Dialogue entre deux armées : celle des bleus et celle des clowns
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L'armée des clowns rebelles, insurgés et clandestinsCatégorie :
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Actions directesResistances« M……. Barbara ASP (SR BPUBLI DGGN) a écrit :
Bonjour,
Travaillant pour la Revue de la gendarmerie, je me permets de vous contacter au sujet d’une demande de photos.
Dans le cadre du prochain dossier de la Revue (à paraître en septembre) traitant des mouvements contestataires, nous avons un article mentionnant votre association. C’est pourquoi j’aurais souhaité savoir s’il était possible d’exploiter certaines de vos photos afin d’illustrer au mieux cet article et en même temps de donner davantage de visibilité à votre mouvement.
Pour ce faire, vous pouvez très bien nous soummettre une série de photos de haute définition (à partir de 2MO par contre c’est le seul souci technique) avec les crédits photos à mentionner.
En attendant des nouvelles de votre part, je vous souhaite une bonne journée.
Bien cordialement,
ASP M……
barbara………@gendarmerie.interieur.gouv.fr »
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Bonjour
Nous côtoyons la gendarmerie régulièrement lors des actions de désobéissance de l’armée des clown, que ce soit les gendarmeries locales ou les gardes mobiles. Dans notre stratégie d’action directe non-violente il nous semble important de ne jamais confondre les êtres humains et les fonctions qu’ils occupent. Nous avons donc un rapport cordial avec les hommes et les femmes gendarmes qui se trouvent face à nous, sans jamais oublier qu’ils sont aussi une « force » de maintien de l’ordre, une force armée et une force ayant le monopole légal de la violence. Les dérives sécuritaires actuelles ne nous font pas non plus oublier que ce sont ces forces armées qui sont amenées à obéir à des ordres de plus en plus injustes, de plus en plus arbitraires. Nos actions ironiques peuvent certes vous paraître « marrantes », « rigolotes », « gentillettes », mais elles sont avant tout politiques et subversives. Et cherchent à questionner tout le monde : l’opinion publique et ceux qui semblent l’analyser (ou à la manipuler) en permanence, les matraqueurs et les matraqués, les exploiteurs et les exploités, les violents et les non-violents…
Nous savons que nous sommes bien « suivis », doux euphémisme lucide sur notre fichage et notre flicage quasi-permament.
Aussi, nous prenons avec humour votre demande d’autorisation d’exploiter nos photographies de l’armée des clowns. Vous en avez surement plus que nous. Mais peut-être que le cloisonnement entre services faits que vous n’avez pas accès à l’iconographie de la DCRI ou autres services de votre ministère de la défense.
Demandez-vous l’autorisation aux black-blocs quand vous illustrez un article sur « Comment provoquer l’escalade de la violence grâce à des policiers en civil ? »
Enfin, sachez que nous ne cherchons pas une visibilité coute que coute, d’autant moins si elle doit passer par une connivence avec la revue de la gendarmerie.
L’armée mondiale des clowns est insurgée, rebelle et les clowns eux-même sont … clandestins.
Clandestins comme ceux qu’on n’autorise pas à rester dans nos pays occidentaux, clandestins comme les sans-voix que l’état opprime de plus en plus…
Contre tous ces drames quotidiens, nous avons pris le parti d’en rire, le parti de se moquer de ce sérieux, de cette rationalité qui aimerait nous rendre triste, le parti de repousser les lignes de jeux derrière les bottes de vos soldats, de franchir les grillages protégeant vos pires secrets d’Etat
Alors au lieu de vouloir mettre de belles images dans votre revue sérieuse, venez faire des actions avec nous, vous verrez que l’armée des clowns a davantage d’humanité que votre ministère de la guerre. Et peut-être que l’illustre inconnu que vous croisez en allant faire vos courses ou en marchant dans la rue, est un clown en civil !
Smile is not dead !
