L’autorité palestinienne, feuille de vigne de l’impérialisme
Catégorie : Global
Thèmes : Répression
Nous publions ci-dessous un article réalisé par World Revolution, organe de presse du CCI en Grande-Bretagne.
Le mois dernier, lorsque le prolétariat et les masses d’une grande partie du Maghreb et du Proche-Orient ont commencé à se soulever contre leurs dirigeants capitalistes, une manifestation a été appelée à marcher à Gaza derrière les drapeaux du Fatah pour protester contre le fait que l’Autorité palestinienne a été quelque peu insultée par des révélations la qualifiant de « troisième arme de la sécurité israélienne » (dixit le coordinateur américain pour la sécurité pour Israël et la Palestine, le général Keith Dayton). Or, comme le disait World Revolution il y a quelque temps, en décembre 2004 pour être précis, « alors que l’OLP était à l’origine un agent du bloc russe, l’Autorité palestinienne a été essentiellement créée pour agir en tant que force auxiliaire de répression pour le compte de l’armée israélienne. »
Le rôle de l’Autorité palestinienne, défenseur des intérêts impérialistes des Etats-Unis, de l’Angleterre et de l’Union européenne et par conséquent soutenue par eux, a été mis à nu par les 1600 documents qui ont fui vers Al-Jazeera et ont été publiés par le Guardian depuis la fin janvier. Ces documents, dont certains ont été rédigés afin de protéger leurs sources, ont été authentifiés par le journal et confirmés par les récents mails révélés par Wikileaks en provenance du consulat américain à Jerusalem et l’ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv. Ils racontent l’histoire des gangsters totalement corrompus de l’Autorité, mis en place par les parrains américains, anglais et égyptiens, mendiant à leurs maîtres israéliens une « feuille de vigne » leur permettant de leur offrir une certaine crédibilité.
Les documents détaillent par le menu le complet mensonge et la comédie de tout le « processus de paix », une pantalonnade jouée maintenant depuis deux décennies alors même que les masses palestiniennes sont passées par tous les stades d’une misère humiliante, de la répression et de la guerre. Voilà la nature de la « paix capitaliste ». Le processus de paix au Proche-Orient n’a jamais été autre chose qu’une expression de l’impérialisme impliquant toutes les principales puissances et tous les gangsters locaux de la région. Entre autres choses, la nature anti-ouvrière de la libération nationale, ici la chimère d’un État palestinien, apparaît non seulement sous la forme d’un rêve pour les Palestiniens, mais aussi comme une attaque idéologique contre la classe ouvrière partout dans le monde.
Quoi qu’il advienne, les documents montrent que seul un très petit nombre de réfugiés pourront retourner dans les maisons dont ils ont été chassés, et dont ils continuent à être chassés au nom des intérêts du Grand Israël et des intérêts plus larges des impérialismes américain et anglais. Ils présentent une suggestion pas si étrange que ça de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, il y a quelques années, faisant écho à des visions de l’après-Seconde guerre mondiale, lorsqu’il avait été demandé aux Juifs de s’installer dans des marais infestés de maladies en Amérique latine, et qui demandait si les Palestiniens ne pouvaient pas être déplacés vers des pays comme « le Chili, l’Argentine, etc. ». La juriste, ex-agent du Mossad et actuelle ministre des affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni, qui « négocie » avec l’Autorité palestinienne, a dit : « Je suis contre la loi, la loi internationale en particulier ». Le fait qu’il n’y ait pas de processus de paix, que l’impérialisme ne reconnaisse aucune loi, qu’elle soit internationale ou autre, est particulièrement mis en lumière par le fait que le juriste Tony Blair soit rémunéré en tant qu’« envoyé du quartet pour la paix au Proche-Orient » ! Il y a bien une loi à l’œuvre ici, mais c’est la loi de la jungle, et le chef négociateur de l’Autorité palestinienne, Saeb Erekat, l’a parfaitement résumé : « nous avons dû tuer des Palestiniens… Nous avons même tué notre propre peuple pour maintenir l’ordre et la loi ». En plus de cela, et pour confirmer la nature de gangsters des acteurs de l’actuel « processus de paix », il y a la stupéfiante révélation qu’au cours d’une rencontre en 2005 entre le ministre de l’Intérieur de l’Autorité palestinienne, Nasser Youssef, et le ministre de la Défense israélien, Shaul Mofaz, ce dernier a posé à Youssef cette question concernant un commandant des Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa soupçonné de préparer un attentat en Israël : « Vous connaissez son adresse… Pourquoi ne le tuez-vous pas ?» Les documents montrent le rôle de la Grande-Bretagne dans la constitution d’une force de sécurité de contacts « sûrs » de l’Autorité palestinienne dans les opérations clandestines en lien direct avec les services secrets israéliens. L’actuel directeur du MI6, mis en place par le gouvernement travailliste, a été lui-même ambassadeur britannique en Egypte au début des années 2000.
