Naissance du npa : nouveau parti anticapitaliste ou nouveau parti antiouvrier ?
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Le 6 février 2009, on assistait à la naissance officielle du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en même temps qu’à l’auto-dissolution de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR). Cet événement avait été annoncé et préparé de longue date. Ce nouveau parti suscite un réel engouement : alors que la LCR déclarait 3000 militants, le NPA revendique plus de 9000 membres encartés au jour de sa naissance !
A l’issue de son congrès de fondation, le NPA a nommé un conseil politique national dont 45% des membres viennent de l’ex-LCR. Après deux années de gestation et de montée en puissance de sa figure de proue, Olivier Besancenot, cette naissance a bénéficié d’une large publicité dans les médias (notamment à travers l’émission populaire Vivement dimanche ! animée par Michel Drucker en mai 2008). Mais elle est également accueillie avec intérêt et sympathie en milieu ouvrier, notamment parmi les jeunes générations de prolétaires séduits par son « ouverture » apparente à tous les thèmes sociaux et surtout à leurs préoccupations quotidiennes : la lutte contre les inégalités sociales et la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, le combat contre la précarité, la dégradation de l’environnement, l’encouragement à la mobilisation dans toutes sortes de luttes… Plusieurs interrogations sautent aux yeux d’emblée :
Quels sont le programme réel et les objectifs du NPA ? Pourquoi l’apparition aujourd’hui de ce nouveau parti dans le paysage politique national ? A quoi et à qui peut-il servir ? Qu’est-ce qui le distingue et a contrario quels sont ses points communs avec l’ex-organisation trotskiste de la LCR dont il est l’excroissance ?
Les réponses à ces questions nous conduiront à revenir aux origines et à l’histoire de la LCR que nous analyserons à travers une série d’articles pour appréhender la nature de cette organisation-mère et du NPA lui-même.
“Que veut le NPA ?”
Mais d’abord, il faut noter que le changement de nom est significatif. Il est clair que la LCR faisait apparaître deux termes : « communiste » et « révolutionnaire » qui renvoient à une tradition précise et historique du mouvement ouvrier que le NPA fait disparaître. La LCR prétendait se rattacher à cette tradition en se revendiquant clairement comme organisation « trotskiste » et même représentante en France de la « Quatrième Internationale » fondée par Trotski en 1938. La LCR voulait ainsi se placer dans la continuité historique des trois précédentes Internationales du mouvement ouvrier, et se réclamait de Trotski, l’un des plus fameux révolutionnaires de l’histoire, comme de Lénine et des principaux protagonistes de la révolution d’Octobre 1917 en Russie. Le NPA est résolument en rupture avec de telles attaches. Ainsi, Besancenot a déclaré à cor et à cri en fondant le NPA : « on ne peut pas faire du neuf avec du vieux », et aussi : « il est temps de tourner la page du vieux mouvement ouvrier pour écrire une nouvelle page vierge. » En fait, cherchant à ratisser plus large,Besancenot se garde non seulement de nier cet héritage mais il dit aussi accepter plusieurs autres influences, y compris celle de Rosa Luxembourg. Cependant, il a déclaré publiquement à plusieurs reprises que Trotski se rattachait à un passé révolu, de même que son combat d’opposant à Staline et au stalinisme. Selon lui, une nouvelle période se serait ouverte avec l’effondrement du « modèle soviétique » en 1989, dépassant les schémas du passé. Dans une interview à Rue89 le 20 février, Besancenot déclarait : « Trotski n’est pas mon sponsor officiel.» Certes. Mais de sponsors, Besancenot n’en manque pas, il est l’invité régulier d’émissions et de débats à la télévision, il ne manque jamais l’occasion de faire la une des magazines et de la presse people ! Il a d’ailleurs précisé que son organisation préférait prendre « Che » Guevara pour modèle. Ces déclarations sont pour le moins curieuses quand on sait qu’en fait, « Che » Guevara se rattache lui aussi étroitement à « une période historique révolue », celle de la Guerre froide et qu’au nom d’un « anti-impérialisme » hostile aux Etats-Unis, le « Che » a été partie prenante dans l’affrontement entre les deux blocs impérialistes russe et américain (voir notre article « Che Guevara : mythe et réalité », RI n°384, novembre 2007).