Gros Bisous
Ils doutent de rien ces gendarmes quand même…
« Les dérives sécuritaires actuelles « , par contre, de parler de dérives quand la politique répressive actuelle n’est que la continuité de toutes celles mises en place depuis des décennies, par contre, c’est le piège à chaque fois. Parler de dérive, ça nie que ce système répressif est inhérent au capitalisme, que ce n’est pas une dérive mais une adaptation de celui-ci aux crises qu’il traverse, à l’augmentation de la résistance à laquelle il est confronté, et pas juste parce que un fan de napoléon ou de foutriquet a été élu. De cette façon, on continue à faire croire à un capitalisme qui peut être « humain », plus juste ou je sais pas quoi. Mattez donc « Brave gens n’ayez plus peur », du collectif panik, c’est édifiant: http://www.collectifpanic.org/. Ça n’a rien d’une « dérive », c’est une suite logique…
wouaaaaah et bein ça en dit long sur l’innofensivité de l’armée des clowns au moins! Quand toute notre action est basée sur l’image, l’impact médiatique, « l’humour », le folklore, voire le spectacle, faut pas s’étonner des conséquences et que vos ennemis n’est plus qu’à négocier avec vous les crédits photographiques pour leur dernier bulletin concernant les pseudo contestations à la mode…
La récupération n’est pas seulement entre les mains des détenteurs officiels du processus de dépolitisation : elle est contenue dans vos formes même de contestation!
pour le lapsus de « dérive » oui, je suis d’accord, c’est pas une dérive, c’est un postulat du système, mais bon le texte n’est pas un manifeste politique non plus
Pour la récupération, oui c’est un point de vue.
Mais c’est quoi la solution ? N’y en a-t-il qu’une ?
On bute tout les flics et les patrons qu’on croise ?
Je ne suis pas non-violent dogmatique, mais j’essaie juste de réfléchir à quel type de relation humaine je voudrais dans un monde juste et en paix.
Là j’arrive à la conclusion, qu’il faut qu’on mette les moyens en cohérence avec la fin.
Je ne suis pas nihiliste, je ne souhaite pas qu’on s’entre-tue. Mais je préfere agir plutot que ne rien faire…
c’est en ça qu’on mets de l’empathie dans les actions clowns.
Mais je te rassure, elle n’ont pas vocation à faire une insurection ici et maintenant, mais on sème des graines. Nos actions ne sont surement pas parfaites, on n’est pas obligé de tout le temps en rire, On est surement naïf et bisounours, mais etre rempli de certitudes est-ce vraiment la solution ?
T’as le droit de dire « je n’aime pas », mais ne juge pas négativement tout ce qui se passe. on ne te demande pas d’être clown. On ne juge pas les autres formes d’actions (que certains clowns trouvent très complémentaires des leurs, soutiennent, voire participent…)
Bref, ce sont des débats très longs, internet n’est surement pas le meilleur endroit,
Vive la vie, vive l’anarchie, vive la diversité, vive l’amour
« Si à votre révolution, on ne danse pas, moi je ne viens pas! »
Emma Goldman
La critique ci-dessus est fausse. Les images de clowns se faisant péter la gueule par les forces de l’ordre sont bien plus choquantes auprès du « grand public », que celles de mecs cagoulés en noirs subissant le même sort. Cela met évidemment beaucoup plus en exergue la violence étatique, et cela n’est pas sans impact sur monsieur et madame tout le monde. Au contraire les blocs noirs font peurs et la population n’a aucun scrupule à se réfugier derrière les bleus.
Bien que pensant, il fût un temps, que l’action des clowns était un énième coup dans l’eau, il m’apparait aujourd’hui que beaucoup de gens semblent mieux mesurer l’injuste répression lorsque l’interpelé et réprimé porte un nez rouge qu’une cagoule noire.
Peut-être qu’avec une cagoule noire et un nez rouge, on trouvera là une méthode efficace ?
Mon commentaire » Cagoule noire ou nez rouge » s’adressait à Ahahahahahahah!!!!!!
« Un monde juste et en paix » ça n’existe pas! La justice c’est celle des tribunaux, du garde des sceaux et de ses soldats qui t’envoient des courriers pour obtenir les images de la contestation en vogue. Ou sinon y a aussi la justice de Dieu qui justifie à peu prêt tout et notamment toutes les injustices : la pauvreté, les maladies, le handicap, la mort des enfants, des proches et des héros ou des saints… Tu sais, le truc du genre : « c’est une épreuve envoyée par Dieu pour expier tes pêchers… etc etc… ». La justice au sens abstrait et absolu que tu convoques et sans doute un mélange de ses deux trucs et qui témoigne d’un héritage judéo-chrétien mêlé au besoin de confort et de sécurité que font miroiter nos civilisations occidentales!
