Venue de bruno cantat à nantes :
Catégorie : Local
Thèmes : -ismes en tout genres (anarch-fémin…)
Lieux : Nantes
Antigone qui s’est dressée contre le pouvoir au nom de la justice ?
Electre, armée par l’esprit de vengeance face au déni de justice ?
Dejanire, amoureuse « passionnée » qui tue par erreur celui qu’elle aime?
Non, ces femmes dont Mouawad nous dit « que leur mort est belle » (O.F., le 14/09/11) n’auraient pas ce visage défait, brisé, écrasé.
Alors pourquoi ce visage d’une femme battue ?
Pourquoi avoir choisi Bertrand Cantat pour interpréter le choeur, cette voix qui nous invite au questionnement ? Pour nous inciter à « la réconciliation » comme le dit le metteur en scène ? Pour la réhabilitation de Bertrand Cantat ?
Rappelez-vous : condamné en Lituanie, en 2004, à huit ans de prison pour avoir battu à mort sa compagne, Marie Trintignant, il est sorti de prison au bout de 4 ans. Il n’y a pas que des féministes pour dénoncer ce déni de justice, confirmé par la loi de 2006 (art. 222-7 du code pénal).
Est-ce seulement parce qu’il est un artiste que sa peine a été abrégée ? Est-ce parce qu’il a seulement « tué par erreur celle qu’il aimait » ? Est-ce parce que c’était un « crime passionnel », comme le dit Wajdi Mouawad ?
Fallait-il en faire « un personnage tragique », le héros vivant d’une tragédie qui, en réalité, est la mort d’une femme ? Une femme qui n’a pas eu « la capacité d’avoir une mort belle » (OF 14/09) ? Autant dire que sa mort n’intéresse pas le metteur en scène.
Pour nous, féministes, la mort de Marie Trintignant, emblématique de celle des femmes qui meurent sous les coups de leur compagnon (1 femme tous les 2 jours et demi) est la véritable tragédie. Si sous la pression du mouvement des femmes, la loi s’est améliorée en 2006, l’opinion, confortée par les médias, continue à légitimer l’indulgence pour les auteurs de ces crimes. La mise en scène Des femmes par Wajdi Mouawad et le choix de Bertrand Cantat pour la musique et le choeur,participent activement.
Pourtant, 1 femme sur 10 est victime de violence conjugale, première cause de mortalité des femmes avant les accidents de la route et le cancer !
Nous appelons à combattre tout ce qui alimente cette violence : l’éducation sexiste, les artistes qui mettent en valeur la « virilité », les médias et la publicité complices de la dégradation de l’image des femmes. Nous dénions à l’ « Art » le droit d’embellir la mort des femmes, que ce soit par suicide comme Antigone et Dejanire ou qu’elles soient assassinées comme Clytemnestre ou Marie Trintignant.
Plus une femme ne doit mourir sous les coups de son compagnon !
Femmes Solidaires 16/09/2011 Union Syndicale Solidaires
les prochaines distributions de tracts auront lieu devant le grand T ( rendez-vous entrée piétons rue du Général Buat) aux dates et heures suivantes :
– mardi 20 à 19h30
> – mercredi 21 à 19h30
– jeudi 22 à 19h30
– vendredi 23 à 20h
– samedi 24 à 13h30
– dimanche 25 à 13h30
Toutes celles et tous ceux qui veulent participer sont les bienvenu-es.
Je ne comprends pas bien le sens de cette démarche.
Autant, sur ce site on est solidaires des detenus et contre la prison.
Mais quand t’en sors, on veut que tu sois de nouveau puni par le grand tribunal de la rue?
un peu bizarre…
Et appeler Bruno, Bertrand rendrait sans doute le texte plus compréhensible…
« on est en général pas contre la réhabilitation des condamnés » qu’est ce que ce cas a de particulier ?
si en tant que libertaires nous remettons en cause la justice et son systeme carcéral, en tant que féministes (et les deux sont compatibles oui oui) la complaisance vis à vis d’un mec qui a tué sa femme et qui en fait un argument de vente n’est pas possible. Ce n’est pas un cas particulier, comme le disent les chiffres de l’article. Dès que l’on parle de violences sexistes, on attribue un vocabulaire judiciaire aux féministes. Le discours tenu par cette action n’est pas « remettez en prison ce trou du cul il le mérite » mais « des femmes sont battues à mort presque tous les jours, ce n’est ni normal, ni glorieux, ni explicable par l’amour ». Bertrand Cantat n’est pas qu’un prisonnier, c’est un homme en position sociale de domination, qui, par ce role et son retour sur la place publique, contribue au discours dominant du « j’ai pas fait exprès j’ai tapé trop fort c’est pas si grave ». Ben en fait, si c’est grave. Dans la tragédie antique, le choeur est la voix du peuple si je dis pas de betises et on a pas bien envie que la voix du peuple ce soit qu’on peut battre sa femme à mort par amour. Encore une fois, les féministes ne font pas un procès à une personne mais mettent sur la place publique le systeme de domination patriarcal, peut importe que la « justice » s’en soit déjà melé, ce n’est ni 4 ni 8 ans de prison pour une personne qui mettront fin à ce systeme, c’est bien pour ça que la taule ne sert à rien.
Autant le commentaire ne posait pas de problème, autant mettre un lien vers une vidéo musicale, c’est de la provoc’ et on est pas ici pour faire de la pub pour un chanteur.