Indigènes de la république : derrière le « féminisme islamique », le racisme et le patriarcat
Catégorie : Global
Thèmes : Racisme
On savait que les indigène de la république était un parti communautariste au discours racialistes. Il est intéressant de voir quelles sont leurs positions sur des sujet tels que le droit à l’avortement, le féminisme…
Le texte qui suit à été publié sur le site de la revue « Ni patrie, ni frontières »
http://mondialisme.org/spip.php?rubrique1
« Indigènes de la République : derrière le « féminisme islamique », le racisme et le patriarcat
Les groupes anti-avortement dans leur propagande destinée au grand public mettent en avant la question du statut du fœtus, qu’ils assimilent à un être vivant, pour justifier leur combat contre un droit essentiel pour toutes les femmes, qu’elles en fassent ou non usage dans leur vie.
Ce mensonge sur le fœtus leur permet de contrecarrer l’attachement très fort des femmes à la liberté de disposer de leur propre corps : la plupart des mouvements contre l’avortement ne veulent pas se montrer comme des ennemis de la liberté , et la présentation de l’IVG comme le meurtre d’un autre être vivant leur permet de justifier idéologiquement l’interdiction éventuelle de l’avortement. Les femmes ne sont pas des objets, « d’accord » , dira le militant d’extrême-droite « mais le fœtus non plus ».
En réalité, un des fondements idéologiques et pratique de l’opposition à l’avortement est tout autre : ses partisans en France, sont tous également des idéologues racistes pour qui le monde est divisé en « civilisations » ou en « races », engagées dans une guerre à mort. Dans cette guerre, la question démographique est essentielle à leurs yeux. La femme est l’outil nécessaire de la reproduction et son corps ne peut lui appartenir, il appartient au « peuple », ou à la « communauté » .
La plupart des militants d’extrême droite qui se battent contre l’IVG ont naturellement suffisamment de culture scientifique pour savoir que le fœtus n’est pas un être humain.
Mais ils savent que le mouvement de libération des femmes a créé partout la prise de conscience, l’autonomie, et que la domination patriarcale a marqué le pas : des femmes aujourd’hui, partout dans le monde, ne se vivent plus comme redevables de quoi que ce soit à ceux qui les oppressent, et ne se sentent plus le devoir d’être de simples machines à produire les futurs soldats.
D’un coté, les fascistes ne mettent donc pas nécéssairement en avant la sauvegarde de la « civilisation blanche » ou « européenne » dans leur liste d’arguments contre l’avortement. De l’autre, la plupart d’entre eux ont aussi une propagande raciste ouverte, et n’hésitent pas à présenter les femmes des peuples considérés comme inférieurs comme uniquement préoccupées de « pondre des mômes » pour que « leurs hommes » gagnent la guerre par la seule force du nombre.
Rien de neuf sous le soleil du racisme occidental. Mais l’intégration d’une partie des personnes issues de l’immigration dans la petite-bourgeoisie dominante a eu lieu depuis quelques années déjà, cette conception essentialiste de la « femme orientale », de la poule pondeuse et heureuse de l’être a trouvé de nouveaux défenseurs inattendus, issus de la gauche, et qui ont la particularité de se réclamer anti-colonialistes et féministes.
Et notamment les Indigènes de la République, et leur porte parole Houria Bouteldja.
Houria Bouteldja s’est toujours définie comme féministe : cependant, on aura bien du mal à trouver dans ses discours et ses interventions publiques ce que signifie positivement son féminisme. On trouvera des critiques, parfois justifiées, contre le féminisme bourgeois et ses dérives racistes, notamment à propos du port du voile. On trouvera aussi dans les collaborations des Indigènes avec Christine Delphy des développements sur ce qu’ils appellent les féministes « blanches ».
Mais Houria Bouteldja a récemment participé à un colloque sur le « féminisme islamique » en Espagne.
Dans son intervention, on cherchera en vain une définition du féminisme islamique ou du « féminisme décolonial » dont elle se revendique.
De fait ses propos dans le cadre de ce colloque sont clairs : pour elle, être féministe « décoloniale », c’est ne pas répondre à certaines questions. Car ce sont les questions qui posent problème… Par exemple : se demander si le féminisme est compatible avec l’islam, c’est déjà être impérialiste et faire comme les journalistes « français », alors Houria Bouteldja ne se pose pas la question.
Intellectuelle de la petite bourgeoisie française, Houria Bouteldja ne peut en fait pas réaliser que les questions que l’on se pose ou pas sont liées à notre statut dans le réel : le féminisme n’est pas une posture idéologique qu’on choisit ou pas, mais une réponse à une oppression immédiate en premier lieu. Grâce aux combats des femmes des siècles passés, Houria Bouteldja n’a pas à se poser la question : elle a accès à la contraception et à l’IVG , elle peut vivre sa vie et notamment voyager , assister à des colloques et y prendre la parole.
Ce n’est pas le cas de toutes les femmes sur toute la planète, évidemment. Et toutes les femmes, sur toute la planète n’ont pas accès aux mêmes choix que Houria Boutelja : l’IVG par exemple est interdite et réprimée dans de nombreux pays. Et même dans ceux où elle est autorisée, y accéder est souvent une autre affaire, notamment en France, notamment pour les femmes prolétaires.
Etre féministe, ce n’est pas imposer l’usage de l’IVG aux femmes, ce n’est pas non plus ériger un modèle de comportement social en référence absolue. C’est simplement se battre pour que toutes les femmes puissent choisir. C’est aussi poser une solidarité universelle avec toutes les femmes : non pas pour dire « toutes pareilles », mais pour faire en sorte que nous soyons tous égaux.
Or, dans ce colloque, Houria Bouteldja définit son « féminisme » de manière totalement inverse : selon elle, toutes les femmes de la planète ne vivent pas dans le « même espace-temps ». Et ne pas le reconnaître, c’est s’ingérer de manière impérialiste. La porte-parole des Indigènes de la République donne donc un exemple de l’ingérence : celle de militantes « occidentales » en voyage en Palestine qui ont demandé à des femmes si elles avaient accès à l’IVG. Cette question est selon Houria Bouteldja une ingérence parce que « Les palestiniennes ne comprenaient même pas qu’on puisse leur poser ce genre de questions tellement selon elles l’enjeu démographique en Palestine est important. Leur perspective est tout à fait autre. Pour beaucoup de femmes palestiniennes, faire des enfants est un acte de résistance face au nettoyage ethnique israélien. »
Les Indigènes de la République se sont fondés notamment sur l’idée que la parole des « néo-colonisés » en France était confisquée par les « élites blanches de la gauche » et qu’elle devait être reprise par les principaux concernés. Mais on voit ici que ce n’est pas la confiscation de la parole aux concernées en général qui leur pose problème : dans un colloque féministe, Houria Bouteldja n’hésite pas à parler à la place d’autres femmes , « les » palestiniennes, en se fondant sur un récit qui lui a été faite par une non-palestinienne sur UNE discussion avec DES femmes palestiniennes.
Dans la tête de Bouteldja, il y a donc sur cette planète des femmes qui ont le droit de s’exprimer en leur propre nom et d’autres qui peuvent très bien être « représentées » par d’autres. Il y a des femmes qui peuvent très bien se définir collectivement contre la société dans laquelle elles évoluent, qui peuvent remettre en cause l’ « espace-temps » qu’on leur impose, faire vivre une contre-culture collective et individuelle.
Houria Bouteldja prétend refuser l’intégration à la société occidentale dans laquelle elle vit et la soumission à ses normes oppressives, elle revendique le droit d’être une « Indigène de la République » et pas seulement une « française ». Mais ce droit à l’auto-détermination , elle ne le reconnait pas à toutes les femmes : dans d’autres « espaces-temps », par exemple en Palestine, les femmes sont « les » Palestiniennes, et la résistance des femmes en Palestine, c’est….faire des enfants et répondre à l’enjeu démographique, point barre. Soit très exactement ce que les dominants de la société où elles vivent leur demandent de faire. Soit très exactement ce que leur environnement sociologique immédiat leur impose par la propagande et aussi par la contrainte.
Il n’y pas un modèle fasciste qui n’impose l’oppression brutale, le patriarcat, et la négation de tout droit individuel sans s’appuyer sur la justification de la guerre. Cette guerre la plupart du temps n’est même pas une invention, car sous le règne du capitalisme, le monde entier est en guerre perpétuelle. Pour autant, l’existence des guerres , des agressions contre une population ne justifient pas les agressions et la domination exercée par des membres de cette population contre d’autres membres de cette population.
En Palestine, les femmes qui résistaient activement à l’occupation israelienne ont été les premières victimes du Hamas : le mouvement féministe palestinien était dans les années 70 bien plus puissant et bien plus en pointe que dans de nombreux pays européens. Le Hamas l’a attaqué et détruit physiquement, imposé la terreur et désigné les femmes qui lui résistaient comme des « collabos ».
Dans l’espace-temps d’Houria Bouteldja, ceci n’a jamais existé : il y a des pays où les femmes n’ont pas d’histoire. Dans le discours de Bouteldja, « les » palestiniennes sont un groupe homogène, a-historique où les individus ne sont qu’un objet au service d’un objectif « global », la « Résistance » , comme les Indigènes de la République appellent le Hamas.
A tout observateur objectif, ce discours de la porte-parole des Indigènes de la République en rappelle un autre : celui du colonisateur « humaniste » des siècles passés, celui qui se fondait sur le mythe du Bon Sauvage. Pour contrecarrer les critiques et les combats des premiers anti colonialistes qui dénonçaient l’état de misère matérielle et morale dans laquelle vivait l’immense majorité des population des pays envahis, certains colonialistes expliquaient que les dites populations souhaitaient vivre de cette manière, dans « le respect de leurs traditions »…traditions qui n’incluaient naturellement pas l’accès à l’électricité ou au contrôle des naissances par exemple.
D’ailleurs le droit imposé par les coloniaux a le plus souvent été non seulement un droit répressif féroce, mais également la reconnaissance de certaines « coutumes », notamment en droit civil, donc en ce qui concerne la gestion des rapports sociaux au quotidien, ce qui incluait notamment le statut de la femme et des règles oppressives. Le tout au nom du respect des « sociétés indigènes ». Le plus souvent ce droit civil se référait à l’ordre religieux.
L’ethno-différentialisme n’est donc pas d’invention récente, et ce que dit Houria Bouteldja n’est pas particulièrement original. C’est tout simplement la parole raciste et sexiste classique, la même que celle du Bloc Identitaire ou des groupes anti IVG.
Elle permet notamment d’exercer une contrainte supplémentaire sur les femmes qui cherchent à se battre et à se libérer : si intégrer la norme patriarcale est un acte de Résistance, alors à l’inverse, la combattre est une collaboration avec l’ennemi. Objectivement, ceci est totalement faux : par exemple, le pouvoir israelien couvre les crimes d’honneur commis sur les territoires qu’il contrôle, arguant le plus souvent qu’il s’agit d’affaires que les arabes doivent régler entre eux. Les féministes palestiniennes pourchassées par le Hamas sont criminalisées comme n’importe quelles autres résistantes par la police et l’armée israelienne. Mais le rôle international de groupes comme les Indigènes de la République est important, car il s’agit bien d’isoler de toute solidarité extérieure ces femmes qui se battent à la fois contre la domination du pouvoir israelien et contre le patriarcat.
En propageant l’idée qu’il y aurait des « espaces temps » différents , on propage aussi l’idée que la libération antisexiste n’est pas à l’ordre du jour pour certaines femmes. Et pourquoi s’arrêter aux Palestiniennes ? Après tout, les « Indigènes », les femmes issues de l’immigration en France vivent-elles dans le même espace temps que les « blanches » ? Peuvent-elles se comprendre, toute discussion commune n’est-elle pas une ingérence d’un côté, une trahison de l’autre ?
Les Indigènes ont déjà commencé à présenter les choses de cette manière dans les luttes : certes, les dirigeantes comme Houria Bouteldja n’hésitent pas à s’allier avec les mouvements féministes post modernes les plus radicaux, et s’offrent le soutien d’intellectuelles comme Christine Delphy, mais pour mieux acter la séparation : il n’est pas question de revendications et d’approches communes, mais au contraire d’alliance au sommet, tandis qu’à la base, les unes défendront leur sexualité post genrée et les autres leur droit à porter le voile.
Chacun son pré-carré et les vaches à lait seront bien gardées.
