Poitiers : eclaircissements récents sur l’impossibilité de quelques affinités
Catégorie : Local
Thèmes : Actions directesPrisons / Centres de rétentionVivonne
Lieux : Poitiers
Bris de vitrines de banques, de commerces, de locaux journalistiques, de magasins Bouygues (entreprise participant à la construction des prisons) et d’autres collabos, tags dans tout le centre ville, et notamment contre des monuments religieux, des magasins, affrontements avec les flics etc. Bref, le classique d’une manif qui, si elle n’offrait que peu de contenu, n’aura pas servi à rien d’autre qu’à balader son chien.
Si l’appel à cette manifestation était loin de pouvoir convaincre des sensibilités anarchistes de rupture (notamment avec le gauchisme), et si l’aspect spectaculaire qui ne cesse d’enjoliver cette tendance actuelle du gauchisme radical (et politique) à suivre des maitres à penser (quelques livres à la mode), voire des maitres tout court (comme les Partis, mêmes imaginaires) était si présent dans l’esthétisme qui auréolait cette journée anti-carcérale, ou encore si les bases de cette lutte, qui mettra en avant les aspects les plus superficiels de l’univers carcéral [1] plutôt que l’administration pénitentiaire de nos vies elles-mêmes ; il nous importe quand bien même de défendre la destruction des outils de la domination (peu importe l’échelle de cette destruction) en ce qu’elle dépasse largement les cadres symboliques et spectaculaires pour contribuer par de réels dégâts physiques et matériels à la guerre sociale.
C’est que souvent, le dégât matériel est méprisé par le militant moyen, qui pense lui, que seule la conscientisation des « masses » peut venir à bout de ce monde, et que donc il faut l’attendre pour agir. Il faudrait, pour que ce dégât porté à l’ennemi soit moralement approuvé, qu’il lui soit infligé par tous les exploités, et au même instant T. Ce qui équivaut, à la lumière du passé, à ne porter aucun dommage au système, à attendre et à crever en n’ayant rien été d’autre que le spectateur pacifié de sa propre vie. Et ils sont nombreux, par exemple, les anarcho-flics, ces éternels commentateurs, à nous délivrer leurs messages de paix tandis que nos cœurs bouillonnent vers la guerre. L’apocalypse qu’ils nous promettent n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle que nous promettent les nouveaux leaders philosophiques du gauchisme tacticien post-gauchiste, à la seule différence comptable que celle-ci viendrait plus tard que l’autre.
Par ailleurs, comme l’avaient fait remarquer quelques compagnons italiens [2] préoccupés par les tournures tacticiennes et politiciennes de la défense des inculpés de Tarnac et notamment des comités de soutien , « l’insurrection qui vient ne lit pas Libé », il est temps de rajouter que l’insurrection qui vient ne lit pas non plus L’Insurrection qui vient, ni d’ailleurs les communiqués officiels des organisations politiques.
La « section Poitou » de l’Organisation Communiste Libertaire (OCL) s’indigne du déroulement de cette petite manifestation dans son communiqué nommé avec ce gout de la phrase qu’ont ceux qui veulent rentrer dans les musées : Il n’y a pas eu plus d’émeute à Poitiers le 10 octobre que de socialisme en France en mai 1981 [3]. Ils nous expliquent du haut de leur sagesse d’anciens (il semble devenir de plus en plus difficile de ne pas imaginer de longues barbes blanches à nos sages libertaires), ce qu’est l’émeute, la vraie. « Une émeute, c’est, rappelons-le, un soulèvement populaire mis en œuvre par une partie importante et significative de la population dans un espace politique donné. » Celle-ci est très jolie, nous vous l’accordons, elle contient en elle tout ce que la politique et le démocratisme ont gangréné du cadavre encore chaud de la révolte des résignés. Populaire, populaire… cet adjectif singulier invariant en genre qui fut si longtemps l’apanage des maoïstes et des léninistes, qui le sera encore et toujours des franges les plus réactionnaires et fascistes du spectre de la politique, peut prendre plusieurs sens, tous complémentaires : issu du peuple, appartenant au peuple, destiné au peuple, très connu et apprécié du plus grand nombre, et donc du peuple. Nous ne reviendrons pas encore sur la notion de peuple, qui ne finira jamais de provoquer notre colère contre toute forme de négation de l’individu, qu’elle soit nationaliste, patriotique ou démocratique. Nous espérons aussi ne pas avoir à revenir sur la politique et ses mécanismes de représentation, de séparation, de médiation et de respectabilité.
