« appel à la grève de l’obéissance » à la prison du mans
Catégorie : Local
Thèmes : Prisons / Centres de rétention
Lieux : Le Mans
appel à la grève de l’obéissance
Anjourd’hui, le jeudi 10 mars 2011, nous vous informons que nous ne remonterons pas de la cour de promenade au terme de l’heure prévue.
Nous maintiendrons cette grève de l’obéissance jusqu’à ce que nous obtenions un résultat concernant nos revendications locales:
-trois parloirs par semaine, sans surveillance pour tous, sans limitation du nombre de visiteurs, sans permis de visite pour les enfants en bas âge, sans suppression des parloirs pour cause de retard;
-l’affectation d’un dentiste dans la prison;
-la mise en place d’une surveillance indépendante sur les problèmes liés à la privatisation du service des cantines;
-des horaires « portes ouvertes » pour chaque étage.
A tous ceux qui s’étonneront du moyen d’action utilisé : vous avez raison, il est sans commune mesure avec les ravages que la prison génère chez nous depuis des années. Il ne nous permettra pas de remuer, par un rapport de force durable, la boue de la bureaucratie pénitentiaire.
Mais les mensonges répétés dont l’administration locale use pour nous tenir, l’isolement ressenti et vécu, la façon dont des petits chefs nous font subir leurs pouvoirs, tout ceci nous contraint à réagir.
Et malgré la dérision de notre réaction, ceux qui connaissent la prison le savent, nous aurons demain les honneurs de cette répression humaniste tant vantée du ministre des affaires étrangères : transferts, cachots, tabassage par les ERIS.
A tout ceux qui s’étonneront de la mesquinerie de nos revendications, eut égard à tout ce qui se fit sur les prisons : vous avez raison, il n’y a rien à garder. C’est pourquoi nous ajontons les deux revendications suivantes :
-libération des personnes emprisonnées sans condamnation !
-destruction de toutes les prisons !
Elles sont un message à tous les taulard-es potentiels, à tous nos proches, à tous les exclus, les grévistes, les défaillants, les sans papiers, sans grade et sans frontières.
La prison est cet outil de gestion des chômeurs, cet outil de gestion de la peur, cette confiscation de vos liens par la police, de votre responsabilité par la justice.
Ce laboratoire de la surveillance et du contrôle. Elle est ce verrou qui vous enferme par sa menace. Or ce verrou, si incassable dans notre situation, il vous est vulnérable,
BRISEZ-LE, FAITES-LE SAUTER !
Des détenus du batiments MA2 de la maison d’arrêt Le Mans – Les Croisettes (72)
Cet appel a été diffé dans le centre ville du Mans et devant la maison d’arrêt. Il a également été repris dans le journal murmure (journal apériodique diffusé devant la maison d’arrêt d’Angers).
il y a moyen de savoir comment ça c’est passé? Si ils ont réussis à obtenir ce qu’ils demandaient? Comment à réagis l’administration?
merci
Ca émane d’une décision collective ou d’un individu?
La maison d’arrêt de Coulaines manque toujours de moyens. La surpopulation s’installe, plus encore depuis l’affaire Laëtitia. FO appelle à manifester vendredi matin.
« Le personnel craint pour sa sécurité à Coulaines, pourtant c’est une prison nouvelle, analyse Arnaud Marreau, secrétaire local de la CGT pénitentiaire. Il dit et redit encore « le manque de moyens et de respect des détenus », récurrent.
La maison d’arrêt du Mans-Les Croisettes à Coulaines connaît un taux de surpopulation pénale qui provoque dysfonctionnement et ras-le-bol, selon les syndicats. C’est loin d’être une nouveauté. Mais cette tendance nationale, à laquelle n’échappe pas la prison sarthoise, est confirmée par Samuel Gauthier, membre de l’Observatoire international des prisons et de ses détenus. « Le 10 mars, les détenus des Croisettes ont rédigé et distribué un tract, lors d’un mouvement collectif. » Une « grève de l’obéissance » au cours de laquelle ils ont réclamé « des parloirs sans surveillance, l’affectation d’un dentiste, des horaires portes ouvertes pour chaque étage… »
Un matelas par terre
« La situation est plus critique que jamais : promiscuité, tension, violence physique, psychologique envers les personnels », selon Arnaud Marreau.