Mais arabe ou pas, Houria Bouteldja est juste le produit de la classe moyenne de culture française, dont elle partage le statut social et le glissement global vers des valeurs réactionnaires, différentialistes et racistes. Travailler avec les Indigènes de la République, pour une féministe, c’est la même chose que travailler avec n’importe quel groupe religieux ou politique opposé à l’avortement
IL faudra expliquer à Christine Delphy, O. Le Cour Grandmaison , Saïd Bouamama, en passant pas les militants du Comité de Sans Papiers 59 qu’ils côtoient une raciste
Heureusement que luftmenschen est là pour nous ouvrir les yeux !
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Intervention d’Houria Bouteldja au IVème congrès international du féminisme islamique
par Houria Bouteldja, porte-parole du PIR
Je tiens avant tout à remercier la Junta Islamica Catalana d’avoir organisé ce colloque qui est une véritable bouffée d’oxygène dans une Europe qui se recroqueville sur elle-même, qui est agitée par des débats xénophobes et qui de plus en plus rejette l’altérité.
J’espère qu’une telle initiative pourra avoir lieu en France. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à me présenter car je pense qu’une parole doit toujours être située.
Je vis en France, je suis une fille d’immigrés algériens. Mon père était ouvrier et ma mère au foyer. Je n’interviens pas en tant que sociologue, chercheuse ou théologienne. En d’autres termes, je ne suis pas une experte. Je suis une militante et je m’exprime à partir d’une expérience militante, politique et j’ajouterais d’une expérience sensible. Je fais toutes ces précisions car je souhaite que ma démarche soit la plus honnête possible. Et en toute sincérité, je n’ai pas vraiment réfléchi à ce jour à partir du cadre problématique posé par le féminisme islamique. Alors pourquoi participer à ce colloque ? Lorsqu’on m’a invitée, j’ai clairement dit que je n’avais aucune compétence pour parler de féminisme islamique mais que je pouvais intervenir sur la notion de féminisme décolonial, une réflexion qui doit à mon sens être intégrée à celle, générale, sur le féminisme islamique. C’est pourquoi, je vous propose de poser un certain nombre de questions qui pourraient être utiles à notre réflexion collective.
– Le féminisme est-il universel ?
– Quel est le rapport entre les féminismes blancs/occidentaux et les féminismes du tiers-monde et entre autres islamiques ?
– Le féminisme est-il compatible avec l’islam ?
– Si, oui comment le légitimer et enfin quelles peuvent être ses priorités ?
Première question : le féminisme est-il universel ?
Pour moi, c’est la question des questions lorsqu’on a une démarche décoloniale et que l’on veut décoloniser le féminisme. Cette interrogation est essentielle, non pas pour sa réponse mais pour nous obliger, nous qui vivons en Occident, à prendre les précautions nécessaires lorsqu’on est confronté à des sociétés Autres. Prenons l’exemple des sociétés dites occidentales qui ont assisté à l’émergence des mouvements féministes et qui sont influencés par eux. Les femmes qui ont lutté contre le patriarcat et pour une égale dignité entre hommes et femmes ont obtenu des droits et fait progresser la condition des femmes, dont je suis, moi, une bénéficiaire. Comparons la situation de ces femmes, c’est à dire, nous, avec celles de sociétés dites « primitives » en Amazonie par exemple. Il existe encore ça et là des sociétés épargnées par l’influence occidentale. Je précise entre parenthèse que je ne considère aucune société comme primitive. Je pense qu’il y a divers espaces/temps sur notre planète, différentes temporalités, qu’aucune civilisation n’est en avance sur d’autres ou en retard, que je ne me situe pas sur l’échelle du progrès et que je ne considère pas non plus le progrès comme une fin en soi ou comme un horizon politique. Ou pour le dire autrement, je ne considère pas forcément le progrès comme du progrès mais parfois ou souvent comme une régression. Et je pense que la question décoloniale s’applique également à notre perception du temps. Je ferme la parenthèse. Pour revenir au sujet, si l’on prend le critère du simple « bien être », qui dans cette salle peut affirmer que les femmes de ces sociétés (qui ne connaissent pas le concept de féminisme tel que conçu par nous) sont plus malheureuses que les femmes européennes qui elles non seulement ont participé aux luttes mais en ont fait bénéficier leurs sociétés par leur inestimables acquis ? Je suis pour ma part, bien incapable de répondre à cette question et bienheureux sera celle ou celui qui le pourra. Mais encore une fois, la réponse n’est pas importante. C’est la question qui l’est ! Car elle nous oblige a plus d’humilité et bride nos tendances impérialistes et nos reflexes d’ingérence. Elle nous force à ne pas considérer nos normes comme universelles et à ne pas plaquer notre réalité sur celle des autres. Bref, elle nous oblige à nous situer dans notre particularité.
Cette question étant posée clairement, je me sens plus libre pour aborder la seconde question relative aux rapports entre les féminismes occidentaux et les féminismes du tiers monde. Ils sont forcément complexes mais une de leur dimension c’est la domination nord/sud. Une approche décoloniale doit remettre en question ce rapport et tenter de le renverser. Un exemple :
En 2007, des femmes appartenant au Mouvement des Indigènes de le République ont participé à la marche annuelle du 8 mars consacrée à la lutte des femmes. A cette période, la campagne étasunienne contre l’Iran avant commencé. Nous avons décidé de défiler derrière une banderole dont le mot d’ordre était « pas de féminisme sans anti-impérialisme ». Nous portions toutes des keffiehs palestiniens et diffusions un tract en solidarité avec trois femmes irakiennes, résistantes, faites prisonnières par les Américains. A l’arrivée, les organisatrices du cortège officiel ont commencé à scander des slogans de solidarité avec les femmes iraniennes. Ces mots d’ordre en pleine offensive idéologique contre l’Iran nous ont extrêmement choquées. Pourquoi les Iraniennes, les Algériennes et pas les Palestiniennes ou les Irakiennes ? Pourquoi ces choix sélectifs ? Pour contrecarrer ces slogans, nous avons de notre côté décidé d’exprimer notre solidarité non pas envers les femmes du tiers monde mais envers les femmes d’occident. C’est ainsi que nous avons crié :
– Solidarité avec les Suédoises !
– Solidarité avec les Italiennes !
– Solidarité avec les Allemandes !
– Solidarité avec les Anglaises !
– Solidarité avec les Françaises !
– Solidarité avec les Américaines !
Ce qui signifiait : pourquoi vous seules, femmes blanches, avez le privilège de la solidarité ? Vous aussi vous êtes battues, violées, vous aussi vous subissez les violences masculines, vous aussi vous êtes sous payées, méprisées, vous aussi votre corps est instrumentalisé…
Je peux vous dire qu’elles nous ont regardées comme si on était des extra terrestres. Ce qu’on disait leur paraissait surréaliste, inconcevable. C’était la 4ème dimension. Ce n’est pas tant leur rappeler leur condition de femmes en occident qui les choquait. C’était le fait que des Africaines et des Arabo-musulmanes s’autorisaient à renverser symboliquement un rapport de domination et s’érigeaient en marraines. En d’autres termes, avec cette pirouette rhétorique, on leur démontrait qu’elles avaient de fait un statut supérieur au nôtre. Devant leur air incrédule, on a bien rigolé.
Un autre exemple : Une amie me racontait à son retour d’un voyage de solidarité en Palestine comment des femmes françaises abordaient des femmes palestiniennes en leur demandant si elles utilisaient des moyens de contraception pour contrôler leurs grossesses. D’après mon amie, les palestiniennes ne comprenaient même pas qu’on puisse leur poser ce genre de questions tellement selon elles l’enjeu démographique en Palestine est important. Leur perspective est tout à fait autre. Pour beaucoup de femmes palestiniennes, faire des enfants est un acte de résistance face au nettoyage ethnique israélien.
Voilà, c’était deux exemples pour illustrer ce qu’est notre condition de femmes racialisées, comprendre les enjeux et envisager un cheminement pour combattre le féminisme colonial et européocentrique.
Dans la foulée de cette question, l’islam est-il compatible avec le féminisme ? Cette question est de la pure provocation de ma part. Je ne la supporte pas. Si je la pose c’est que je me mets dans la peau d’un journaliste français qui croit poser une question super pertinente. Pour ma part, je refuse d’y répondre par principe. D’une part parce qu’elle part d’une position arrogante. Le/la représentante d’une civilisation X somme le/la représentante d’une civilisation Y de prouver quelque chose. Y est ainsi mis sur le banc des accusés et doit fournir les preuves de sa « modernité », se justifier pour plaire à X. D’autre part parce que la réponse n’est pas simple quand on sait que le monde islamique n’est pas monolithique. Le débat peut ainsi s’éterniser jusqu’à l’infini et c’est justement ce qui se passe quand on fait l’erreur de tenter d’y répondre. Moi, j’y coupe court en posant la question suivante à X : La République française est-elle compatible avec le féminisme ? Je peux vous assurer une chose : la victoire idéologique est au bout de cette question. En France, 1 femme meurt tous les 3 jours de violences conjugales. On estime à 48 000 le nombre de viols par an. Les femmes sont sous-payées. Les retraites des femmes sont largement inférieures à celles des hommes. Le pouvoir politique, économique, symbolique reste principalement entre les mains des hommes. Certes, depuis les années 60/70, les hommes participent plus aux travaux ménagers : statistiquement, 3 minutes de plus en 30 ans !! Donc, je repose ma question : y-a-t-il compatibilité entre la république française et le féminisme ? On serait tenté de répondre non ! En fait, la réponse n’est ni oui, ni non. Ce sont les femmes françaises qui ont libéré les femmes françaises et c’est grâce à elles que la république est moins machiste qu’elle ne l’était avant. Il en va de même pour les pays arabo-musulmans, asiatiques ou africains. Ni plus, ni moins. Avec cependant un défi supplémentaire : consolider la dimension décoloniale, la critique de la modernité et de l’européocentrisme dans le combat des femmes.
Et comment légitimer le féminisme islamique ? Pour ma part, il se légitime a priori et pas a postériori. Il n’a pas à passer d’examen de féminisme. Le simple fait que des femmes musulmanes s’en emparent pour revendiquer leur droit et leur dignité suffit pour une pleine reconnaissance. Et je sais de par mon intime connaissance des femmes du Maghreb ou de l’immigration que « lafemmesoumise » n’existe pas. Elle a été inventée. Je connais des femmes dominées. Soumises, beaucoup moins !
Je voudrais terminer sur ce que doivent être selon moi les priorités du féminisme décolonial. Vous avez tous entendu parler de Amina Wadud et de son engagement dans l’élaboration d’un féminisme islamique. Elle s’est rendue célèbre le jour où elle a guidé la prière, rôle qui est d’habitude dévolu aux hommes. Dans l’absolu, hors contexte, je dirai qu’en apparence on pourrait penser qu’il s’agit d’un acte révolutionnaire. Or dans le contexte international depuis la révolution iranienne et surtout depuis le 11 septembre (islamophobie, islam sommé de faire son aggiornamento, injonction à la modernisation…), c’est un message beaucoup plus ambigu qui a été diffusé par cet acte. Répondait-il à une revendication forte, à une urgence, à une attente fondamentale des femmes de la Oumma ? Ou bien à une attente du monde blanc ? Permettez-moi de pencher pour la 2ème hypothèse. Non pas qu’il n’y ait pas de femmes pour trouver injuste le fait que seuls des hommes dirigent la prière mais parce que les priorités et les urgences des femmes sont ailleurs. Que veulent les Afghanes, les Irakiennes ou les Palestiniennes ? La paix, la fin de la guerre et de l’occupation, la reconstruction de leurs infrastructures, des cadres légaux pour assurer leur protection et leurs droits, manger et boire à leur faim, nourrir et éduquer leurs enfants dans de bonnes conditions. Que veulent les femmes musulmanes d’Europe et plus largement celles issues des immigrations et qui vivent pour la plupart dans des quartiers populaires ? Du travail, un logement, des droits qui les protègent tant contre les violences de l’Etat que contre les violences masculines. Elles exigent le respect pour leur religion, leur culture. Pourquoi toutes ces revendications sont-elles tues et pourquoi l’acte de diriger la prière a-t-il fait le tour de la planète quand christianisme et judaïsme ne se sont jamais vraiment illustrer pour leur défense intransigeante de l’égalité des sexes ? Je pense, pour en finir avec cet exemple que l’acte de Amina Wadud est tout le contraire de ce qu’il prétend être. Dans les faits et indépendamment de la volonté propre de cette théologienne, c’est pour moi un acte contre-productif. Il ne pourra prendre son caractère féministe que lorsque l’islam sera traité de manière égalitaire et lorsque la revendication de guider la prière émanera de manière réelle chez les femmes musulmanes. Il est temps de voir les musulmans et musulmanes comme ils sont et non pas comme on souhaiterait qu’ils soient.
