Depuis l’après-midi du 14 février, un énorme déploiement des policiers locaux et fédéraux ainsi que de l’armée a pris possession de la Grand-Place et des rues environnantes du centre historique. À 11 h 30 du matin, ce mardi 15 février, un groupe d’enseignants appartenant à la 22e section du SNTE-CNTE réalisait une protestation pacifique à l’angle d’une des rues qui mènent à la Grand-Place ; à ce moment, la Police fédérale préventive (PFP) les a chargés, et deux enseignants ont été blessés, dont le secrétaire à la presse du syndicat, ainsi qu’un compañero du mouvement social qui a reçu un impact d’arme à feu à la tête. Face à cette agression, les enseignants se sont défendus et, en manière de protestation, ont retenu trois membres de la Police fédérale préventive, ce qui a causé plus tard une opération de la PFP pour prendre le local de la 22e section – “Cepos 22” – où les enseignants retenaient les agents de la PFP ; ceux-ci ont arrêté violemment quatre professeurs qui se trouvaient là.

Une fois regroupés les enseignants et le peuple en général, autour de 14 heures, les protestations ont continué aux abords de la place, tandis que d’autres professeurs et personnes du peuple en général se dirigeaient vers elle. Elles ont été dispersées avec des gaz lacrymogènes et des tirs d’armes à feu réalisés par des francs-tireurs postés sur les terrasses de différents immeubles du centre historique. Un manifestant a été également blessé par une balle dans la tête.

À l’hôtel Casa Azul, situé rue Fiallo dans le centre historique, a été vu sur la terrasse le chef policier répresseur Daniel Camarena, que Gabino Cué a hérité de l’assassin Ulises Ruiz, en compagnie de civils qui portaient des armes longues, probablement des francs-tireurs.

Après 14 heures, des dizaines de camionnettes ont circulé à grande vitesse sur la promenade touristique en direction de l’ancien couvent de Santo Domingo, où se trouvait déjà un barrage de 12 militaires à 50 mètres de l’entrée. Ces camionnettes transportaient une partie du cortège des gouvernements fédéral et de l’État ; elles sont entrées dans la cour de Santo Domingo entourées par des dizaines de policiers fédéraux. À 14 h 30 environ au moins 50 policiers fédéraux ont arpenté la promenade pour renforcer l’encerclement.

Les affrontements avec la police se sont par la suite étendus dans toute la ville. Les militaires et des groupes paramilitaires sont descendus également dans le centre ville pour perpétrer des actes de destruction qui seraient attribués aux manifestants. Dans les mêmes moments, on a pu voir l’arrivée d’un avion de la PFP à l’aéroport de la ville d’Oaxaca avec de nouveaux renforts fédéraux.

Au moment où est écrit ce communiqué, on a la confirmation de 14 personnes blessées, dont deux à la tête par balles, fruit de tirs de francs-tireurs postés sur les terrasses proches de la Grand-Place, et une autre blessée au corps par balle, plus deux autres personnes blessées par des impacts de grenades lacrymogènes, et d’autres encore qui sont hospitalisées à cause des coups reçus.

La plateforme VOCAL (Voix Oaxaquègnes construisant l’autonomie et la liberté) lance un appel à l’observation internationale sur ces événements qui semblent inaugurer une étape de fascisme d’État de la part de Felipe Calderón et de son valet à Oaxaca, Gabino Cué Monteagudo

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