Libye : pour la révolution, contre la guerre impérialiste !
Catégorie : Global
Thèmes : Guerre
Face à l’insurrection de la population libyenne visant à mettre fin à plusieurs décennies de dictature par le clan Kadhafi, le régime a répondu par une répression armée toujours plus violente. Cette répression s’inscrit dans la surenchère répressive des dictatures en Afrique du nord et au proche et moyen orient, visant à mettre fin à la vague de révoltes populaires initiée en Tunisie et en Égypte.
En Iran, en Irak, au Bahreïn, en Arabie Saoudite, au Yémen comme en Libye, les États n’hésitent pas à tirer sur les manifestants, sur les ouvrier-e-s en lutte, pour noyer dans le sang l’aspiration populaire à la liberté.
Dans le cas de la Libye, la supériorité militaire du clan Kadhafi sur les insurgé-e-s a été bâtie par des années de vente d’armes de la part des mêmes États qui justifient une intervention militaire au nom du « soutien à la démocratie ». L’État français a ainsi reçu Kadhafi en grande pompe en 2007, et des entreprises comme Dassault, Thalès ont conclu des contrats juteux que le peuple libyen paye aujourd’hui dans sa chair. C’est plus de 343 millions d’euros d’armes qu’ont ainsi vendues les états européens en 2009 à un régime libyen qui était non seulement un partenaire commercial, mais aussi un partenaire politique relais de la politique anti-immigré des États européens. Aujourd’hui, ceux qui commerçaient en toute tranquillité hier avec Kadhafi et son régime sanguinaire s’apprêtent à bombarder la Libye en se présentant comme les sauveurs du peuple libyen en lutte.
L’État français rentre ainsi en guerre, au côté d’autres états et comme dans toutes les guerres ce sont les populations civiles qui vont trinquer.
En Libye comme ailleurs, nous saluons la révolte des classes populaires et de la population contre l’autocratie et son aspiration à la liberté, ainsi que la dynamique d’auto-organisation populaire qui s’y développe et qui représente le meilleur garant contre la répression et contre les récupérations politiciennes.
Nous dénonçons dans le même temps l’hypocrisie des États qui tentent de faire passer leur tentative de reprise en main impérialiste pour une intervention « humanitaire » au côté des révoltés. Comment croire en effet à une « aide » désintéressée aux insurgés libyens quand ces mêmes États continuent, au nom du contrôle des ressources pétrolières, à soutenir ouvertement la répression armée quand elle est le fait de leurs alliés, comme en Irak, au Bahreïn, en Arabie Saoudite, au Yémen. L’exemple de l’Irak, de l’Afghanistan, et de bien d’autres pays nous montrent ce qu’il faut penser de ce genre de discours, et à quel point la prétention « d’exporter la démocratie » ne masque en réalité que le fait que les bourgeois et les états n’ont d’intérêt que le maintien du système capitaliste afin de conserver leur pouvoir sur les populations.
Solidarité avec les révoltés en Libye, en Iran, en Arabie Saoudite, au Yémen, au Bahreïn et ailleurs !
Pour la révolution, non à la guerre impérialiste ! A bas toutes les armées et les marchands de canon !
Le 19 mars 2011
Relations internationales
Relations Extérieures
de la Coordination des Groupes Anarchistes
Une bonne fois pour toutes, un anar pur et dur pourrait-il m’expliquer comment nous soutenons les insurgés lybiens en les laissant se faire massacrer par khadafi?
En 1936, en Espagne, si les prétendues « démocraties » n’avaient pas fermé les yeux sur l’intervention allemande et italienne…. Et en 1936, il y en avait quelques-un(e)s qui partaient dans les Brigades pour donner un coup de mains aux camarades. Vous êtes prêts à mourir pour Tripoli?
Que l’aide soit hypocrite, intéressée, ou tout ce que l’on veut, nous sommes d’accord. Les prétendues démocraties détournent le regard d’autres endroits du globe.
