RETOUR SUR LA JOURNEE DU 7 FEVRIER RASSEMBLEMENT SOS TOUT-PETITS, SERVICE D’ORDRE FASCISTE. ET PENDANT CE TEMPS-LA, LA POLICE …

Ce samedi, l’association catholique SOS tout-petits organisait une prière publique devant l’hôpital de La Tronche afin de « commémorer » les « 7 millions d’enfants morts » depuis la légalisation de l’avortement. Les pros-vie, tels qu’ils se nomment eux-mêmes pour atténuer le caractère nauséabond et mortifère de leurs revendications anti-avortement et anti-choix, organisent régulièrement des manifestations publiques où ils agitent des chapelets et récitent des psaumes afin de culpabiliser et de déstabiliser les femmes venues avorter.

Pour assurer le bon déroulement de ces obscénités dans l’espace public, SOS tout-petits fait appel à des « amis » à faire pâlir J-C en personne : des organisations et groupuscules d’extrême droite tels que le FNJ (« Front National de la jeunesse ») ou les JI (« Jeunesses Identitaires »). Ces groupes s’illustrent particulièrement dans la finesse de leurs analyses politiques, et dans leur comportement de meute à l’affût de tout ce qu’ils estiment « déviants » et de ce fait dignes d’être passé à tabac (arabes, juifs, homosexuels, transgenres, gauchistes…). Ces structures fascistes, en pleine résurgence depuis quelques années, de plus en plus organisées, prennent l’habitude d’inviter à ces rassemblements leur joyeuse camaraderie provenant des villes voisines. Ainsi sont-ils venus de Lyon et de Chambéry grossir les rangs de nos illustres fascistes locaux, portant à une quarantaine de tristes individus l’ « Amicale » de SOS Tout-petits, fièrement à genoux au milieu des Croix celtiques et autres symboles et comportements fascistes notoires. Cette « alliance » entre l’association SOS Tout-petits et les groupes fascistes n’est certainement pas une simple alliance de circonstances. A souligner également l’attitude bienveillante de la police envers les fascistes lors du rassemblement, qui se sont montré incontestablement plus prompts à matraquer les antifas que les fachos – et cela bien que les projectiles aient fusé des deux côtés. Le groupe d’extrême droite a pu partir en brandissant un drapeau fasciste sans être inquiété par la police.

Contrairement à ce qu’ont pu affirmer nos deux grandes machines à désinformation grenobloises, Grenews et le Dauphiné Libéré, il ne s’est donc pas joué ce samedi une simple confrontation entre pro et anti-avortement, encore moins une confrontation entre l’Olympique Lyonnais et le GF38 ( le Dauphiné Libéré remporte la palme de l’intox journalistique !), mais bien une confrontation politique opposant d’un côté l’association catholique intégriste SOS Tout-petits, ses « amis » fascistes, escortée d’une police particulièrement bienveillante, et des militants pro avortement et antifascistes de l’autre. Les orientations politiques des deux groupes ne sont pas contestables, tout comme la nature politique de l’événement ne peut être nié. La question de l’avortement est elle-même politique. Mais la présence fasciste a en quelque sorte « redoublée » et intensifié le débat, prolongeant la confrontation de l’hôpital jusqu’à l’Intermarché de l’esplanade.

Une centaine de personnes est en effet parti en cortège pour s’assurer que les fascistes ne s’adonnaient pas à leur sport préféré (la « ratonnade »), mais aussi afin de leur signifier clairement qu’ils trouveront ici, à Grenoble, une résistance active. Les fascistes ont trouvé refuge dans le supermarché sous une pluie de projectiles. Nous nous excusons auprès des personnes que cette action intempestive a pu effrayer. La BAC (« brigade anticriminelle ») est très vite intervenu. La complicité policière aux groupes d’extrême droite s’est finalement soldée par un contrôle d’identité humiliant et agressif d’une trentaine d’antifascistes et l’interpellation de quatre d’entre eux. Tous ont été contraints, après avoir été copieusement matraqués, de rester assis dans des flaques d’eau pendant trois quarts d’heure environ. Certains, se cachant la tête dans les mains, se sont vu dire : « C’était toute à l’heure qu’il fallait prier », ou encore, « fils de putes de gauchistes, la prochaine fois on vous jettera dans l’Isère ». Bref, ce que les « fascistes » n’ont pas pu faire, la « police » l’a fait pour eux. Jusqu’où peut-on parler d’un simple soutien tacite de la part de la police ?

L’une des personnes interpellées est encore en garde à vue à cette heure, les autres sont sorties, mais sous le coup de chefs d’inculpation lourds, et placées sous contrôle judiciaire.

SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS.