Anarchie et terrorisme
Catégorie : Global
Thèmes : -ismes en tout genres (anarch-fémin…)
Les deux attentats par colis piégés contre les ambassades du Chili et de Suisse à Rome ont été revendiqués au nom de l’anarchie. Ils portent un nom : terrorisme. Qu’il soit pratiqué par des fous barbus fanatiques religieux ou par des anarchistes ne change rien à l’affaire.
Il n’existe aucun rapport entre l’acte et l’intention de l’acte défini par le communiqué
“Nous avons décidé de faire entendre notre voix, avec les paroles et les faits. Détruisons ce système de domination. Vive la FAI, vive l’anarchie. Fédération anarchiste informelle, cellule révolutionnaire Lambros Fountas”.
En quoi le fait d’arracher deux mains à un employé d’une ambassade aide-t’il à détruire un système de domination ?
Ce système de domination se cache lui-même derrière des valeurs. Ces prétendues valeurs sont quotidiennement démenties par des actes. Les boucheries sont toujours réalisées au nom de grands idéaux mais le bétail abattu est toujours les petites gens, que ce soit au nom de l’Etat, d’un Dieu ou d’une Révolution. On ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs. Mais nous savons qui sont les oeufs.
Que l’on ne vienne pas me parler d’indignation sélective. Mon indignation se situe exactement sur le même plan face à un tueur qu’il soit en uniforme, qu’il soit fasciste ou communiste, qu’il largue des bombes à 10 000 mètres d’altitude ou qu’il l’envoie par la poste, qu’il vienne frapper à une porte au petit matin…
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Que cette indignation rejoigne celle qu’exprimeront les faux-culs politiciens et de leurs flics ne me gêne pas outre mesure. Cette forme de guerre entre “dominants” et “dominés” n’est pas la mienne. Elle ne se fait pas en mon nom, pas plus qu’une guerre en Afghanistan ou en Irak.
J’imagine encore un autre avenir pour l’idéal anarchiste. Ou sombrera -il comme l’idéal communiste dans l’univers totalitaire.
Au nom de quoi ? De qui ?
ben oui, je suis plutot d’accord. mais voila, nos reseaux, tracts, zines et sites nets regorgent d’appel a la guerre sociale, la guerre civile la guerre tout court. mais c’est ça la guerrre des membres arrachés, des passants mutilés, de la viande. les mots ont un sens. et certains les prennent au mot justement…
Et bien il faut croire que oui, il est parfois nécessaire de “dire ce genre de choses”. La preuve par les grecs concernés :
« nous avons toujours choisi de réaliser des actions à visée politique. Nous avons toujours visé le Status Quo, ses structures et ceux qui le représentent et le protègent.
Nous avons organisé nos actions de manière à éviter toute blessure aux personnes qui ne figuraient pas parmi nos cibles politiques et nous n’aurions jamais mené des actions pouvant résulter à la blessure d’un fonctionnaire de l’ambassade pris au hasard comme cela s’est produit, par exemple, dans le cas de ces colis piégés.
Le principe ci-dessus a toujours été un principe d’action pour nous tous, et bien sûr pour notre camarade qui est mort – membre de l’organisation, Lambros Fountas. Pour cette raison, nous demandons aux actions de cette nature de ne pas se produire au nom de notre camarade. »
http://www.non-fides.fr/?Declaration-de-trois-membres
Dans les années 70 en Italie des attentats multiples ont eu lieu, par exemple à la gare de Bologne. Les auteurs véritables n’ont jamais été inquiétés, ils étaient fascistes, membres des cercles du pouvoir de l’époque. A l’époque aussi on désigna les présumés coupables : anarchistes, mouvements d’extrême-gauche, etc. et les rafles, arrestations, séquestrations continuèrent de plus belle.
Regardons donc un peu la chronologie de ces attentats au colis piégés : les bombes explosent et peu de temps après des communiqués apparaissent où de prétendus anarchistes s’accusent… Et si c’était simplement les fachos qui avaient envoyé ces colis et lancé une fausse revendication ? Ce n’est pas la première fois que cela se produirait, ce ne serait pas la première fois que l’état italien organiserait des attentats aveugles. Par contre, ce serait une première pour un groupe “anar” de ne pas avoir une cible précise et de risquer de commettre une erreur. Cette histoire pue la magouille d’état, et vu où en est Berlusconi aujourd’hui il serait bon de replacer cette affaire dans le contexte de l’époque : une Italie exangue, un pouvoir politique aux abois du fait de la crise financière et de la déliquessence des institutions (due à berlusconi et ses potes fascistes). Autrement dit : à qui profite ces crimes et attentats : au anars ? ce serait étonnant que la population approuve ce genre d’attentat aveugle. A l’état italien, qui peut désigner ainsi de prétendus extrémistes et faire détourner les soupçons ? Ca pue vraiment tout ça.