Quant à « l’anticapitalisme » revendiqué par le NPA, on ne saurait être plus vague et flou ; car qui aujourd’hui se déclare « pro-capitaliste » alors que tout un chacun jusque dans la classe dominante reconnaît que le capitalisme est en crise ? Même un Sarkozy ose proclamer qu’il faut « refonder le capitalisme » (même si, comme tous les dirigeants du monde entier, il n’a aucune clé pour sortir le capitalisme de l’impasse).
Ce flou est au cœur du programme du NPA qui se présente comme un champion de la démocratie et de la « citoyenneté », comme un parti « ouvert ». Le livre tout récemment paru en librairie d’un ancien membre de la LCR adhérent au NPA, François Coustal, L’incroyable histoire du Nouveau Parti Anticapitaliste, donne quelques clés pour comprendre comment s’est formé le NPA et comment la LCR a agrégé et aspiré un incroyable ramassis venu des quatre coins du paysage politique, mêlant vieux routiers plus ou moins issus du gauchisme et jeunes éléments lycéens sans la moindre formation politique : mouvance altermondialiste, ex-membres d’ATTAC, animateurs de réseaux ou de mouvement associatifs dans les quartiers, écolos alternatifs, anciens Verts, partisans de José Bové, oppositionnels au traité de Maastricht, fractions ou éléments dissidents de LO, anciens mao-staliniens repentis, libertaires en rupture de ban, syndicalistes de SUD-Solidaires, minoritaires de la CGT ou de la FSU-et même de FO, ex-membres du PC, rénovateurs comme refondateurs. Tous les vieux routards ont amené leur propre expérience « politique », c’est-à-dire un passé de grenouillage et d’alliances magouilleuses dans la « gauche plurielle » avec telle ou telle « sensibilité » particulière à tel ou tel problème « de société », souvent contradictoires. Il est savoureux de rapporter certains débats préparatoires à la formation du NPA : « J’ai assisté à un débat de fous sur les vertus des toilettes sèches. Des copains de sensibilité fortement écologiste insistaient sur le fait que l’on pouvait les installer sur les balcons. A quoi des habitants des cités populaires répliquaient vertement que, dans leur cité, il n’y avait pas de balcons. Même incompréhension lorsque certains prônaient les thèses de la décroissance : d’autres qui étaient dans la galère, leur répondaient que eux, dans la décroissance, ils y étaient depuis longtemps, voire depuis toujours ! » (in F. Coustal, op.cit., p.74)
“Le NPA, pour quoi faire ?”
Le NPA se présente néanmoins comme porteur d’une « nouvelle perspective » et affiche plusieurs ambitions :
– créer un nouveau pôle « rassembleur », une véritable gauche d’opposition sur le plan électoral, à visage résolument « antilibéral », brandissant l’étendard de « l’anti-sarkozysme » comme en s’opposant au pouvoir de la droite et des patrons ; les médias le désignent volontiers comme le meilleur adversaire de Sarkozy ;
– concurrencer le PS et se démarquer nettement d’une social–démocratie « convertie au libéralisme » et surtout trop compromise dans les attaques anti-ouvrières. Le NPA déclare ne plus vouloir lui servir d’éternel rabatteur lors des élections, comme l’était la LCR : « Nous sommes dans l’indépendance vis-à-vis du PS » qui « par son programme et sa pratique (…) a renoncé à toute transformation sociale. »
En effet, le PS a perdu de plus en plus sa crédibilité de force d’opposition et d’encadrement, en s’affirmant avant tout comme parti de gouvernement prenant ou prônant pendant une quinzaine d’années les mêmes mesures que la droite et menant de féroces attaques contre la classe ouvrière.