Je conclus ici en espérant avoir tracé quelques pistes pour un véritable féminisme décolonial au service des femmes, de toutes les femmes lorsque celles-ci jugent que c’est, là, la voie de leur émancipation.
Houria Bouteldja Madrid, le 22 octobre 2010
une seule réponse s’impose : ni dieu, ni maitre, pour les hommes ET les femmes
mettre christine delphy ds le txt précedent a l’assimillent a une faf , il faut le faire
qd au txt qui dit
« Or, dans ce col lo que, Houria Bouteldja définit son « fémin isme » de manière tota le ment inverse : selon elle, toutes les femmes de la planète ne vivent pas dans le « même espace-temps ». Et ne pas le reconnaître, c’est s’ingérer de manière impér ial iste. La porte-parole des Indigènes de la République donne donc un exem ple de l’ingér ence : celle de mili tan tes « occi den ta les » en voyage en Palestine qui ont demandé à des femmes si elles avaient accès à l’IVG. Cette ques tion est selon Houria Bouteldja une ingér ence parce que « Les pales ti nien nes ne com pre naient même pas qu’on puisse leur poser ce genre de ques tions tel le ment selon elles l’enjeu démog rap hique en Palestine est impor tant. Leur pers pec tive est tout à fait autre. Pour beau coup de femmes pales ti nien nes, faire des enfants est un acte de résist ance face au net toyage eth ni que israélien. » »
tte les femmes ne vivent pas sur la mm planète
c’est évident non ?
il faudrait relire « les veines ouvertes de l’amérique latine » de galeano, ou il t’expliquerra le pourquoi du comment les indigènes font bcq d’enfant, et la contraception c’est une autre histoire, sachant quelle non pas le mm point de vue que les occidentaux, et qui mm peut etre vue comme une manière de continuer le génocide du peuple amérindien
c’est la mm chose en palestine
et ça peut etre dc un acte de résistance…
-> « tte les femmes ne vivent pas sur la mm planète, c’est évident non ? »
Et pourtant non, ça n’a rien d’évident…aux dernières nouvelles toute les femmes vivent bien sur la même planète, D’ailleurs on n’a aucune certitude quand à la présence de trace de vie humaine sur d’autre planète.
Et quand bien même…admettons que des femmes vivent sur une autre planète que la Terre…en quoi cela justifierait il qu’elles n’aient pas intérêt à pouvoir disposer de leur propre corps ?
Allons allons, c’est fou le degré d’irrationalité que prennent les débats en France quand il s’agit de parler des arabes (ou des juifs).
Franchement, ce texte ne me plait pas du tout.
Déjà, l’insistance sur le soi-disant caractère « petit-bourgeois » de Bouteldja me semble ridicule. Il n’y a rien dans le texte qui donne des informations plus précises sur la situation de classe réelle de cette nénette, alors, en l’état, ça me semble être une étiquette à deux francs qui permet de discréditer facilement la personne dont on parle: « intellectuelle petite-bourgeoise » (dans la conclusion du texte elle est d’un coup de « classe moyenne ». Classe moyenne, petite bourgeoisie, c’est pareil ?), ça sonne bien et ça mange pas de pain. En fait, le lien entre sa situation de classe et sa position politique n’est absolument pas développé. C’est évident voyons, elle est « petite bourgeoise », donc elle dit des conneries. Les gens qui ont écrit le texte, vous êtes des prolos pur souche, c’est ça ? Avec les fiches de salaires de chez Renaud et tout et tout ? Les analyses de classe c’est bien, l’attaque gratuite sur des origines supposées, ça craint. Pis, en plus, tant qu’à jouer les snob-e-s, autant y aller jusqu’au bout: la « petite bourgeoisie dominante » dont parle le texte, ça n’existe pas. La petite bourgeoisie s’appelle « petite » pour une raison: parce qu’elle est à la remorque de la vraie classe dominante, la bourgeoisie. Une petite bourgeoisie dominante, c’est comme un contremaitre dictateur, ça n’existe pas.
D’ailleurs, attaquer quelqu’un en disant qu’elle « ne peut en fait pas réaliser que les questions que l’on se pose ou pas sont liées à notre statut dans le réel », ça suppose de le démontrer un peu. Manque de bol, le texte critiqué commence justement par un retour de Bouteldja sur ses origines, sur son ancrage dans le fameux « réel ». En ayant lu les deux textes, celui du C.L.A.S.H me semble beaucoup plus idéologique et théorique que le texte qu’il critique sous cet angle. En fait, là encore, ce qui soutient l’attaque, c’est la représentation de Bouteldja comme « petite bourgeoise », donc forcément coupée du réel. En plus, elle est (il parait) « intellectuelle » (sachant qu’elle-même n’insiste pas là dessus dans son intervention où elle parle en tant que « militante »): forcément ces gens-là, illes sont pas dans le réel. Ah ça non.
Mais sur le fond alors, qu’est-ce qu’il reste ? Est-ce que les auteur-e-s veulent vraiment « poser la question de la compatibilité du féminisme et de l’islam » et seraient irrité-e-s que Bouteldja considère que cette question sent mauvais ? Mais alors pourquoi ne pas y aller frontalement: définir le féminisme en tant que bloc, l’islam en tant que bloc et montrer l’incompatibilité des deux ? Bouteldja explique pourquoi cette question l’énerve et qu’elle ne veut pas y répondre, et le texte du C.L.A.S.H ne répond jamais aux arguments avancés. Bouteldja serait « sexiste et raciste » à cause de sa non-réponse à une question ? J’arrive pas à suivre.
Dans le même genre, j’aimerais bien une vraie discussion du fond, c’est-à-dire de savoir si différentes femmes sont dans des « espaces-temps différents ». Apparemment, les auteur-e-s pensent que non. Mais pourquoi ? Comment ? C’est simplement affirmé, comme une évidence que ce serait indigne de simplement interroger.
Je trouve que les auteur-e-s du texte passent longtemps à mettre dans la bouche de Bouteldja des paroles qu’elle n’a pas dite pour lui coller une idéologie qu’elle n’a jamais exprimé. Toute la partie introductive est une sorte de « féminisme pour les nul-le-s ». Comme si Bouteldja ne savait pas tout ça. Comme si elle ne comprenait pas un truc évident. Sauf qu’elle n’est pas bête, elle comprend les trucs basiques qui sont dit là, mais apparemment, elle n’est pas d’accord. C’est là qu’une discussion peut commencer, mais apparemment, les auteur-e-s du texte ont choisi-e-s de pas avoir cette discussion. Donc ce texte m’énerve. Groumpf.
PS: J’oubliais le must du must: Bouteldja « s’offre » le soutien de Delphy. C’est à la fois méprisant pour Delphy, qui se fait apparemment « acheter » (ça lui fera plaisir de le savoir), et joliment langue de vipère: vu que Bouteldja « s’offre » des soutiens intellectuels, ça doit vouloir dire qu’elle a du fric, du pouvoir, des ressources qui lui permettent de faire cet achat. On dira pas lesquelles, mais bon, suivez notre regard …
Désolée de « dire n’importe quoi ». Heureusement que tu es là pour me recadrer.
Cette histoire de féminisme et de religion est mentionné dans le texte départ et dans les commentaires, donc j’en parle. J’invente pas les citations du texte.
Cela dit, je suis d’accord, je pense qu’effectivement, c’est cette histoire d’espace-temps qui est centrale. Ça me semble crédible de dire qu’il y a des espaces-temps différents, où le contexte historique et politique n’est pas le même, et donc où les revendications et les modes de luttes des mouvements sociaux sont différents. Au minimum, ça voudrait le coup d’en discuter plutôt que de dire que toute personne qui pense ça fait dans le « différentialisme raciste et sexiste petit-bourgeois ».
Et, au fait, je dis d’autres choses dans mon commentaire.
Un « contexte « historique » différent ?
Est ce valable uniquement pour l’avortement ou bien tous le domaine médical est il concerné ?
Autrement dit, « une femme arabe » a t-elle le droit de prendre des antibiotiques sans sombrer dans l’anachronisme?
Allons, allons…
Non, c’est vraiment intéressant de bénéficier de tes lumières sur les choses dont on a le droit de parler ou pas. Allons, allons, je sais que c’est fatigant de devoir expliquer des banalités, mais sois gentil …
… parce qu’en fait, il ne s’agit, je crois, de parler de l’importance respective de telle ou telle revendication dans un contexte donné. Contexte déterminé par des choses comme le colonialisme, le développement complètement différent du capitalisme dans certains pays par rapport à d’autres, une structure différente de la société, des rapports de productions et des classes. Des choses triviales comme ça. Je ne parle pas d’anachronisme, puisque je ne parle pas d’un développement qui serait en retard, ou en avance par rapport à un modèle donné, mais simplement de réalités historiques construites très différemment.
Du coup, avec ces différences là, peut-être que certaines revendications s’ordonnent autrement. Par exemple, si t’es sous un régime fasciste, tu peux penser qu’il y est plus judicieux de mettre d’abord fin au régime avant d’avancer des revendications salariales par exemple, même si la démocratie représentative, c’est pas la joie. Pour les questions des droits de femmes, je n’en sais rien en fait, parce que je ne suis pas une femme du Moyen-Orient. Mais je n’ai pas de raison à priori de penser qu’elles auront les mêmes priorités que les miennes.
Désolé, je sais que ce n’est pas très intéressant et que tu va vite me montrer le ridicule de ma position. Et en profiter au passage pour parler des autres choses dont j’ai parlé dans mon commentaire. Je suis impatient-e.
je cite « mettre christine delphy ds le txt précedent a l’assimillent a une faf , il faut le faire »
Christine Delphy écrit sur le site des Indigènes de la République
Assimiler Houria Bouteldja à une faf dénote le niveau .
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je cite « mais de l’incompatibilité d’un discours anti-raciste et anti-colonialiste avec la théorie sur des « espaces temps différents »… selon sa nationalité »
où est-il question de nationalité ?
« Comparons la situation de ces femmes, c’est à dire, nous, avec celles de sociétés dites « primitives » en Amazonie par exemple. Il existe encore ça et là des sociétés épargnées par l’influence occidentale. Je précise entre parenthèse que je ne considère aucune société comme primitive. Je pense qu’il y a divers espaces/temps sur notre planète, différentes temporalités, qu’aucune civilisation n’est en avance sur d’autres ou en retard, que je ne me situe pas sur l’échelle du progrès et que je ne considère pas non plus le progrès comme une fin en soi ou comme un horizon politique. Ou pour le dire autrement, je ne considère pas forcément le progrès comme du progrès mais parfois ou souvent comme une régression. Et je pense que la question décoloniale s’applique également à notre perception du temps. Je ferme la parenthèse. »
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quand au texte, je cite « Dans l’espace-temps d’Houria Bouteldja, ceci n’a jamais existé : il y a des pays où les femmes n’ont pas d’histoire. Dans le discours de Bouteldja, « les » palestiniennes sont un groupe homogène, a-historique où les individus ne sont qu’un objet au service d’un objectif « global », la « Résistance » , comme les Indigènes de la République appellent le Hamas. »
c’est faux, Houria Bouteldja ne prétend pas que les palestiniennes seraient un groupe homogène.
Elle n e prétend pas non plus que les p alestiniennes n’auraient pas d’histoire
Et oui, qu’on le veuille ou non, Hamas est aussi un mouvement de résistance à Israël, même si personne ne soutiendra qu’il serait progressiste.
Bonne question : « se demander si le féminisme est compatible avec l’islam, c’est déjà être impérialiste et faire comme les journalistes « français » »
A ce que je sache, les femmes du « manifeste des 343 salopes » n’étaient pas toutes des athées !
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/200711….html
Se demander pourquoi on diabolise ainsi particulièrement l’Islam à tout propos ? A cette question, la réponse est évidente : le racisme, le colonialisme.
