Pourquoi nous sommes en grève
Catégorie : Local
Thèmes : Education
Le personnel d’éducation réuni en assemblée générale constate avec inquiétude, que la rentrée des élèves en 2010 s’effectue dans des conditions inacceptables du fait de restrictions budgétaires et de la mise en place d’une réforme en seconde à moyens constants.
Cette situation est encore plus critique pour le lycée du Pays de Retz qui a connu cet été, une augmentation imprévue du nombre d’inscrits de 64 élèves (les effectifs sont en effet passés de 689 à 753) alors que les capacités d’accueil, déjà insuffisantes, n’ont pas évolué. En conséquence des effectifs de 33 à 35 élèves en moyenne par classe, quel que soit le niveau d’enseignement.
La dégradation des conditions de travail des élèves et du personnel d’éducation, est renforcée par la mise en place de la réforme de seconde, dans l’urgence et à la totale discrétion de chaque établissement, indépendamment de ses moyens.
Conséquences dans les faits à ce jour:
L’occupation des salles de classes est saturée et aboutit à des dysfonctionnements :
– des salles d’une vingtaine de places doivent accueillir plus d’une trentaine d’élèves ;
– des travaux pratiques ne peuvent être assurés faute de salles spécialisées disponibles. Ces TP en terminales sont pourtant évalués au baccalauréat ;
En seconde, classe de la réforme :
– des petits groupes sont finalement «regroupés» faute de place et d’enseignants ;
– la mise en place de nouveaux enseignements d’exploration d’1h30, de l’Accompagnement personnalisé et des groupes de compétences en langues, déstabilisent complètement les emplois du temps des élèves: il n’est pas rare que les élèves aient des demi-journées de 5 à 6 heures, sans pause prévue ; certains ont moins d’une heure le midi pour déjeuner alors que les capacités d’accueil du self sont déjà saturées,
Pour tous les élèves :
– De plus en plus de classes ont cours jusqu’à 18h (pour les secondes 3 ou 4 fois par semaine). Et les élèves vont de moins en moins pouvoir suivre les activités artistiques, culturelles et sportives proposées par l’établissement le jeudi après-midi de 16 à 18h ;
– Les emplois du temps de seconde sont très difficiles à gérer pour les nouveaux élèves, et ont des conséquences, par effet domino, sur les emplois du temps des premières ou/et des terminales (occupation des salles, accès au CDI…) ;
Des heures d’enseignement ne sont pas assurées :
– en français: 10 heures dont 4 en classes d’examen ;
– en espagnol: 9 heures dont 6 en classes d’examen ;
– en mathématiques: 11 heures ;
– en EPS : 6 heures ;
– en anglais: 14 heures 30 dont 2 en classes d’examen ;
Et un collègue de SVT n’est toujours pas remplacé (18 heures dont 3h30 en classes d’examen).
La situation est particulièrement critique pour les enseignants stagiaires, «lâchés» dans le métier sans formation pédagogique, affectés à temps plein pour pallier les suppressions massives de postes.
En bref, le personnel de l’Education nationale s’inquiète donc des restrictions budgétaires qui ne laissent pas la possibilité aux établissements scolaires de remplir leur devoir de service public et notamment d’assumer leurs rôles d’accueillir dans des conditions décentes les élèves, et de leur permettre d’avoir les enseignements adaptés, tout en leur octroyant les moyens de remédier aux difficultés rencontrées. Le message du ministère est malheureusement clair : gérer l’urgence et faire mieux sans moyens supplémentaires.
Cette situation est d’autant plus inquiétante que la mise en place de la réforme va se poursuivre l’an prochain en première, et celle des terminales dans 2 ans.
C’est pourquoi le personnel d’éducation du lycée du Pays de Retz a soutenu le mouvement de grève dans l’Education nationale.
Nous sommes très attachés à notre devoir de service public et à la réussite de nos élèves ; mais nous ne pouvons cautionner les conditions indignes dans lesquelles ces derniers sont actuellement accueillis, et la dégradation de leurs conditions de travail, ce qui est contraire aux objectifs annoncés.
Nous sommes par ailleurs parfaitement conscients des désagréments que cette mobilisation a pu entraîner pour vous et pour vos enfants. Mais soyez assurés que notre mobilisation n’a qu’un seul but : améliorer leurs chances de réussite au sein d’un établissement scolaire, censé être un lieu de transmission du savoir et d’épanouissement personnel.
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