France hors d’ethiopie! non à la guerre contre la somalie!
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France, hors de l’Ethiopie!
Non à la guerre contre la Somalie!
« Je tiens à affirmer dès à présent que le Medef et les entreprises de France ont un fort tropisme africain ; l’Afrique représente en effet pour nous une grande priorité. Cela a toujours été le cas, et cela le restera. »
Thierry COURTAIGNE, Vice-président Directeur général du MEDEF International
La guerre en Afrique – de nouveau. Ce continent est la proie des impérialistes DONT LA FRANCE, qui font tout pour élargir leurs zones d’influences et se combattent par l’intermédiaire de factions armées.
L’intervention de l’Ethiopie contre la Somalie est le fruit direct de la concurrence France – USA.
Ce qui se passe est simple: les USA tentent de s’approprier la Somalie et pour ce faire ils ont unifié des chefs de guerre dans une structure appelée l’ARPCT (Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme).
Face à eux il y a l’Union des Tribunaux Islamiques, qui est issue de milices armées s’opposant aux seigneurs de la guerre afin d’établir la domination des capitalistes locaux et de « rétablir l’ordre » nécessaire pour que le commerce traditionnel puisse exister.
On pense ainsi que le véritable dirigeant de l’Union des Tribunaux Islamiques est Abukar Omar Adan, un capitaliste qui contrôle le plus grand port de Somalie.
La situation actuelle en Somalie est issue du fait que ce pays était auparavant un pays semi-colonial semi-féodal et la bourgeoisie bureaucratique s’est effondrée sur elle-même en 1991, parallèlement à la fin de son maître le social-impérialisme russe.
Les chefs de la guerre se sont alors appropriés la pays, amenant même la division du pays entre différents « Etats indépendants » (Puntland, Somaliland, Somalie, etc.).
Les USA intervinrent immédiatement militairement en 1992, c’est l’opération « Restore Hope » (« Rendre l’espoir ») sous l’égide de l’ONU, mais l’opération fut un échec, dans un épisode connu où deux hélicoptères furent descendus, avec de nombreuses pertes.
Les impérialistes décidèrent alors d’abandonner le pays à son sort, se contentant de l’inévitable dépendance des chefs de la guerre; la Somalie devint alors l’un des pays les plus pauvres du monde, avec une espérance de vie de 46 ans et 219 enfants sur 1,000 n’atteignant pas l’âge de cinq ans.
C’est dans ce cadre qu’est née l’Union des Tribunaux Islamiques, comme représentant des couches petites-bourgeoises et bourgeoises, aux intérêts opposés aux seigneurs de la guerre.
Devant son influence grandissante, les USA ont poussé à la formation d’un Etat central, aidées en cela des pays voisins, mais l’Union des Tribunaux Islamiques a tout de même réussi à s’approprier la capitale Mogadiscio ainsi que la majeure partie du pays en juin 2006 et a ainsi rejeté le gouvernement fantoche à la solde des USA.
La CIA a beau financer massivement l’ARPCT (Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme), rien n’y fait.
C’est là que la France rentre dans la partie, car l’Ethiopie, qui a déjà par deux fois fait la guerre à la Somalie pour s’approprier des territoires, vient d’intervenir militairement avec des raids aériens.
La France a une importance grande dans cette question parce qu’elle est le premier exportateur européen en Ethiopie et le deuxième investisseur étranger dans ce pays; il y a en Ethiopie une section active d’une dizaine de conseilleurs du commerce extérieur de la France, il y a des entreprises comme le Groupe Accor, Total et Steca (matériel pour l’embouteillement d’eau).
Le chef de la mission économique française à Addis-Abeba affirme même : « le thème des privatisations des entreprises éthiopiennes commencent à intéresser les entreprises françaises, et nous espérons que cette privatisation s’accélérera » (notamment dans les banques, l’industrie sucrière et le transport ferroviaire).
