Je me présente, Grégory, 24 ans, jétais effectivement présent lors de la manifestation du vendredi 12 décembre 2008 face au Consulat de Grèce (16 ème arrondissement), à partir de 17h30.
Nous avons effectivement décidé de suivre l’appel de toute la gauche en ce qui concerne la solidarité avec la mort du jeune Grec qui a ainsi eu lieu le vendredi 05 décembre 2008 en Grèce assassiné par la police.
La gauche Française lance alors un appel à la solidarité, je rejoins ce mouvement, tout se passe comme il le faut au début, nous nous mettons effectivement à scander de nombreux slogans, puis nous décidons ensuite de passer à l’acte en bloquant l’avenue de Iéna, ce que nous réussissons pendant à peu près une bonne heure. Puis nous décidons au début de retrousser chemin et décidons de courrir afin de descendre sur les Champs Elysées (la plus belle Avenue du Monde). Ce que nous réussissons donc à faire, puis nous sommes assez vite rejoins par des camions de police d’un côté et des camions de Gendarmerie Nationale et de C.R.S de l’autre côté.
Je décide alors au début de courir et de me mettre dans un magasin pendant au moins 10 minutes, puis commence à ressortir. Je vois en face de moi d’un côté un cordon de 22 C.R.S prêts à me bondir dessus, et de l’autre des policiers en civils qui tabassent une personne, voulant m’interposer avec des amis à moi, mon amie se fait faire une clé de bras par ce policier en civil, qui me dit ensuite dans ces mots cruels:
“JE VAIS TE GOBER LES YEUX”…
Puis n’ayant rien à me reprocher je me mets face au cordon de C.R.S., un d’eux commence à m’insulter avec dans la main droite une gazeuse, et dans l’autre le bâton et continue à m’insulter et croit certainement que je lui réponde, ce que je ne fais pas bien sur… Effectivement, on verra qu’avec la presse de mon côté, le C.R.S. ne fait que parler et n’agit en aucun cas…
Puis après la dispersion, pensant que tout le monde était parti, je traverse le trottoir pour aller en face avec mes amis et une copine que j’aie connu sur la manifestation, aussi en voulant rentrer chez moi, je me fais interpeller par les Gendarmes, au début je fais comme si je n’avais rien entendu, puis les Gendarmes nous entourent la copine et moi, nous demandent de nous arrêter alors qu’ils sont à peu près 6 ou 8 gendarmes sur deux personnes. Je demande alors à mes deux amis de courir pour aller chercher la presse qui était encore en face…Ils reviennent donc avec plusieurs médias dont l’Agence France Presse à qui je permets ainsi de filmer notre arrestation…
Nous arrivons donc dans un camion (qui sert normalement pour les sans papiers) de police et sommes directement conduits au Commissariat des Invalides (7ème arrondissement), où nous sommes directement placés en garde à vue sans passer par le Contrôle d’Identité (qui aurait du durer 4 heures). Nous sommes un total de 6 personnes à être arrêtés dans ce commissariat. Pendant les premières heures de garde à vue nous sommes mis dessous pour:
“VIOLENCE ENVERS UNE PERSONNE DE LA FONCTION PUBLIQUE, ENTRAVE A LA CIRCULATION SUR UNE VOIE PUBLIQUE ET POUR MOI JETS DE PROJECTILE SUR UNE FONCTIONNAIRE DE POLICE”…
Au moment d’arriver au bureau de l’inspecteur, je commence à nier tout ceci mais surtout à dire tout de suite précisément et clairement que je suis innocent du début à la fin. Puis je suis remis en cellule, pendant ce temps, la copine ne pouvant pas se mettre dans la même cellule que nous, elle reste assisse sur le banc à l’entrée du commissariat pendant un peu plus de 30 heures. Une seconde fois, je vais dans le bureau mais cette fois ci pour faire valoir mes empreintes de mes mains, et des photos de mon profil afin de mieux me repérer plus tard.
Puis, juste après, je retourne dans le bureau d’un autre policier à qui je redis la même chose, en rajoutant que je désire ainsi être confronté au policier qui dit que j’ai lancé un projectile sur la police et me demande si ils peuvent ainsi prendre mon A.D.N., ce que je refuse (tout en sachant que je risque 1 an de prison ferme et 15.000 euros d’amende), et je continue toujours à dire que je suis innocent.
