3ème été sans épilation
Category: Global
Themes: EcologieGenre/sexualités
Tant qu’il y aura des poils… les marchands d’épilation chercheront à faire progresser leur chiffre d’affaire en conquérant de nouveaux marchés. Ces dernières années on a pu l’observer, dans nos contrées, dans deux directions :
-L’épilation des hommes (et de façon plus générale la création d’une demande pour les cosmétiques chez les hommes) ;
-L’épilation intégrale du pubis (hommes et femmes).
L’épilation des hommes : un féminisme à l’envers
Outre son évident intérêt économique (pour certains), l’épilation des hommes vient à point nommé pour apporter des “justifications” et résoudre certaines contradictions inhérentes à l’épilation féminine.
Il y a encore quelques années, lorsque seules les femmes s’épilaient, ceux qui prescrivaient cette pratique (les publicitaires, les rédacteurs de magazines féminins) avait d’abord construit le poil comme “anti-féminin”. Le poil était un apanage viril, l’épilation servait à renforcer la séparation des sexes. Les femmes, et elles seules, étaient tenues d’arracher ou de couper leur poils. La dimension sexiste d’une telle intervention sur le corps ne pouvait pas leur échapper longtemps.
Le poil fut ensuite construit comme “sale” – la référence à l’hygiène ayant l’avantage d’apporter une “justification” apparemment indiscutable puisque placée dans le domaine de la santé. On parlera ici d’un phénomène de naturalisation : s’épiler devient une nécessité biologique. La naturalisation (transformation d’un arbitraire social en nécessité naturelle) est un processus très important pour la reproduction idéologique.
Toutefois cette construction hygiéniste se heurtait à une contradiction : les poils n’était sales que sur les femmes ! (Ou bien les hommes avaient le droit d’être sales et pas les femmes).
On voit donc comment le fait que les hommes soient maintenant également tenus de s’épiler permet de résoudre ces contradictions.
Ce sont d’ailleurs souvent les femmes elles-mêmes qui font pression sur les hommes pour que ceux-ci s’épilent (elles relayent efficacement la propagande marketing) avec des arguments comme : “moi je le fais donc pourquoi ne pourrais-tu pas le faire aussi ?” Inciter les hommes à s’épiler peut alors être perçu comme aller vers l’égalité des sexes, c’est à dire comme un acte féministe ! On voit ici comment se dessine une perversion du féminisme, un féminisme à l’envers, que les publicitaires n’ont pas manqué d’exploiter sinon de susciter (Voir sur notre site l’analyse d’une publicité L’Oréal : “NLF”).
L’épilation intégrale : un rejet de la sexualité
Le poil est physiologiquement lié à la sexualité. C’est d’ailleurs pourquoi il a été souvent censuré (dans la peinture, au cinéma…). Le poil est notamment l’un des marqueurs les plus évidents de la maturité sexuelle (la pubescence du pubis pubère). Les études sociologiques ont ainsi mis en évidence que le fait d’enlever les poils participait d’une domestication de la sexualité (à l’origine de la sexualité féminine).
La tendance actuelle à l’épilation génitale intégrale peut être reliée à la généralisation de la diffusion des vidéos pornographiques. En effet dans ces films les acteurs et actrices ont depuis des années des pubis totalement glabres – soit-disant pour que l’on puisse mieux “voir”. Ces images servent de références pour les adolescents, non seulement dans leur façon d’aborder la sexualité mais aussi pour l’apparence corporelle. On a pu en voir des exemples dans les interviews menées par Larry Clark dans son moyen métrage Impaled (inclus dans le film Destricted, sorti en France au printemps 2007). Or la pornographie est une négation de la sexualité vivante, elle réduit le corps à un objet manipulable. Voir notre page consacrée à la pornographie.
Épilation et pornographie se rejoignent ainsi dans le rejet morbide d’une sexualité vivante. Ainsi que dans l’exploitation marchande des corps.
Ainsi se forme une nouvelle génération de jeunes, sans poils et sans aspirations vitales, la génération porno.
Nous publions sur notre site les témoignages déjà reçus et notre forum, ouvert à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans cet appel fêtera son premier anniversaire : http://ecologielibidinale.les-forums.com
si je viens dire que les produits epilatoires sont majoriterement testes sur des animaux, ça vous semble interressant ou je me fais jeter des pierres?