C’est que pour l’OCL du Poitou, l’heure n’est pas à l’attaque et à la destruction de toutes les prisons, il y aurait à régler en premier lieux quelques questions « cruciales » à leurs yeux, assez cruciales en tout cas pour devenir de bons prétextes à la passivité active qui les caractérisent : « Quel sens donner à l’abolitionnisme ? Quelle population croupit dans les prisons ? Dans une société « libertaire », quel sens aura la déviance ? » ; Et pour clôturer le joyeux bal du statu quo social : « faudra-t-il ou non « punir », pourquoi, comment ? ». Le « Pourquoi » et le « Comment » étant déjà la réponse à la question « faudra-t-il punir ? ». Pas besoin de revenir non plus sur les éternelles théories du complot des anarchistes organisés et des trotskistes sur la main de l’Etat derrière chaque offensive contre ses infrastructures ou celles du Capital (« […] les événements décrits succinctement plus haut – qui, répétons-le, ne furent en rien une émeute, et dont la responsabilité revient essentiellement aux forces de l’ordre »). En bref, nous pouvons remercier l’OCL-Poitou pour son expertise révolutionnaire.
« On parle toujours de la violence du fleuve, jamais de celle des rives qui l’enserrent. »
Mais au-delà de cette anecdotique organisation permanente à la prétention de représenter autre chose qu’elle même, on a tous pu entendre ici ou là les fonctionnaires de la pacification sociale habillés en révolutionnaires pointer leurs sales gueules, comme toujours. A travestir ce que nous vivons comme des contributions à la création autonome de nos vies, à la libération d’espaces de créativité sociaux comme individuels en un spectacle morbide, au nihilisme, à l’action de sombres desperados romantiques, à une violence aussi systématisée que la non-violence systématisée (le pacifisme) de certains d’entre-eux. Si il serait justifié de pointer du doigt les mécanismes activistes derrières ces rassemblements sans contenu (ou trop peu), rassembleurs, et qui sous prétexte de vouloir parler à un maximum de gens (on en revient à l’adjectif populaire) devront nécessairement passer par les plus petits dénominateurs communs, cette même logique manipulatoire propre à l’intégration des réflexes démocratiques et du catéchisme des foules (qui ont toujours raison) ; Il convient toutefois de rappeler aux politiciens et autres « grands-frères » bien intentionnés, que lorsque qu’éclate notre rage, tout ce qui nous oppresse et se trouve sur notre route à un moment donné mérite de subir nos foudres, qu’il soit vêtu de bleu ou de tracts, et que nous ne tolérons pas les arbitres.
Le Collectif Contre la Prison de Vivonne, de qui serait venue l’initiative de cette manif (dans le cadre d’une « journée anti-carcérale ») se fend, lui, d’un communiqué [4], le jour d’après, pour y affirmer « que les pratiques utilisées ne correspondaient pas à leurs attentes et qu’un bilan de la stratégie politique émanera de ces événements », tout cela avant d’agiter l’éternel spectre de l’état d’exception, des méthodes policières pourtant si banales (arrestations, fichage, contrôles d’identité…), mais qui seraient « dignes d’une ère ancienne »… Tout cela pour finir par demander la libération des manifestants encore en garde-à-vue. Autant de choses qui de notre coté ne peuvent résonner qu’autrement, puisqu’il y aurait à se dissocier de tout sauf des pratiques ici remises en question dans ce communiqué défaitiste. Mais le non-sens guette toujours l’avidité de reconnaissance des autorités et de la normalité.
Nous n’étions pas à Poitiers le 10 octobre 2009 parce que nous nous méfions de la forme sans fond et des logiques (ré)activistes, nous ne serons jamais aux cotés de ceux qui assument l’autoritarisme de la condamnation des actes de révoltes, des arbitres politiques qui départagent les bonnes émeutes anti-autoritaires des mauvaises.