L’ordre capitaliste, sa loi, c’est la torture et le meurtre. D’autres documents montrent qu’en réponse à la proposition de l’Autorité palestinienne de reconnaître toutes les implantations israéliennes en terre palestinienne, une offre immédiatement rejetée par les Israéliens, ces derniers ont proposé que les Palestiniens vivant en Israël soient en quelque sorte « échangés », autrement dit déplacés vers l’emprise de l’Autorité palestinienne. Livni est très claire sur la politique à long terme d’Israël qui est de s’emparer de « …toujours plus de territoires, jour après jour… » afin de créer « un fait accompli par le sol ».
L’Autorité palestinienne, elle-même gangrenée par la corruption et les rivalités manipulées par la CIA, le MI6 et les services secrets israéliens et égyptiens, a été ainsi avertie à l’avance de l’invasion israélienne de Gaza en 2008/2009.
Mieux, comme le notait le Guardian : « Les dépêches mettent en lumière l’implication profonde et officielle des Britanniques dans la mise sur pied de l’appareil de sécurité de l’Autorité palestinienne dans les Territoires ». Ils montrent ainsi que le MI6 a concocté son propre plan de sécurité pour la Palestine, de concert avec les services secrets égyptiens à l’ambassade britannique au Caire. Ce plan a utilisé des fonds pour l’aide au « développement » de l’Union Européenne et de la Grande-Bretagne afin d’enrôler ces forces. Il est cependant quelque peu douteux que la Grande-Bretagne ait également fourni armes et entraînement. Ces forces ont été chaleureusement accueillies par les Israéliens et les Américains, mais « elles causent quelques problèmes… parce qu’elles torturent les gens » (déclaration du général K. Dayton).
Rien de tout cela ne nous amène à accorder la moindre crédibilité au Hamas, lui-même co-négociateur avec les services secrets israéliens lorsque le besoin s’en fait sentir, constituant lui aussi une force répressive et un nid de tortionnaires dans sa propre enclave. Son rôle impérialiste est très clair quand on sait qu’il est soutenu par l’Iran et la Syrie.
Tout le processus des « partenaires pour la paix » n’a pas été seulement une cruelle plaisanterie pour les masses palestiniennes, ainsi qu’une défense de l’impérialisme, il a également constitué une vaste attaque idéologique menée contre la classe ouvrière partout dans le monde. Mais les événements font bouger les choses et la manifestation pro-palestinienne, pro-Fatah que nous avons déjà rappelée n’a pas été la seule qui ait eu lieu en janvier. C’est Human Rights Watch qui le rapporte : « le 20 janvier, un groupe de jeunes de Ramallah qui voulaient manifester leur soutien aux Tunisiens en ont été empêchés par la police de l’Autorité palestinienne. » Une semaine à peu près plus tard, la même source ajoute : « Dans la bande de Gaza, les autorités du Hamas ont empêché les manifestations qui voulaient exprimer leur solidarité avec les manifestants anti-gouvernementaux d’Egypte. » La police du Hamas a arrêté trois femmes et, dans une démonstration de force disproportionnée, a menacé tous ceux qui voulaient manifester1. Nous voyons clairement ici l’unité d’intérêts de tous ces gangs bourgeois : l’Autorité palestinienne, le Hamas, les États d’Israël et d’Egypte, en réprimant les manifestations, répriment aussi leurs opposants et défendent « leurs » territoires. C’est là une leçon bien connue de la Commune de Paris, de la Révolution russe, de l’Italie et de la France après la Seconde Guerre mondiale et de la Pologne en 1980, tous ces événements étant exemplaires de la capacité des forces impérialistes à mettre leurs antagonismes sous le boisseau dès lors qu’il s’agit d’affronter la menace de la lutte de classe. Fin janvier, cela a été mis en évidence par le fait que les Etats-Unis, avec l’accord d’Israël, ont facilité l’envoi de forces spéciales égyptiennes à travers le Sinaï démilitarisé afin de réprimer les soulèvements aux alentours de Rafah et de renforcer la frontière avec Gaza ; dans ce cas, Etats-Unis, Hamas, Fatah, Israël et Egypte ont coordonné en parfaite harmonie leurs forces de répression, permettant le maintien de la frontière et de l’ordre capitaliste. Cette « trêve » ne durera que tant qu’ils sont tous préoccupés par une possible généralisation des manifestations ; lorsqu’ils en seront venus à bout, ils retourneront à leurs rivalités et affrontements habituels.
