Les «amis du théâtre de la liberté» dénoncent l’attaque très grave du freedom theatre
Catégorie : Global
Thèmes : Racisme
Les « Amis du Théâtre de la Liberté » dénoncent vigoureusement l’attaque très grave du Freedom Theatre.
29/07/2011
LE FREEDOM THEATRE DE JENINE VIVRA
LIBERATION IMMEDIATE DE ADNAN NAGHNAGHIVE ET BILAL SAADI
Les « Amis du Théâtre de la Liberté » dénoncent vigoureusement l’attaque très grave du Freedom Theatre.
Le matin du 27 juillet à 3.30 une force spéciale de l’armée israélienne a attaqué le Freedom Theatre à Jenine. Le régisseur général des lieux, Adnan Naghnaghiye, a été arrêté et emmené vers une destination inconnue, ainsi que Bilal Saadi, un des membres du Conseil d’administration. Aujourd’hui, le 28 juillet, nous ignorons où ils sont détenus, nous n’avons plus des nouvelles d’eux.
Le directeur par intérim du théâtre, le Britannique Jacob Gough, et le co-fondateur du FT, le Suédois Jonatan Stanczak, ont été menacés à leur arrivée sur les lieux en expliquant aux cinquante soldats cagoulés, qu’ils attaquent un lieu culturel et qu’ils ont arrêté les animateurs du Théâtre.
Il y a dix jours encore, une troupe de huit jeunes acteurs du Freedom Theatre achevait une tournée en France, lors de laquelle elle a joué « Sho Kman – Et quoi encore ? », une pièce qui met en scène de façon tragique et artistique les dangers et la violence auxquels sont confrontés les jeunes. Le public, ému et impressionné, a pu apprécier le travail de qualité de la troupe. Le public et la troupe ont retrouvé l’espoir d’un avenir pour le Freedom Theatre.
Nabeel Al Raee, le metteur en scène, témoignait alors : « Les rencontres de Grenoble ont été très importantes notamment grâce aux échanges avec les autres compagnies. Celles-ci ont exprimé leur volonté de participer à des échanges culturels avec le Freedom Theatre en animant des ateliers à Jénine. Le CREARC (Centre de Création de Recherche et des Cultures) de Grenoble nous a invité à nouveau pour les prochaines rencontres internationales. Notre spectacle a été très applaudi, nous avons même vu des larmes chez certains de nos spectateurs. »
Rappelons les principaux objectifs du Freedom Theatre qui dérangent le gouvernement israélien et qu’il tente de détruire par cette intervention armée.
Il offre :
• aux enfants et aux jeunes du Camp de réfugiés de Jénine et des environs, l’aptitude à se connaître soi-même et à avoir confiance en soi, ce qui les dote du pouvoir de défier la réalité actuelle en prenant en mains leur propre avenir.
• un espace où des enfants, adolescents, jeunes adultes et adultes de la région de Jénine peuvent jouer comme acteur et créer du théâtre, s’exprimer librement et imaginer de nouvelles réalités en défiant les barrières sociales et culturelles qui leur entourent.
• la possibilité de sortir de l’isolement culturel qui sépare Jénine d’autres régions de la Palestine et du monde.
• un moyen de résistance non violente à l’occupation, permettant aux jeunes d’exister en tant qu’individus, en tant que peuple et en tant qu’entité culturelle.
Cette attaque est une honte et un crime de la part de l’ÉTAT ISRAÉLIEN qui brise tout espoir de liberté, à travers le théâtre, des jeunes palestiniens de Jénine.
Le Freedom Theatre doit continuer à être un lieu de résistance culturelle contre l’occupation israélienne.
L’armée israélienne doit cesser de semer la terreur et « dégager » du Freedom Théâtre, de Jénine et de toute la Cisjordanie.
« Il n’y a pas de liberté sans savoir.
Il n’y a pas de Paix sans liberté.
La paix et la liberté sont inséparables »
Arna Mer Khamis
Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine
Le 28 juillet 2011
theatrejenine@yahoo.fr
Communiqué de presse publié le 1er août 2011 par le Freedom Theatre du camp de réfugié de Jénine, en territoire palestinien occupé.
« Après l’attaque du 27 juillet contre le Freedom Theatre (se reporter au communiqué du 28 juillet des « Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine »), les personnes détenues, Adnan Naghnaghiye, chef technicien au théâtre et Bilal Saadi, président de l’association, ont été conduits dans les prisons de haute sécurité de Jalame et Meggiddo, à l’intérieur du territoire israélien. Il a été refusé à leur avocat le droit de leur parler ou de les visiter. La raison donnée par l’armée israélienne est que les détenus ont « agi contre la sécurité de la région ». Le service de sécurité israélien a prolongé la détention administrative (procédure illégale au regard du droit international) jusqu’au 4 août. Suite à cette décision leur avocat Smadar Ben-Natah va saisir la Cour Suprême.
Jonatan Stanczak, l’un des co-fondateurs du Freedom Theatre, répond à ces accusations : « Les raisons invoquées pour justifier cette arrestation sont absurdes et kafkaïennes. Bien que le théâtre et la culture puissent être perçus par certains comme étant subversifs, ce genre d’accusation générale n’est qu’un non sens »
Le porte parole de l’armée a prétendu que l’armée israélienne n’a pas fait d’incursion dans le théâtre. Des photos et vidéo confirment que la descente de l’armée a fracassé la plupart des fenêtres du bâtiment du bureau et du centre multi-média du Théâtre. Des témoins ont signalé aussi que plusieurs employés du Théâtre ont subi des harcèlements et des menaces.
« Faire des descentes dans des zones densément peuplées de civils palestiniens, au milieu de la nuit, pour pratiquer des arrestations injustifiées est une pratique courante de l’armée israélienne, mais cette fois-ci cela a frappé des personnes liées au Freedom Theatre », dit Jacob Gough, du Freedom Theatre.
Le Freedom Theatre exige que l’autorité israélienne donne immédiatement à nos amis et collègues kidnappés la possibilité d’accéder à des avocats et qu’ils soient libérés immédiatement et indemnisés comme il se doit.
D’ici là, le FreedomTheatre demande instamment à tous les amis et soutiens du Théâtre de contacter les représentants d’Israël dans leur pays ainsi que le ministère de l’intérieur de leur gouvernement en leur formulant ces demandes. »
Signé :
Jacob Gough, directeur général par intérim
Jonatan Stanczak, co-fondateur of The Freedom Theatre
Smadar Ben-Natan, avocat