Lire la lettre de guy môquet le 22 octobre prochain. oui mais avec l’appel des résistants
Catégorie : Local
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresResistances
Lieux : ChateaubriantNantes
En reprenant un rituel communiste en perte de vitesse, Monsieur Sarkozy entend une fois de plus brouiller les cartes, au moment où son gouvernement s’emploie paradoxalement à effacer l’héritage social et démocratique de l’oeuvre de la Résistance et de la Libération.
Mais la mémoire de Guy Môquet vaut mieux que cela.
Les professeurs n’ont pas attendu Monsieur Sarkozy pour lire dans leurs classes l’émouvante lettre d’adieu de Guy Môquet, ce jeune lycéen fusillé par les nazis, choisi par le ministre de l’Intérieur pétainiste parmi les
otages communistes de Châteaubriant. Mort pour la France à l’âge de 17 ans, mort pour un idéal, mort pour notre liberté et notre dignité.
Aujourd’hui, Guy Môquet, s’il était encore avec nous, aurait environ 83 ans. Que dirait-il face au spectacle de la misère organisée par les puissants, du mensonge médiatique qui s’auto-célèbre, du cynisme financier triomphant, des persécutions contre les jeunes enfants sans-papiers ?
Mais on voit bien le parti pris idéologique, le pari de l’amnésie collective, d’un pouvoir gouvernemental s’apprêtant à démolir méthodiquement les conquêtes sociales et démocratiques de la Libération, programme voulu et préparé par l’ensemble des familles de pensée de la Résistance antifasciste clandestine, au sein du Conseil national de Résistance (CNR) présidé par Jean Moulin, et dûment appliqué à Libération. Est-il honnête de feindre de célébrer la Résistance sans la faire connaître et la comprendre
véritablement, pour mieux tromper la mémoire collective ? “Mais d’où vient donc la sécurité sociale ?”
Ne présenter de la Résistance qu’une iconographie héroïque et sainte, mais dépolitisée, sortie artificiellement de son contexte, ce n’est pas rendre hommage aux espoirs de Guy Môquet et de tous les combattants antifascistes qui ont péri à cette époque, ni de ceux qui ont prolongé leurs combats après
la Libération. Au contraire, c’est trahir leur message encore actuel.
Ainsi, il faut lire, relire et faire lire la lettre de Guy, mais il convient nécessairement d’associer ce moment à une brève mise en perspective de l’immense oeuvre démocratique, économique, culturelle et sociale de la
Résistance, si l’on ne veut pas tromper la jeunesse d’aujourd’hui. A cet égard, il semble plus que jamais indispensable d’accompagner le souvenir de Guy Môquet par la lecture de l’ « Appel aux jeunes générations » de plusieurs grands anciens parmi les plus hautes figures de la Résistance française, rendu public le 8 mars 2004 parmi lesquels Lucie et Raymond Aubrac, Germaine Tillion, Stéphane Hessel, Daniel Cordier, Jean-Pierre Vernant, Maurice Kriegel-Valrimont.
Ce testament admirable exprime trois attentes exigeantes et affectueuses à l’intention des générations d’aujourd’hui. Ce petit document (voir plus bas) a beaucoup circulé depuis 2004. Il a échappé au contexte de sa publication en mars 2004 pour appartenir désormais au domaine public et atteindre la dimension d’un grand texte de référence, fédérateur et mobilisateur.
C’est cet Appel qu’il faut lire avec la lettre de Guy Môquet, car les deux textes se répondent admirablement et se complètent à plus de soixante ans de distance.
Bonnes lectures, à l’école, à la maison, au travail, dans les associations, dans les courriers de lecteurs de journaux, dans les débats publics et les forums de rue !
(Communiqué de presse, – à l’occasion de la venue à Chateaubriant et à Nantes de monsieur Sarkozy, la semaine prochaine- , diffusé par l’association culturelle et citoyenne “Nantes Est Une Fête” (N.e.u.f.) qui a
organisé ces dernières années plusieurs parcours de mémoire de la Résistance à Nantes.)
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Appel à signatures :
J’approuve cet appel à lire la lettre de Guy Mocquet en l’associant à l’Appel des Résistants du 8 mars 2004. Je le signe (en indiquant éventuellement ma qualité d’enseignant, de jeune, de parent, de responsable syndical ou associatif, de collectif ou personne morale, etc.)
Signatures, à partir du lundi 10 septembre, à envoyer à l’adresse :
luc.douillard at libertysurf.fr
(Dans les jours prochains, une page internet en construction permettra de recevoir automatiquement les signatures.)
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Document : L’Appel des Résistants aux jeunes générations, proclamé le 8 mars 2004.
Voir le lien ci-dessous
Je vous conseille la lecture de ce texte concernant la résistance:
http://ainfos.ca/fr/ainfos06913.html
Cela donne quelques pistes de réflexion quant au recyclage de l’histoire…
Le texte d’André D. évoqué par Anonyme ci-dessus est éloquent.
Une phrase comme celle-ci (“…/…La Résistance, pour moi comme pour les compagnons de la génération précédente qui eurent affaire à elle, c’est essentiellement l’histoire
de la liquidation, parfois par les armes, de la moindre tentative d’autonomie, y
compris dans les maquis créés en dehors d’elle. Comme le disait l’un de mes
proches, libertaire aujourd’hui décédé : « Les lieux de culte de la Résistance me
débectent car ils cachent nos charniers. » N’oublions jamais que le Parti des
fusillés fut celui des fusilleurs…/…”)
Un lettré (?) comme Luc D. , qui fait l’apologie à toute occasion des “glorieuses” pages de la Résistance et Guy Mocquet par ci, et le Conseil de la Résistance par là, fait l’impasse sur la face cachée du stalinisme, qui de l’Espagne 37 à mai 68 et mai 81, a toujours oeuvré contre l’autonomie des mouvements et des peuples.
Il est alors grotesque et épastrouillant de voir ce même Luc D. à l’occasion des agoras sur la place Royale (pardon, du Peuple) suite à l’élection de Sarko, vouer aux gémonies toute apparition de chapelle militante, en prétextant du caractère désuet, aliénant, “out” et ringard du militantisme classique.
Comme disait Lénine (?!), “les intellectuels sont des imbéciles utiles dont il faut savoir se servir”. Le PC nantais (s’il s’intéresse à ces ronds dans l’eau…) doit se frotter les mains d’un tel chevau-léger caracolant pour son compte et le leur, en toute autonomie bien sûr. Mais contre les propositions libertaires…
Et que penser de l’article du même Luc D. dans NO Pa de cet été. Les falsifications amusantes de ce chevalier blanc ressemblent à l’alliance de la carpe et du lapin, à moins que justement le point commun soit l’antifascisme, sacré Graal sanctifiant tout ce qu’il touche au nom de la “défense de la démocratie”.
Durutti, reviens! Ils sont devenus fous !