Baboon – Courant Communiste International
1 Il y a également eu de petites manifestations de soutien aux masses tunisiennes et égyptiennes au nord de Tel-Aviv.
J’ai supprimé deux commentaires qui partaient pour relancer une discussion colérique et heurtée. Il y a des questions politiques très intéressantes (nationalisme et lutte des classes, articuler les luttes social et anti-impérialistes, …), mais je ne crois pas que de cette manière, sur Indymedia, avec les interlocuteurs qu’il y a, ça marche bien.
« Pourquoi ne pourrait-on pas répondre à des gens – pardon, UN gens – qui n’a jamais l’ombre d’un argument à la bouche, qui a transformé peu à peu Indymedia en organe de diffusion de son idéologie et ne cherche qu’à imposer une logique nationaliste et belliciste dans le conflit du Proche-Orient ? Si on regarde les derniers articles, sur les 15 derniers articles validés, combien y a-t-il de commentaires qui ramènent tous les sujets systématiquement à la défense du nationalisme palestinien et à la négation de la lutte de classe dans ce pays et en Israël ? Et il faudrait plus faire attention de ne pas être agressif quand on voit rabâcher en permanence les mêmes idées, le même vide théorique et politique, mais surtout les mêmes attaques, les mêmes calomnies, la même négation de ce qu’endure la classe ouvrière au nom d’une idéologie d’Union sacrée qui nous répète insupportablement que la bourgeoisie et le prolétariat, en Palestine et en Israël, auraient les mêmes intérêts ?
Les analyses de notre antisioniste d’Union sacrée, malgré leur surabondance, ne semblent pas intéresser grand-monde, comme tous les catéchismes, mais il y a quand même des choses qu’on ne peut pas laisser dire concernant des crimes contre la classe ouvrière qui sont niés pour les besoins de la démonstration. »
Je ne tiens pas spécialement à répondre à cet individu, qui de toute façon n’a jamais un argument ni une position politiques à nous avancer et masque le plus possible ses propres positions politiques. Je voulais simplement rigoler un coup en constatant à quel point cet individu regarde surtout la paille dans l’œil des autres !…
Pour ceux qui se demanderaient quel est le statut privilégié du courageux propagandiste du CCI, qui non seulement est protégé de toute critique, mais qui en plus se permet de répondre à des commentaires supprimés, voici quel était le contenu de cette critique :
Et pourquoi ne pourrait-on pas répondre à des gens qui ont transformé peu à peu un certain nombre d’Indymedia en organe de diffusion de leur idéologie ? Si on regarde le fil d’actualité, sur les 15 derniers articles validés, 5 sont du CCI ! Il faudrait en plus faire très attention de ne pas être agressif quand on voit rabâcher en permanence les mêmes idées, les mêmes théories, mais surtout les mêmes attaques, les mêmes mensonges, les mêmes négations de ce que peuvent endurer les peuples au nom d’une symétrie insupportable entre bourreaux et victimes.
Les analyses du CCI, malgré leur surabondance, ne semblent pas intéresser grand monde, comme tous les catéchismes, mais il y a quand même des choses qu’on ne peut pas laisser dire concernant des crimes contre l’humanité qui sont niés pour les besoins de la démonstration.
Plus précisément sur la Palestine j’aimerais bien qu’on me dise, avant de supprimer mes commentaires, en quoi ils seraient moins pertinents et plus provocateurs que ce énième article dirigé exclusivement contre les ennemis PRINCIPAUX du CCI. Est-ce qu’il est concevable qu’un texte aussi orienté politiquement n’ait pas sa réponse appropriée ?
Le CCI, cache-sexe de l’impérialisme occidental
Les enfonceurs de portes ouvertes ont encore frappé. Ça fait longtemps que les antisionistes ont dénoncé les bureaucrates et les partis politiques, mais pas pour les mêmes raisons que les idéologues professionnels des luttes des AUTRES.
Tout le monde sait que l’Autorité palestinienne n’est que la courroie de transmission de l’occupation sioniste, et le CCI arrive comme d’hab. après la bataille pour plagier les analyses des autres en les détournant pour sa propagande.
