[nantes] ag des étudiant-e-s de lettres, langues et sciences humaines
Publié le , Mis à jour le
Thèmes : EducationLuttes étudiantes/lycéennes
Lieux : Nantes
Amphi 4 (Censive), occupé depuis mardi par des étudiant-e-s de sociologie en lutte.
Ça bouge en Censive ! Info-com, sciences de l’éducation et sociologie : à qui le tour ?
Mardi 28 janvier, un cours de L3 de sociologie est réparti dans deux salles avec une seule
prof… La soixantaine (!) d’étudiant-e-s refuse de suivre le cours dans ces conditions
inacceptables. L’amphi 4 est alors occupé afin d’en faire un espace ouvert, propice au
débat et à l’organisation de la mobilisation : assemblées, ateliers, banderoles, recueil de
doléances, formulations de revendications, …
Ce malaise est flagrant dans toute l’université, particulièrement en lettres, langues, et
sciences humaines : suppressions de cours, TD surchargés ou transformés en CM, postes
gelés, polycopiés payants, manque de sujets et de places en examens, abandon du tutorat
en L1, groupes supprimés y compris en cours d’année, limitation des inscriptions au C2I,
frais d’inscriptions énormes à la reprise d’étude, etc.
Ni fatalité, ni résignation : cette dégradation massive des conditions d’études résulte
logiquement d’une vision politique et entrepreneuriale de l’université.
Les lois LRU et Fioraso promulguées ces dernières années entérinent « l’autonomie »
budgétaire des facs, ce qui a pour effet direct le désengagement financier de l’État et la
nécessité pour les universités de rechercher des financements auprès d’entreprises privées.
Les universités et les filières sont mises en concurrence et sont contraintes de faire du
profit pour survivre.
Non à la compétition entre filières : nous ne sommes pas des filières poubelles !
Copains et copines, sortez de votre coquille !
Vive l’université publique !
Compte-rendu de cette journée de mardi (hebdoversaire du mouvement)
N’hésitez pas à corriger / compléter :
. 1800 tracts ont été distribués ces deux derniers jours sur tout le campus Tertre, et de nombreuses interventions en salles et amphis ont été organisées.
. L’AG des personnels de l’UFR de sociologie a débouché sur l’adoption d’un texte, qu’un enseignant est venu lire lors de notre AG.
=> Les personnels partagent notre constat sur les conditions d’études et les problèmes pédagogiques qu’elles posent, et ils exigent les moyens nécessaires pour pallier à ce dysfonctionnement structurel.
– à cet effet, ils organisent un groupe de travail pour estimer ce coût –
Les enseignants se gardent également le droit de ne pas assurer les cours de TD dépassant la limite réglementaire de 45 étudiants.
N’oublions pas que cette AG du personnel a eu lieu, et avec autant de participation, et ce résultat, uniquement du fait de notre mobilisation !
. L’AG des UFR de langues, lettres et sciences humaines a réuni environ 250 personnes, soit autant que la première AG, alors même qu’aucun débrayage n’a été mis en place pour cela et qu’elle était cette fois organisée sur le temps de cours (14h – 15h30), c’est donc un succès !
Des étudiants de divers UFR et niveaux ont pris la parole : droit, LLCE (anglais), histoire, info-com, sociologie, psychologie, sciences de l’éducation, géographie. Chacun a pu s’exprimer sur la dégradation de ses conditions d’études. Il a aussi été question d’élargir encore le mouvement (au campus sciences, à l’IUT informatique…)
Un enseignant soutenant la mobilisation a également pris la parole en nous enjoignant de « ne pas attendre les enseignants » pour participer au rapport de force.
On a aussi évoqué la journée nationale de grève des personnels CROUS (expliquant la fermeture des RU ce midi) qui se mobilisent eux aussi quant au désengagement de l’Etat dans leur financement et à leurs conditions de travail (précarisation…)
Enfin, nous avons débattu et voté une première plateforme de revendications, en partie inspirée des propositions de la « coordination nationale des universités en lutte » :
– l’abrogation des lois LRU et Fioraso
– le réengagement financier complet de l’Etat dans l’ESR
– un vrai cadrage national des diplômes (pas de concurrence entre les facs)
– la titularisation de toutes et tous les précaires de l’ESR (enseignants, personnel administratif et technique…)
– le retrait immédiat des personnalités extérieures des conseils universitaires
– le financement de l’université en relation avec ses besoins et non ses performances
– la régularisation de toutes et tous les étudiant-e-s sans papier
– une rallonge budgétaire émanant du ministère pour toute l’université
– la réouverture / maintien des filières (sciences de l’éducation, info-com)
Nous avons également voté des actions :
– la continuation de l’occupation amphi 4 (dès demain 8h)
– des débrayages massifs sur le campus (dès demain 9h) qui déboucheront sur…
– une action surprise