Les repas sont assez froids, ce sont sont soit des “boeufs carottes” soit un autre plat mais je ne sais plus. Au bout de mes premières 24 heures, je sors et vais pour signer de nouveau ma seconde garde à vue de 24 heures encore…
Je me recouche et ensuite suis encore réveillé par un autre inspecteur à qui je redis encore et encore et toujours la même chose. Le problème est que cet inspecteur est un peu bizarre, car celui ci veut et souhaite ainsi que je lui avoue tout ce que je n’ai jamais fait, donc je continue…
Je retourne encore dans un autre bureau, qui celui ci allait être pour moi enfin la fin, ce qui n’est pas le cas, car nous sommes tous déférés au Parquet de Paris. Or, nous avons su plus tard que pour nous diriger au Parquet de Paris soit aller à Cité (75004), nous avons mobilisé 2 commandants, un commissaire, une caserne de C.R.S et des motards. Voilà exactement nous étions dirigés: 2 motards étaient devant, puis deux voitures de police, le premier camion avec trois prisonniers, le notre, deux autres voitures derrière et pour terminer deux motards.
J’ai aussi oublié les fouilles, nous avons été au total fouillées 3 fois. J’ai aussi oublié que nous avions été soutenus par des gens à l’extérieur et que nous voulions les remercier aussi bien pour le Commissariat que le TGI de Paris où des gens sont venus nous soutenir.
Au moment d’arriver au dépôt, nous allons déjà dans une moyenne salle où nous mangeons et où nous attendons pour aller en cellule. Puis nous sommes tous séparés et allons en cellule (où nous sommes 6/ cellule)…
Puis, le matin, nous voyons une assistante sociale, en la voyant je craque, je me mets à pleurer car vivre autant de temps enfermé, je ne pouvais plus. Celle ci me pose des questions et me demande si elle doit ou peut appeller quelqu’un pour moi, je lui nomme donc un ami.
Puis, après cela, nous sommes encore fouillés juste avant d’aller devant le bureau du Procureur de la République qui décide ainsi de tout. Je passe devant celle ci qui me dit que nous passons tous les six en COMPARUTION IMMEDIATE.
Puis nous retournons en cellule, avant d’être jugé, nous devons voir l’avocat (soit le notre, soit un commis d’office). Mon avocat n’étant pas là, je vois une avocate commise d’office qui me dit ainsi de refuser la comparution immédiate afin que je puisse ainsi me défendre et mieux préparer mon dossier, ce que j’ai d’ailleurs fait.
Puis juste avant d’y aller, des autres prisonniers nous avaient bien précisé qu’il y avait bien des gens pour nous… Enfin, nous entrons dans le box des coupables tous les six, où bien évidemment Madame le Juge dévoile la vie privée de tout le monde mais bon, puis c’est au tour de Madame le Procureur de la République à faire son plaidoyer et qui demande ainsi au départ un contrôle judiciaire, une interdiction de circuler sur Paris pour les gens qui vivent en banlieue et une interdiction de se recontacter jusqu’au jugement suivant…
Le réquisitoire tombe et nous avons juste une question de s’abstenir de paraître dans le 08 ème arrondissement de Paris et de s’abstenir d’entrer en relation de quelque façon que ce soit, de recevoir, de rencontrer avec les cos- prévenus
LEFAUCONNIER, AHEE, CHRISTODOULOU, et LEFRANCOIS
Nous sommes donc enfin libre, mais seront jugés un autre jour…

NOUS AVONS AINSI BESOIN DE PREUVES, D UN NOMBRE DE COMITE DE SOUTIEN PAR RAPPORT A CETTE AFFAIRE, CAR AYANT AUSSI REFUSE DE PRENDRE L ADN SUR MOI MÊME, VOICI DONC L AVIS RECU

AVIS DE PLACEMENT SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE

VOICI LA QUALIFICATION SUIVANTE: VIOLENCE SUR UNE PERSONNE DEPOSITAIRE DE L AUTORITE PUBLIQUE SANS INCAPACITE, ENTRAVE A LA CIRCULATION SUR UNE VOIE PUBLIQUE, REFUS DE SE SOUMETTRE AU PRELEVEMENT BIOLOGIQUE DESTINE A L IDENTIFICATION DE SON EMPREINTE GENETIQUE PAR PERSONNE SOUPCONNEE DE CRIME OU DELIT.

NOUS SOMMES DONC CONVOQUES AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS
23 EME CHAMBRE

NOUS DONNONS DONC RENDEZ VOUS A PARTIR DE 13 HEURES AU TGI DE PARIS. VENEZ NOMBREUX AINSI NOUS SOUTENIR.

Grégory (un des prisonniers).