Les révolutionnaires palestiniens manifestent contre les dirigeants qui leur sont imposés, mais ils ne se trompent pas d’ennemi et demandent l’unité contre l’occupant.
Les idéologues professionnels, eux, en rusés dialecticiens, inversent les rôles et font de la résistance la CAUSE de l’occupation en faisant des résistants leur ennemi « principal ». Dans leur besoin de symétrie à l’usage des esprits simples censés comprendre leur propagande, ils mettent sur le même plan Gaza et la Cisjordanie, car à choisir entre des bureaucrates résistants et des bureaucrates collabos, ils préfèrent naturellement les collabos.
« En septembre, des employés de la West Bank dans la Bande de Gaza ont mis sur pied des grèves et des manifestations pour exiger que le gouvernement du Hamas règle plusieurs mois de salaires impayés, suite au blocus des fonds internationaux par l’Etat israélien, rejoignant ainsi les revendications d’une bonne partie des 170 000 fonctionnaires en grève. »
Pour dénoncer leur « ennemi principal », comme ils disent, il était nécessaire de trouver à tout prix une bonne révolte ouvrière, quitte à l’inventer. Ils ont lu un truc en anglais qui parlait de la « West Bank » (la Cisjordanie) et de Gaza. Aussitôt ils se sont précipités sur l’occase sans même se poser de questions sur ce que pouvait bien être un système bancaire dans un camp de concentration sous blocus depuis plusieurs années. Ils avaient leur grève dans une banque et leur coupable tout désigné : le Hamas !
Ces méchants du Hamas coupables de ne pas payer « les fonds internationaux bloqués par l’Etat israélien » ! L’Etat raciste bloquant les fonds, on ne voit pas bien comment le Hamas aurait pu les verser aux fonctionnaires, même en écoutant les conseils éclairés du CCI ! C’est vraiment prendre les gens pour des cons, mais il fallait bien ça pour la démonstration. En fait, les fonctionnaires auraient aussi bien pu faire grève contre le CCI, qui n’a pas réussi malgré ses belles paroles à débloquer leurs salaires par la révolution internationale !
Le but de tout ça ? Comme d’habitude faire des victimes de l’occupation les responsables premiers de leur situation. Le temps passe, mais le CCI est immuable !
La jeunesse palestinienne apporte un démenti cinglant au CCI. Ils luttent contre les bureaucrates de l’Autorité palestinienne et du Hamas, MAIS ILS NE SE TROMPENT PAS D’ENNEMI, et luttent avant tout pour la fin de l’occupation, du colonialisme, de l’apartheid et du nettoyage ethniques, choses qui n’existent pas pour le CCI.
Palestine : manif des « jeunes du 15 mars » pour « la fin des divisions »
http://www.rue89.com/neo-arabia/2011/03/09/palestine-ma…94113
Par Hala Kodmani
En attendant le rendez-vous du 15 mars fixé par le groupe Facebook « le peuple veut la fin de la division » entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, les femmes palestinienne ont manifesté en nombre en Cisjordanie et à Gaza lors de la journée de la femme, lundi, pour réclamer l’union nationale. Autant sinon plus que tous les autres peuples arabes, les Palestiniens ont des raisons de se soulever. Ils en ont d’ailleurs beaucoup plus l’habitude que les autres à travers leurs révoltes contre l’occupation israélienne. Mais l’inattendu étant devenu la règle des révolutions arabes, c’est d’abord contre leurs propres dirigeants que les jeunes Palestiniens se mobilisent pour mettre fin à l’insupportable déchirure que leur imposent les deux gouvernements du Hamas à Gaza et du Fatah en Cisjordanie. Signe de la maturité politique instinctive de cette nouvelle jeunesse, ils signifient clairement leur priorité : l’union nationale est vitale pour mener la bataille pour les droits nationaux. L’un des 15 000 membres du groupe Facebook qui appelle à mettre fin à la division, écrit :
« Si nous ne sommes pas unis, nous ne pourrons pas hisser le drapeau palestinien sur Jérusalem. »
Contre les tentatives de récupération
Les premières manifestations ont commencé il y a quelques semaines dans les rues de Ramallah, capitale de l’Autorité palestinienne, ainsi qu’à Gaza. Ici et là, les services de sécurité ont tenté de les interdire, de les réprimer ou de récupérer le mouvement de la jeunesse. Les deux pouvoirs palestiniens se trouvent dans le plus grand embarras face à la revendication si légitime de la population, prétendant eux aussi, dans leurs discours œuvrer pour l’union nationale mais obsédés en fait par leur rivalité et leurs querelles. Ainsi c’est l’Union des femmes palestiniennes, dont les sections à Gaza comme en Cisjordanie sont proches des autorités, qui a lancé l’appel à manifester pour la journée de la femme où la revendication principale était l’unité. Le rejet de toutes les tentatives de récupérer le mouvement du 15 mars, y compris par les organisations de jeunesse « officielles », figure parmi les mots d’ordre de la journée de protestation contre la division. Les mots d’ordre sont clairs :
