[vannes] fichage adn. rassemblement de solidarité pour le militant anti-aéroport
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Thèmes : Aéroport Notre-Dame-des-LandesContrôle socialFaucheursRépressionResistances
Lieux : 22Vannes
Déambulation entre la Place de la République et le Tribuunal de Grande Instance (22 bis place République), à Vannes
Lundi 2 décembre – Vannes – 18h Rassemblement-déambulation devant le Tribunal (22 place république) en soutien à R. (militant anti aéroport NDDL) qui passe en procès à Rennes mardi 3 décembre, pour refus de fichage Adn, dans le cadre de la lutte anti aéroport NDDL. A l’appel du groupe libertaire Lochu, du collectif NDDL Vannes et d’individus.
Infos complémentaires et historique :
https://nantes.indymedia.org/events/28400#comment-268129
Communiqué de presse du groupe Lochu
Lundi 2 décembre, Vannes, 18h : Rassemblement devant le Tribunal d’Instance en soutien à Rody (militant anti aéroport Notre-Dame-des-Landes) qui passe en procès (en appel) à Rennes le lendemain, mardi 3 décembre, pour refus de fichage Adn, dans le cadre de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes.
Le groupe libertaire Lochu qui participe à cet appel de solidarité entend dénoncer le Fichier automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). A son origine (1998), limité aux meurtres et délits sexuels, ce fichier s’est largement étendu ensuite car, à ce jour, plus de 2 millions de personnes sont fichées, avec plus de 30 000 nouvelles empreintes par mois ! Cela permet notamment aux policiers d’avoir les empreintes ADN de nombreux militants pendant leur garde à vue. Beaucoup refusent et sont poursuivis pour ce refus, risquant 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende : des « faucheurs volontaires d’OGM », Francois V., déboulonneur de publicité, Xavier M., syndicaliste de Continental, Xavier R. des « Désobéissants »…
Xavier R. : « Je considère que le fichage biologique est beaucoup trop dangereux pour être ainsi banalisé. Je n’oublie pas que c’est la République qui a commencé, dans les années Trente, à ficher ses étrangers et ses opposants, et que lorsque Pétain est arrivé au pouvoir, tout était prêt pour la machine totalitaire. Parce que l’on n’est jamais sûr de l’avenir, et que je suis inquiet de l’évolution actuelle de notre société, je refuse de donner mon ADN et encourage tous les militants de la liberté à faire de même, afin de rendre inapplicable cette loi scélérate. »
Ce fichage est d’autant plus inquiétant qu’il existe un accord entre Etats de l’Union Européenne pour échanger ces fichiers. Comment être sûr qu’aucun gouvernement de l’UE ne deviendra totalitaire ?
La personne poursuivie a adressé récemment à ce sujet une lettre ouverte à la Garde des Sceaux et Ministre de la Justice, Madame Christiane TAUBIRA.
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Communiqué pour le collectif de Vannes NDDL
http://collectif-pays-de-vannes-oppose-a-l-aeroport-nddl.blog4ever.com/
Le Collectif du Pays de Vannes opposé à l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes s’affirme solidaire du militant anti-aéroport qui passe en procès en appel à Rennes mardi 2 décembre pour refus de prélèvement ADN. Ce militant, impliqué depuis de nombreuses années, a été poursuivi à deux reprises dans le cadre d’actions collectives non violentes contre le projet d’aéroport. Pour exprimer son soutien, le collectif de Vannes appelle ainsi à se mobiliser lundi 2 décembre, à Vannes devant le Tribunal d’Instance, à partir de 18h. Le collectif rappelle que l’aéroport de NDDL est un projet dépassé, inutile, ruineux, destructeur de terres nourricières et de biodiversité.
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LETTRE OUVERTE de R. à l’attention de la ministre de la justice Mme Taubira, qui porte sur la nécessité de supprimer le fichage ADN.
Madame la Ministre,
Le 03 Décembre 2013, je comparais devant la cour d’appel de Rennes pour refus de prélèvement ADN. J’ai été condamné dans le cadre d’une résistance collective au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.
A travers ce courrier mon intention n’est pas d’invoquer votre clémence mais de vous faire part de ma forte inquiétude au sujet de la dangerosité du fichage ADN de la population et du climat sécuritaire qui règne en France.
Un nombre grandissant de personnes françaises ou non, refuse aujourd’hui dans notre pays les prélèvements génétiques lors de leur garde à vue. Ce refus qui se généralise n’est pas anodin et indique que cela ne va pas de soi, de faire don de son ADN.