Houria n’aurait pas du parler des journalistes, mais plutôt de l’extrême droite : voila qui renvoie l’ascenseur aux auteurs, qui trouvent là un sujet bien douteux bien dans l’air du temps.
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Au fait, ce texte n’est pas du C.L.A.S.H. Grenoble, mais de luftmenschen, comme indiqué dans le premier commentaire
Pas étonnant donc que l’on parle du Hamas, alors que Houria Bouteldja n’en parle pas dans son intervention….
……., tu cherches à dire quoi ? Que Bouteldja est une néo-fasciste cherchant à créer un apartheid planétaire ? Dans tous les cas, je suis pas sûr-e de bien voir le rapport avec le schmilblick.
Normal que tu ne vois aucun rapport: il n’y en a pas.
Je n’ai pas spécialement d’atomes crochus avec le PIR mais là faut avouer que les attaques volent assez bas.
Tout d’abord dans la forme:
– Je trouve cela assez malhonnete de ne pas renvoyer de lien vers le texte de départ. Alors bien sur on peut faire l’effort, mais comme d’habitude dans ce genre de milieu (les pourfendeurs du « nouveau racisme ») on préfère jouer sur la rumeur.
-La forme du texte est malheureuse. Il y a des idées plutôt interessante, mais comme dis un commentaire précédant, c’est noyer dans une réthorique pas super saine et un discours classiste à peu de frais qui mettent plus en avant la forme que le fond. Comme d’habitude, mais c’est une des faiblesses de tous le milieu d’extrême gauche et au delà, on pose les question par rapport à d’autres à défaut de creuser véritablement des positions politiques claires (parce que là Luftmenshen c’est un peu fouilli désolé).
La question des différences d’espace temps est assez centrale. Elle est abordé dans le texte de départ et je trouve plutôt de manière intéressante. Mais le problème c’est qu’il entre en contradiction avec le reste des arguments. Sur la question palestinienne, oui il y a un « espace temps » differents. Il me semble que l’auteur du texte n’est pas dans un pays en guerre et, ou il se trouve en france il ne subit rien de comparable en terme d’oppression à ce qui a lieu en palestine (prétendez moi le contraire et je me pisse dessus). A partir de là ça détermine des chose. Par contre l’auteur à raison de pointer que les question féministes ont été bien plus importantes dans les résistance palestinienne il y a de nombreuses années. En ce sens il y a eu un reflux des acquis. Une situation qui n’est pas comparable à la france en terme de dynamique de classe. Or Bouteldja parle au présent. Elle parle de la situation présente. Alors oui elle a séché les cours du soir sur le matérialisme historique mais bon on l’accuse d’un truc qu’elle a pas abordé, je trouve ça un peu limite (surtout que c’est pour la traiter de fasciste quoi, pas un mot anodin).
Je trouve que les accusations sont super lourdes même si y a des questions avec lesquelles je suis d’accord (sur la questions des « traditions » par exemple)? Ca mériterai d’être plus précis et moins vindicatif. Une expression comme « A tout observateur objectif, ce discours de la porte-parole des Indigènes de la République en rappelle un autre : celui du colonisateur « humaniste » des siècles passés, celui qui se fondait sur le mythe du Bon Sauvage. » me semble très très légère. Y a que du ressenti. Mais de toute façon depuis le temps que je lis le blog de Luft ça me semble de plus en plus criant: vous jouez à mort sur le ressenti. Vous sentez que le fascisme est à nos porte, alors vous trouvez des arguments en faveur de cette analyse empirique.
C’est assez dommage parce que globalement y a un certain niveau politique quand même qui est plutôt réjouissant dans cet univers sombre.
Par contre et malgrès mes critiques, je pense que cet article n’a rien à faire en débat et reste dans la charte d’indymédia. Il a même pas à passer par la case débat.
Dommage pour les accusations de malhonnêteté, mais dans le texte de Luftmenschen ( vérifiable sur leur blog), il y a un lien vers le texte de départ sur le site des Indigènes….
Que la porte-parole des Indigènes ne parle pas du Hamas, ça devrait interdire d’y faire référence alors que les Indigènes soutiennent le Hamas ? Non mais on se moque de qui là ?
On peut parler des droits des femmes en Palestine sans évoquer la question du régime patriarcal imposé par ce mouvement ? Ben oui, c’est ce que fait Bouteldja en faisant comme si par exemple, les Palestiniennes pouvaient s’exprimer en toute liberté quand on leur demande leur avis sur l’IVG….
Oui, la Palestine est un pays en guerre. Raison de plus pour remarquer le courage et la justesse des positions de celles et ceux qui là bas n’en continuent pas moins de lutter contre leur propre bourgeoisie , contre le patriarcat : en Palestine, il y a des grèves salariales, il y a des féministes anti – Hamas, n’en déplaise à ceux qui ici, sous prétexte de soutien , renoncent à dénoncer l’oppression pratiquée par les mouvements nationalistes et religieux.
Et il n’y a pas besoin de cours du soir sur le « matérialisme historique » pour comprendre que la lutte des classes existe partout, et que les bourgeoisies utilisent le communautarisme notamment pour masquer cette réalité. Et au passage, les cours du soir, ça se prend, la posture anti-intellectualiste ça va bien cinq minutes. Et ce d’autant plus que la direction du PIR est composée pour beaucoup d’anciens marxistes qui ne trompent que les imbéciles en jouant les mecs de la rue trop spontanés et révoltés…
Et là dessus, vu les claques que se prend l’islam politique et le nationalisme soi disant « anti-impérialiste », en ce moment, en Tunisie, comme en Iran, manifestement, les retardataires se trouvent plus chez les militants fascinés par les arnaques du style PIR ici, que chez les prolos de là bas….
Imaginons un troisième point de vue sur ces questions, probablement majoritaire en occident. Celui de gens qui n’en ont rien à foutre du féminisme ni des gens du tier monde ou du colonialisme. Ni sur un plan moral, ni sur un plan politique, ce qui les intéresse c’est leur quotidien et ce qui leur est permis (aka la liberté) dans ce quotidien.
Que dit cette femme? vous nous agressez en tant que race arabo musulmane. Nous résistons via -pour résumer- les moyens traditionnels de l’extrême droite belliqueuse en Europe, faire des enfants, être religieux et sectaires et pourquoi? Parce que nous sommes d’un autre espace temps (une autre époque, un autre continent, un autre niveau de richesse et d’éducation? tout ça à la fois? mais sans hiérarchiser bien sur… comment comprendre cette notion?).
Secouez, démoulez bien chaud, bonjour Marine/Sarko 2.0/Villepin, le grece etc.
Autant je comprends ses arguments sur le fait que pour la libération des femmes du tier monde sera de leur fait (comment celà peut être autrement? porte ouvertes bonjour), autant ce qu’en dit le RASH c’est à dire que c’est avant tout une Française en dépit de ce qu’elle dit que code sa couleur de peau ou du lieu de naissance de ses parents est évident, ne serai-ce que par son niveau de discours et la forme qu’il prend… retourner les statistiques sur les violences aux femmes en occident qui existent justement parce que cette violence n’est plus la norme est d’une malhonnêteté à pleurer.
Et le fait qu’elle se place hors de ce contexte de classe moyenne éduquée française et qu’elle soit d’une complaisance totale vis à vis de l’Islam qui n’est bien évidemment pas qu’une forme de civilisation (voire même pas principalement mais c’est un autre débat) donne juste du grain à moudre à tous ceux qui prétendent « l’intégration » impossible et la cohabitation communautaire comme source de régression et de violences pour les plus faibles en Europe…
Je plains les métis dans les décennies à venir, entre l’enclume de la bêtise et le marteau des fiertés raciales c’est à ces personnes que vont mes pensées perso quand je lis un tel tas de merde.
Accuser Bouteldja de propager des trucs différencialistes et racistes, je truc que ça nous ramène très très proche de la dénonciation du « communautarisme », du « racisme anti-blanc » et de toutes ces choses là.
Je trouve que c’est très maladroit de sa part de prendre l’exemple de femmes palestiniennes, vu qu’elle n’est pas une femme palestinienne.Mais ressortir cette histoire de droits des femmes sachant comment elle est montée en épingle dans tous les sens pour dénoncer les hommes arabes, ultra-violents et réactionnaires, ça me semble casse gueule. La meilleure chose qu’a à faire, à mon sens, c’est se battre ici, chez nous, contre le patriarcat, de toutes nos forces. Y’a suffisamment à faire pour ne pas aller s’emmêler les pinceaux à traquer le sexisme (qui existe bien entendu, mais ça n’est pas la question) dans des contextes qu’on ne pige qu’à moitié. Pour moi, je trouve que cette insistance sur les droits des femmes dès qu’on parle d’un pays arabe est très proche du fameux droit d’ingérence que nos Rafales font respecter en ce moment même en Lybie.
Et cette focalisation sur l’islam est encore plus mal placée: ce n’est pas le Hamas qui « impose un régime patriarcal ». C’est la société palestinienne dans sa globalité, en Cisjordanie et à Gaza. La résistance palestinienne « laïque » (c’est très relative) des années 60/70 n’était pas féministe pour deux sous (et d’ailleurs composée à 99% de mecs) et ne traitait pas mieux les femmes. Il suffit d’aller en Cisjordanie pour s’en rendre compte (ok, c’est pas si simple). C’est sûr qu’il y a un recul mondial des droits des femmes après les années 70. Mais il est mondial et global. Pas déclenché par le Hamas et les islamistes. Il est dénoncé de manière sélective, comme s’il n’existait que dans les pays arabes, et je ne veux pas apporter de l’eau à ce moulin là. Tout comme on regarde se révolter les pays arabes contre des réformes néolibérales et des états policiers qu’on retrouve jamais bien loin chez nous, mais sans le dire.
Dans un contexte où on chercher toujours le prétexte des droits des femmes pour taper sur les musulman-ne-s et les arabes, faire comme si l’islam était une religieux plus patriarcale ou plus problématique, ça me fait chier. On a d’autres priorités, et on peut commencer par chez nous.
Au nom d’un espace temps différent, il y aurait des pays où le capitalisme serait moins prépondérant que dans d’autres ? Des pays où la lutte des classes ne serait pas la règle fondamentale ? Des pays où les patrons seraient gentils et les femmes « libres » de ne pas pouvoir contrôler leur vie…
Quel Pays ? l’ Iran ? le Vénézuella ?
Allez dire ça aux femmes ouvrières de ces pays là, qu’elles vous éclatent avec leur marteau !
Le travail d’Houria Bouteldja est ici le même que celui des « nationalistes-révolutionnaires » qui exaltent le patriotisme pour mieux conforter les bourgeoisies nationales et remettre en cause un modèle de société cosmopolite (Lapinou a raison, c’est le métissage qui est visé)
Et sinon, une petite question pour nos vecteurs de l’ethno-différencialisme : en dehors du droit à l’avortement, ça marche aussi pour le travail des enfants ?
Après tout, le petit thaïlandais qui fabrique des chaussures de sports, n’est il pas plus heureux en ramenant du fric à la maison plutôt qu’en coutant cher à la communauté sur les bancs de l’école ?
On peut allez loin comme ça
Au nom d’un espace temps différent, il y aurait des pays où le capitalisme serait moins prépondérant que dans d’autres ?
Moins prépondérant, non. Avec des structures de classe très différentes, oui. Et les structures de classe, ça détermine la forme des luttes, les alliances possibles et les perspectives de transformation sociales.
Des pays où la lutte des classes ne serait pas la règle fondamentale ?
Non, mais la lutte des classes, elle prend des formes différentes en fonction des situations. La résistance armée palestinienne des années 70, c’est aussi la lutte des classes, mais elle ne fonctionne pas à coup de grèves et de manifs. Les émeutes de 2005 aussi. Le référendum de 2005 sur le TCE aussi. Trois luttes de classes, trois formes et configurations très différentes. La révolution française, c’est la lutte des classes, mais si t’avais débarqué en 1789 en criant que ce qu’il fallait, c’était l’émancipation du prolétariat, t’aurais été à côté de la plaque (comme Babeuf l’a malheureusement vite compris).
Tout le reste de ton commentaire, c’est des attaques qui essaient de me faire porter des choses que je n’ai pas dites. Ça m’intéresse pas d’y répondre. Mais, à mon avis, ça ferait beaucoup rire Bouteldja d’apprendre qu’elle est contre le métissage. Tu sais qu’on disait la même chose au Black Panthers dans les années 70 ?