La paix ça n’existe pas non plus. Il n’existe que le maintien de la paix, et c’est la guerre! C’est pareil, la paix au sens où tu l’emploies c’est une vision absolue et abstraite d’une situation de calme et de bonheur qui repose en fait sur la négation des conflits sur lesquels repose pourtant toute société (fusse-t-elle microscopique) et ce n’est qu’une pacification à tout prix qui sert avant tout un maintien de l’ordre.
Pas étonnant, quand on désire un tel monde, qu’on finisse dans les catalogues de la gendarmerie!
Sans compter que je ne sais pas ce que ferait ton monde de paix et de justice de tous ceux qui souhaitent la guerre et dont le bonheur repose sur l’injustice! Je vois mal comment l’armée des clowns va se dépatouiller de ça sinon en constant qu’elle n’est qu’une bande de bouffons du roi!
Tu dis que j’ai le droit de dire que « je n’aime pas », mais pas de juger négativement tout ce qui se passe. Oui, je sais, c’est une pensée relativement répandue de réduire notre participation à un simple avis : j’aime/j’aime pas, oui/non, Nicolas/Ségolène. Mais moi je m’en fous de donner mon avis. Un avis ça n’a jamais été suffisant. C’est bien pour ça qu’ils les tolèrent nos avis, quels qu’ils soient! C’est bien ça leur « démocratie » : « Ais un avis et bouge pas! »
Tu dis aussi que les clowns ne jugent pas les autres formes d’actions, que certains les trouvent très complémentaires des leurs, les soutiennent, voire y participent… J’ai des doutes mais au delà de ça, je dirais que la vie ce n’est pas chacun fait ce qu’il veut, on s’observe, se congratule, et tout va bien. Nous sommes liés et nos choix ont des conséquences constructives ou au contraire nuisibles. Ce n’est pas forcément grave mais ça a des conséquences. Et je pense que l’action des clowns est nuisible à la contestation, à la révolution, à l’insurrection (ou appelle ça comme tu veux) et ce pour de multiples raisons et notamment la récupération et le processus de dépolitisation contenu dans ses formes même. C’est en ça que « je ne l’aime pas », mais aussi que je ne peux me contenter de ne pas l’aimer.
Karnaval, toi tu dis que les images de clowns se faisant péter la gueule par les forces de l’ordre sont bien plus choquantes auprès du « grand public », que celles de mecs cagoulés en noirs subissant le même sort. Tu dis que « cela met évidemment beaucoup plus en exergue la violence étatique, et cela n’est pas sans impact sur monsieur et madame tout le monde. Au contraire les blocs noirs font peurs et la population n’a aucun scrupule à se réfugier derrière les bleus. »
La question c’est pourquoi on se bat? Est-ce pour avoir de l’impact auprès de « monsieur et madame tout le monde » (qui est-ce?) quand on se fait péter la gueule ou est-ce qu’on veut cesser de se faire péter la gueule au quotidien et au-delà des matraques de flics? Mon combat moi ce n’est pas de faire prendre conscience à des gens planqués derrière leur télé (donc déjà pas mal « réfugiés derrière les bleus) que des fois, quand on va en manif, y a des flics qui nous tabassent… Ou du moins je refuse que ça, ça devienne la question centrale. Les manifs, je n’y vais pas pour dénoncer la répression qui évidemment a toujours fait partie des manifs. Dénoncer ne sert d’ailleurs à rien ou pas grand chose. En tout cas c’est largement insuffisant.
Et faire peur ou faire rire pour moi c’est pareil : je m’en fous. On n’a pas à choisir nos modes d’action en fonction de l’impact sur leurs spectateurs mais en fonction de leur efficacité sur ce qu’on a en face! En face c’est le grand capital dont ces spectateurs font largement partie par ailleurs! L’humour face au fascisme si vous voulez mais moi je vous le dis, on n’a pas rigolé tous les jours dans les réseaux de résistance et heureusement que certains ont arrêté de rire à un moment!
Quant à semer des graines : oui, je sais, si la génération qui vient pouvait y aller à notre place et se taper le sale boulot ça nous arrangerait tous beaucoup… mais à ce petit jeu là ça peut durer longtemps.