Dans le même temps, le PCF, lui aussi décrédibilisé par la participation de ministres communistes au pouvoir au sein d’un gouvernement de gauche d’abord entre 1981 et 1984, puis entre 1997 et 2002 au sein de la « gauche plurielle », se retrouve trop affaibli et complètement discrédité depuis l’effondrement des régimes staliniens après 1989. Depuis près de 20 ans, régulièrement, à chaque élection, le PCF rassemble moins de voix que la LCR et à un degré moindre, LO, chacun séparément. Il ne doit sa survie surtout sur le plan électoral et dans l’appareil d’Etat comme groupe parlementaire et à la gestion des municipalités qu’à la place que veut bien lui accorder le PS dans ses listes d’union de la gauche.
Au cours des années précédentes, la LCR s’attachait, en concurrence avec LO, à combler ce vide et l’affaiblissement dangereux pour la classe dominante des forces politiques d’encadrement traditionnelles de la classe ouvrière mais face à la situation actuelle et au renouveau de la combativité et de développement de la lutte de classe, cette adaptation était insuffisante. D’ailleurs, il est patent que LO marque le pas et que son crédit s’effrite. Même avec la radicalité de son discours et son caractère plus ouvriériste, LO comme son égérie Arlette Laguiller (qui vient de passer la main à une plus jeune « copie conforme », Nathalie Arthaud), apparaissent surannés et leur rabâchage de propos trop connus a suscité une lassitude dans les médias.
Au contraire, la LCR a déniché l’oiseau rare en trouvant dès les présidentielles de 2002 le jeune petit facteur Besancenot comme porte-parole gouailleur et rubicond, à la bouille sympathique, brillant orateur, habile tacticien et doué d’un sens de la communication exceptionnel. Tous les médias bourgeois l’ont alors propulsé sur le devant de la scène politique.
“A quoi et à qui sert le NPA ?”
Mais il serait erroné d’y voir un simple engouement en vogue passagère. Tout nouveau, tout beau, bien sûr ! Mais l’entreprise de la bourgeoisie est autrement plus sérieuse et dangereuse. La création de ce « nouveau parti » est en fait un véritable contre-feu favorisé par l’éclectisme démagogique et opportuniste de la LCR au nom de la défense de la citoyenneté et de la démocratie. Cela correspond bien à un besoin de la bourgeoisie et de son adaptation à non seulement canaliser mais surtout noyer et dévoyer la montée de la colère ouvrière derrière une contestation tous azimuts. La pression de la crise et la montée des mécontentements pousse le NPA à radicaliser ses postures, à s’orienter davantage en milieu ouvrier, en particulier en direction des jeunes générations de prolétaires baignés dans la question du chômage et de la précarité. L’implantation et l’orientation plus « sociale » et ouvrière sont nettement plus affirmées au NPA qu’au sein de la LCR, dont le programme était jusque-là marqué par des préoccupations avant tout interclassistes (droit des peuples, des minorités, féminisme…) ; c’est un autre paradoxe apparent : le NPA actuel en perdant ses références directes au communisme et à la révolution révèle une tendance à être beaucoup plus ancré dans le prolétariat que la LCR dont les éléments venaient essentiellement du milieu étudiant et de la petite-bourgeoisie. C’est en fait dans l’ensemble du prolétariat et non plus sur des minorités qu’elle a l’ambition de mener un travail de sape idéologique.
C’est pourquoi le modèle du postier Besancenot qui change de casquette en sautant d’un endroit à l’autre, en surfant sur l’actualité fait recette. Présent lors de la manifestation du 29 janvier sous la bannière de SUD et des postiers du 92, puis s’affichant au forum social altermondialiste de Sao Paulo, baladant encore son image porteuse de lutte en lutte, que ce soit en Guadeloupe ou dans les usines en grève, faisant le va-et-vient entre une réunion NPA et deux plateaux télés, il est aussi en constante campagne électorale.