Le capitalisme d’antan, une autre lubie des nationalistes « révolutionnaires » (qui eux aussi ont votés NON au TCE, mais pas au nom de la lutte des classes).
C’est bien de chacun chez soi dont il s’agit.
Le capitalisme n’a jamais été « mieux ». C’est le rapport de force du prolétariat qui change.
Et comparer les Black Panthers aux Indigènes de la république, c’est marrant.
Pas sur cependant que les porte-parole des Black Panthers étaient invités sur les grands plateaux de télévision.
Mon « c’était mieux avant » était bien évidemment une blague pour répondre à ton titre. Mais bon, apparemment, tu es déterminé à faire de moi un nationaliste-révolutionnaire et à ne pas causer.
Tu réponds pas sur le fond, et tu pinailles sur des détails. Allez zou, la discussion est finie. J’vais prendre ma carte aux Identitaires pour te faire plaisir.
Alors déjà , quand on vient donner des leçons d’islamophobie, on ne confond pas « islam » et « islam politique », terme que j’ai employé à dessein concernant le Hamas.
Et prétendre que le Hamas n’est pour rien dans la régression patriarcale, là, c’est carrément nier l’histoire: la raison pour laquelle les autorités israeliennes, au départ ont laissé prospérer le Hamas, c’est que celui-ci défendait l’instauration d’une société islamiste comme prioritaire par rapport à la lutte de libération.
Deuxième Intaifada: le Hamas change son fusil d’épaule MAIS engage immédiatement une campagne contre les femmes qui ne se voilent pas, les nommant » collabos », et encourageant notamment à les agresser physiquement.
Depuis son arrivée au pouvoir, dès qu’il est en difficulté, il tente de détourner l’attention en prenant de nouvelles mesures anti-femmes.
Et personne n’a défendu ici d’autres organisations politiques palestiniennes, donc ton truc sur la « laicité », on s’en tape.
Quant aux Black Panthers, d’une part, ils sont criticables comme n’importe quel autre mouvement, à part pour les gens qui ont besoin d’icones, et d’autre part, ils étaient traversés par de nombreux débats internes sur les questions de classe, notamment, d’une qualité certes supérieure à la prose des Indigènes.
Il n’y a que dans l’imaginaire paternaliste de l’extrême gauche bien française pour le coup que les organisations issues des minorités sont monolithiques , la diversité et la confrontation internes étant réservées dans leur imaginaires aux organisations de la majorité.
Raison pour laquelle toute critique des Indigènes , ou de tout autre mouvement musulman , nationaliste , ou communautariste déclenche immanquablement des accusations d’ingérence: trop racistes pour concevoir qu’elles puissent émaner des premiers concernées…
Et puis naturellement, Luftmenschen sont des vilains impérialistes qui,en fait défendent l’intervention en Lybie….De la part de soutiens des Indigènes qui ont participé à la liste Europalestine, censée peser sur l’Europe pour que celle-ci intervienne dans le conflit palestinien, c’est assez amusant…
Conclusion ? Si on critique le régime de Kadhafi, on est pour les bombardements…Bel argumentaire, chut, taisons nous sur tous les camarades qui crèvent dans les dictatures, ce serait faire le jeu de l’OTAN….
Tu fais cette distinction entre islam et islam politique. Le texte de départ n’est pas du tout clair là-dessus, et dans le contexte actuel ça craint. Je maintiens. Ah oui, et merci de me prendre pour un-e idiot-e mais, à ta grande surprise, je sais faire la distinction entre les deux. Mais merci de ton paragraphe éducatif.
Je ne prétend pas que le Hamas n’est pour rien dans la régression actuelle, je dis juste que dire que c’est lui qui en est la cause est faux. Si c’était sa faute, cette régression ne sera verrait pas à l’échelle mondiale dans tous les domaines. Si le Hamas n’existait pas, la Palestine serait toujours une société patriarcale. Donc parler d’un « régime patriarcal » causé par le Hamas, c’est faux.
Cela dit, pour jouer le/a pédant-e, le Hamas se constitue justement en rupture avec la tendance majoritaire des Frères Musulmans autour de la question de la lutte contre l’occupation. Les Frères Musulmans voulaient continuer leur politique d’islamisation de long terme, le Hamas s’engager dans la lutte armée. Dire que la lutte contre l’occupation n’était pas une priorité du Hamas c’est une bêtise. Suffit de lire les communiqués de la première Intifada. D’ailleurs, toute la politique du Hamas dans les années 90 sera centrée autour de la poursuite de la résistance, et donc la dénonciation d’Oslo, d’où leurs alliances avec le FPLP.
Deuxième Intaifada: le Hamas change son fusil d’épaule MAIS engage immédiatement une campagne contre les femmes qui ne se voilent pas, les nommant » collabos », et encourageant notamment à les agresser physiquement.
Depuis son arrivée au pouvoir, dès qu’il est en difficulté, il tente de détourner l’attention en prenant de nouvelles mesures anti-femmes.
Jamais entendu parler de ça. C’est sûr que le Hamas prend des mesures sexistes et patriarcales. Mais faire comme si c’était son cheval de bataille principal c’est ridicule. La dénonciation et l’exécution des « collabos » est un sale travers de tous les groupes armés palestiniens depuis au moins 1988/1989 et la parano déclenchée par les indics israéliens. Rien de nouveau sous le soleil, mais j’ai jamais vu aucune source indiquant que ça avait ciblé particulièrement les femmes. Et si c’était le cas, je ne vois toujours pas le rapport avec le sujet de départ, c’est-à-dire Bouteldja.
Pour les Black Panthers, c’est simplement que j’ai du mal à voir comment ta critique des Indigènes pourrait ne pas s’appliquer à elleux. Quant à la « qualité » de la prose des BP par rapport aux Indigènes, je vois pas ce qu’il y a de pertinent à part ton jugement de valeur personnel, sachant que les BP et affilié-e-s ont aussi écrit des grosses merdes: Cleaver appelant au viol des blanches, par exemple.
Il n’y a que dans l’imaginaire paternaliste de l’extrême gauche bien française pour le coup que les organisations issues des minorités sont monolithiques , la diversité et la confrontation internes étant réservées dans leur imaginaires aux organisations de la majorité.
Là, je sais pas quoi dire, vu que c’est une attaque gratuite. Miroir ? C’est celui/celle qui le dit qui y est ? Merci de cette psychanalyse de comptoir qui repose sur l’analyse de mon « imaginaire » ?
Raison pour laquelle toute critique des Indigènes , ou de tout autre mouvement musulman , nationaliste , ou communautariste déclenche immanquablement des accusations d’ingérence: trop racistes pour concevoir qu’elles puissent émaner des premiers concernées…
Hein, hein. D’accord. Et je suis simplement censé m’incliner parce que c’est exprimé avec force et conviction ?
Et puis naturellement, Luftmenschen sont des vilains impérialistes qui,en fait défendent l’intervention en Lybie….De la part de soutiens des Indigènes qui ont participé à la liste Europalestine, censée peser sur l’Europe pour que celle-ci intervienne dans le conflit palestinien, c’est assez amusant…
Conclusion ? Si on critique le régime de Kadhafi, on est pour les bombardements…Bel argumentaire, chut, taisons nous sur tous les camarades qui crèvent dans les dictatures, ce serait faire le jeu de l’OTAN….
Blablabli. Jamais dit ça. Aucun rapport. Et des camarades qui crèvent, j’en ai aussi, merci. C’est fini la leçon de morale ?
Cela dit, tout ça n’a qu’un rapport lointain avec la discussion de départ, où personne n’a vraiment essayé de me répondre. Bouteldja ne défend pas une rhétorique raciste et différentialiste, et le « communautarisme » n’est qu’un épouvantail.
Si tu n’as jamais entendu parler de la politique de persécution du Hamas envers les femmes, je n’y peux rien, il y a une multitude de sources là dessus, émanant notamment de féministes et de révolutionnaires arabes, mais également d’historiens, faut pas pousser, tu t’y connais manifestement très bien sur tout ça, …
Le rapport avec Houria Bouteldja ? Euh, c’est une blague , un petit jeu de noyage de poisson ? Quelqu’un ignore les positions globales de son mouvement sur la Palestine et son soutien au Hamas et au Hezbollah, le fait que les « héros » de ces deux mouvement soient brandis en pancarte dans leurs manifs ? On peut faire comme si son point de vue sur les luttes de femmes était totalement séparé de cette position ?
Pareil, il y a une régression mondiale des droits des femmes, et cela rendrait donc scandaleux toute analyse précises des responsabilités dans une zone géographique donnée ? Quand elles émanent d’un collectif qui dans d’autres textes s’attaque aux théories prétendument universalistes qui mettent l’islam et surtout les musulmans au pinacle de la barbarie sexiste ?
Enfin sur les BP, personnellement je ne suis pas une « inconditionnelle » , mais oui, c’est évident, leur prose ET leur pratique c’était autre chose que les Indigènes: une vraie réalité de classe notamment, des expériences innombrables sur les quartiers, de solidarité et d’action quotidienne, et un antagonisme REEL, les BP ne se sont pas crées sur un appel signé par des élus responsables de la politique locale de la jeunesse, ce qui a été le cas des Indigènes en 2005 soutenus par la gauche de la gauche parisienne alliée à Delanoe.
Et malgré cela, certains d’entre eux en sont venus effectivement à des discours déments et dangereux, raison de plus pour analyser ce qui dans leur réflexion pouvait amener à ces discours et ne pas réitérer les mêmes conneries aujourd’hui.
Et faudra s’habituer, certains n’ont pas l’intention de se taire juste parce que les Indigènes de la République incarnent une « légitimité » de la parole à l’extrême gauche, en ce qui concerne certaines minorités. Qui ne se sent pas représenté , qui se sent utilisé continuera à le dire.
simplette tu as raison sur ton analyse du PIR. Leur position sont trash par rapport à la Palestine et au Hezbollah. L’affirmation répété de ce soutien est en effet assez gênante.
Le problème c’est qu’une certaine frange de l’extrême gauche (rejoignant ainsi une bonne partie des analyses bourgeoises) n’ouvre la bouche sur la palestine ou sur l’islam que pour parler du droit des femmes. Dans le contexte présent c’est étrange. Surtout que, comme l’a précisé un-e autre, le droit des femmes au moyen orient n’a céssé d’être baffoué et ce bien avant l’arrivé du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza (bien que l’analyse sela laquelle le Hamas est prioritairement basé sur une repression des femmes ne tient pas la route quand tu vois que la maire FPLP de Rahmallah a été élue avec le soutien du parti Islamique).
Disons qu’à chaque fois qu’on parle d’anti-impérialisme, de lutte de libération nationale, en terre arabo-musulmane, y a un guguss qui vient nous pondre un article sur les femmes. Je m’étonnes de ne pas voir cette spontanéité dans nos luttes quotidiennes et plus près de chez nous. C’est pourtant pas les exemples qui manquent et les auteurs pourraient en parler de manière plus précise (en connaissance de cause) que des qualificatif assez vagues sur le Hamas (parti qui brille par la méconnaissance de ses textes).
Sinon oui les BP sont d’un autre niveau, surtout au niveau de leur militantisme. Parce que le PIR je le vois nul part. Très peu sur les luttes de sans papiers, très peu sur les luttes salariales. On les retrouvent finallement que sur les délires anti-impérialistes, souvent bas de plafond, ce qui en effet les rend suspects.
En fait je préférerai que Luftmenshen aille faire l’effort de chopper des textes féministe au moyen orient et les traduisent plutôt que de parler à la place des gens. Parce que en plus je soupçonne largement l’auteur d’être un mec. Et un mec (probablement blanc vu la couleur de l’extrême gauche française) qui traite une nana arabe de sexiste raciste ça pue grave.
Si tu n’as jamais entendu parler de la politique de persécution du Hamas envers les femmes, je n’y peux rien, il y a une multitude de sources là dessus, émanant notamment de féministes et de révolutionnaires arabes, mais également d’historiens, faut pas pousser, tu t’y connais manifestement très bien sur tout ça, …
Je n’ai jamais entendu parler au sens d’un mouvement de persécution massif qui aurait détruit des mouvements de luttes de femmes. Ils font jouer de la violence sexiste, c’est sûr. Mais j’essayais juste de dire que ce n’était pas un élément central de leurs pratiques. A lire certains commentaires précédentes, on avait l’impression que le Hamas n’existait que pour ce but, et qu’il passait essentiellement son temps à ça. Ce qui me semble une pente glissante vu l’utilisation opportuniste de cette thématique par nos chers politicien-ne-s.
