeurs, les jeunes précaires et les retraités ont tenu des assemblées générales massives de rue. Et ce n’est là qu’un début, car la dynamique internationale de notre classe est clairement vers la massification de ses luttes prises en main par les travailleurs eux-mêmes. C’est en poursuivant sur ce chemin que petit à petit, la classe ouvrière trouvera les moyens et la force de repousser la bourgeoisie et de réfléchir à ses propres solutions à la crise du système.
Courant Communiste International
Publier un article antisyndicaliste en nous donnant comme modèle la CNT-AIT, groupuscule syndicaliste qui non seulement singe les grandes centrales (Confédération NATIONALE du travail), mais qui en plus se réclame de la tendance la plus politicienne de l’anarcho-syndicalisme espagnol, celle qui avait participé au gouvernement, voilà qui va sûrement redorer le blason du CCI !
Et les compliments appuyées aux Indignés israéliens, ceux qui ont su le mieux dépolitiser le mouvement en ne faisant aucun lien avec le colonialisme, l’occupation et l’apartheid, ne manqueront pas de démontrer aux plus aveugles pour qui roule le CCI.
Dénigrer la CNT-AIT parce que ses ancêtres ont participé au gouvernement de la République espagnole, en revendiquant en même temps un futur gouvernement « indépendant » dans une future « Palestine indépendante », voilà qui ne manque pas de sel non plus !
Quant à reprocher au CCI son soutien au mouvement soi-disant « dépolitisé » des Indignés israéliens, c’est d’autant plus cocasse que le précédent commentateur 1) n’a d’autre idée en fait de « politisation » que de mettre ce mouvement à la remorque du nationalisme palestinien, et 2) qu’il soutient par ailleurs le mouvement « dépolitisé » des soi-disant Indignés parisiens ! Cherchez l’erreur !
Je ne savais pas que mes ancêtres avaient participé à un quelconque gouvernement d’un quelconque pays.
Mais quand bien même : la connerie et les magouilles politiciennes n’étant pas héréditaires, on aimerait que les idéologues attardés du CCI nous parlent plutôt du présent et de leurs positions PERSONNELLES de dénigrement des mouvements spontanés hors de leur sphère d’influence, qui n’ont rien à voir avec le fait que certains d’entre eux ont eu des ancêtres ayant collaboré avec la bureaucratie politique de la CNT, mais résulte d’un CHOIX PERSONNEL. Mais avec une certaine continuité quand-même (appelons ça une forme de respect familial) qui conjugue un montsényste fidèle avec un léninisme passéiste.
On comprendra que ces futilités familiales sont un paravent pour masquer les problèmes de fond, sur lesquels les cécéistes sont toujours aussi bornés et immuables.
Je ne savais pas non plus que je soutenais les Indignés parisiens (ou d’ailleurs) et un « nationalisme palestinien ». Les enquêteurs du CCI n’ont pas bien lu leurs fiches. Ce que je ne supporte pas, c’est les gens qui sont toujours du côté du plus fort et dénigrent toute forme de résistance qui échapperait à leur contrôle.
C’est du plus haut ridicule de continuer d’appeler « nationalistes » des gens qui luttent contre leur nettoyage ethnique. Quant à ceux qui les soutiennent ici, ils ne sont certainement pas pour un Etat palestinien, mais pour la disparition de l’Etat israélien remplacé par un Etat de TOUS ses habitants, avec les mêmes droits. C’est moins bien que pas d’Etat du tout, mais en attendant le grand soir, c’est beaucoup mieux que le soutien du PLUS FORT par les idéologues professionnels.
« ceux qui les soutiennent ici, ils ne sont certainement pas pour un Etat palestinien, mais pour la disparition de l’Etat israélien remplacé par un Etat de TOUS ses habitants, avec les mêmes droits. »
Ce qui serait bien Monsieur le forcené de l’antisionisme intempestif, ce serait d’arrêter avec le hors-sujet (c’est quoi le sujet de l’article ? La Palestine ? Israël ?), et puis aussi d’arrêter de parler pour les autres. Soutenir le droit de tous les israéliens et de tous les palestiniens, ce n’est pas forcément vouloir la disparition de l’Etat israélien. La position des groupes pro-palestiniens ici et même des palestiniens là-bas n’est vraiment celle- là. Ce qui majoritairement fait consensus, pour le moment, c’est encore la solution à deux Etats. Faute de mieux et en l’absence de consensus là-bas pour parvenir à autre-chose. Car, jusqu’à preuve du contraire, c’est encore là-bas que ça se joue. Donc merci de leur foutre la paix… Aux palestiniens comme aux israéliens.
PS : merci d’arrêter avec les polémiques à 2 balles contre les anarchos-syndicalistes. Merci encore de laisser Darwin et Lamarck en dehors de tout ça. La culture c’est comme la confiture …
Heu, si tu crois que c’est encore la solution à deux états qui fait consensus là-bas, il faudrait que tu parles à plus de palestinien-ne-s et d’israélien-ne-s. Et à des “groupes pro-palestiniens” aussi.
C’est sûr que les palestinien-ne-s ne cracheraient pas sur un état sur les frontières de 1967. Mais ça ne résoudrait pas grand chose, et ça donnerait rien aux réfugié-e-s (qui forment la majorité du peuple palestinien), à Gaza (qui resterait une prison absolument non-viable) et aux palestinien-ne-s israélien-ne-s (qui sont toujours des citoyen-ne-s de troisième classe en Israël). Sachant que cette solution implique d’expulser 300 000 colons israéliens armés (pour beaucoup) du territoire du futur état palestinien. Sans oublier la question de l’eau, de Jérusalem, … Bref, le consensus et le réalisme, je ne suis pas sûr qu’il soit là et que ça soit si simple.
