POURQUOI AVONS-NOUS OCCUPÉ LE CONSEIL GENERAL?

Le 15 Juillet dernier, le conseil général socialiste de Loire-Atlantique a menacé de poursuites judiciaires les habitant-e-s précaires de 5 lieux situés sur la Z.A.D., la « Zone à Détruire », en vue de laisser place au projet, aussi mégalomane qu’inutile, d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes.

Sous prétexte d’insalubrité, les personnes vivant dans ces maisons (depuis plus de trois ans pour certains-es) sont sommées de partir avant le 30 Juillet 2010. Au-delà d’une résistance aux expulsions des lieux que nous habitons, animons, faisons vivre, nous nous opposons à un projet d’aéroport qui prétend apporter le progrès, alors qu’on crée un désert de béton en forme d’autel à la croissance, à la productivité, à la vitesse.

Nous souhaitons, pour l’empêcher, rendre visible la catastrophe qui se prépare dans la froide routine politique, judiciaire et administrative. Nous adressons donc aujourd’hui aux décideurs-ses de l’aéroport aussi bien qu’aux « simples rouages » de la machine administrative, (qui ne font « qu’obéir aux ordres qui viennent d’au-dessus » et qui ne seraient donc pas responsable, prétendent-illes, des décisions qu’illes ont participé à mettre en œuvre), un refus clair aux expulsions et à l’aéroport.

Nous désirons aussi, à travers ce projet d’aéroport, mettre en évidence les circuits fermés des décisions qui « nous aménagent », la légèreté avec laquelle « on » programme notre avenir, la brutalité consciente ou inconsciente d’une administration qui dit en substance « Dégage, On Aménage! » puis expulse, rase, bétonne avec pour l’accompagner dans l’éditorial de « Nantes Passion » de jolies sérénades au développement durable.

Nous ne partirons pas, ni aujourd’hui, ni plus tard. Nous ne partirons pas, parce que nous ne reconnaissons aucune légitimité à ces décisions et décideurs-ses. Nous ne partirons pas parce que la Z.A.D. est un lieu de vie où nous tissons des liens, échangeons des pratiques, cultivons des jardins, partageons, déconstruisons, construisons…. Parce que nous refusons que notre passivité complice fasse exploser la planète ou ne la transforme en une bille lisse, aseptisée, sécurisée, complètement morte, nous voulons opposer notre rage à leur délire capitaliste.