Aaron shabtai : « non » au salon du livre de paris
Catégorie : Global
Thèmes : Art/culture
http://www.millebabords.org/spip.php?article7681
« Chère Edna,
Je vous remercie pour votre lettre. Je ne pense pas qu’un Etat qui maintient une occupation, en commettant quotidiennement des crimes contre des civils, mérite d’être invité à quelque semaine culturelle que ce soit. Ceci est anti-culturel ; c’est un acte barbare travesti de culture de façon cynique. Cela manifeste un soutien à Israël, et peut-être aussi à la France, qui appuie l’occupation. Et je ne veux pas, moi, y participer.
Salutations cordiales
Aaron Shabtai » 7 décembre 2007
Madame Edna Degon, « chargée de mission Salon du Livre 2008 », responsable de l’organisation de la présence d’Israël au salon du livre de Paris avait invité Aaron Shabtai à y participer, avec la lettre suivante, du 7 décembre aussi :
« Cher Aaron Shabtai,
le 13 mars 2008 sera inauguré le Salon du livre de Paris dans lequel Israël sera présent en qualité de « Pays hôte ». Quarante écrivains et poètes israéliens sont invités à prendre part à la semaine culturelle française. Vos œuvres ayant été traduites en français, il va de soi que vous êtes parmi les invités. Aimeriez-vous participer ? L’invitation officielle sera émise par l’ambassade de France en Israël, quand tous les autres écrivains auront donné leur disponibilité.
J’espère de tout cœur que vous voudrez bien accepter l’invitation, Paris vous attend.
Merci et bonnes fêtes,
Edna »
Aaron Shabtaï est un des plus grands poètes israéliens contemporains et le plus apprécié des traducteurs de drames grecs en hébreu. Ci dessous, une de ses poésies :
CULTURE
Le signe de Caïn n’apparaîtra pas
sur le soldat qui tire
sur la tête d’un enfant
depuis une colline au dessus de l’enceinte
autour du camp de réfugiés
parce que sous le casque
pour parler en termes conceptuels
sa tête est en carton.
D’autre part,
l’officier a lu The Rebel *,
sa tête est illuminée,
à cause de cela il ne croit pas
au signe de Caïn.
Il a passé son temps dans les musées
Et quand il pointe
le fusil vers l’enfant
comme un ambassadeur de Culture,
il met à jour et recycle
les eaux-fortes de Goya
et Guernica
Aaron Shabtai
*L’Homme révolté (The Rebel) d’Albert Camus
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