Angers : menace d’expulsion
Catégorie : Local
Thèmes : Logement/squat
Lieux : Angers
Depuis plusieurs jours des personnes demandeuses d’asile et sans domicile fixe ont ouvert un squat à Angers dans un bâtiment appartenant à la mairie. Quinze policiers sont venus une première fois pour tenter de les expulser, ce qui n’a pu avoir lieu car les occupants s’étaient bien barricadés. Les négociations avec la mairie n’aboutissent pas, les occupants sont donc toujours menacés d’être délogés et ils appellent donc à un soutien effectif : des personnes prêtes à défendre ce lieu de vie avec eux.
Contact : 06 83 87 32 28
UN LOGEMENT POUR TOUS
Ils sont jeunes et étaient à la rue; leurs parcours sont différents mais leur misère est la même; à plusieurs, garçons et filles; de petits boulots en chomage non indemnisé (près de 60% des chômeurs ne touchent rien), ils ont décidé d’avoir au moins un toit et occupent depuis cinq mois maintenant un vieil immeuble de 85 pièces au 48, due Lyonnaise, abandonné depuis 15 ans.
Ils sont jeunes également et viennent d’Afrique de l’Est; ils ont fui la misère et la guerre, traversé le désert et la mer pour trouver une terre d’asile; eux aussi étaient à la rue et avaient occupé le 8 novembre 2008, l’ancienne gendarmerie des Ponts-de-Cé; pas pour longtemps d’ailleurs, une centaine de CRS et de policiers les en délogeaient manu militari 48 heures après. Le samedi suivant, plus de 400 personnes manifestaient dans les rues d’Angers pour exiger l’application des accords de Genève; la préfecture a laché du lest, des maires de communes ont posé à Mr Antonini, président de l’Aglo la question des réquisitions de logements; depuis d’autres réfugiés se retrouvent encore à la rue.
Les ex-SDF occupant le 48 ont été émus par ces gens de culture si différente mais dans une précarité semblable à la leur et les ont invités à se joindre à eux; ce n’est pas la place qui manque!
Ils ont appelé leur immeuble « Au bon cœur »; tout un programme!
Mais la mairie, propriétaire de l’immeuble, ne l’entend pas ainsi; munis d’une ordonnance du tribunal, une quinzaine de policiers tentaient vainement, le mardi 17 février, d’investir le lieu et d’en expulser les occupants.
À la réquisition de logements vides, la municipalité comme la préfecture, répond par l’expulsion!
Habitants des quartiers et du centre ville, SOLIDARITÉ !
Français ou réfugiés, la misère ne connait pas de frontière; ENSEMBLE, exigeons que plus personne ne soit à la rue;
NON AUX EXPULSIONS; OUI AUX RÉQUISITIONS !
DEMANDEURS D’ASILE- SANS LOGIS, MÊME COMBAT ! !
MAINTIEN AU 48, RUE LYONNAISE DES RÉSIDENTS ! ! !
LES HABITANTS DU 48
Les faits;
Hier soir (samedi), vers 19h, les flics ont encore tenté de prendre d’assaut le « 48 ». Ils ont pu aller jusqu’à la porte de l’escalier sans
problème mais se sont heurtés à la rapidité de reflexe d’un des occupants. Il a pu résister à leur poussée le temps de mettre les sécurités;
un autre qui était dehors et a été contrôlé dans une de leurs « scenic »
aurait entendu dans la radio du véhicule que ce « squatt » serait nettoyé
dès la semaine prochaine; cela concorderait avec d’autres informations reçues par ailleurs mais vu l’échec de cette deuxième tentative, il est à craindre que les moyens employés seront autrement importants mais nous leur réservons encore d’autres surprises…
Mes commentaires;
Au départ de tout çà, un simple vol à l’étalage d’alcool au « comod » du coin un SDF connu des occupants .
Il aurait tenté de rentrer mais refoulé par l’occupant de garde qui avait aperçu de loin les voitures de police.
En fait c’est trois voitures qui étaient impliquées dans la tentative
selon d’autres témoins; les flics étaient une dizaine à vouloir investir
le lieu et aurait franchi le mur haut de trois mètres pour éviter le
portail sécurisé; il y a donc de fortes probabilités que nous ayons
affaire à une provocation et a coup monté. 2ème essai raté.
La ficelle était grosse de faire passer le « 48 » pour un repaire de brigands surtout qu’il n’y a même pas eu dépôt de plainte de la commerçante; il est à noter d’ailleurs que les commerçants et les habitants du quartier ont massivement signé la pétition de soutien. Samedi midi, sur le marché et au porte à porte, 150 signatures ont été
récoltées!
Cette nouvelle tentative a provoqué une certaine tension mais n’a fait que renforcer la détermination. Par contre, les élus municipaux PS et Verts (la couleur de la peur, paraît-il) sont en pleine panique et ne savent plus comment limiter les dégâts politiques causer par notre « coup de pied » dans leur fourmilière.
Plus que jamais, la mobilisation des gens du quartier et de toute la ville peut transformer cette future et hypothétique expulsion en déroute.
Nous nous y employons!
Tout est prévu pour faire de l’après midi « portes ouvertes » dans le parc
décidée à l’arrache il y a deux jours, un succès; expo photo, musique
amateur et bien sûr toute la force de votre bonne humeur et de votre enthousiasme.
Mercredi à partir de 14h, nous irons chercher les élus dans leur antre municipal; ils devront déchirer la « carte blanche » qu’ils ont donné à leurs flics et faire annuler l’ordonnance d’expulsion par le tribunal sous contrainte de suicide politique.
En bref, nous lâcher les baskets!
-pj49-
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