Le Cercle 49 accueillera Yvan Gradis pour une soirée Café repaire consacrée à la lutte contre l’injonction consumériste omniprésente dans nos vies, entretenue par l’artillerie publicitaire qui sévit sur tous les médias.

Yvan Gradis est à la fois le fondateur du R.A.P. (Résistance à l’Agression Publicitaire), le cofondateur du Collectif des Déboulonneurs et l’un des participants au lancement du magazine Casseurs de Pub.

Mais laissons-le se présenter lui même…
” Né à Paris, où je vis toujours, en 1958, j’ai donc 57 ans, mais, mentalement, je ne sais pourquoi ni comment, suis resté bloqué sur mes 16 ans… De là sans doute ma fidélité à mes deux principales pulsions adolescentes : le surréalisme d’abord, l’anarchisme ensuite. La publiphobie, contractée dans le métro de Londres en 1981 à l’âge de 23 ans (consciemment du moins, puisque j’étais déjà publiphobe sans le savoir, dès ma petite enfance dans les années 1960), n’est certainement pas sans lien avec ces deux pulsions très anciennes – sans doute le refus de la pauvreté imaginative de la propagande omniprésente, et le refus de l’ordre moral imposé par le totalitarisme publicitaire sous couvert d’humour et de prétendue information.
Six ans de solitude militante parfaite, découlant de ma révélation de 1981, m’ayant forgé le caractère, j’ai eu la chance, ensuite, de rencontrer une poignée d’autres publiphobes, avec lesquels ou à la suite desquels je suis entré dans l’action collective, créant et rejoignant, peu ou prou, toutes les entités antipublicitaires existantes, en France du moins : l’Anadet, Le Publiphobe, Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Paysages de France, Casseurs de pub, le Collectif des déboulonneurs, La Décroissance, le Collectif des reposeurs, Les Veilleurs de nuit, La Meute, etc.

On me considère comme un pionnier de l’antipublicité, ce que j’accepte avec orgueil, mais qui m’oblige à préciser les choses : je suis, certainement pas le premier publiphobe de l’Histoire (nombre de philosophes des siècles passés pourraient se ranger sous cette étiquette, et même Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra de Paris !), pas non plus le premier activiste antipublicitaire (il y en a eu bien avant moi), pas même le premier « barbouilleur » individuel (que l’on pense aux graffitis de Mai 68). Que suis-je donc, à mes propres yeux ? Deux choses peut-être : le premier organisateur antipublicitaire généraliste à l’échelon collectif, et l’inventeur de la désobéissance civile (vieille méthode illustrée d’abord par Gandhi, puis par Martin Luther King, enfin par José Bové) appliquée cette fois à la publicité.
Mon plaisir et ma fierté sont de demeurer, en plus de mes activités plus récentes d’écrivain, de peintre et de diseur (de poésie), un témoin et un relais de toutes les formes de lutte antipublicitaire.