Il y a de fait un véritable projet français pour l’Ethiopie, qui est défini ainsi : « L’Ethiopie dispose d’un très fort potentiel pour les entreprises françaises. Il est à noter que ce pays présente de bonnes conditions de sécurité des biens et des personnes.
La monnaie y est stable, des filières économiques (comme la filière horticole par exemple) sont en train de se mettre en place. Les investisseurs français peuvent profiter de ces filières. La main d’oeuvre éthiopienne est reconnue pour sa gentillesse et son calme, les dirigeants sont compétents.
L’Ethiopie n’a pas résolu, toutefois, toutes ses difficultés : nous apprécierions notamment que le secteur bancaire s’ouvre davantage ; l’ouverture de l’Ethiopie sur le monde extérieur est par ailleurs perfectible : le commerce est en effet insuffisamment libéralisé ; le système foncier doit être transformé ; la formation professionnelle doit se développer.
Les infrastructures en tout genre constitueront les bases du développement de ce pays ; le tourisme recèle également d’importantes potentialités en termes de développement. » (Thierry COURTAIGNE, Vice-président Directeur général du MEDEF International)
A cela s’ajoute un élément essentiel, qu’il ne faut pas perdre de vue.
L’armée française est toujours sur le pied de guerre à Djbouti, qui est une néo-colonie de la France et une base majeure de l’armée française, stratégiquement placée en Afrique de l’est.
Djibouti est un Panama français et une tour de contrôle maritime postée sur le Golfe d’Aden, à la croisée de l’Afrique et de l’Asie, une véritable rampe de lancement pour les agressions militaires en Afrique et un tampon néo-colonial empêchant l’Ethiopie d’avoir un débouché maritime pour son commerce.
Voilà pourquoi la France intervient.
L’Etat somalien est né de la fusion des colonies italienne (Somalia) au Sud et britannique au Nord (Somaliland), mais par la suite le social-impérialisme russe se l’est approprié.
Les USA n’arrivant pas à mettre la main dessus, malgré toute leur présence justifiée par le soit disant à Al-Caïda de l’Union des Tribunaux Islamiques, la France jouant un rôle massif en Ethiopie, l’occasion était trop bonne pour déborder les USA.
L’Union des Tribunaux Islamiques ne pourra triompher, car elle représente des intérêts d’une couche sociale qui finira par se vendre à l’impérialisme, français ou américain.
Cela montre d’autant plus la nécessité en Ethiopie d’un Parti Communiste authentique menant la guerre populaire, et une lutte intransigeante en France contre notre impérialisme.
France, hors d’Ethiopie!
France, hors de Djibouti!
Vive la guerre populaire mondiale !
Pour le PCMLM, décembre 2006.
Source : http://www.lescommunistes.net/~infos/
Cet article, excusez moi de vous le dire, est complètement idiot, il repose sur une base de réflexion totalement erronée, dépassée. Il me semble même qu’en fin de compte, cet article véhicule une vision terriblement dangereuse des choses, avec un amer arrière goût de naïveté partisane et de totalitarisme stalinien.
J’admet parfaitement qu’il est nécessaire de dénoncer les excès du capitalisme, ses débordements. Le capitalisme économique, lié à une certaine forme de mondialisation, reste pour moi le moins mauvais système économique adaptable à notre monde. Cependant, il faut je crois, en partie à la manière des Keynésiens, cherché à corriger le capitalisme, en y introduisant le plus de social possible. Il faut aussi pour corriger le capitalisme, et la mondialisation, limité au maximum les tentations d’impérialismes auxquelles sont soumises les puissances économiques mondiales, que sont les USA, le Japon, la Chine, le Royaume-Uni, La France…
Mais il ne faut cependant pas tomber dans l’excès et la bêtise pour cela, comme le fait cet article. En effet, cet écrit colporte plusieurs idioties et mensonges, que je me doit de dénoncer ici.
