Le camp noborder sous contröle policier à cologne
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Hey nicole. Tu reviens de Cologne, il paraît que c’était chaud et que tu as encore été arrêtée ?
oui , effectivement j’ai été arrêtée hier soir vers 21h, au même titre que les environ 500 activistes noborders qui avait décidé de ne pas quitter la rive du Rhin sur laquelle ils avaient campé une dizaine de jours. J’ai été libérée vers 3h30 : ils voulaient nous filmer prendre nos identités et nous mettre en garde à vue mais ils m’ont attrapé beaucoup trop tard. Après m’avoir fiché, ils m’ont parqué sous une tente et ordonner d’attendre un bus qui n’est jamais arrivé. Finalement, ils se sont rendus compte qu’ils n’avaient plus de bus pour nous conduire en prison, où de toutes façons il n’y avait plus de place. Et vu qu’ils avaient fiché tout le monde, ils se sont tirés en laissant sur place une bonne cinquantaine de mutants et à la place du bus et de la prison, ces sont les casiers de bière qui sont arrivés. Coup de bol, on faisait partie de la bande mes potes et moi, et pas mal de francophones aussi. Un copain à fait le trajet jusqu’à la prison mais ils ont du le ramener au camp parce comme je l’ai déjà dit c’était « complet »
Et qu’est ce que vous avez fait pour mériter çà ?
Ben d’un point de vue général, déjà quand t’es un réseau comme noborder que tu fais ce que tu fais faut quand même s’attendre un peu à ce que le système essaie de te contrôler. Mais bon, dans le cas du « grenzkamft » à cologne il y a eu quelques incidents, mais rien de vraiment grave. Cela c’était soldé par des arrestations ciblées et non ciblées lors des actions illégales ( genre le coup de l’hôtel ibis), aussi la veille, ils prétendaient qu’on leur avaient piqué un caméra dv et ils avaient mis la pression en nous faisant croire qu’ils allaient attaquer le camp. Mais samedi le truc c’est que la dernière action devait être une contre manif antifa parce que un groupe qui s’appelle “prokoln” et qui veut nettoyer la ville, notamment des roms, avait reçu l’autorisation de défiler. Et donc on s’était donné un rv la veille quelque part dans le quartier pour se faire les nazis : on devait y aller par petits groupes. Mais en sortant du camps on s’est rendu compte que c’était pas possible de bouger , il y avait des keufs partout, ils nous filmaient a fond et comme ils ne nous laissaient pas passer( un comble pour des gens qui militent pour la liberté de circuler) on a commencé à les légumer un peu. C’est super l’échange de pratiques, j’avais entendu parler du truc mais pas encore vu : on t’amène des caisses de légumes pourris et tu les lances sur les flics, c’est rigolo et c’est pas dangereux, enfin il faut pas se faire attraper, sinon ouille … Bon puis ils nous ont encerclé et là on a flashé j’avais jamais vu çà, et pourtant je commence à avoir l’habitude, ils étaient plus que nous et là ils voulaient contrôler tout le monde et vider le camp. On avait le choix, soit partir de gré soit de force. Tu me connais, tu me vois partir …
Comment s’est déroulé ton arrestation ?
On occupait une une zone comme trois ou quatre terrains de foot au bord du Rhin ils nous ont encerlés en fin d’après-midi et ils sont entrés dans le camp en début de soirée en ratissant et vérifiant qu’ils n’y avait personne de planqué dans les tentes où dans les camions. Nous on s’est tous rassemblés au centre du camp, près de la cuisine populaire et on a fait corps ( des chaines en cercles), ils nous ont annocé au mégaphone qu’on était tous « under arrest » et ils nous ont entourés, là on a commencé à flipper un peu parce que eux aussi faisaient corps autour de nous, ou plutôt mur, un mur de boucliers et de casques. On criait et on chantait des super chansons dans toutes les langues, ça sentait la fin…ils ont attendus la tombée de la nuit, ont amené les auto-pompes des projeteurs pour éclairer la surface de jeu. Et puis ça a commencé, ils nous ont bourré dedans en matraquant sérieux tout ce qui résistait un minimum ou qui avait la pas de chance de se trouver sur leur chemin et ils ont séparé le corps en deux et ils commencé a emmener les gens un par un. Vu les coups de matraques, on a pas tellement eu envie de résister. Malgré tout, l’ambiance s’est détendue doucement, on a même pu manger les poivrons et les kiwis qui restaient dans les réserves et on a fumé nos derniers joints. Comme cela durait longtemps tout ce cinéma de contrôle, les filles ont fini par improviser une espèce de tente-toilette. Puis ils sont venus me chercher ..on a tout filmé, les autres sont en train de monter le truc
Qu’est-ce que tu pense de tout çà ?
Je ne sais pas trop pour le moment je pense au ralenti à cause du soleil et puis on a fait la fête après en attendant qu’on libère tout le monde et ce matin c’était tranquille, maintenant il faudrait que je sache si des gens ont été inculpés et pourquoi mais d’abord je vais aller dormir..
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