Il est maintenant concurrencé par le Parti de gauche créé le week-end précédent par l’ex-membre de la direction du PS Jean-Luc Mélanchon qui, lui, est sorti de l’appareil social-démocrate pour préconiser un vaste front électoral de gauche, incluant une alliance directe avec le PCF et plus proche du PS. Et aux offres de service duquel Besancenot a répliqué : « Nous ne sommes pas une boutique électorale, pas un parti institutionnel, mais un parti de militants. », bien qu’un quart des délégués du NPA souhaite que ce dernier rejoigne directement le front de gauche de Mélanchon et du PCF.
En fait, le NPA a pour vocation de stériliser et de figer les interrogations de plus en plus nombreuses qui surgissent au sein des différents secteurs et de différentes couches sociales sur l’impasse de la société capitaliste. Il court-circuite la réflexion collective pour la ramener sur un terrain électoral, nationaliste et syndical avec des « solutions » qui ne sont que de vieilles recettes idéologiques réformistes faisant croire à une autre gestion du capitalisme possible :
-faire payer les riches relancer la consommation populaire, mieux répartir les richesses, autogestion. Ou encore à base de vieilles recettes capitalistes d’Etat : nationalisations des entreprises et des banques, ou à base d’illusions altermondialistes d’aménagement de la misère. Aujourd’hui, c’est un piège pour ramener sur le terrain bourgeois beaucoup de jeunes prolétaires précarisés, inquiets de l’avenir bouché que leur réserve le capitalisme en crise, étudiants ou lycéens, qui s’interrogent et veulent sincèrement faire quelque chose pour s’opposer au système qui les broie. Il exploite et flatte l’impatience de beaucoup, la fascination pour l’activisme et l’immédiatisme. Pour cela, il anime et multiplie la création de « collectifs » comme l’Appel et la Pioche qui lancent des actions comme les pique-niques « sauvages, festifs et gratuits » dans les rayons des supermarchés après avoir médiatisé l’événement en rameutant les journalistes de presse comme dans le 20e, à Montreuil ou à Bagnolet. Il prétend agir tout de suite, tous azimuts, ici et maintenant, en infiltrant les réseaux déjà existants associatifs, syndicaux ou « citoyens ». Il s’agit en même temps d’occuper les cerveaux des « militants » en tissant de multiples réseaux de collectifs corporatistes, géographiques ou sectoriels au niveau du quartier, de l’entreprise, de la ville, de la région, comme une toile d’araignée tentaculaire pour les organiser sur base d’activités sectorielles de façon à les encadrer, les organiser en les enfermant comme dans des ghettos sur des problèmes ou dans des catégories spécifiques. Féminisme ou immigration, antiracisme, revendications parcellaires, droit des minorités sexuelles, ethniques ou régionalistes sont autant de thèmes servant à diluer la prise de conscience et à faire obstacle à l’affirmation et à la prise en mains de l’unité et de la solidarité de classe. Ce que propose en réalité le NPA avec sa façade plus « radicale » par rapport au projet d’origine, c’est d’organiser chacun dans son coin les jeunes, les femmes, les sans-papiers, les intérimaires, les précaires,… ne se retrouvant ensemble qu’autour d’un seul projet « politique » unitaire : former et élire des représentants du NPA.
Ce que défend en réalité ce parti attrape-tout et activiste, c’est un programme parfaitement bourgeois, aux antipodes des besoins réels d’unité et de solidarité dans les luttes de la classe ouvrière, qui est la continuation du programme de la LCR. Il perpétue les entraves au développement de la conscience de classe en mettant en avant la défense de toutes les principales mystifications idéologiques bourgeoises : parlementarisme et démocratie, vieilles recettes gestionnaires capitalistes d’Etat, défense des syndicats, défense d’un camp impérialiste contre un autre dans les conflits armés, frontisme inter-classiste au nom de l’anti-fascisme hier, de l’anti-sarkozysme aujourd’hui qu’on retrouve tout au long de l’histoire de la LCR et de ses ancêtres. Le NPA n’a rien de nouveau et rien d’anticapitaliste, pas plus que la LCR auparavant n’avait quoi que ce soit de de communiste ou de révolutionnaire. C’est ce que nous verrons de plus près dans un prochain article retraçant les origines et l’histoire de la LCR.
