Autoréduction des chômeurs galeries lafayette à rennes
Category: Local
Themes: Exclusion/précarité/chômage
Places: Rennes
Samedi 20 décembre le mouvement des chômeurs et précaires en lutte (MCPL) de Rennes a réalisé une autoréduction au rayon alimentation des galeries Lafayette.
Les objectifs étant :
– d’enrouer, pour un temps, le train de la consommation en cette période de noël.
– de repartir avec de la bouffe que le directeur du magasin nous aurait gracieusement offert. En jouant la carte de la négociation nous souhaitions éviter que l’action soit pénalisable sous le chef d’inculpation de vol en réunion.
– de mettre en avant la lutte en cours contre les réformes gouvernementales (Offre Raisonnable d’Emploi, suivi mensuel obligatoire, RSA, Création de Pôle Emploi, renégociation indemnisation chômage) dirigées contre les pauvres : chômeurs, précaires, travailleurs pauvres, retraités.
Récit :
Nous nous sommes réunis à une trentaine devant le magasin dans lequel nous sommes rentrés par petits groupes. Chacun prenant un panier le remplissant, à sa guise, de victuaille.
Une fois nos paniers pleins nous nous sommes dirigés vers les caisses. L’idée était de se mettre 3 par caisse les uns derrière les autres avec chacun un panier. Les premiers laissant enregistrer leur panier, tout en refusant de payer et en expliquant notre action. Nous avons demandé à rencontrer le directeur pour négocier avec lui.
Le tout en évitant toute violence pouvant justifier des interpellations.
Nous avons bloqué une huitaine de caisse au total. Pendant ce temps deux d’entre nous ont déployé la banderole « chômeurs et précaires en lutte » pendant que d’autres distribuaient des tracts expliquant notre action.
Rapidement une queue s’est formée aux caisses. Certains ont alors pris la parole pour expliquer notre action.
Les deux vigiles du magasin ont rappliqué. Enervés, ils se sont rapidement calmés. Le chef de la sécurité a prévenu le patron du magasin. Laissant pourrir la situation, le directeur n’a pas voulu entamer immédiatement les négociations.
Après 20 minutes de blocage première proposition du directeur : « vous replacez tout dans les rayons, vous libérez les caisses et vous envoyer une délégation pour négocier dans mon bureau » AH AH AH AH !!!
Pendant ce temps les échanges s’animent avec les consommateurs des galeries, qui n’affichent pas tous un soutien. Beaucoup de personnes âgés et de bourgeois du centre ville. Quelques réactions : « vous nous prenez en otage », « mon chat a faim », « tu ne sais pas ce que c’est le travail, tu n’as jamais bossé », « vous n’avez pas à faire ça ici »……
Quelques soutiens : « je suis avec vous, ne lâchez rien », un vigile s’adressant à nous à propos d’un père avec son enfant : « dégagez vous voyez bien que vous les empêchez de passer ». Réponse du monsieur : « pas du tout et d’ailleurs je les soutiens ».
Bref, une animation inhabituelle dans ce magasin.
Au bout de 40 minutes un membre du collectif prend le talkie pour discuter avec le directeur. Il devient plus raisonnable et accepte de descendre mais ne semble pas encore prêt à satisfaire nos revendications. Il arrive et pose encore des conditions qui nous semble inacceptables : il veut par exemple qu’on prenne du foie gras premier prix au lieu du Fauchon, qu’on libère les caisses puis que nous allions régler ça discrètement dans une pièce à l’écart du regard des clients.
Nous lâchons du lest en proposant de ne prendre que 10 paniers sur une vingtaine. La discussion avance assez vite, on sent qu’il veut rapidement débloquer la situation.
Dernier point de désaccord : il souhaite passer les articles en caisse, chose que nous refusons en pensant que cela peut être réutilisé contre nous.
Il finit par accepter et nous repartons avec 10 sacs de bouffe.
Intense moment de joie parmi nous. Nous ressortons victorieux des galeries avec 10 sacs de bouffe, des caisses bloquées pendant une heure le tout sans aucun soucis. Les flics ont bien été appelés mais ils se sont faits discret. On a aperçu deux nationaux à l’extérieur et un RG en fin d’action. Le directeur du magasin n’a pas porté plainte à ce jour.
Nous allons aller redistribuer la nourriture aux chômeurs devant les ANPE de Rennes dès lundi matin.
Etendons ces pratiques, organisons nous!!!
Si vous êtes intéressés par notre mouvement contacté nous par mail au mcpl2008@gmail.com.
Nous tenons nos réunions au 22 rue de Bellevue le lundi à 18h. La prochaine se tiendra le lundi 5 janvier.
peut-on avoir le contenu des tracts et banderrolles
aviez vous prevu une cellule juridique et une cellule “indymedia” ?
initiative interessante
merci
J’ai déjà fait ce genre d’opération qui s’est plutôt mal passée pour nous. Bravo. Sang-froid et maîtrise. Bravo.