-« Le peuple veut mettre fin à la division. »
-« Le peuple veut bâtir le régime. »
-« Abbas ! Hanyeh ! Nous voulons l’union nationale ! »
Les recommandations aussi :
– « Des drapeaux palestiniens et pas ceux de partis politiques [tel le vert du Hamas, ndlr]. »
– « Des fleurs et des friandises à offrir aux hommes de sécurité en Cisjordanie et à Gaza pour qu’ils protègent notre mouvement car ils sont des nôtres ! »
– « Pas d’insultes, ni de jurons ! »
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– Les revendications concrètes :
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• libération de tous les prisonniers politiques des deux autorités à Gaza et Ramallah ;
• tenue d’élections législatives partout dans les territoires palestiniens ;
• unification de toutes les potentialités pour faire face à l’ennemi commun et aboutir au recouvrement de tous les droits palestiniens.
•
Incident encourageant pour « les jeunes du 15 mars » : un agent de police à Gaza a fait des excuses publiques pour avoir frappé un jeune manifestant la semaine dernière. Comme à Tunis ou au Caire, les forces de l’ordre palestiniennes pourraient être un atout pour le mouvement contre la division puisque « le peuple le veut », selon la formule désormais consacrée des révoltes arabes.
Ailleurs sur le Web
• ► Le groupe Facebook « Le peuple veut la fin de la division »
•
• http://www.facebook.com/W7da.Watanya
Il n’y a jamais eu d’union sacrée chez les antisionistes, contrairement à ce qui est dit pour les besoins de la démonstration. Mais il y a évidemment une union contre le colonialisme, l’apartheid et le nettoyage ethnique, ce qui est le minimum qu’on peut attendre non seulement de révolutionnaires, mais aussi de tous ceux qui ont un minimum d’humanité.
En dehors de toute union sacrée, on ne voit pas très bien de qui peuvent se réclamer les idéologues du CCI dans la lutte des Palestiniens contre leur ethnocide. Ne parlons même pas du Hamas ou du Fatah, qui sont les principales composantes politiques palestiniennes ayant un ersatz de pouvoir en Cisjordanie ou à Gaza (en réalité totalement contrôlées par l’occupant). Ne parlons pas non plus de la résistance armée laïque comme le FPLP, que les idéologues mettent sur le même plan. C’est pas non plus la jeunesse révolutionnaire palestinienne, qui demande l’unité contre l’occupant.
Alors qui ? Les grévistes de la West Bank ? Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures ! Les fonctionnaires qui n’ont pas touché leur paye bloquée par l’occupant ? Vous prenez les gens pour des cons si vous croyez que les Palestiniens ne sont pas capables de comprendre qui d’Israël ou du Hamas bloque leurs salaires !
Peut-être les anarchistes, qui sait, après l’offensive de charme envers la CNT-AIT ? Voyons ce que disent les anarchistes israéliens qui luttent contre leur pays.
Interview de Yossi, militant d’ISM et des Anarchistes contre le mur :
« […] En termes d’idéologie, nous n’avons pas une liste de nos demandes. Naturellement, la plupart d’entre nous voudrait une ‘solution de Pas d’Etat’. Nous sommes contre tout type de séparation, et nous sommes Contre le Mur peu importe où il va être construit.
Nous sommes aussi contre l’Autorité Palestinienne. Nous voyons l’Autorité Palestinienne comme un autre outil de l’oppression. Nous travaillons avec eux certaines fois, mais nous ne soutenons pas l’Autorité Palestinienne comme le fait Gush Shalom. Nous ne sommes pas d’accord avec eux sur de nombreux points. Nous agissons différemment de la plupart des groupes vis à vis de la police. Nous n’informons jamais la police d’une action.
Mais au bout du compte, nous nous soutenons et nous travaillons ensemble. Il y a des disputes, mais nous maintenons un dialogue. Il y a une coalition contre la barrière de la part de nombreux groupes parmi la Gauche radicale, et il n’y a pas de gros problèmes à ce sujet. […]
C’est dur. Nous travaillons avec des Palestiniens tout le temps et nous disons toujours que nous ne voulons pas d’Etat palestinien. Je ne combats pas pour un Etat palestinien, je combats pour la fin de l’occupation et c’est le principal objectif. Et nous ne sommes pas seuls dans ce combat.
