Quelle réponse aux masures sécuritaires»?
Catégorie : Global
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresRacismeRépressionVilliers-le-Bel
Les actions répressives, les déclarations sécuritaires et xénophobes du gouvernement de cet été ne constituent en rien une «dérive» inattendue qui, de plus, remettrait en cause des «principes républicains»; elles s’inscrivent au contraire dans la politique classique suivie par tout gouvernement bourgeois, de droite ou de gauche, lorsque les tensions sociales s’accroissent ou risquent de s’accroître. Dans ces moments-là, la désignation d’une catégorie de la population comme bouc-émissaire a pour fonction de défendre les privilèges de la classe dominante, et plus généralement de protéger le système économique et social existant, en détournant le mécontentement sur une cible facile qui est accusée de tous les maux: aujourd’hui les Gitans, hier les Juifs (et les Gitans aussi!). Mais les bourgeois s’efforcent en outre toujours de trouver ces bouc-émissaires parmi les classes exploitées pour paralyser les luttes en divisant les travailleurs entre eux. La division savamment entretenue entre travailleurs français et étrangers, le recours permanent à la répression, parfois ouverte et sanglante, parfois limitée aux pressions et bavures policières, ont été et sont toujours une constante du capitalisme français.
Faisant la démonstration qu’ils étaient parmi les plus brutaux des exploiteurs, les capitalistes français ont bâti leur puissance et leur richesse dans le sang des prolétaires français et immigrés et des populations déshéritées d’Afrique et d’Asie. La Troisième République que certains voudraient opposer comme antidote à Sarkozy et qui s’est élevée sur le massacre des Communards, n’a pas hésité à se lancer dans deux guerres mondiales et dans plusieurs guerres coloniales pour défendre les intérêts des grands et moins grands capitalistes français. Les IVe et Ve Républiques qui l’ont suivie n’ont pas dérogé à cette sinistre tradition. Sans faire l’historique de tous les massacres coloniaux, il suffit de rappeler le massacre de centaines de travailleurs algériens à Paris en 1961, de dizaines de manifestants à la Guadeloupe en 1967 sous un gouvernement gaulliste, ou la responsabilité française dans le génocide qui fit des dizaines et des dizaines de milliers de morts au Rwanda en 1994 sous un gouvernement de cohabitation Mitterrand – Balladur.
Aujourd’hui encore des soldats français participent à la guerre en Afghanistan tandis que d’autres continuent à assurer en Afrique la défense des intérêts néo-coloniaux y compris par des actions «anti-terroristes» clandestines (comme en Mauritanie).
Ceux qui, tout en affirmant leur respect de l’ «ordre public», protestent contre les menaces que feraient porter la politique répressive gouvernementale à la «cohésion de la société» et à la «paix civile», voudraient faire oublier que cette société est divisée en classes opposées, que la classe dominante bourgeoise y mène en permanence une lutte de classe contre les prolétaires, et que l’ordre public est celui du capitalisme, voleur, pilleur et meurtrier.
L’accroissement continu des mesures répressives, auxquelles la Gauche a contribué quand elle était au gouvernement, le recours toujours plus fréquent à une véritable justice expéditive contre les manifestants (comme lors du procès des jeunes interpellés de Villiers-le-Bel), le déploiement massif de forces policières surarmées (y compris avec hélicoptères et engins blindés!) pour «rétablir l’ordre» dans les quartiers prolétariens, font partie de cette véritable guerre civile larvée qui est inséparable du capitalisme. En font également partie les rafles, emprisonnements et expulsions de travailleurs sans-papiers et leurs familles, et plus généralement toutes les attaques économiques et sociales contre les travailleurs, quelle que soit leur nationalité.
Face à cette politique anti-prolétarienne qui s’explique en dernière analyse par les besoins du capitalisme, il est vain d’en appeler au respect des phrases mensongères qui se trouvent dans les Constitutions ou sur le fronton des mairies; sous le capitalisme il ne peut y avoir d’égalité ni de fraternité entre les classes et la seule liberté qui existe est celle qui est réservée aux bourgeois: lali!erté d’opprimer, d’exploiter et d’écraser pour s’enrichir. Les discours doucereux des réformistes sont des tromperies: pour répondre à la xénophobie et à la répression étatique, les travailleurs n’ont pas d’autre solution que la solidarité avec leurs frères de classe et les masses opprimées et la lutte ouverte contre le capitalisme.
Non aux mesures répressives, aux discrimations et expulsions contre les «gens du voyage» et les Roms!
Libération des jeunes condamnés pour l’exemple après les émeutes de Villiers-le-Bel, Grenoble et ailleurs!
Régularisation immédiate des travailleurs sans-papiers!
Non au contrôle de l’immigration!
Retrait des troupes françaises d’Afghanistan et d’Afrique!
A Bas le racisme et la xénophobie, à bas l’impérialisme, vive la lutte internationale des prolétaires!
Parti Communiste International
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