Quelqu’un ignore les positions globales de son mouvement sur la Palestine et son soutien au Hamas et au Hezbollah, le fait que les « héros » de ces deux mouvement soient brandis en pancarte dans leurs manifs ?
Ouaip. Moi je l’ignorais. Je me suis jamais intéressé-e en détail au PIR, en tout cas pas depuis quelques années. J’ai lu en diagonale des textes, mais c’est tout. Je ne cherche pas à défendre le PIR, ni à faire taire « toute critique » des Indigènes. Si des gens peuvent pas le blairer, illes peuvent avoir des bonnes raisons pour ça. D’autant plus que tu a l’air d’être plus calée sur la question que moi. Mais je trouve toujours que le texte de départ est fouilli, joue sur des choses pas nettes et va beaucoup trop loin. Et que sur ce genre de sujets, frapper un peu maladroitement comme ça, ça peut vite craindre.
Et sinon, je suis d’accord pour l’essentiel avec le commentaire précédent qui dit les choses très bien, alors je vais pas répéter.
Le texte nous a posé des questions dans le collectif en terme de modération, mais on s’est dit qu’avec le débat qui allait avec, ça passait très bien. Donc, je le valide, après qu’il aie été en débat pendant quelques jours.
J’ai aussi enlevé la référence au C.L.A.S.H grenoble, qui n’avait rien à voir avec ça jusqu’à preuve du contraire. Le texte vient du blog Luftmenschen.
Je vais juste poser une question à Un e-autre : qu’est-ce qu’il ou elle veut dire exactement en nous parlant de « structures de classes très différentes » dans le capitalisme ?
Et peut-il (elle) préciser exactement ce qu’il ou elle entend par « la lutte des classes prend des formes différentes en fonction des situations »? Parce que j’ai beau chercher, je ne vois pas l’ombre d’une lutte de classe dans la « résistance armée palestinienne » que ce soit dans les années 70 ou à une autre époque.
Je peux également poser la même question à propos du référendum de 2005. J’ai comme l’impression qu’on ne parle pas de la même chose.
Je vais essayer d’expliquer ce que le ou là camarade une-e autre a essayé de dire (qu’il me réctifie si je me plante).
Sur la question de « structure de classe ».
Tu ne nie surement pas que les classes sociales existent internationallement. La question de la classe est définie non pas par son caractère révolutionnaire ou non mais par son existence. Cette existence se structure différement en fonction des régions du globe ou du monde. Si le travailleurs palestiniens qui va trimer en territoire occupé et l’ouvrier metallos syndiqué à la CGT ont tous les deux en commun le fait d’être exploité par leur patrons respectif, la jonction s’arrête là. Il s’agit là chacun d’une des faces multiples du prolétariat. De même un chômeur américain ne peut être comparé à un chômeur basque par exemple. Parce que dans chacun des deux pays, le chômage ne remplit pas strictement la même fonction sociale.
Sur la lutte des classes, outre le fait que tu as du voir le FPLP comme un parti bourgeois (mon dieu oui les bourgeois de la bande de Gaza, ceux qui peuvent se payer une voiture, les infâmes) ce qui est quand même amusant, je te répondrais la même chose. Le Hamas est un parti à base prolétaire (oui oui, le prolétaire n’est pas bon par nature) mais non articulé sur une volonté révolutionnaire. On ne peut en effet dire que le Hamas soit révolutionnaire. Il n’en a pas même la prétention. Mais en attendant l’immense majorité de ses militants sont des prolétaires palestiniens (des prolétaire leurré, mais de fait ça reste des prolétaires).
Sur le réferendum ce que je pense c’est qu’il s’agissait aussi d’une question de classe. La majeur parti des gens qui se sont mobilisés étaient issus des classes populaires (les partis bourgeois traditionnelles les ayant laissé à l’abandon sans surprise). Alors oui il s’agit d’une victoire de classe. La lutte des classes ne se décrète pas: elle existe au jour le jour contraignant le capital à des aménagement (du moins au niveau de lutte des classes en 2005) dans ses choix politiques et économique. La lutte des classes ne peut être résumé à la grêve ou au sabotage ou à je ne sais quoi. Le réferendum était un acquis d’une mobilisation sociale issu des classes les plus démunie face au restructurations économiques et au néoliberalisme. Tu vas me répondre que c’est une contradiction de se mobiliser pour un référendum qui est par nature une alcove de la bourgeoisie. Tu aura raison. C’est une contradiction. Mais quelle lutte n’as pas de contradiction?
La lutte des classes existe toujours aujourd’hui en france et partout ailleurs mais elle n’est pas articulé dans une optique révolutionnaire. A nous, révolutionnaires, d’y contribuer.
Pour le marxisme, les classes se définissent par leur place dans les rapports de production, et une des caractéristiques les plus intéressantes du capitalisme est justement l’unification au niveau mondial des conditions d’exploitation : le prolétariat est exploité de la même façon, selon le même processus économique et social, partout sur terre. Il n’y a donc aucune différence entre un ouvrier français et un ouvrier palestinien, à part le fait que dans l’exemple donné, l’ouvrier syndiqué à la CGT est enrôlé dans une organisation (la CGT) dont le rôle est de saboter les luttes prolétariennes, aux ordres de l’État français. Mis à part cela, ce qui les distingue est la plus-value qu’ils produisent et leur salaire, qui déterminent le taux d’exploitation, et l’ouvrier français est sur ce plan-là nettement plus exploité que le palestinien.
En ce qui concerne la détermination de classe d’un parti, quel qu’il soit, le FPLP, le Hamas ou un autre, elle ne se fonde ni sur la possession de biens matériels de ses dirigeants, qui n’est qu’une conséquence de leur appartenance de classe, ni sur l’appartenance sociale de ses membres. C’est la nature du projet politique de ce parti qui détermine son appartenance de classe. Sur ce plan-là, le FPLP et le Hamas, tout comme le PCF ou le NPA par exemple, sont des partis bourgeois parce qu’ils sont nationalistes, participent à la gestion de l’Etat capitaliste, défendent l’unité nationale, ainsi que les buts impérialistes de leur bourgeoisie, et absolument pas l’émancipation des exploités et opprimés à travers leur unité internationale. Il n’est d’ailleurs que d’examiner leur action dès qu’il y a une véritable lutte de classe dans leur pays : en Palestine, Hamas et OLP ont condamné et réprimé les grèves de septembre 2006, tout comme les mouvements de solidarité avec les révoltes au Maghreb en janvier de cette année. Ce sont des partis bourgeois parce qu’ils défendent la nation palestinienne et ses intérêts, totalement opposés aux intérêts des exploités.
Quant à nous affirmer qu’une consultation électorale ressemble en quoi que ce soit à une lutte de classe, il faudrait quand même examiner de quoi on parle. Une consultation électorale est organisée par l’Etat, c’est-à-dire par la bourgeoisie, qui dispose de tous les moyens de propagande pour influencer l’électorat, pour atomiser les ouvriers et les conduire dans l’isoloir où ils se retrouvent seuls face à la propagande démocratique bourgeoise. La bourgeoisie gagne forcément les élections, c’est elle qui les organise ! La force de la classe ouvrière est collective, individuellement nous ne sommes que des jouets face à l’appareil d’État et à sa propagande. J’ajouterais que le choix de voter pour ou contre la constitution européenne ne visait qu’à déterminer une orientation impérialiste claire pour la bourgeoisie française, ce qui ne concerne en rien les intérêts de la classe ouvrière ! En quoi le prolétariat a pu s’opposer en quoi que ce soit aux restructurations économiques, au « néolibéralisme » à travers ce referendum, tout cela n’étant que la conséquence de la crise historique du capitalisme, j’aimerais le savoir !
Sans faire dans l’ironie, comme le commentateur précédent, j’aimerais quand même faire une remarque : l’affirmation gratuite ne démontre rien, et quand on utilise des notions marxistes comme la lutte de classe et l’exploitation, ce serait bien de ne pas les déformer ni de le faire dire n’importe quoi.
Dernière petite question : de quelles « luttes de 2005 » le précédent commentaire nous parle-t-il ? En 2005, il y a eu des émeutes dans les banlieues françaises, mais rien qui ressemble à une lutte…
En vitesse, parce qu’il faut que j’aille taffer.
C’est la nature du projet politique de ce parti qui détermine son appartenance de classe.
C’est là je pense qu’on est en désaccord. Dire ça, ça implique qu’il y a un projet politique fixe du prolétariat, facile à identifier et à formuler, constant à travers le temps et l’espace. Ce projet politique, je ne vois pas qui le connait, et c’est certainement pas toi ou moi. Et vu que personne ne le connait, je crois pas qu’il existe. Il y a peut-être une perspective, qui est le communisme. Mais une perspective, ça ne fait pas un projet politique, et cette perspective peut ressurgir de manière surprenant, même à partir d’un projet politique réformiste au départ.
Pour le marxisme, les classes se définissent par leur place dans les rapports de production, et une des caractéristiques les plus intéressantes du capitalisme est justement l’unification au niveau mondial des conditions d’exploitation : le prolétariat est exploité de la même façon, selon le même processus économique et social, partout sur terre.
D’une manière très générale oui, l’exploitation est partout identique. D’une manière concrète, absolument pas. Le rapport entre capital fixe et capital variable n’est pas le même, la part socialisée du salaire non plus, les moyens par lesquels la reproduction de la force de travail est assurée non plus, …
Dernière petite question : de quelles « luttes de 2005 » le précédent commentaire nous parle-t-il ? En 2005, il y a eu des émeutes dans les banlieues françaises, mais rien qui ressemble à une lutte…
Et une émeute, c’est quoi sinon une lutte de prolétaires ?
Et arrête de faire comme si il y avait une définition simple et intemporelle du marxisme.
Un chômeur basque n’a pas la même fonction sociale qu’un chômeur américain…
ça pourrait être marrant comme blague, si le but n’était de noyer le poisson de l’ethno-différencialisme sous un océan de confusionnisme.
Et la où c’est moins marrant c’est quand on se rend compte en parcourant la liste de discussion que « un-e autre » et « //+++/// » sont en fait les modérateurs de ce site.
Je ne vais pas « arrêter de faire comme si il y avait une définition simple et intemporelle du marxisme » parce qu’il y en a une : c’est la théorie de l’émancipation du prolétariat. Cette théorie est bien sûr en constante évolution, mais le marxisme est scientifique, et par conséquent il y a bien un « projet politique fixe du prolétariat, facile à identifier et à formuler, constant à travers le temps et l’espace ».
Donc le projet politique du prolétariat est contenu dans le programme communiste. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas déterminé précisément qu’il n’existe pas.
D’une manière très générale, l’exploitation est la même partout, mais ce qui diffère, ce sont les modalités de l’exploitation, qui sont propres à chaque bourgeoisie nationale en fonction de son histoire, de sa puissance, de son influence impérialiste, etc. C’est vrai. Ceci dit, ça ne change rien à la nature de l’exploitation et ça ne fait aucune différence pour les exploités : exploités ils sont, exploités ils restent, sans aucun contrôle sur cette exploitation gérée en-dehors d’eux ! Et venir dire que ça change quelque chose, c’est quoi, sinon une tentative de diviser les exploités selon leur pays, leur entreprise, leur statut ? Exactement ce que font les syndicats, d’ailleurs, quand ils nous divisent selon la boîte, le statut privé ou public, le grade, le niveau de rémunération, etc. La devise marxiste, c’est : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous. Il faudrait bien comprendre ce que cela signifie.