Il y a beaucoup de Palestiniens qui ne sont pas Anarchistes, mais qui sont à Gauche des Communistes, des Socialistes. Il y a tellement de gens qui se battent pour le même objectif; une solution d’un seul Etat est très proche de notre objectif.
D’abord, nous devons mettre un terme à l’occupation et rendre leurs droits aux Palestiniens. Après ça, nous pourrons parler de la façon dont nous voulons vivre ici. Si les Palestiniens choisissaient d’avoir une solution d’un seul Etat, nous serons avec eux. S’ils choisissaient d’avoir leur propre Etat, nous serons avec eux. Nous n’avons rien à dire à ce sujet. Il y a des Palestiniens qui travaillent avec nous pour le même type de solution. […]
Il est important de voir que nous ne travaillons pas en Palestine pour éduquer. Après tout, nous sommes les occupants. Nous ne sommes pas là pour leur dire quoi faire, mais nous sommes là pour les aider à se libérer de l’oppression de notre Etat. C’est notre but principal.
INTERVIEW : L’ANARCHISME ISRAÉLIEN
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=2338&type…views
Et aussi :
“Deux Etats pour deux nations, c’est deux Etats de trop
« Le terme le plus approprié pour décrire le traitement de l’État d’Israël envers les habitants qui ne sont pas inclus dans la catégorie des juifs israéliens jouissant de leurs pleins droits est l’apartheid. […]
Ce tract est distribué par les anarchistes israéliens traîtres à la nation. »
http://www.ainfos.ca/04/may/ainfos00391.html
La réponse du CCI se passe de tout commentaire :
« Quant aux anarchistes israéliens, qu’ils en viennent à dire qu’ils défendront un État palestinien si on le leur demande est suffisamment significatif de leur déréliction politique et du fait qu’eux aussi, entre un camp impérialiste et un autre, ils ont choisi ! Ce qui est certain, c’est que les exploités n’ont rien à attendre d’eux ! »
http://lille.indymedia.org/spip.php?page=article&id_art…13685
L’Etat d’Israël est fondé sur le sionisme et de fait le nationalisme. Les deux entités palestiniennes de Gaza et Cisjordanie reposent sur deux logiques étatistes et nationalistes elles aussi. Dans tous les cas de figure, Israël, le Hamas et le Fatah font, de fait, une politique bourgeoise et capitaliste.
L’Etat, tous les Etats, sont capitalistes, qu’ils soient libéraux ou pas… Il faut les détruires ! Les prolétaires se doivent de défendre l’internationalisme ou A-nationalisme et ne peuvent pas compter sur l’idéologie reposant sur des frontières, des Etats, de la théocratie, etc. Les propos des antisionistes étatistes ne sont d’aucune utilité et vont tous dans le sens du capitalisme d’Etat autoritaire (nationalisme de libération = autoritarisme d’Etat : Cuba, Corée du Nord, Algérie, Libye, Venezuela…).
Les intérêts des prolétaires doivent passer par « l’auto-organisation », loin de toutes les formulations idéologiques bourgeoises de gauche comme de droite, d’extrême gauche comme d’extrême droite.
Les prolétaires juifs et palestiniens doivent s’unir pour combattre leurs dirigeants et abattre l’Etat, la logique d’Etat et les autorités de toutes les sortes… Ils ne doivent pas s’enfermer dans un esprit nationaliste et sous l’égide d’un drapeau national quel qu’il soit !
LES PROLETAIRES N’ONT PAS DE PATRIE !
Et les révolutionnaires n’ont pas besoin d’idéologues bidon pour penser à leur place ! Et les peuples ethnocidés n’ont pas le temps d’attendre que le CCI ait fini de juger les luttes des AUTRES pour échapper à leur mort lente.
« Les prolétaires juifs et palestiniens doivent s’unir pour combattre leurs dirigeants et abattre l’Etat » ! Phrase creuse typique des révolutionnaires de papier dont le seul combat est d’ÉCRIRE sur la révolution.
On attend avec impatience que le CCI ait abattu les murs et les barbelés qui les séparent pour que les prolétaires juifs et palestiniens puissent s’unir autrement que dans les articles du CCI.