Au plaisir de détruire ce qui nous détruit, ailleurs, sans attendre et tout le temps.
Quelques anarchistes précipités,
Le Dimanche 11 Octobre 2009.
Notes
[1] l’affiche d’appel à cette manifestation « festive » faisait le choix étonnant, par exemple, de souligner que l’on réveillait les détenus bien trop tôt en cas de transfert… (L’affiche est visible ici).
[2] Cf. Lettre ouverte aux camarades français à propos des arrestations de Tarnac et pas seulement.
[3] publié le 11 octobre et lisible ici.
[4] Que l’on peut lire ici.
« C’est que souvent, le dégât matériel est méprisé par le militant moyen, qui pense lui, que seule la conscientisation des « masses » peut venir à bout de ce monde, et que donc il faut l’attendre pour agir. Il faudrait, pour que ce dégât porté à l’ennemi soit moralement approuvé, qu’il lui soit infligé par tous les exploités, et au même instant T. »
Il faudrait surtout que le dégât porté ait un minimum d’impact sur l’ennemi… Saboter la production d’une entreprise embête parfois sérieusement le patron, briser trois vitrines et taguer quatre murs, ça fait marcher les assurances, les peintres et les vitriers.
« les anarcho-flics, ces éternels commentateurs, à nous délivrer leurs messages de paix tandis que nos cœurs bouillonnent vers la guerre. »
Où les auteurs précipités se laissent aller à la prose enflammée. Non, mon coeur ne bouillonne pas vers la guerre. Quant à traiter des militants d’anarcho-flics, c’est toujours sympa pour la discussion.
« il est temps de rajouter que l’insurrection qui vient ne lit pas non plus L’Insurrection qui vient, ni d’ailleurs les communiqués officiels des organisations politiques. »
Et surtout, il est temps de rajouter que pour le moment, l’insurrection ne vient pas.
« « Quel sens donner à l’abolitionnisme ? Quelle population croupit dans les prisons ? Dans une société « libertaire », quel sens aura la déviance ? » ; Et pour clôturer le joyeux bal du statu quo social : « faudra-t-il ou non « punir », pourquoi, comment ? ». Le « Pourquoi » et le « Comment » étant déjà la réponse à la question « faudra-t-il punir ? ». »
Il serait intéressant de savoir pourquoi ces questions ne vous intéressent pas et aussi pourquoi votre réponse semble déjà toute faite et aller de soi.
« cette anecdotique organisation permanente à la prétention de représenter autre chose qu’elle même »
Anecdotique peut-être, mais qui n’a pas la prétention de représenter autre chose qu’elle ou alors il faut le démontrer. Et elle est permanente tant que ses membres existent, tout comme votre journal/organisation.
« lorsque qu’éclate notre rage, tout ce qui nous oppresse et se trouve sur notre route à un moment donné mérite de subir nos foudres, qu’il soit vêtu de bleu ou de tracts, et que nous ne tolérons pas les arbitres. »
D’abord, que vient faire votre article, à part distribuer les bons et les mauvais points? C’est précisément un rôle d’arbitre que vous endossez. Enfin, et cela était déjà visible dans d’autres de vos articles, vous montrez une nouvelle fois une agressivité totalement gratuite vis à vis de ceux qui ne pensent pas comme vous. Pour ma part, jamais je ne taperais sur un militant qui diffuse ses idées par tract (même si je suis en désaccord) contrairement à vous qui semblez le considérer comme un flic. Mais je reste bêtement persuadé qu’il s’agit surtout de discours…
« Au plaisir de détruire ce qui nous détruit, ailleurs, sans attendre et tout le temps. »
Oui, on pourrait aussi dire « on fait pas d’omelettes sans casser des oeufs », ou encore « la révolution n’est pas un dîner de gala » et pourquoi pas « l’important c’est de participer ».
Sinon à part ça, comment on fait? Avec qui?
J’en étais à me dire que l’OCL aurait mieux fait de tourner deux fois sa langue dans sa bouche avant d’être si expéditive à l’égard des émeutiers. Mais finalement dans le genre « anecdotique » et impétueux, y a pire. Bref ça s’arrange pas.