Quant aux émeutes, c’est bien parce que ce ne sont pas des luttes de prolétaires qu’elles portent un nom différent ! La différence, c’est que dans une lutte il y a un but, une logique interne, une perspective ; ce qui est remarquable dans les émeutes de 2003, c’est la totale absence de perspective qui les marquait. Quels en étaient les buts ? Je ne vois pas, et les participants non plus ! Qui plus est, pour une bonne partie d’entre eux, ils n’étaient pas réellement des prolétaires, n’ayant jamais été intégrés à la production… Quelles leçons en tirer pour les luttes ? Absolument aucune…
« Quels en étaient les buts ? Je ne vois pas, et les participants non plus ! Qui plus est, pour une bonne partie d’entre eux, ils n’étaient pas réellement des prolétaires, n’ayant jamais été intégrés à la production… »
Ahlala! la bonne rengaine ouvriériste. Les prolétaires n’ont pas tous vocations à être tous des ouvriers. les chômeurs sont des prolétaire. Il servent de reserve au capitalisme comme les étudiants servent de tampon économique avant leur entrée sur le marché. Dire que c’était pas une révolte de classe… mais de quoi tu parles? Pour toi une classe est une classe uniquement lorsqu’elle est axés sur une perspective revolutionnaire (marxiste en l’occurence pour toi). C’est faux. Le mouvement révolutionnaire nait lorsque les classe préexistente se rendent compte de leur existence et cherchent à sortir de leur condition de manière collective.
Quand à toi … sale flic, d’ou tu dis que je suis modo? J’ai agis comme un modo? Prouve avant de dire des connerie. Et même si je l’étais, j’ai pas le droit de causer sur indymedia? Je suis un authentique fasciste car je suis pas dans la ligne de Luftmenshen?
Marre des gens qui se croient incriticable.
Les émeutes de 2005 n’étaient absolument pas un phénomène homogène et unitaire sur le territoire.
Leur seule unité c’est la vision qu’en ont donné les médias.
Entre les révoltes identitaires musulmanes (compréhensibles vu l’attitude des CRS) de l’origine et des trucs plus politisés qui ont eu lieu ensuite dans certains coins avec l’extension de la casse comme Toulouse où CNT et LDH soutenaient les émeutes on est juste dans « deux espaces temps différents » (marrant comme cette notion peut se coller partout :) )
Dans tous les cas ça n’a pas concerné la majorité des quartiers, je n’ai pas l’impression que les plus « pourris » (mafieux, ultra pauvres et enclavés etc.) aient vraiment bougé ce qui limite la portée de ce mouvement à ce que les médias ou les diverses rumeurs par SMS ont bien voulu y mettre.
Ajoutons à ça que dans les quartiers qui ont bougé ça n’a pas impliqué non plus des dizaines de milliers de gens je pense, c.a.d. qu’en dehors des jeunes hommes courageux qui se sont affrontés à la maréchaussée quoi il n’y a pas trop de lisibilité sur ce qu’en pensent ou en ont ressenti les autres habitantEs de cités/quartiers.
Un état des lieux fin et chiffré reste à mon avis toujours à faire sur le sujet. Si quelqu’unE a des sources sur le sujet d’ailleurs, merci d’avance.
En bref vous pouvez en disserter des heures, a mon avis il n’y a pas qu’une seule façon de lire ce qui s’est passé à part que c’est visiblement un ras le bol général mais sans beaucoup de perspectives (réalisme ou bêtise apolitique? ou un peu des deux?) qui s’est extériorisé en étendant une grosse colère locale contre le racisme islamophobe. Tout le reste tient à mon avis de l’interprétation.
Mais des classes il n’y en a que deux, et elles sont antagonistes…
Mouais, et puis le monde est peuplé de gros richards en chapeau et de crève-la-dalle révolté-e-s. Juste ça. Ah, p’t’être des flics quand même. Misère du « marxisme » …
Par contre VSCGI dit des trucs plus intéressants. Je pense que là où je suis pas d’accord, c’est que les divisions entre prolétaires ont beau être créées par le capitalisme (et encore, pas que, elles peuvent venir de systèmes sociaux antérieurs), ça ne les rend pas moins réelles. Toute la réalité sociale est créée par le capitalisme, ça ne veut pourtant pas dire qu’elle n’existe pas.
Le programme communiste il n’existe pas maintenant, même à l’état potentiel. Le prolétaire comme classe unifiée non plus. C’est justement l’enjeu de la lutte des classes: détruire les divisions du prolétariat. Mais pour ça, je crois qu’il faut accepter que ses divisions sont réelles. Créées par le capitalisme, comme toute notre réalité sociale, mais ça ne les empêche pas moins d’être réelles. L’unification du prolétariat et l’élaboration d’un projet communiste c’est le moment où la révolution est déjà réalisée, pas son point de départ. Le fameux but dont tu parles, il ne peut s’exprimer que quand une révolution est à un stade très très avancé, pas au départ. Le communisme et le prolétariat, ce sont des perspectives à construire par la lutte, pas des points de départs.
Donc oui, comme point de départ de nos luttes, l’exploitation n’est pas identique partout, et ça importe. C’est justement tout le boulot des luttes et de la révolution permettre de rendre concrètement visible la situation du prolétariat en tant que classe exploitée. Je crois que c’est seulement par l’étude des modalités concrètes d’exploitations dans nos situations propres qu’on arrive petit à petit à lier des luttes. On ne peut pas griller les étapes et dire: « De toute façon, ce qu’il faut, c’est simplement que le prolétariat détruise le capitalisme ». Enfin, on peut le dire, mais je pense qu’il faut se préparer à hurler la même chose dans le désert pendant toute sa vie. Si les prolétaires de tous les pays étaient déjà uni-e-s, si les divisions n’existaient pas, alors il n’y aurait pas besoin de ce slogan, non ?
Toujours les mêmes qui nous bassinent avec leurs ennemis PRINCIPAUX et qui prétendent déterminer NOS fréquentations. On ne compte plus les attaques incessantes contre les Indigènes, Le Grand Soir, Capjpo… mais pas grand-chose contre ceux qui ont le pouvoir et dominent le monde, donc à qui on devrait demander des comptes en priorité, que ce soit sur le féminisme ou le colonialisme.
Ni patrie, ni frontières, Luftmenschen ou Mémorial98 ne sont que la version de « gauche » de Conspiracy Watch. Derrière des variantes sémantiques adaptées à des lectorats différents on retrouve les mêmes thèmes et les mêmes arguments :
http://www.conspiracywatch.info/Entre-la-guerre-juive-e….html
http://www.conspiracywatch.info/Une-mise-au-point-sur-E….html
http://www.conspiracywatch.info/Je-retrouve-ces-theses-….html
http://www.conspiracywatch.info/Le-delire-antisemite-du….html
http://www.conspiracywatch.info/Pierre-Andre-Taguieff-s….html
Sans déconner, qui va faire confiance à ces gens-là et croire une minute à leurs déclarations de bonnes intentions concernant la libération de la femme et la contraception ?
L’allusion aux femmes palestiniennes est particulièrement indécent, et l’argument de « l’enjeu démographique en Palestine » n’est pas un simple sujet de plaisanterie propre à dénigrer les Palestiniens. C’est le point central de la politique sioniste de nettoyage ethnique et le cauchemar des dirigeants israéliens. Pas étonnant de le voir utilisé par ceux qui s’en prennent prioritairement aux résistants plutôt qu’à ceux qui leur apportent la civilisation et le féminisme en même temps que l’occupation.
Plutôt que de demander la censure d’un texte comme celui-ci, mieux vaut en démonter les procédés….
Il commence par un très long développement sur l’IVG, l’extrême droite qui y est opposée et pour quelles raisons, pour pouvoir conclure qu’Houria serait d’extrême droite
« Les groupes anti-avortement dans leur propagande destinée au grand public mettent en avant la question du statut du fœtus, qu’ils assimilent à un être vivant, pour justifier leur combat contre un droit essentiel pour toutes les femmes, qu’elles en fassent ou non usage dans leur vie.
Ce mensonge sur le fœtus leur permet de contrecarrer l’attachement très fort des femmes à la liberté de disposer de leur propre corps : la plupart des mouvements contre l’avortement ne veulent pas se montrer comme des ennemis de la liberté , et la présentation de l’IVG comme le meurtre d’un autre être vivant leur permet de justifier idéologiquement l’interdiction éventuelle de l’avortement. Les femmes ne sont pas des objets, « d’accord » , dira le militant d’extrême-droite « mais le fœtus non plus ».
En réalité, un des fondements idéologiques et pratique de l’opposition à l’avortement est tout autre : ses partisans en France, sont tous également des idéologues racistes pour qui le monde est divisé en « civilisations » ou en « races », engagées dans une guerre à mort. Dans cette guerre, la question démographique est essentielle à leurs yeux. La femme est l’outil nécessaire de la reproduction et son corps ne peut lui appartenir, il appartient au « peuple », ou à la « communauté » .
La plupart des militants d’extrême droite qui se battent contre l’IVG ont naturellement suffisamment de culture scientifique pour savoir que le fœtus n’est pas un être humain.
Mais ils savent que le mouvement de libération des femmes a créé partout la prise de conscience, l’autonomie, et que la domination patriarcale a marqué le pas : des femmes aujourd’hui, partout dans le monde, ne se vivent plus comme redevables de quoi que ce soit à ceux qui les oppressent, et ne se sentent plus le devoir d’être de simples machines à produire les futurs soldats.
D’un coté, les fascistes ne mettent donc pas nécessairement en avant la sauvegarde de la « civilisation blanche » ou « européenne » dans leur liste d’arguments contre l’avortement. De l’autre, la plupart d’entre eux ont aussi une propagande raciste ouverte, et n’hésitent pas à présenter les femmes des peuples considérés comme inférieurs comme uniquement préoccupées de « pondre des mômes » pour que « leurs hommes » gagnent la guerre par la seule force du nombre.
Je cite l’article « celle de militantes « occidentales » en voyage en Palestine qui ont demandé à des femmes si elles avaient accès à l’IVG » .
C’est FAUX !
Hors, que dit Houria ?
« Une amie me racontait à son retour d’un voyage de solidarité en Palestine comment des femmes françaises abordaient des femmes palestiniennes en leur demandant si elles utilisaient des moyens de contraception pour contrôler leurs grossesses. D’après mon amie, les palestiniennes ne comprenaient même pas qu’on puisse leur poser ce genre de questions tellement selon elles l’enjeu démographique en Palestine est important. Leur perspective est tout à fait autre. Pour beaucoup de femmes palestiniennes, faire des enfants est un acte de résistance face au nettoyage ethnique israélien. »
Est-il question de l’IVG ? de patriacat, du Hamas ?
Houria parle d’espace temps (la Palestine mandataire) et d’enjeu démographique.
Alors, laissons parler les néo-fascistes (bien entendu) du Monde Diplomatique, qui expliquent cet enjeu
« L’Etat palestinien, s’il avait été proclamé le 4 mai 1999, compterait 3,05 millions de ressortissants. Avec les 970 000 Palestiniens citoyens d’Israël ce sont quatre millions (sur les huit millions de Palestiniens) qui vivent sur le territoire de la Palestine du mandat britannique. Malgré les exodes de 1948 et de 1967 la population palestinienne aura triplé en cinquante ans (1,36 million en 1948).
Face aux Palestiniens, le Grand Israël alignerait 4,78 millions de juifs, donc une majorité de 54%.
Mais les Palestiniens jouissent d’un capital de croissance trois à quatre fois plus élevé que la population juive : leur taux de fécondité est élevé : 6 enfants par femme en Cisjordanie et à Gaza et 4,2 enfants en Israël, contre 2,6 enfants par femme parmi la population juive.
A ce rythme, les Palestiniens redeviendront majoritaires entre 2 007 et 2013 en Palestine mandataire. Les citoyens arabes d’Israël seront eux entre 21 et 26% de la population en 2025 contre 17% actuellement. »
En plus développé dans un autre article « LES MIRAGES DE L’ETAT PALESTINIEN Enjeux démographiques » http://www.monde-diplomatique.fr/1999/04/COURBAGE/11902
Oui, dans ce contexte, on peu donc parler d’espace temps différent, d’enjeu démographique
Je cite la conclusion de cette vomissure
« Mais arabe ou pas, Houria Bouteldja est juste le produit de la classe moyenne de culture française, dont elle partage le statut social et le glissement global vers des valeurs réactionnaires, différentialistes et racistes. Travailler avec les Indigènes de la République, pour une féministe, c’est la même chose que travailler avec n’importe quel groupe religieux ou politique opposé à l’avortement »
Pour le coup , c’est pourri de chez pourri : un procédé d’amalgame cher à l’extrême droite
Ce n’est pas parce que certaines personnes manient facilement l’accusation d’appartenir à l’extrême-droite qu’il faut faire pareil, non ? Pas le peine de se traiter de fascistes mutuellement, c’est quand même pas passionnant.
je cite « Ce n’est pas parce que certaines personnes manient facilement l’accusation d’appartenir à l’extrême-droite, qu’il faut faire pareil »
Il ne me semble pas que ce soit explicitement dans les commentaires, ou j’ai mal lu, ou je n’ai pas eu le temps de voir .