En quoi la phrase du CCI citée par le dernier commentaire est creuse, on aimerait le savoir ! C’est là la même idée que celle que Lénine, Trotsky, Rosa Luxemburg mettaient en avant pendant la Première guerre mondiale, que Voline, Grandizo Munis, Agis Stinas exprimaient pendant la Seconde, tous des « révolutionnaires de papier », comme de juste ! Unité des prolétaires contre tous les Etats et toutes les nations ! Voilà le mot d’ordre des révolutionnaires ! Celui que notre « antisioniste » met en avant, c’est : prolétaires d’Israël et de Palestine, égorgez-vous !
Quant à nous raconter qu’il n’est pas question d’Union sacrée dans ses commentaires, il suffit de dire que JAMAIS l’antisioniste de service n’a dénoncé le Hamas et l’OLP pour ce qu’ils sont, à savoir des partis bourgeois ! Pas plus d’ailleurs qu’il a jamais dénoncé le gouvernement israélien pour un gang d’exploiteurs patentés qui envoie les jeunes du pays se faire décerveler par l’armée israélienne ! Pour cet individu, l’idée même que l’objectif nationaliste de la « lutte » palestinienne soit remis en cause est insupportable – et c’est effectivement ce qu’il ne supporte pas dans le texte du CCI.
Quant à se présenter comme « révolutionnaire », ce personnage ne sait même pas ce que c’est ! Il nous parlait de « révolutionnaires » en Palestine : j’aimerais voir le programme de ces gens-là, on passerait un joyeux moment ! J’aimerais bien voir le « programme » « révolutionnaire » de ce nationaliste ! Ou comme disait Lénine : sans théorie révolutionnaire, pas de pratique révolutionnaire…
Mais il se garde bien de nous en parler : il sait trop bien le discrédit qui en découlerait ! On pourrait d’ailleurs voir une position politique dans sa dernière phrase : ce serait donc d’après lui aux « révolutionnaires » d’abattre le Mur entre Israël et la Palestine ; mais jamais les révolutionnaires n’ont dit qu’ils devaient faire quoi que ce soit à la place des opprimés et exploités. Si je me souviens bien, « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».
Cette dernière phrase pue le stalinisme à plein nez…
On va pas discuter dix ans avec des gens qui prétendent que les Palestiniens ont le temps de digérer les analyses du CCI avant de s’occuper de leur survie.
Le temps travaille pour l’occupant et pour le CCI. Les prolétaires n’ont pas de temps à perdre avec ceux qui assistent à un ethnocide en distribuant des théories.
Voir plutôt ce que dit la société civile palestinienne.
« Gaza la blessée, Gaza l’enfermée, Gaza sous blocus, Gaza la ville martyre, a de nouveau subi les attaques sanglantes d’une armée barbare. Depuis une semaine, les forces de l’occupation israélienne poursuivent leurs attaques, incursions et bombardements contre la Bande de Gaza, attaques qui ont déjà fait beaucoup de martyrs, de blessés, en majorité des civils, et évidemment beaucoup de destructions des infrastructures de cette prison à ciel ouvert. »
Ziad Medoukh, professeur de français à Gaza
http://nantes.indymedia.org/article/23401
Effectivement, les plaisanteries les plus courtes sont aussi les meilleures !
Le sort des exploités et opprimés au Proche Orient n’a jamais été le souci du commentateur précédent. Le texte du CCI qu’il commente ici dit je crois suffisamment clairement ce que cette organisation pense du sort des prolétaires et opprimés palestiniens : « l’ordre capitaliste, sa loi, c’est la torture et le meurtre. » ; « les masses palestiniennes sont passées par tous les stades d’une misère humiliante, de la répression et de la guerre. Voilà la nature de la « paix capitaliste ».
Or, notre « antisioniste » qui nous dit que personne d’autre que lui ne se penche suffisamment sur le sort des Palestiniens ne dit rien là-dessus, ne reconnaît pas que le CCI dénonce le sort fait aux opprimés palestiniens, et même ajoute que le CCI défendrait la même politique qu’Israël sur ce point.
Cette calomnie, ce mensonge puant signe le problème qu’a notre « antisioniste » avec le texte du CCI. Ce qui lui importe n’est nullement le sort des Palestiniens, dont il se moque sur le fond éperdument ; ce qui compte, c’est leur imposer une logique nationaliste et leur faire croire que c’est d’elle que viendra leur salut. En d’autres termes : d’après lui, c’est d’une bonne guerre avec Israël que viendra la solution au problème du Proche-Orient.
