L’ordre règne au cameroun…
Catégorie : Global
Thèmes : Répression
Selon “News Info” du premier mars :
Nouveau Bilan des Violence: plus d’une centaine de morts déjà
Crise sociale et politique au Cameroun: un nouveau rapport publié par la «Maison des Droits de l’Homme», à Douala, évalue le nombre de morts à plus d’une centaine.
Le Bilan des massacres des forces de répression du régime néocolonial contre les populations civiles au Cameroun ne cesse de s’alourdir d’heures en heures. En dehors des tueries de présumés manifestants dans les rues, des enlèvements nocturnes ont lieu dans des domiciles et des personnes arrêtées sont conduites vers des destinations inconnues.
Dans un nouveau Bilan rendu public ce 1er Mars à Douala par Mme Madeleine Afité, la coordonnatrice de la Maison des Droits de l’Homme à Douala, le nombre des victimes de la folie meurtrière du gouvernement camerounais est extrêmement lourd et s’élèverait provisoirement à plus d’une centaine de morts, des milliers d’arrestations et un nombre inconnu de personnes enlevées et dont les familles sont sans nouvelles depuis plusieurs jours. des la situation est très critique et le Bilan.
Un représentant d’une organisation humanitaire qui a pu pénétrer dans la morgue de l’hôpital Laquintinie ce vendredi 29 février, en recherchant un membre de sa famille disparu, confirme que le bilan sera plus lourd que prévu. Selon ce représentant humanitaire qui a requis l’anonymat, pour des raisons de sécurité, «j’ai pu voir des dizaines de corps extrêmement mutilés, certains sans têtes, entassés les uns sur les autres, comme ces images du génocide Rwandais qu’on voyait à la télé. Vraiment c’est effrayant. Les gens parlent de 20 morts, mais c’est largement en dessous de la réalité, car le nombre de corps que j’ai vu dans la morgue pouvait atteindre 60 à 70 corps. Si on y ajoute ceux tombés un peu partout dans le pays, je pense qu’on peut dépasser la centaine de morts». Un médecin de l’hôpital Laquintinie, qui a aussi requis l’anonymat, soutient avoir vu chaque jour depuis le début des émeutes, des «dizaines de corps arriver chaque jour».
Les tribunaux rendent une justice expéditive contre les manifestants arrêtés. Le tribunal de Yaoundé a condamné le 29 février plus d’une dizaine de jeunes à 15 ans de prison alors que jeudi le tribunal avait déjà prononcé des peines de 2 ans de prison fermes contre des manifestants. Des centaines d’autres pourraient passer en jugement dans les jours qui viennent. Dès que le verdict a été connu quelques manifestations rapides ont eu lieu à Yaoundé et Douala où des tracts appelant à s’attaquer aux symboles de l’Etat ont été distribués selon Camer.be.
En 1919, après l’écrasement de la révolution allemande saluée par les journaux bourgeois sous le titre “l’ordre règne à Berlin”, Luxemburg écrivait :
“L’ordre règne à Berlin !” Sbires stupides ! Votre “ordre” est bâti sur du sable. Dès demain la révolution se dressera de nouveau avec fracas, proclamant pour votre plus grand effroi : j’étais, je suis, je serai !
Bourgeois stupides du Cameroun et parrains impérialistes de France! Vous croyez que vos flics et vos militaires ont maté la révolte de “voyous” et de “déliquants”. Mais demain la lutte prolétarienne internationale vous balayera et vengera les victimes tombées!
Solidarité de classe avec les manifestants et prolétaires camerounais !
Parti Communiste International, 1/3/2008
Correspondance: Ed. Programme, 3 rue Basse Combalot 69007 Lyon
Les forces de sécurité veillent toujours au grain après l’accalmie observée dans la capitale économique depuis vendredi dernier.
En face du palais Dika Akwa à Douala hier, lundi 3 mars 2008. Il est 10 heures. Sur le terre-plein qui sépare les deux axes du boulevard de la République, une dizaine de soldats armés de fusils d’assaut léger (Fal), déambulent avec un regard panoramique sur les mouvements des usagers. Tous sont vêtus de pantalons treillis sur lesquels débordent des t-shirts noirs assortis des gilets pare-balles, tout aussi noirs, sanglés sur des poitrines colossales. Sur la lisière des casquettes noires qu’ils arborent, on peut lire Bir, entendez Bataillon d’intervention rapide.
Une unité d’élite mise sur pied par les pouvoirs publics à l’effet de combattre la grande criminalité qui sévit entre autres dans la partie septentrionale et orientale du pays où “ les coupeurs de route ” sont passés maîtres dans le braquage.
Plus loin, entre le “ Carrefour Tif” et les installations de Somatel Hôtel à Bali, un autre détachement du Bir, la mine grave, monte et descend. Pas de causerie dans le groupe. Pas de geste envers les usagers. La concentration semble être au maximum. Devant l’entrée principale du lycée technique de Koumassi, douze éléments sont en faction. Les fal en bandoulière pour la plupart et dans les mains pour quelques-uns, sont prêts à être utilisés en cas de grabuge. De temps en temps, ils se déplacent vers la direction générale d’Aes-Sonel, sous le regard interrogatif et hagard des populations médusées. Aux lieux dits Bp Cité et Ange Raphaël, un camion plein de militaires sillonne sans discontinuer les artères qui jouxtent le campus universitaire de Douala.
La présence dissuasive de ces unités est une curiosité pour certains citoyens qui vaquent à leurs occupations. Pour Ernest Njoya, comptable dans une structure de la place “ Si ces hommes en tenue sont là pour décourager les éventuels vandales, j’avoue que leur présence est utile. Seulement, il ne faudrait pas qu’ils arnaquent les populations comme le font certains hommes en tenue ”, prévient-il.
Peguy, une habitante du quartier “ cité Sic cacao ” estime que “La présence des forces de l’ordre va permettre aux populations apeurées de se consacrer librement à leurs diverses activités et de sortir de leur torpeur”, ce d’autant plus que certaines informations font état d’une éventuelle reprise des manifestations dans les prochains jours…
En marge des policiers qui dirigent la circulation sur certains axes embouteillés, on observe également la présence des gendarmes en treillis qui patrouillent du côté de Bonabéri. A Bassa, Ndokoti, Mboppi et New-bell, le scénario est identique. Des militaires sont présents. La ville est donc quadrillée.
Douala est-elle en état de siège?
Par Alain Njipou Le 04-03-2008