Courant Communiste International
en même temps où aller actuellement pour développer une dynamique de parti et de masse? ; l ‘expression toute puissante des médias, du sens commun, de la pub , des jeux télevisés et de l’idéologie libérale en général, a remplaçé le pouvoir de réflexion sur les consciences qu’avaient les bourses du travail d’avant où les autres structures du mouvemenrt ouvrier.
Rosa luxembourg et Liebkniecht étaient adhérents au SPD allemand et formaient l’aile gauche de la social démocratie. Tactiquemnt ceci leur a servi à se faire entendre (communication…) y compris dans leurs participation aux élections (parlementarisme???); Ils étaient élus députés il me semble….
Il y a dans le commentaire précédent deux questions : peut-on calquer les méthodes de lutte actuelles de la classe ouvrière sur celles du XIX° siècle ? Quel est le rôle du Parlement dans l’actuelle soi-disant « démocratie » ?
« Comment développer une dynamique de Parti et de masse ?» La question n’a jamais été posée comme cela dans le Marxisme : la classe ouvrière a sa propre dynamique, et il n’est jamais entré dans les attributions des révolutionnaires de la créer ! C’est la bourgeoisie qui croit qu’on manipule la classe ouvrière pour lui faire faire ce qu’elle veut !
Il n’est plus question aujourd’hui de créer un parti de masse authentiquement prolétarien, pour deux raisons : ces partis ont historiquement existé à une époque où ils avaient une utilité pour la classe ouvrière, celle de l’unifier et d’arracher à la classe dominante des réformes favorables au prolétariat, et la bourgeoisie les a laissés exister parce qu’elle n’avait pas pris la forme totalitaire exigée par la crise historique de son système.
Ces deux conditions n’existent plus aujourd’hui : la classe ouvrière est aujourd’hui avant tout INTERNATIONALE, ce que la III° Internationale a montré en tentant de dépasser les divisions nationales existant dans la II°, et la bourgeoisie a intégré TOUS les partis prenant la forme d’un parti de masse ou rêvant d’en devenir un, comme la Social-démocratie, les partis staliniens et… les groupes trotskystes, qui n’ont pas vu l’importance de ce que proclamait le Manifeste de la III° Internationale : nous vivons maintenant l’ère des guerres et des révolutions.
Que feraient Luxemburg (qui n’a jamais été députée) et Liebknecht au Parlement aujourd’hui ? RIEN ! Toutes les fractions bourgeoises sont maintenant inféodées à l’État et aucune n’a quoi que ce soit de positif à proposer à la classe ouvrière ! La crise historique du système capitaliste – avérée par deux guerres mondiales et deux crises économiques terribles et sans issue – implique que la seule tâche de l’heure, c’est sa disparition. Le Parlement n’est pas une tribune : c’est l’arène où les fractions bourgeoises règlent leurs comptes autant qu’une façade idéologique de la démocratie bourgeoise.
L’outil de la classe ouvrière, ce n’est pas le Parlement, mais les conseils ouvriers, dont les AG que nous voyons dans les mouvements actuels sont le prélude, comme les révolutionnaires le savent depuis leur émergence en 1905. Les élections ne sont qu’une sinistre parodie où la classe dominante cherche à attirer les ouvriers pour leur faire quitter leur terrain de lutte. Non seulement il n’y a rien à gagner à aller voter, mais il y a tout à perdre : quel poids a la voix d’un « citoyen » isolé face à la bourgeoisie ? C’est bien d’ailleurs pourquoi c’est toujours la bourgeoisie qui gagne les élections…
Quant à intégrer le NPA, encore faudrait-il que ce Parti soit autre chose qu’un regroupement hétéroclite de réformistes, qui n’ont jamais voulu détruire l’État, le salariat, le profit, la loi de la valeur, les frontières, les nations et tout ce qui va avec ! La nature de ses revendications le montre d’ailleurs assez ! C’est qui plus est un parti d’État, financé par lui et soutenu par les médias bourgeois. S’il était réellement révolutionnaire, à qui peut-on faire croire que ce serait toujours le cas ?