Mais au nom de cette hypocrisie, faut-il condamner l’intervention, ou la présenter pour ce qu’elle est ? C’est à dire la défense d’intérêts qui , pour un temps, rejoignent celui des insurgés.
C’est vrai, c’est une discussion. On ne peut pas refaire l’histoire, mais on peut en tirer des enseignements. Je suis d’accord avec ce que dit ce texte, mais peut-être ne s’explique-t-il pas assez sur ce qui le motive.
La position internationaliste a toujours été le refus de tout soutien à un camp bourgeois en présence et le soutien à une action révolutionnaire autonome de l’État et des forces de la bourgeoisie, Le problème de ce texte, c’est qu’il y a besoin d’une clarification sur ce que sont réellement les insurgés de Benghazi.
Il existe un danger qui guette toutes les insurrections : la récupération par une partie de la bourgeoisie contre une autre. L’exemple de l’Espagne est effectivement parlant : qu’a fait l’État républicain à part utiliser les révolutionnaires pour se défendre contre Franco ? Les répressions contre les ouvriers comme à Barcelone en 1937, la participation de trois ministres de la CNT au gouvernement, servaient-ils la révolution ? D’autre part, quand les Russes ont aidé l’Espagne républicaine, ils ont amené la Guépéou avec eux, et ont commencé le travail d’extermination des révolutionnaires que Franco a terminé par la suite. Cette aide, qui servait-elle exactement, sinon l’ordre dominant ? Rappelons que si les « démocraties » ont refusé de soutenir la République espagnole, celui qui coordonnait l’aide russe en Espagne – y compris la Guépéou – s’appelait André Marty, et qu’il était français…
Qui peut croire que les « coalisés » feront en Libye autre chose que leurs aînés ?
D’autre part, de revendications sociales en Libye on est passé à une revendication politique unique : la destitution de Kadhafi. Mais sur ce qu’elle va faire après, la direction des insurgés à Benghazi, reconnue par la France, est très discrète, et pour cause : il n’y a plus dans cette direction de trace du mouvement qu’il y avait au départ, on n’y retrouve que des groupes politiques opposés de toute éternité à Kadhafi, et plus trace de revendications sociales. Conclusion ? Ce mouvement social originel a été récupéré par la bourgeoisie de Benghazi pour ses propres intérêts.
Voilà pourquoi, à mon sens, si on doit soutenir le mouvement social en Libye, il vaut mieux savoir à qui on a affaire à Benghazi, sachant que le soutien aux « coalisés » de l’ONU ne peut que se retourner contre la révolte sociale en Libye, si elle existe encore.
Après, c’est sûr que sans la « coalition », l’opposition de Benghazi aura le dessous ; mais je pense que la vraie défaite des insurgés et du mouvement social a eu lieu à Tripoli, il y a déjà deux semaines.
enfin didier… si les états occidentaux voulaient réellement sauver les insurgés libyens ils auraient envoyé des armes depuis le début pour laisser faire les gens là bas. C’est pas le cas. Ca différencie donc un soutien à une lutte révolutionnaire et un récupération impérialiste.
« Comprendrez-vous un jour que les choses sont inversées ? Que ce qu’il se passe en Libye, c’est l’exact inverse de ce qu’il se passe en Tunisie et en Egypte ? »
Si je suis bien Pauline, ça veut dire que le mouvement social, la révolte contre le capitalisme, sont du côté de Kadhafi. En quoi Kadhafi représente quoi que ce soit de positif pour la classe ouvrière et les opprimés du monde entier et de Libye en général, j’aimerais le savoir…
Merci pour les réponses.
Je suis d’accord sur le fond. Je n’ai aucune illusion sur la finalité de l’intervention. Ma question principale est : que se serait-il passé sans elle et ma réponse est : l’écrasement des insurgés.
Mon doute est : qu’est-ce qui est préférable pour le peuple lybien ? Ma réponse provisoire est l’intervention.
Pauline. Qui sont les insurgés est une vraie question et je n’ai pas d’éléments de réponses, sinon qu’instinctivement, je pense que les insurgés forment un ensemble hétérogène allant de vrais révolutionnaires aux opportunistes. Comme partout.
