Grève à la sopitra – une histoire qui en dit long
Catégorie : Local
Thèmes : Retraites 2010
Horaires à n’en plus finir, contrôle permanent, travail qui brise le corps, le secteur du transport n’est pas en reste pour l’exploitation de ses travailleurs. A la Sopitra par exemple, tout cela était si bien installé que, depuis plus de six mois, les patrons, MM. Daval et Peuzé, ne se donnaient même plus la peine de payer les majorations d’heures supplémentaires aux chauffeurs ! A 195 heures de contrat en moyenne par mois, on a déjà son compte de sueur et de fatigue. Mais les salaires sont bas, les effectifs insuffisants… et la pression aux heures supplémentaires constante. Normalement dans le secteur, ces heures, ça se paye ou ça se récupère à 150%.
Alors, quand nous avons débarqué dans la nuit du 25 octobre, à une centaine de grévistes et de luttants, de tous secteurs, de tous syndicats, de tous âges et horizons, avec un beau feu de palettes pour bloquer la sortie des camions et notre envie de combattre, nous avons été la petite étincelle.
Ainsi bloqués, pour une fois les travailleurs de la Sopitra avaient du temps pour eux. Le temps de se réunir, de discuter, de se convaincre que cette arrogance patronale avait assez duré… de se mettre en grève à leur tour !
Malgré le coup de poing tenté par le patron et quelques sbires, l’assignation expresse de huit des grévistes au tribunal, malgré les intimidations et la présence permanente des renseignements généraux, ils ont tenu. 36 heures de piquet, en se relayant. Un jour et demi, et les patrons ont plié.
Oui, toutes les heures non majorées depuis six mois seraient régularisées.
Tout seul face à son patron, on n’est rien… Mais tous unis dans la lutte, c’est une autre histoire.
Les patrons eux, dans l’unité, sont en permanence bien conscients que la grève est un virus très contagieux, alors ils ont pris les devants : le soir même, toute la flotte roulante de Pollono et de Rave, deux boites de transport sur la même zone industrielle, a été évacuée.
MM. Daval et Peuzé se sont vite fait convaincre par leurs homologues et par le ministère des transports soi-même qu’il fallait impérativement mettre fin à cette grève et céder aux revendications. Le transport, un secteur clé !
Seulement voilà, parole de patron, parole de cochon ! Car depuis que le travail a repris, depuis que la plainte contre le coup de poing des patrons a été levée, il n’est plus question de verser leur dû aux travailleurs !
Ca tombe bien, nous sommes le 23 novembre. Et ce grand mouvement de contestation sociale, cristallisé par la réforme des retraites, n’en finit décidément pas de finir. On nous permet une fois de plus d’être en grève ? Alors nous revoilà, salariés, syndiqués et non syndiqués, chômeurs, précaires, lycéens, étudiants, retraités, réunis sous la bannière du « tous ensemble ! ». Nous revenons voir nos camarades de la Sopitra pour leur demander où en est donc rendue cette affaire des plus symboliques…
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