Il s’agit de :

– Zakia Dhifaoui, enseignante, militante du forum démocratique pour le travail et les libertés et membre de l’association de lutte contre la torture en Tunisie. Elle s’est rendue à Redeyef pour rendre visite aux familles des détenus. Elle a participé à la manifestation, son arrestation a eu lieu chez Jomâa Hajji, épouse de Adnane Hajji porte parole du mouvement.

– Faouzi Al-Mass, technicien supérieur à la compagnie des phosphates de Gafsa.

– M’âamar Amaïdi, instituteur.

– Abdelaziz Ben Soltane, enseignant.

– Abdessalem Dhaouadi, enseignant.

– Kamel Ben Othmane, enseignant.

– Nizar Chebil, ouvrier journalier.

Ils ont tous été victimes d’actes de torture dans les locaux de la police.

Leur procès s’est tenu jeudi dernier au tribunal de première instance de Gafsa, ils sont poursuivis pour /”dégradation de biens d’autrui, atteinte aux bonnes mœurs,rébellion de la part de plus de dix personnes sans usage d’arme, atteinte à un fonctionnaire, jet de produits solides, troubles et perturbations sur la voie publique”.

Lors de cette audience, Zakia Dhifaoui a déclaré qu’elle a été victime, pendant son arrestation, d’harcèlement sexuel et de menaces de viol de la part de Mohamed Youssefi, responsable de la brigade d’/Al-Irched/ de Gafsa. Elle a également
déclaré qu’elle a signé, sous la menace, un procès verbal dont elle ignorait le contenu. Le président du tribunal a rejeté la demande de la défense d’enregistrer ses déclarations, il a ensuite interrompu l’audience et renvoyé le procès au 14
août.

*Les arrestations se poursuivent*

Outre les personnes arrêtées dimanche dernier, la police a procédé lundi 28
juillet
2008 à l’arrestation de Abid Khlaïfi fonctionnaire administratif dans un
institut
supérieur de Gafsa. Il était actif au sein du comité des diplômés chômeurs. Il a
été déféré devant le juge d’instruction jeudi 31 juillet.

*Représailles contre les immigrés de Nantes originaires de Redeyef *

Après les intimidations et les menaces à l’encontre des immigrés originaires de Redeyef résidant à Nantes pour avoir exprimé leur solidarisé avec leurs proches réprimés à Redeyef, les autorités tunisiennes sont passées à l’acte.
Sghaïer Belkhiri a été arrêté le vendredi 1er août 2008, dès son arrivée au port de la Goulette près de Tunis. Il rentrait au pays pour passer ses vacances avec sa famille.

Le matin du même jour, son frère Sebti qui comptait se rendre à Tunis pour
l’accueillir, a été arrêté à Metlaoui. Sebti Belkhiri a déjà été arrêté puis
libéré lors des protestations du bassin minier.

Ce matin, tous les deux ont été déférés devant le juge d’instruction de Gafsa
qui a ordonné leur mise en détention. Ils sont accusés de “financement d’une bande de malfaiteurs”.

*Les avocats empêchés de rendre visite aux détenus *

Le 31 juillet, le 1^er et le 2 août, les avocats de la défense ont été empêchés
à
plusieurs reprises de rendre visite à Adnane Hajji et Béchir Lâabidi détenus à
la
prison de Kasserine, et à Taïeb Ben Othmane, détenu à la prison de Sidi Bouzid.

Il faut rappeler le caractère illégal et punitif des mesures d’éloignement à
Kasserine et Sidi Bouzid de Adnane Hajji, Béchir Lâabidi et Taïeb Ben Othmane.
La
loi stipule que pendant la procédure d’instruction, ils doivent être détenus
dans
une prison dépendant du tribunal de Gafsa, ce qui n’est pas le cas pour leur
lieu
de détention actuel.

Paris, le 4 août 2008

*/Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier de Gafsa – Paris/*//

Courriel : bassin.minier(a)hotmail.fr

c/o FTCR, 3 rue de Nantes 75019 Paris//