Samuel Pelé, secrétaire local de l’Ufap, enfonce le clou et confirme ces dégradations des conditions de travail et d’accueil des prévenus, des condamnés, et des surveillants. Dans la nuit de lundi à mardi, quinze mois après son ouverture, la prison de Coulaines « est entrée dans la triste normalité du paysage pénitentiaire français. En effet, par manque de places, un des arrivants s’est vu attribuer un matelas à terre en guise de couchage. Cet établissement qui devait rendre plus décentes les conditions de détention n’est déjà plus le modèle qu’il devait être. »
Depuis les transferts de détenus mardi matin, la maison d’arrêt compte 466 détenus, pour une capacité d’accueil de 401 places. Cette « vague d’arrivées » aurait été déclenchée au lendemain des manifestations des juges et des magistrats, il y a quelques semaines, après l’affaire Laëtitia à Pornic, indique l’administration régionale pénitentiaire. « Les magistrats ressortent toutes les mesures d’incarcérations qualifiées de moins urgentes. »
Une information que ne confirme pas le parquet du Mans. « Aucune consigne n’a été donnée en ce sens. Nous essayons toujours de traiter les affaires dans les délais. »
À l’appel du syndicat FO, une mobilisation des surveillants et des personnels pénitentiaires est prévue vendredi matin à 11 h, devant la porte de la prison de Coulaines.
Supprimé un commentaire qui attaquait les taulard-e-s: ici, ce n’est pas le lieu pour ça. Des taulard-e-s en lutte sont soutenu-e-s ici, et c’est très bien comme ça.
Hello,
comme déjà demandé : y a-t-il des news de ce qui s’est passé à l’intérieur ? Cette grève a-t-elle eu lieu ? Comment s’est-elle passée ? Les suites ?
Nous animons une émission de radio anti-carcérale à st-étienne (« Papillon »), et pour nous il est super important de développer (et connecter entre eux) des medias qui relaient les paroles des détenus, en particulier ceux qui luttent. C’est toujours inquiétant et frustrant de pas avoir de news après un mouvement, surtout quand on sait comment ça se passe en général. Alors si quelqu’un en a, ce serait cool de faire tourner sur un max de nos medias concernés.
Aussi, c’est important que les émissions de radio relaient pour que les prisonniers qui écoutent sachent ce qui s’est passé ailleurs.
Et en + bien sûr, c’est important d’avoir et de se donner les moyens de soutenir ceux qui luttent à l’intérieur, pour qui les suites sont souvent trash.
On va en parler dans notre émission de ce dimanche (le 3 avril sur Radio Dio 89.5FM à st-étienne, www.radiodio.org de 17h30 à 19h). Toutes nouvelles seront les bienvenues :
emissionpapillon (at) riseup.net
Emission Papillon
chez Radio Dio
14 bis rue de roubaix
BP 51
42002 st-étienne cedex 1
Aussi, on voit comment réagissent les syndicats de surveillants, toujours les mêmes ficelles : ils protestent contre le manque de moyen, la surpopulation, et affirment qu’ils ont peur pour leur sécurité… La parole des prisonniers est étouffée derrière la leur et ils noient les questions de fond sur ce qui pousse des prisonniers à se révolter.
On a parlé de ça dans notre dernière émission, au sujet de la mutinerie de st-quentin fallavier (isère, fin février 2011).
Vous pouvez écouter cette émission ici : http://emissionsradio.rebellyon.info/papillon/papillon2…6.mp3
Et lire un article là : http://lenumerozero.lautre.net/article2169.html#forum1467
Aussi, des news du procès suite à une mutinerie à Osny (janvier 2011, Maison d’arrêt du Val d’Oise) : http://sonsenluttes.net/spip.php?article278