« Et surtout, il est temps de rajouter que pour le moment, l’insurrection ne vient pas. »
Et le texte te répond déjà que ce n’est pas la peine de l’attendre…
« Il serait intéressant de savoir pourquoi ces questions ne vous intéressent pas et aussi pourquoi votre réponse semble déjà toute faite et aller de soi. »
Peut-être parce que les premières questions sont plutôt banales, et que les autres parlent de « déviance » et de « punir » (même entre guillement), deux mots qui faussent déjà le débat dès le départ tellement ils sont proches de ce que l’on vit déjà.
« Pour ma part, jamais je ne taperais sur un militant qui diffuse ses idées par tract »
Même s’il est du FN, anti-IVG, ancien fier de l’Algérie, t’insulteras parce que t’as une gueule de gaucho? Il me semble que les premières réactions dénoncées dans ce texte sont déjà violentes si ce n’est agressives dans ce qu’elle peuvent avoir de jugeantes, de désolidarisation. Le ton de cette réponse ne me le paraît pas forcément tellement plus.
« Même s’il est du FN, anti-IVG, ancien fier de l’Algérie, t’insulteras parce que t’as une gueule de gaucho? »
Vraiment, tu crois que l’article parle de ce genre de distributeurs de tracts? Vive la mauvaise foi.
C’est franchement plat. L’apologie de la non réflexion, de la non stratégie, dla négation de la dimension politique et intellectuelle des choses. Pour ne laisser place qu’à la puissance émotionnelle sans réflexion. C’est le dualisme entre la raison et l’émotion qui est reconduite ici, de manière inversée. Mais toujours pas d’unité entre tout ça.
Je crois aussi qu’on peut donner un message sans tomber dans le « spectacle », et qu’on peut chercher à grandir sans tomber dans la « massification »…Et aussi qu’on peut etre critique envers ces choses sans pour autant les condamner, et que la réflexion n’est pas mauvaise en soi.
La destruction est nécéssaire, mais est ce un but en soi? Y’a-t-il de quoi en faire un message politique?
Il y a un rapport de force politique, symbolique, intellectuel derrière tout ça, qui dépasse largement le simple affrontement physique, et à force de vouloir occulter ces dimensions, la seule évolution sera la stagnation de ce mouvement, sa marginalisation, son isolement, et sa véritable répression.
Well down! Mais le fiel au passage, l’air de rien.
Certains sont manifestement obsédés par la nécessité de se démarquer, y compris dans le « petit milieu » ( ne parlons même pas ici des croutons de l’OCL ou autres affidés moisis). Le jeu consiste toujours à se situer « par rapport à », sur une scène que dés lors on constitue tout en prétendant la refuser, si possible en reprochant aux autres ses propres incapacités… Cela revient ici à vider pareillement le vécu de son contenu car suspecté d’être indexé à « l’idéologie gauchiste », et ce sans preuves probantes. Bref il s’agit de prendre ou perdre une bonne partie de son temps et de son énergie à vouloir se distinguer (ce que font pourtant rarement, ou moins facilement, les dites personnes suspectées de « gauchisme »), et ce faisant se satisfaire de la « culture de la lose »… S’y vautrer même, tout en assurant ses arrières à l’aide de moyens dénoncés par ailleurs (faut-il que je donne des exemples?) mais chut! Les « purs » viennent de s’exprimer… Quelle blague!
Des critiques qui ne reposent donc sur rien de très concret, rien qui nécessite la séparation franche et nette, et c’est bien là le problème, si ce n’est de vieilles rancœurs, du ressentiment, voire des jalousies cachées ou des conflits inter-personnels bénins ( oui monsieur! oui madame! C’est souvent aussi minable que cela, ici aussi…). Des critiques révélant quelques purs fantasmes, lesquels s’alimentent de ce qui échappe (fatalement ou suite à quelques erreurs d’ailleurs aisément reconnues par les incriminés) aux gens ici soupçonnés d’esthétisme… Quoi de plus banal?