Or il n’y a que deux choses qui arrêtent les guerres impérialistes : l’écrasement complet d’un des deux belligérants, avec ce que ça veut dire de massacres et de barbarie, ou… la révolution communiste. Il a de soi que les révolutionnaires authentiques ont toujours combattu la première solution…
Voilà le mensonge de cet individu. Le fait qu’il n’en mentionne jamais le coût humain dans les deux camps est encore une démonstration : ce qu’il reproche au CCI, ce n’est pas de ne pas reconnaître que le sort fait aux Palestiniens est épouvantable, c’est de refuser de soutenir le soi-disant « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », ainsi que la revendication nationale palestinienne.
Il en arrive donc logiquement à une apologie constante de la guerre impérialiste, car la lutte entre deux États, deux logiques nationales, ne saurait être autre chose. Et surtout il nous fait la même apologie de la guerre que n’importe quel bourgeois belliciste. On a déjà bien connu ça pendant les deux guerres mondiales, Gustave Hervé par exemple a poussé cet art à un point remarquable. Pour lui, tout ce qui ne soutient pas le camp impérialiste pro-palestinien est forcément condamnable. Pas une seconde il n’est question du sort que réservent ces bourgeois pro-palestiniens aux exploités et opprimés palestiniens : dès que ces derniers se révoltent contre leurs propres exploiteurs qui les envoient au carnage et les transforment en chair à canon, c’est forcément qu’ils sont manipulés par l’autre camp !
« Unissons-nous tous contre l’ennemi commun » : voilà l’essence de l’Union sacrée, voilà à quoi on en arrive en poussant la logique nationaliste à son terme. Voilà aussi pourquoi le principal mensonge de notre « antisioniste », il est dans un de ses commentaires : « il n’y a jamais eu d’union sacrée chez les antisionistes ». Or « l’antisionisme » dans son essence EST l’Union sacrée, c’est-à-dire ce que les révolutionnaires, les véritables communistes, les anarchistes qui s’opposent à l’ordre établi, ont toujours viscéralement rejeté…
La réponse est non, bien sûr ! Le CCI ne peut casser aucun mur, même pas virtuellement avec son idéologie, puisque les murs n’existent pas, que personne n’est enfermé et que les Palestiniens peuvent donc avoir librement accès aux théories du CCI et appliquer ses bons conseils, vu qu’aucun occupant n’existe pour les en empêcher.
C’est donc pure malice et la preuve de leur mauvaise foi si AUCUN Palestinien ou Israélien n’a jamais manifesté la MOINDRE intention qui se rapprocherait un tant soit peu de la stratégie du CCI.
Cet aveuglement est probablement la cause de leurs malheurs…
Encore une contre-vérité : lorsque les exploités israéliens ou palestiniens se révoltent contre leur condition d’esclave et tentent de lutter pour la défense de leurs intérêts propres, à savoir leurs conditions de vie et de travail, la réponse de notre « antisioniste » est le mépris – voir ce qu’il écrit du mouvement de septembre 2006 en Palestine, ou de la répression des récentes manifs de solidarité avec les révoltes du Maghreb – ou… le silence : où a-t-il un jour salué et soutenu la lutte de classe en Israël ?
C’est pourtant en luttant sur ce terrain que les prolétaires mettront un jour un terme à la guerre qui déchire ce coin du monde depuis plus de soixante ans. Mais ça, ça ne rentre pas dans la logique nationaliste de notre « antisioniste », il n’est donc pas d’accord du tout pour la soutenir…
Le pire poison pour les prolétaires, c’est la propagande nationaliste. Les prolétaires n’ont pas de patrie !
Et surtout pas les CCI-AIT qui prétendent leur imposer LA « bonne » manière de faire la révolution.
Les anarchistes israéliens leur ont répondu, la jeunesse palestinienne aussi, et la réponse est cinglante.
http://www.ism-france.org/analyses/Interview-L-8217Anar…-2338
http://www.ainfos.ca/04/may/ainfos00391.html
Que reste-t-il aux idéologues pour se consoler ? Les scénarios qu’ils se sont inventés dans leur cinéma militant, comme les employés de banque de Gaza qui font grève (ha, ha !).
Vous aurez beau faire, les écrits restent :
« Quant aux anarchistes israéliens, qu’ils en viennent à dire qu’ils défendront un État palestinien si on le leur demande est suffisamment significatif de leur déréliction politique et du fait qu’eux aussi, entre un camp impérialiste et un autre, ils ont choisi ! Ce qui est certain, c’est que les exploités n’ont rien à attendre d’eux ! »
Beurk !