À moins d’agir collectivement avec une grande promptitude, à moins d’utiliser d’autres ruses (par exemple, créer un incident dans la surface visée pendant que d’autres remplissent blousons et sacs en profitant de la confusion), la technique ici adoptée est vivement recommandable.
Il importe en effet que le responsable légal des lieux accepte de ne pas requérir la police pour vol, pour éviter de prolonger un blocage des caisses qui réduit le chiffre d’affaires (il y a même des cas ou l’annonce d’une visite collective par télélhone a permis des autoréducs).
On peut ainsi sortir sans que la maréchaussée ne dispose d’un cadre légal pour intervenir (il arrive de quitter les lieux entre deux haies de défenseurs de la propriété réduits à une parade inactive).
L’effort de la partie adverse pourra viser à contraindre le responsable du magasin à porter plainte, à requérir l’intervention. Telle est en tout cas la politique adoptée par la pref à Paris depuis des années, ce qui demande de soigner plus encore la négo, ou d’inventer d’autres modalités di’ntervention.
UNE RÉFLEXION SUR LA CONDITION
Demander à un chômeur d’être heureux
C’est demander aux prêtres d’être athées.
Demander à un pauvre d’être content
C’est demander aux juges d’être aimés.
Demander à un vieillard d’être adroit
C’est demander aux soldats d’être fardés.
Demander à des gens seuls d’être joyeux
C’est demander aux riches d’être fauchés.
Demander aux mal aimés d’être charmant
C’est demander aux bourgeois d’être lésés.
Demander aux infirmes d’être bien droit
C’est demander aux geôliers d’être gardés.
Henry CANAAN
ERE OCCULTE ! ! !
Prisonniers d’une totale vie inculte !
Galériens d’une très profonde misère !
Défigurés d’un temps d’atroces souffrances !
D’infinie colère, je lève mon stylo
Pour jeter à la figure de ces nantis,
Ces satanés soi-disant êtres biens pensants
Qui se prélassent en regardant leur nombril,
Sans tous ces gens brisés, vous seriez des déchets ;
Prisonniers d’une totale vie inculte !
Galériens d’une très profonde misère !
Défigurés d’un temps d’atroces souffrances !
Vous êtes mes frères, vous êtes moi, humains !
Ce terrible parcours que l’on vous fait subir,
Simplement pour vous rejeter de ce monde
Que certains d’entre eux veulent s’approprier,
Vôtre douleur ma douleur, j’hurle avec vous !
Prisonniers d’une totale vie inculte !
Galériens d’une très profonde misère !
Défigurés d’un temps d’atroces souffrances !
Avec force mes mots leurs crachent, tous vos maux
Ces vers sont là, pour marquer briser leur esprit,
De simples parvenus, bandits dandys pédants
Maquillés cachant leur âge de fossile,
Pour leur plaisir, vous êtes leur gode michet ;
Prisonniers d’une totale vie inculte !
Galériens d’une très profonde misère !
Défigurés d’un temps d’atroces souffrances !
Levez vous, levez la tête, voici ma main !
Approchez, venez, changeons vôtre avenir,
Montrons leur, la justesse de cette fronde
Tout comme vous, j’suis membre de l’humanité
Qui pleure en vous voyant toujours à genoux !
Henry CANAAN
Réquisition aux Galeries Lafayette à Grenoble
Une trentaine de personnes (chômeurs, précaires, autres…) a envahi le Monoprix, rue Lafayette à Grenoble, ce samedi 27 décembre aux alentours de 18h30.
Par petits groupes, diverses courses ont été faites, en vue de redistributions notamment, dont des denrées « de fête » ; puis, arrivés aux caisses, blocage, alors qu’une banderole était déployée et des slogans criés : « Face à la crise, nous réquisitionnons, nous partageons »
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Ok, pourquoi pas… A vous lire, une dirait une joyeuse partie de rire pour le petit groupe… Une partie de jambon en l’air, puis une victoire… “Youhouuuuu on a niqué le système”… Je reste septique… Aucune violence? aucune insulte? ALors juste pour rester crédible, arrêter de juger les gens par leur look ou leur attitude… Des ptits vieux et des bourgeois à monoprix? Qu’est-ce que ca peut vous fouttre? Qu’est-ce que votre action a suscité contre eux si ce n’est qu’à creuser un fossé encore plus profond qui les incitera peut être encore plus à voter à droite voir pire…
Pour avoir vécu une intervention similaire mais beaucoup plus violente au parc du thabor de Rennes, j’espère pouvoir vous croire quand je lis qu’il n’y a eu aucun echauffement entre vous et les autres clients…
Je soutiens certaines choses mais me méfie beaucoup de l’égoisme de ces actions…
A quand les vols sournois chez les riches pour donner aux pauvres?? Là ca peut avoir du sens… à mon sens… Chez monoprix? C’est la meme chose chez carrouf, champion, liddle… Le même système…