Je n’ai même pas demandé la censure de cet article nauséabond (voir la liste)
Ce qui est dénoncé, je me cite, c’est « un procédé d’amalgame cher à l’extrême droite »
Effectivement Houria Bouteldja parle de la « contraception », pas simplement de l’IVG.
Mais c’est encore pire, ça concerne donc aussi le préservatif !!!
Le SIDA n’existe t il pas dans l' »espace temps « palestinien ??
Houria Bouteldja mérite bien plu qu’un article critique sur un blog !
Qu’on puisse critiquer les Indigènes avec des arguments, pourquoi pas ? Il y a certainement des choses à dire. Mais que les professionnels de l’amalgame, de l’insulte et de l’anathème, avec leur phraséologie nauséabonde (antisémitisme, extrême droite, racisme, patriarcat, antiféminisme…) viennent sans relâche harceler ceux qui ne sont pas dans la pensée unique bien-pensante, ça devient carrément obsessionnel et fatigant.
On peut tout critiquer, mais pas avec n’importe qui. Notamment pas avec le site qui a publié ce pamphlet, Ni patrie ni frontières, absolument disqualifié pour jeter l’anathème sur qui que ce soit quand on ose écrire :
« Cherchez l’intrus dans cette énumération : flotille de Gaza… casse des retraites…apéro saucisson-pinard…
« Cet inventaire à la Prévert devrait à priori faire éclater de rire n’importe quel militant ou sympathisant d’extrême gauche ou de gauche. Qu’y a-t-il de commun entre l’intervention meurtrière des soldats israéliens contre un des bateaux de la flottille « humanitaire » pour Gaza le 31 mai 2010, les nouvelles mesures prises par le gouvernement Sarkozy/Fillon contre les retraites le 16 juin 2010 et l’organisation d’un apéro « saucisson pinard» à la Goutte d’Or, le 18 juin 2010 par un quarteron de gaullistes, de libéraux, d’identitaires, de militants d’extrême droite et de l’UMP, et de républicains de gauche, tous unis dans la xénophobie ? »
Avant de voir la réponse d’«Yves» à cette devinette, quelques remarques : vous noterez les parenthèses à flottille « humanitaire » pour Gaza, ce qui en soi en dit déjà long sur les intentions. Ensuite, « contre UN des bateaux de la flottille », alors que TOUS les bateaux ont été attaqués, histoire de minimiser encore un peu plus l’agression sioniste.
Voyons maintenant la réponse de Ni patrie ni frontières à cet « inventaire à la Prévert » :
« Apparemment rien. Mais c’est que, chers lectrices et lecteurs, vous n’aviez (heureusement ! ) pas pensé du tout au « complot sioniste », thèse fantaisiste et criminelle qui permet depuis quelques années d’expliquer tout et n’importe quoi. »
Je n’invente rien, c’est ici :
http://mondialisme.org/spip.php?article1511
Naturellement, ces délires obsessionnels se retrouvent dans la longue série des « Limites de l’antisionisme » publiée sans relâche par notre célèbre pamphlétaire. A défaut de la voir diffusée dans le milieu anar, et pour cause, on peut se la procurer dans les sites militants sionistes, qui ne tarissent pas d’éloges sur cet appoint inespéré à leur idéologie.
http://www.zionism-israel.com/limites_de_l‘antisionisme_1.htm
et suivants…
Quand on en est là, on comprend l’enjeu et pourquoi les Indigènes ont rejoint la longue liste des proscrits par nos nouveaux inquisiteurs.
On comprend aisément pourquoi certains taxent les indigènes d ‘ethnocentrisme et les détestent si bien
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Laissons donc parler Christine Delphy
« La rencontre du féminisme et de l’antiracisme »
Entretien avec Christine Delphy
Sociologue et féministe française de renom, la théoricienne et militante Christine Delphy est venue à Montréal à l’automne 2007 pour prononcer deux conférences : « Le mythe de l’égalité-déjà-là : un poison » et « L’Afghanistan : une guerre pour les femmes ? » Christine Delphy s’est d’abord fait connaître au Québec dans les années 1970 pour son article « L’ennemi principal », puis par l’œuvre du même nom, publiée en deux volumes. En 1977, elle fonde, avec entre autres Simone de Beauvoir, la revue Questions féministes, puis Nouvelles questions féministes en 1980. Elle a récemment pris position contre la loi française interdisant le port du foulard musulman dans les écoles. Sa lutte antiraciste l’a menée à s’engager dans le Mouvement des indigènes de la république [1].
(….)
http://www.ababord.org/spip.php?article726
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Un mouvement, mais quel mouvement ?
par Christine Delphy
Changement de discours des indigènes par l’emploi du terme indigènes Après la marche des indigènes, et avant même les Assises, le mouvement des indigènes est né : les Assises – ou Etats généraux – seront leurs Assises-ou Etats généraux – ; les Assises ou les Etats Généraux de celles et ceux qui se sont reconnus dans le terme indigènes.
(…)
http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_arti…le=76
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Que veulent vraiment les blancs ? Caste et classe en France
http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_arti…e=935
Bon , je sais bien qu’il y a déjà beaucoup de commentaires et qu’on n’est pas sur un forum, mais vraiment certaines accusations contre le texte des Luftmenschen (dont l’argumentation relèverait, si j’en crois certains, d’un complexe de « supériorité blanche ») tiennent de la calomnie pure et simple : ce complexe de supériorité, il apparaît où, dans le texte en question? Ce que Luftmenschen y dénonce au contraire, c’est l’attitude légèrement suffisante qui porte certains (ici, Houria Bouteldja et le mouvement des Indigènes) à prétendre savoir mieux que les opprimés eux-mêmes quelles sont leurs « vraies » aspirations… En décrétant, par exemple, que puisque telle question, posée à des palestiniennes, suscite leur incompréhension, il doit nécessairement en être de même pour toutes les autres…
Quant à ranger les Lufmenschen dans le camp des « démocrates occidentaux », étant donné ce qu’ils ont publié par ailleurs, c’est juste une bonne blague.
Balancer des sous-entendu calomnieux contre ceux avec qui on n’est pas d’accord (et citer ensuite des textes intéressants peut être, mais en tout cas sans rapport avec le celui que l’on veut critiquer, pour faire passer la calomnie), ça ne suffit pas pour convaincre, il faut aussi argumenter…
Ce n’est pas parce que les auteurs du texte de départ ont l’accusation de fascisme qui part facilement et font des sous-entendus limites qu’il faut faire pareil. Les commentaires de ce genre seront supprimés.
je ne sais pas si un ou des contributeurs auraient traité l’autre de fasciste.
Mais ce qui est certain, c’est que ce torchon le fait sciemment à propos des Indigènes.
Ecrire « Ce que Luftmenschen y dénonce au contraire, c’est l’attitude légèrement suffisante qui porte certains » est de pure hypocrisie, minimiser ce qui est écrit, extrêmement grave.
Luftmenschen a dépassé le stade de la critique, même violente.
A cette violence ayant largement dépassé les bornes, on ne va pas tendre l’autre joue : le moins que l’on puisse dire, c’est que ne sommes pas « amis », il n’y a donc aucune raison de ménager les auteurs, c’est un combat légitime contre luftmenschen, d’autant qu’il y a récidives multiples.
Il y a des commentaires qui ont traité directement ou avec sous-entendus des gens de fascistes (ou de racistes, ou de …). On essaie de les virer au fur et à mesure. Effectivement le texte de départ est abusé là-dessus, c’est pour ça que certain-e-s dans le collectif voulaient ne pas le valider, mais la position n’était pas majoritaire. Mais ce n’est toujours pas une raison pour faire pareil et traiter, par exemple, Luftmenschen de « partisans de la suprémative blanche » ou autres joyeusetés du genre.
Une réponse anticipée avait été donnée aux « féministes » et « démocrates » occidentaux, si prompts à voir la paille dans les yeux des autres sans remarquer la poutre dans les leurs, par Nurit Peled, que nos inquisiteurs vont sans doute ranger avec les Indigènes chez les « patriarcaux machistes d’extrême droite »
Nurit Peled est israélienne. C’est une opposante dont la fille de 14 ans est morte il y a plusieurs années dans un attentat kamikaze. Nurit Peled a fondé l’association des familles israéliennes et palestiniennes victimes de violences. Ses deux fils sont refuzniks. Invitée le 8 mars dernier à s’exprimer devant le Parlement européen, à l’occasion de la Journée des Femmes, voici ce qu’elle a déclaré.
« Merci de m’avoir invitée à cette journée. C’est toujours un honneur et un plaisir d’être ici, parmi vous.
Cependant, je dois admettre que je crois que vous devriez avoir invité une femme palestinienne à ma place, parce que les femmes qui souffrent le plus de la violence dans mon pays sont les femmes palestiniennes. […] Lorsque j’ai demandé aux gens qui m’ont invitée ici pourquoi ils n’invitaient pas de femme palestinienne, leur réponse a été que cela rendrait la discussion « trop localisée ». Je ne sais pas ce qu’est la violence non localisée. Le racisme et la discrimination peuvent être des concepts théoriques et des phénomènes universels, mais leur impact est toujours local, et bien réel. La douleur est locale, l’humiliation, les abus sexuels, la torture et la mort sont tous très locaux, de même que les cicatrices.
Il est malheureusement vrai que la violence locale infligée aux femmes palestiniennes par le gouvernement d’Israël et l’armée israélienne s’est étendue sur toute la planète. En fait la violence d’Etat et la violence de l’armée, la violence individuelle et collective, sont le lot des femmes musulmanes aujourd’hui, pas seulement en Palestine mais partout où le monde occidental éclairé pose son grand pied impérialiste. C’est une violence qui n’est presque jamais abordée et que la plupart des gens en Europe et aux Etats-Unis excusent du bout des lèvres. C’est ainsi parce que le soi-disant monde libre a peur de l’utérus musulman.
La grande France de la liberté l’égalité et la fraternité [en Français dans le texte] est effrayée par des petites filles avec des foulards sur la tête, le Grand Israël juif a peur de l’utérus musulman que ses ministres qualifient de menace démographique. L’Amérique toute-puissante et la Grande-Bretagne contaminent leurs citoyens respectifs avec une crainte aveugle des Musulmans, qui sont dépeints comme vils, primitifs et assoiffés de sang – en plus d’être non démocratiques, chauvins/ machistes et des producteurs en masse de futurs terroristes. Cela en dépit du fait que les gens qui détruisent le monde aujourd’hui ne sont pas musulmans. L’un d’entre eux est un Chrétien dévot, l’un est Anglican et l’autre est un Juif non pieux.
[…] Les femmes palestiniennes, irakiennes, afghanes sont mes soeurs parce que nous sommes toutes prises dans l’étreinte des mêmes criminels sans scrupules qui se désignent comme les dirigeants du monde éclairé libre et qui, au nom de cette liberté et de ces lumières, nous volent nos enfants. De plus, les mères israéliennes, américaines, italiennes et britanniques ont été, pour la plupart, violemment aveuglées et décervelées à un point tel qu’elles ne peuvent pas se rendre compte que leurs seules soeurs, leurs seules alliées dans le monde sont les mères musulmanes palestiniennes, irakiennes ou afghanes dont les enfants sont tués par nos enfants ou qui se font exploser en morceaux avec nos fils et nos filles. Elles sont toutes infectées par les mêmes virus engendrés par les politiciens. Et les virus, bien qu’ils puissent avoir divers noms illustres comme Démocratie, Patriotisme, Dieu, Patrie, sont tous les mêmes. Ils font tous partie d’idéologies fausses et truquées qui ont pour intention d’enrichir les riches et de donner du pouvoir aux puissants.
Nous sommes toutes les victimes de la violence mentale, psychologique et culturelle qui fait de nous un seul groupe homogène de mères endeuillées ou potentiellement endeuillées. Les mères occidentales à qui on apprend à croire que leur utérus est un atout national tout comme on leur apprend à croire que l’utérus musulman est une menace internationale. On les éduque pour qu’elles ne s’exclament pas : « Je lui ai donné naissance, je lui ai donné le sein, il est à moi et je ne le laisserai pas être celui dont la vie vaut moins que le pétrole, dont l’avenir a moins de valeur qu’un lopin de terre » […]
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