Tu sais, je crois que je préfère celui qui est pour une insurrection ici et maintenant, qui fait tout ce qu’il peut mais qui ne se sent pas d’aller en première ligne et qui le dit que l’esthéte qui prétends toujours être au-delà ou en deça du politique mais qui espère surtout profiter comme tout le monde de la dernière presse du citron après tout si c’est encore possible. Au moins c’est plus honnête, moins nuisible et on peut s’organiser en fonction.
Salut
Je ne ferai pas aussi long. Je ne dis pas que tu n’as pas raison, je prétends pas avoir raison, les mots que j’utilise sont surement biaisés par l’ambiance judéo chrétienne qui nous entoure, mais puisque les clownettes et clowns sont nuisibles et dépolitisé-e-s, qu’est ce que tu aimerais ? Nous flinguer sur place ? tu réfutes le mot « juste » mais tu nous mets direct au poteau ? Je ne comprends pas ce qui pourrais être de la haine ?
Est-ce que notre action empêche la tienne ? Est-ce que je collabore avec le système ? Est-ce que le texte initial dit que nous avons filé quelques photos que se soit ?
Les clownettes et clowns prétendent pas faire passer des messages tout faits, ils suscitent des questionnements. Comment pourraient illes avoir tort ou raison ? Ils n’ont pas de programmes. Ils n’ont pas envie de s’enfermer dans la haine ou la tristesse (cassant peut-etre par là-même le conditionnement occidental)… ni dans la passivité…
Bisous avec le nez
»
[…]
Parce que je sais pas vous, mais moi, les gens qui sont méchants,
Ils m’foutent les boules
Et d’ailleurs si tu regarde bien,
Rien qu’à leur gueule ça se voit ils sont pas nets.
Et plus ça va et moins je supporte de les voir passer devant chez moi.
Et s’ils veulent pas comprendre j’ai des solutions:
La déportation pour tous ces enculés d’intolérants
Et les chambres à gaz, pour tous ces fumiers de racistes
Et on réallume les fours pour y mettre tous ces sales cons de fascistes.
Et tous ceux qui pensent pas qu’jai raison, je les bute !
»
Salut
et oui mon clown fait de la pédagogie active. J’essaye de faire poser des questions aux gens, je ne suis pas dans la position du « je sais et obéis moi « . Donner envie est plus efficace que « tu connais rien, t’es un bouffon, ou un facho » enfin bref, je trouve que certains militants se la pette grave. Quel est l’impact de qques centaines de cagoules fassent a des milliers de flics ? Autre que de s’auto satisfaire et d’être jeter en pâture aux médias qui n’attendent que ca et qui évidemment déservent la cause. Ou bien comme certains le disent : faire peur . Brrrr
Bref, j ai peut être une cagoule rose de l’heure qu’il est, mais l’autre cagoule est bien ranger et ressortira peut être si le rapport de force sera intéressant afin d’être pertinent.
être clown, n’est qu’une pièce de mon activisme multifacettes. Y en a qui parle de ce qu’il ne save pas, il parle de personnes ou groupes avec qui ils n’ont certainement pas échanger en direct, ou alors il y a un flagrant repli sur soi même, ou …
Si tu utilises les armes du maitre, tu ne vauts pas mieux que lui. Le clown n’utilise pas les armes du maître, et le fait que les bleus fassent cette demande, prouve leur naïveté,et certainement le fait qu’ils souhaitent nous faire rentrer dans le spectacle, ce qui nous laissent une marge de manoeuvre … je m’arrête la pour ne pas tous dévoiler aux grandes oreilles
Je reste évidemment vigilant sur la question des médias et l’efficacité des actions . et c’est pas facile dans un mouvement naissant.
Lutter, c’est créer. Mais quoi ?.
Vive la vie
voir une « chanson » de didier supernaze comme citation et argument me donne soit envie de gerber,soit de desperer. votre « débat » est ininterressant car a part des choses deja ressassées il n y a rien de nouveau dans la misere du militantisme. Ca vous parait hautin ?
tant pis et puisque l on y est je vais faire des citations moi aussi « :tout est chaos les ideaux…etc » génération désenchantée m.farmer
La reponse des clowns aux keufs était tres bien,je ne suis pas dans leur pratique mais j aime la diversité des modes d action et lutte, quant aux tissus d imbécilités sur les blocs chais pas quoi, les puristesbla blas du moa je sais comment faire,j ai rien a vous dire, ah si debord est mort.
« si nous ne pouvons pas danser, votre révolution n est pas la mienne »E.goldmann