Sarkozy ne « soutient » pas les insurgés. Il se fabrique une image de défenseur de la veuve et de l’opprimé à des fins électoralistes.
Pour moi, le doute est primordial pour avancer. Je me fous de la position du NPA ou de toute organisation. Etre un « vrai » anti impérialiste, ce n’est pas pour moi gueuler des slogans tous préparés face à toutes les situations. La Lybie, n’est pas l’Egypte, ni la Tunisie. Mais nous sortons du sujet.
Zizouza. L’aide aurait pu être plus rapide. Mais les insurgés lybiens avaient clairement fait savoir qu’ils ne désiraient pas d’aide extérieure. Je pense qu’il s’agit de leur part d’une erreur d’analyse. Comme la suite l’a montré, les insurgés n’avaient pas la capacité pour résister aux avions et aux chars. Même si cela est une récupération, et je pense que tu as raison, cette récupération est peut-être la seule chance pour les insurgés de poursuivre la lutte. Un insurgé mort n’est plus un insurgé.
Je lis toujours avec intérêt ce quz tu écris Vieux ? Sympathisant. La récupération est une suite logique à toute insurrection. Mais lorsque la récupération sert l’intérêt immédiat des insurgés, il appartient aux insurgés de s’en servir et de s’en débarasser ensuite ? C’est un problème qu’il appartiendra au peuple lybien de résoudre.
La guerre d’Espagne était une approximation. Nous sommes d’accord sur le fond, je pense. Les russes voulaient transformer la révolution espagnole en leur révolution. Ils ont dépensé autant d’énergie à supprimer les opposants, anarchistes notamment, qu’à combattre Franco. Pour moi, l’ordre dominant était autant fascite que stalinien. Entre les deux, la veulerie des « démocraties ».
Je vois que Martine Aubry a fait des adeptes jusque chez les anars. Il faut être passablement gonflé pour inverser l’Histoire et récupérer à leur profit les saloperies des « démocraties » !
Ce qui se passe en Libye aujourd’hui, bombardements intensifs et sans risques par des puissances étrangères d’un des camps en conflit, nous fait plus penser à Guernica qu’aux Brigades internationales.
Les socialistes, alliés de la droite et de l’extrême droite dans tous les mauvais coups, ont la mémoire courte et de sérieuses lacunes en Histoire. La politique de non-intervention en Espagne a été instaurée par Léon Blum, avec une majorité socialiste au Parlement. Ce qui est bien la preuve que JAMAIS les démocraties ne soutiendront des révolutionnaires. Les crapules qui nous gouvernent ont besoin d’idiots utiles jusque chez les « anars » pour relayer des BHL en utilisant des mots qui devraient leur écorcher la gueule, comme « révolutionnaire », « démocratie », « populations civiles », « nettoyage ethnique », et il ne faut pas être très futé en politique pour faire confiance à des Sarko, Obama, Berlusconi ou Martine Aubry sur leurs buts véritables.
Je crois que le texte de Pauline commence très mal : il faudrait qu’elle nous explique ce qu’elle veut dire par « édifier le socialisme dans notre pays », parce que jamais aucun marxiste n’a raconté une calembredaine pareille.
D’autre part, la demonstration que « En Union soviétique même, le fascisme utilise ses serviteurs, les trotskistes, pour attenter à la vie des dirigeants du gouvernement et du Parti de l’Union soviétique, pour faire des actes de sabotage, pour pratiquer l’espionnage. » est un peu maigre et surtout contradictoire avec l’histoire : ce sont les staliniens qui ont tué Trotsky, pas l’inverse.
Ce genre de discours rappelant de bien mauvais souvenirs, il faudrait que Pauline nous démontre ce qu’elle avance de façon un peu plus argumentée.
Avoir un débat sans invective sur Indy n’est apparemment pas possible. Les « idiots utiles », « cerveaux pourris par les trotkystes » , »site relais de cette vermine fasciste » (Site qui te donnes la parole) et autres joyeusetés me débectent.
Alors salut.