Les cyber-moutons et chèvres cyborgs arrivent
Catégorie : Global
Thèmes : EcologieOgm
Au royaume des nuisances et de l’insécurité alimentaire, les chercheurs en RFID [2] sont rois.
Les chercheurs en camelote électronique des industries de microélectronique et nanoélectronique à forte valeur dépossédante vont pouvoir se sortir un peu de la falote-attitude, de l’inconsistance de leur activité qui passe par bien des détours hasardeux avant de rencontrer et répondre à un semblant de besoin.
Ceux-ci mettent en place dans le dos des gens un double numérique du monde vivant et du monde inerte dans lequel ils seraient tout-puissants. Comment ? Simplement en puçant par RFID tout ce qui peut l’être et en vendant le matériel et les applications de contrôle informatique qui leur correspondent.
Le citoyen (aux abonnés absents) se passionne, se politise pour le ballon rond et les frasques qui vont avec, s’indigne des cigares de Christian Blanc, se demande quelle [c/s]onnerie télécharger sur son gadget mouchard d’aliénation et de socialisation électronique (téléphone portable) pour avoir l’air fun. Ou encore quelle application abêtissante installer sur son i-pad pour gagner des points-conso, quel .zip de bibliothèque nationale ou encyclopédie universelle avoir sur son e-book pour paraître intello, quel énième épisode de série glorifiant la police et les scientifiques serait disponible en VOD (video on demand).
Pendant ce temps, la mise au pas technique, l’artificialisation des espèces dont l’homme, la technicisation de pans entiers du peu de vie réellement vécue qui reste, se font dans son dos.
Pas de problème. On va pouvoir continuer à nourrir 80% du bétail avec des OGM importés, des compléments alimentaires transgéniques ou protéines de synthèse, des fourrages aux pesticides, faire regorger les bêtes des vaccins à forte valeur ajoutée de nos industries pharmaceutiques. Continuer les conditions d’élevage concentrationnaires des bêtes, l’utilisation d’ « appétants » chimiques pour les gaver plus et plus vite pour augmenter la productivité et la rentabilité nous rassurent nos scientifiques.
Surtout ne vous inquiétez pas mon bon m’sieur, ma p’tite dame, toute cette insécurité alimentaire sera hautement traçabilisée et vous pourrez même la suivre sur vos écrans et remonter la chaîne des délégations jusqu’à la naissance de votre prion.
Adapte-toi au diktat de l’innovation innovante ou coule !
Comment déposséder un peu plus le paysan ?
En créant l’insécurité alimentaire par l’agro-industrie qui altère et frelate les aliments en y incorporant des hydrocarbures de multiples façons, les rend toxiques.
Cela afin de rendre indispensable tout l’attirail micro-électronique des chercheurs en nécro-alimentaire et ceux de l’identification par mouchardage électronique. Puis en lui faisant appliquer les mêmes normes que les usines et avoir le même appareillage hi-tech, des prestations de scannage techno-vétérinaires.
Tout cela augmente l’automatisation et la fluidification des flux, la machinisation, l’industrialisation des fermes [3], l’obédience et la dépossession du paysan-rouage-économique, pour générer encore plus de plus-value, de valeur qui s’auto-valorise, de « croissance ».
Ce qui est aussi scandaleux, c’est que la puce RFID coûte 99 cts et que sur ces 99 cts, 80 cts sont financés par le contribuable ! Oui, à 80%. [4]
Le travail abstrait, notre être social et lien aux autres, qui se réalise dans la société fétichiste capitaliste régie par la dynamique de la valeur, pour lequel nous perdons notre vie à la gagner fait se former contre notre gré et à notre insu une puissance technique / économique / industrielle qui s’érige à l’extérieur de nous, se retourne contre nous, et nous détermine.
Vu la volonté politique à augmenter drastiquement la concentration et le nombre de cochons dans les fermes-installations agricoles bretonnes (tentative d’amendement Le Fur de cet été), il y a de fortes chances pour que notre ami le cochon soit l’un des prochains sur la liste à avoir l’honneur de rentrer grâce à sa puce dans le maillage RFID de la Frankenfood traçabilisée et la France candidate à générer sa propre grippe porcine.
Alors la technique est-elle seulement un outil ? Tout dépend de l’usage que l’on en fait ? Je peux aussi bien puçer un animal avec une puce RFID que m’en servir de sous-bock pour une bière ?
Bien-sûr que non. On voit bien que la technique, loin d’être neutre (mais bien ambivalente) ou juste un simple outil façonne un monde, des types de sociétés, et est éminemment politique.
Pour détourner Clausewitz (et paraphraser PMO) celle-ci est bien la continuation de la guerre par d’autres moyens. [5]
Opposition Valentinoise aux Nanotechnologies Iniques (ovnivalence@gmail.com) Notes
[1]
http://www.veterinaire.fr/textes_officiels/news00010dcc.asp
[2] RFID : Radio Frequency Identification Devices, puces électroniques miniatures utilisées pour la traçabilitique.
[3] Par exemple, des poulets-machine réduits à vivre 38 jours pour transformer 1,6 kg de fourrage en 1 kg de poids vif (Hannes Lammler, ChickenFlu Opera, L’esprit Frappeur, 2007, p. 174).
[4] Renseignement pris à la chambre d’Agriculture (26), juillet 2010.
[5]
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume…e=150
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