Que je sache, le sujet de l’article, c’est pas les antécédents familiaux. C’est pas non plus le « nationalisme palestinien ». C’est encore moins la transmission de pensée sur le soutien hypothétique aux Indignés parisiens.
Par contre, le sujet, c’est bien la dénonciation du syndicalisme par des gens qui prennent pour modèle précisément une organisation qui bien qu’ultraminoritaire continue à se présenter comme un syndicat se revendiquant de l’ex-CNT espagnole. Et qui mettent en avant l’exemplarité du mouvement israélien par rapport aux autres, qui sont dénigrés.
Le premier commentaire est donc parfaitement dans le sujet, ce qui n’est pas le cas des réponses. Surtout quand en plus on nous fait la propagande pour la solution à 2 Etats pour défendre un article soi-disant antinationaliste !
1) c’est pas de la propagande 08:11, c’est malheureusement un fait.
Ce que j’ai compris du commentaire signé Quechoisir c’est qu’il sont assez grand en Palestine (Israël compris) pour décider eux-même s’ils veulent un, deux, trois ou pas d’Etat. Bref qu’ils n’ont pas besoin de toi et de tes sornettes. Qu’ils ont déjà assez à faire coincés qu’ils sont entre l’AP, le Hamas, les dirigeants israéliens, les colons, les bombes humaines, etc, etc.
2) Lamarck et Darwin, c’est des indignés israéliens ?
Autant que je le comprenne, le commentaire de 08h11 n’est pas lui-même dans ce que dit le texte du CCI :
– le CCI n’a jamais pris la CNT-AIT pour modèle, il constate simplement qu’un mot d’ordre lancé par cette organisation correspondait à un besoin d’une partie des participants aux manifs de l’automne dernier. Quant à accuser la CNT-AIT de tout et n’importe quoi, cette organisation publie régulièrement et elle a même un forum ! http://cnt.ait.caen.free.fr/forum/index.php. Autant aller le lui dire directement !
– Où le CCI a-t-il « dénigré » les mouvements des Indignés ? Cette affirmation est directement issue d’une autre affirmation qui est elle non explicite dans le commentaire de 08h11 : DRY et les Indignés, c’est la même chose. C’est absolument faux : en Espagne, en Grèce, en Israël, les altermondialistes et autres groupes « de Gauche » réunis dans le collectif DRY ont tout fait pour endiguer le mouvement, l’empêcher de dépasser les barrières démocratiques, en sabotant des discussions, en mettant en œuvre des décisions non prises par les assemblées, en noyautant les commissions en-dehors de tout contrôle des Indignés.
Ce que le CCI a DÉNONCÉ, et pas dénigré, ce sont justement les structures comme DRY dont la fonction est d’encadrer les Indignés et de faire en sorte qu’ils n’aillent pas trop loin. Il suffit de lire par exemple http://nantes.indymedia.org/article/24497 pour s’en rendre compte…
Si, si, le CCI a bien pris la CNT-AIT comme modèle. Faute de mieux, on se raccroche à ceux qui nous ressemblent le plus. Le CCI étant uniquement une organisation de dénigrement des autres organisations, il leur faut trouver sur le terrain des alliés occasionnels :
Gauche communiste et anarchisme internationaliste
http://nantes.indymedia.org/article/21290
http://nantes.indymedia.org/article/22127
Le seul truc emmerdant, c’est d’être obligé de se référer à un syndicat, aussi minoritaire soit-il, pour faire une critique du syndicalisme. Mais s’il n’y a pas d’autre solution pour dire absolument quelque chose…
A part ça, personne n’a jamais nié les magouilles politiciennes des partis et des syndicats pour dévoyer les mouvements populaires spontanés. Bien au contraire ! On y ajoute simplement les magouilles des idéologues professionnels, prêts à s’allier même à des syndicats pour essayer de contrôler ces mouvements et les empêcher de déraper, par exemple, vers une dénonciation du colonialisme et de l’apartheid…
L’anarchosyndicalisme de la CNT-AIT n’a rien à voir avec le syndicalisme de cogestion du Capital des grandes centrales ou avec le syndicalisme à l’extrême gauche du même Capital.
Les positions anationales et internationalistes de la CNT-AIT se retrouvent assez proches de celles du marxisme anti-autoritaire et anti-étatiste du CCI ; l’auto-organisation des conseils ouvriers n’est guère différente de l’organisation libre et de base de l’anarchosyndicalisme.
Par ailleurs le national-communisme de certains, sur la question étatiste Israël/Palestine, est une tare nationaliste qui n’a rien à voir avec le texte intial et se trouve être le propre de demeurés staliniens… Les prolétaires, eux, n’ont pas de patrie !!!
Je suis un “déviant”, un “déviant” très précis même, un “déviant nationaliste”. Misère. Sinon si tu crois que la lutte palestinienne est une lutte “étatiste”, je peux rien pour toi. Si, te suggérer de parler à un-e palestinien-ne. Juste un-e, ça devrait suffir.
Je ne crois pas que le dénommé Prolo parlait des gens de le rue, en Palestine ou ici, mais plutôt des professionnels et des spécialistes de la politique. Précisément, puisque c’est devenu le sujet, des militants pro-palestiniens, toutes factions confondues. Eux par contre c’est clair qu’il n’ont aucun mal à se dire nationalistes. Ce n’est aucunement contradictoire pour eux, puisqu’en bon anti-impérialistes, ils se sont maintes fois alliés (pour du fric, des armes ou simplement pour les besoins de la cause) avec différentes puissances étatiques (Lybie, Syrie, Irak, Iran, etc.). Bref y a rien de neuf sous le soleil de plomb. Vraiment pas de quoi nous chier une pendule ou feindre l’énervement…