Pour ma part, le refus de fichage ADN repose sur les usages et dérives possibles du FNAEG* ainsi qu’une opposition à une conception du monde qui n’est pas en accord avec le droit humain.
Si 30000 personnes de plus figurent chaque mois dans ce gigantesque fichier c’est bien qu’il y a une volonté d’atteindre l’objectif de stocker les gènes du plus grand nombre possible d’individus. Déjà en 2009, le Syndicat de la Magistrature, par la voix de son secrétaire général M. Bonduelle, indiquait que « personne ne prône le fichage généralisé mais, de fait, on est en train de l’effectuer. »
Beaucoup de gens s’indignent que le refus de prélèvement ADN soit un droit converti immédiatement en délit. La présomption d’innocence est transformée quant à elle en présomption de culpabilité.
Le refus de fichage ADN est considéré comme un délit que nulle peine, même effectuée ne vient éteindre.
Outre ce lamentable constat on est en droit de se demander ce que font les 80 % de gens seulement mis en causes dont l’ADN est stocké durant 25 ans. Toute tentative de désinscription de la part des fiché-e-s est complexe et décourageante.
Pour les autres c’est l’assurance de rester prisonniers et prisonnières dans le fichier pendant 40 ans, descendances comprises ; car on sait aujourd’hui que l’ADN est bavard.
En plus de l’identification il informe sur nos origines, nos pathologies, nos prédispositions médicales. Cette intrusion dans l’intimité la plus secrète est une atteinte à la vie privée.
Pour aller plus loin, un important laboratoire l’IGNA** propose depuis 2003 aux juges d’instructions un test intitulé TOGG. Il consiste à déterminer « l’origine ancestrale » ou « géographique » d’un échantillon ADN. A savoir si elle est de nature « caucasienne », « afrique sub-saharienne », « asie de l’est », « afrique méditerranéenne » ou « indienne » selon les termes d’un document interne à l’IGNA. En clair, de couleur ou pas et de quelle couleur exactement. Avec ces méthodes nous avançons doucement vers une dérive racialiste.
On nous affirme que le FNAEG est un fichier ultra sécurisé ou nulle information ne peut fuir. J’ai peine à y croire et je ne suis pas le seul ou la seule. Depuis Janvier 2007, 27 pays de l’Union Européenne ont donné leur accord de principe pour inscrire dans la législation européenne le libre accès pour chacun des états membres aux fichiers ADN des autres pays. Accord qui a fait dire à M Estrosi, que « les citoyens seraient mieux protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur naissance. »
On peut aisément penser désormais qu’un régime politique, peu démocratique, arrive au pouvoir d’un des 27 pays de l’Union Européenne et utilise les données des fiché-e-s ADN à des fins peu recommandables.
Des entreprises privées (banques, assurances, employeurs divers) convoitent déjà ces fichiers qui risqueraient de discriminer un peu plus des populations entières par une utilisation frauduleuse.
Aussi, présenter l’ADN comme une preuve infaillible est une attitude dangereuse. Certains scientifiques démontrent que les probabilités de mauvaises interprétations sont élevées. L’erreur est donc possible.
Plus de 2 millions de personnes sont fichées au FNAEG depuis sa création en 1998. Arrêtons ce système de fichage de type extensif, ne pré-mâchons pas le travail de ceux qui voudraient rendre la France plus blanche.
Une surenchère sécuritaire a gagné ce pays animé par des marchands de peur avides de pouvoir et d’argent, mais nous devons comprendre que la sécurité n’est que le corollaire de la liberté et non le contraire.
Mes gènes m’appartiennent ils ne sont la propriété ni de la justice, ni de la police , ni de la science. Et puisque mon refus est un délit , puisque ce délit veut me priver de ma liberté je deviens, un délinquant de la liberté.
Votre fonction doit vous amener à porter une réflexion nationale sur ce fichier et sa dangerosité ce qui entraînera, j’en suis sûr, la nécessaire suppression du FNAEG au nom de la défense de nos libertés fondamentales.
En osant la paraphrase de vos propos : je regrette qu’il n’y ait pas de belle et haute voix qui se lève pour alerter sur la dérive sécuritaire de la société française. Je souhaite qu’il y ait un réveil des consciences pour que l’on arrête ce processus mortifère.
Refuser le fichage ADN est plus qu’un acte citoyen, c’est un acte humain primordial.
Recevez, Madame la Ministre, mes respectueuses considérations.
Rodolph B
* Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques
** Institut Génétique Nantes Atlantique
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