Je lis: « Djibouti est un […] tampon néo-colonial empêchant l’Ethiopie d’avoir un débouché maritime pour son commerce. » Voila déjà un beau mensonge! En effet, ce débouché maritime qui manque effectivement à l’Ethiopie, cela n’est pas du à l’existence de Djibouti, mais à l’indépendance de l’Erythrée, qui n’appartient plus à l’Ethiopie depuis le 4 juillet 1991. Je rappelle d’ailleurs à toutes fins utiles à l’auteur de cet article qu’il a fallu attendre l’effondrement du régime de dictature communiste d’Ethiopie en 1991, pour que l’Erythrée puisse accéder à l’indépendance. Avant cela, les indépendantistes érythréens ont été brutalement combattu et réprimé par les communistes éthiopiens. On estime à plus de 100000 tués le nombres des victimes érythréennes de la répression communiste éthiopienne.
Ensuite, la misère et la guerre que connaisse et qu’ont connu l’Ethiopie et la Somalie ne sont pas vraiment du aux méchants occidentaux, impérialistes et capitalistes, comme le veut cet article, mais sont plutôt du à la rivalité qui oppose vraiment ces deux nations depuis longtemps déjà. Ces deux pays, sont en effet foncièrement opposés sur de nombreux points, religieux, historiques et géographiques: La Somalie est très majoritairement musulmane tandis que l’Ethiopie est surtout chrétienne, ces deux pays ont déjà eu de nombreux démêlés à toutes les époques, par exemple sous l’ère communiste en Ethiopie (1975-1991). Au cours de ces guerres, La Somalie et l’Ethiopie se sont affrontées à propos de la région de l’Ogaden, qui reste une zone de tension, actuellement au main de l’Ethiopie.
Ensuite, j’avoue me réjouir de la défaite de l’Union des Tribunaux Islamiques en Somalie. En effet, sous le règne de cette instance musulmane extrémiste, c’est la dictature religieuse qui officiait, privant la population somalienne de toutes les libertés élémentaires. Plus de droit d’expression, plus de liberté de penser, plus même de droit à écouter de la musique ou à avoir la religion de son choix. Il est donc bon que cette dictature ait été renversée.
Le gouvernement qui lui succède n’est pas un gouvernement fantoche à la solde des USA ou de la France. Ce gouvernement pourra peut-être apporté un peu d’ouverture et de développement économique à la Somalie, en même temps qu’un peu de stabilité politique. Certes, la Somalie pour renverser cette dictature a fait appel à l’aide de l’Ethiopie, et peut-être des occidentaux, mais je trouve réellement idiot de croire qu’il est scandaleux que la France et les USA est participée à renverser une dictature. De plus, l’aide qu’ils ont fournis reste financière, et ne trouble pas l’indépendance politique, militaire et diplomatique de l’Ethiopie et de la Somalie. Tout au plus leurs aides financières, et l’investissement en capitaux des français dans la région, vont permettrent une accélération de l’ouverture économique et du développement de la région, ce qui est une bonne chose.
Enfin, le défaut grave de cet article, ce qui le rend dangereux, c’est cette incitation à la guerre et aux nouvelles tueries qu’il porte, une guerre que cette région a déjà trop connu par rapport à la paix et à la stabilité politique. On peut lire dans l’article: « Cela montre d’autant plus la nécessité en Ethiopie d’un parti communiste authentique menant la guerre populaire » ou bien encore: « Vive la guerre populaire mondiale! » Ce genre de propos mènent à de douloureuses extrémités, dont la guerre froide regorge d’exemples. Quand le monde crie pitié et demande l’arrêt des guerres, cet article exhorte à de nouveaux combats. Après les croisades religieuses, voilà que l’on utilise l’argument de la croisade politique pour justifier de nouveaux massacres.
Cet article est donc inapproprié, imbécile, et même révoltant et criminel.
David Cathala.