Dans un immense élan de responsabilité, le gouvernement invite les riverains à se « calfeutrer chez eux » et à se « protéger les voix respiratoires avec des serviettes mouillés » tout en continuant à minimiser les conséquences de cette explosion. Il devient clair que des fuites se sont produites, « l’accident » étant très vite comparé à celui de Three Miles Island. [1]

Au Japon comme ici : l’antidémocratisme à l’œuvre
Comme à chaque incident les gouvernants et nucléocrates de tous genres nous ressortent leurs vieille soupe : « le risque zéro n’existe pas, tout dépends de ci, de ça », les mêmes qui, quelques jours avant pouvaient nous expliquer que Tchernobyl [2] était la simple conséquence d’une mauvaise gestion, d’un état soviétique en déroute. Or ici, l’horreur nucléaire est dévoilée au coeur même de la société industrielle occidentale, dans l’un des pôles économiques les plus puissants de l’impérialisme économique mondial.

Il met à mal les schémas scientistes développés par l’industrie nucléaire et sur lesquels la population n’a aucune prise.

Comme à chaque accident nucléaire, les gouvernements, dictatoriaux ou « démocratiques », utilisent les mêmes méthodes : comme en 1986 en Ukraine, le Japon envoie sur place des “Super pompiers” chargés de résoudre le problème. Ces Super pompiers auront sans doute leurs heures de gloire durant toute cette semaine mais il est fort à parier que ce gouvernement, si prompt à réagir en temps de crise, sera beaucoup plus timoré quand il s’agira de payer l’enterrement de ces sacrifiés, comme celui des techniciens et des ingénieurs, morts du cancer de la thyroïde.

Mais on ne fait pas d’omelette sans casser les oeufs ma pauvre dame ! Ces constats sont encore plus vrais pour le Japon où le nucléaire, historiquement synonyme de massacre, est rejeté par l’immense majorité de la population. En 1991 le gouvernement a même renoncé totalement à sonder les Japonais sur cette question tant la désapprobation envers cette industrie se faisait grande (environ 90% d’avis négatifs).

En 2007 encore, suite à un nouvel incident dans cette même centrale de Fukushima, un sondage montra que seul 27% des hommes et 9% des femmes considéraient l’énergie nucléaire comme « nécessaire ».

Comment expliquer autrement que par le puissant lobbying de l‘industrie nucléaire le fait qu’un pays aussi soumis aux risques sismiques que le Japon investisse dans le nucléaire ? Un risque qui avait motivé l’Italie à arrêter la production nucléaire dans les années 90 (programme réactivé par Berlusconi en 2008). Malgré tout cela, le Japon est resté le troisième producteur nucléaire au monde derrière les États-Unis et… la France. Et ceci en totale opposition aux principes « démocratiques » qui sont parait-il les fondements des sociétés industrialisées.

Le nucléaire n’a pas de frontière : la lutte non plus !
La fin de l’année 2010 a été marquée par un regain d’activité dans la lutte anti-nucléaire, notamment outre-Rhin, une lutte qui a été fortement médiatisée par le fiasco de l’acheminement du train Castor vers l’Allemagne.

Ce regain est moins ancré en France, mais pourtant, il y a à faire ! La France et Areva sont l’un des promoteurs mondiaux les plus actifs de ces usines mortifères. Areva ne s’illustre pas seulement dans le domaine écologique, elle appuie également l’implantation de la filière électronucléaire française dans de nombreux pays, par des moyens plus ou moins dégueulasses (l’exemple du Niger vient en tête en premier lieu) mais avec des objectifs toujours sacrement juteux !

Le nucléaire est une industrie de mort !
Le nucléaire est un outil de pression et de domination économique et idéologique ! Le nucléaire est une plaie ! Combattons là !

Une immense colère doit parcourir le monde
Cela fait des dizaines d’années que l’on sait parfaitement qu’un jour ou l’autre un tremblement de terre provoquera un “incident majeur”. Des années que le lobby de l’industrie nucléaire travaille pour le plus grand bien des profits des capitalistes. Des années qu’on nous rabâche qu’on ne peut se passer du nucléaire sous peine de retour à la bougie. Le retour à la bougie c’est maintenant au Japon qu’il se dessine !

Des années que la gauche se couche devant le lobby nucléaire au nom des intérêts de l’économie française. L’explosion dans la centrale nucléaire de Fukushima a provoqué en nous une immense colère que nous devons laisser exploser partout.

L’ARRET IMMEDIAT ET SANS CONDITION DU NUCLEAIRE EST LA SEULE SOLUTION ACCEPTABLE, ET ELLE EST POSSIBLE.
Crions-le, organisons partout des manifestations/rassemblements. Dès ce samedi 12 mars, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre l’industrie nucléaire en Allemagne. Des rassemblements anti-nucléaires dans tout le pays sont prévus pour lundi soir.

Qu’attendons-nous ?

ORGANISATION COMMUNISTE LIBERTAIRE (OCL) LE 12 MARS 2011 http://oclibertaire.free.fr

L’ ARRET IMMEDIAT ET SANS CONDITION DU NUCLEAIRE EST LA SEULE SOLUTION ACCEPTABLE, ET ELLE EST POSSIBLE