Quelques personnes sincères mais au charisme filant l’égo surdimensionné, et l’on pointe du doigt des « maitres à penser » se voulant comme tel et pratiquant le goupillon… Où? Quand? Comment? Mystère… Un parti imaginaire conceptualisé dans quelques écrits libres de droit, et l’on s’imagine sans rire des « maitres tout court », propagandistes en diable soucieux de conscientiser les masses, désirant manier la baguette et avides « de reconnaissance des autorité ». Pourtant, une fois de plus, où sont ces pratiques détestables? Où sont les preuves pourraient-on dire? Mais des preuves véritablement sérieuses et pas recouvertes par une rhétorique infestée par le fiel, la calomnie, le ressentiment, et bien sur des preuves non liées à ce qui échappe aux « accusés » : le succès improbable d’un bouquin par exemple ou encore les conséquences d’erreurs avérés d’un comité de soutien ou d’individus sincères…Où, donc? Pfftttt, pas grand chose au final, quasiment rien!
Faut-il dire aussi que la critique des mécanismes ou des « rituels » activistes est faite et bel et bien, jusqu’au bout, par les « activistes » en question, lesquels n’ont décidément pas besoin des leçons de lucidité de Non-Fides. Que les quelques tentatives pour s’organiser sérieusement, ne masquent aucune volonté manipulatoire, aucune volonté d’édifier un authentique parti ou je ne sais quelles saloperies de ce genre.
Pour finir posons quelques évidence : l’insurrection qui vient lit encore moins « Non-Fides » que « L’insurrection qui vient ». Les « insurgés-impossibles » de « Non-Fides » ont lu « L’insurrection qui vient »… La prose de « Non-Fides » n’est pas plus simple à lire que celle de « L’insurrection qui vient ». Une partie de l’insurrection qui vient, ou pas, lit bel et bien « l’insurrection qui vient »… A moins que vous ne preniez les gens pour des cons, vous aussi?
Un tag dans cette manif aurait pu vous « plaire », c’est aussi celui dont je me sens le plus proche :
« LA RAISON TUE »
3 points de suspension aurait suffit pour un commentaire aussi minable. Oups, poups. « La raison tue » : soit la raison conciliante de la démocratie pacifiée, la raison comme procès d’idéalisation permanente car s’éloignant fatalement du corps et des sens, même en voulant les prendre pour objet, et portant régulièrement des coups de poignards aux passions du vouloir-vivre. La raison ou l’idéalisme, toujours, partout, tout le temps, que même les plus avisés n’arrivent pas à mettre à terre pour un « bon » usage, finissant malgré eux en saloperies autoritaires, l’air de rien, petit à petit. La raison, soit le jugement à froid des tribunaux, toujours indéfendable, contre la pulsion de vie, pas toujours heureuse, mais qui par définition à au moins le mérite de ne pas se mentir à elle-même. La pulsion de vie peut tuer (s’il s’agit de détruire ce qui nous détruit) sans pour autant devoir être qualifiée de pulsion de mort laquelle s’indexe régulièrement sur la haine et le ressentiment…. Bref « la connerie », la tienne en l’occurrence, c’est encore une manière de « mal » raisonner, tout doit être matière à jugement….
Quel pourrait-être un bon usage de la raison? Le feu devrait pouvoir manier l’eau sans s’éteindre…
En attendant, feu à toutes les prisons!
sALUT
JUSTE UN MOT EN CE QUI CONCERNE LES QUELQUES DESTRUCTIONS; jE PENSE QUE CA FAIT TOURNER ENCORE PLUS LA MACHINE a CONSOMMER;
Je préfere l’autoproduction/autogestion en dehors des circuits du système. Certains devraient peut etre se mettre a produire sa bouffe, à s’entraider pour de l’autoconstruction etc… Perso, je « nike » le systeme en n’y participant le moins possible, mais aussi en incitant avec pédagogie les autres a faire de même. Et oui, je ne me sens pas militant, mais plutôt éducateur social. En gros, est-ce que la forme de l’action de Poitiers donnent envi à des gens de la pratiquer ? Je sais pas, en tout cas pour moi c’est non, a moins que le rapport de force le permette.. Et questions destructions, y a plus efficace à faire. Je souhaite pas donner d’exemple sur ce site. Mais réfléchissez bien.
Evidemment je suis pour le pluralisme des modes d’actions, mais je suis inquiet sur le niveau de tolérance (bien sur on ne peut tolérer l’intolérable, à définir en commun ce qui peut l’être) de certain-e-s et sur les véritables intérêts qu’ils/elles y mettent.
merci de votre bonne compréhension
éco jardinier post capitaliste
Ps:
si vous avez pas de notions de pédagogie, ca sert à rien de commenter. Informer vous avant.
Oui, vous reproduisez la vieille dualité entre l’esprit et le corps, l’émotion et « la raison », ou l’intellect, chère à l’idéologie scientifique, à Descartes, mais vous l’inversez, vous niez la raison, l’intelligence, la réflexion, la statégie (qui sont des notions différentes mais faites vous bien la différence entre tout ça?). N’y a t-il pas une unité possible entre ces différentes dimensions?
Je ne crois pas du tout dans l’assouvissement illimité des passions. Le système actuel ne joue-t-il pas lui même sur les pulsions, ne s’en sert il pas? N’y a-t-il pas une différence entre désir et pulsion?…
effectivement,
Mais je ne dis pas vraiment le contraire, sans quoi je ne pourrai sérieusement poster des commentaires soucieux d’expliquer, évidemment…. J’utilise un dualisme rampant pour « éclairer » un problème bien réel, rien de plus. A savoir, ici, le procès d’idéalisation « malgré soi », imposé par l’usage frénétique de l’intellect ou de la réflexivité, qui ne manque jamais de faire advenir l’autoritarisme, en s’instituant, se matérialisant dans des orgas fixes par exemple, ou des modes de faire-ensemble routiniers, lesquels nient, c’est un constat très largement discuté, quelques personnelles sensations de vie… C’est une mise à distance bien réelle. Or la mise à distance est intolérable! L’intellect salira bien vite toute existence s’il n’y prend garde puisque régulièrement indexé à l’Idée ou la Raison divine…Puisque s’éloignant quotidiennement du corps et des sens, tu dois peut-être en savoir quelques chose, sauf à objectiver le processus en se prenant lui-même pour objet…. et encore! . En route vers l’Idée malgré soi, on ne se satisfait jamais de l’incarnation pourtant chérie sur papier. Le strabisme intellectuel semble décidément incurable. Il est pour moi, comme pour quelques autres, dont Stirner, directement lié à la pratique du logos ou de la raison, laquelle ne manque jamais, si l’on n’évalue pas constamment l’abstraction en fonction de son utilité « existentielle », de produire, après éloignement nécessaire ou abstraction propédeutique du corps sentant, la négation du réel… Les athées sont décidément de pieux athées… Nourrir de plats philosophiques, stratégiques, l’expérience sensible, ce dont on peut difficilement se passer, fait craindre l’éloignement du corps puis in fine sa négation. Ou comment le professeur apparait, l’enfoiré de prof à l’embonpoint naissant… Le dualisme est ici juste utile pour bien dire ce que je veux dire, trouver une solution à une réalité bien présente.
Je ne nie donc pas les dimensions stratégiques ou que sais-je encore, ce qui serait pour moi assez contradictoire… Lorsque je parle du feu sachant manier l’eau sans éteindre, je veux précisément montrer la possibilité d’une réunion effective du Dyonisiaque et de l’Apolinien lorsque de toute évidence il y avait dissociation… Dissociation par des individus refusant, à raison, le dualisme, mais l’instituant pourtant bel et bien dans la pratique! Nous faisant en conséquence vivre des moments où l’on se sent floué… Dépossédé de soi par des camarades pourtant avisés du processus d’éloignement du corps et des sens, du moins qu’on croyait tels… Les futurs chefaillons, pris au piège malgré eux, certes, mais dont il faut dés lors s’éloigner, sans parler de les dégommer…
A bon entendeur.
j’ajoute que je n’ai pas encore rejoint le « parti du fiel », tout en restant sauvagement réfractaire à la propagande, cf. mon post plus haut signé adad.
j’ajoute aussi que je ne parlais pas des « critiques » faites aux croutons de l’OCL, que je partage, évidemment.