[nantes] stop aéroport de notre-dame-des-landes
Thèmes : Aéroport Notre-Dame-des-LandesEcologie
Lieux : NantesNotre-Dame-des-Landes
Cet appel est une proposition qui a été rédigé par le « collectif stop aéroport de Notre-Dame-Des-Landes ». Il est composé d'individus provenant de Nantes, Rennes, St Nazaire, de Vendée, de la ZAD... Le souhait de ce collectif est de réunir, à l'occasion d'une manifestation d'ampleur tous les opposants à l'aéroport. Nous invitons donc tous ceux qui le souhaitent, groupes ou individus, à venir discuter de cette proposition d'appel à manifestation. Nous tenons à préciser qu'aucun des paramètres de cet appel n'est définitif.
Rendez-vous à la salle de la Maison des syndicats, à Nantes, le 6 janvier à 20h.
STOP AU PROJET D’AÉROPORT DE NOTRE-DAME-DES-LANDES
UN AEROPORT ?
Le projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes est une offensive :
C’est 1220 hectares de terres agricoles, 50 exploitations, des dizaines d’habitations et de maisons occupées qui vont être rayées de la carte. Et avec eux, c’est l’histoire de ces vies et de ces terres qui est balayée.
Les porteurs du projet sont capables d’assumer un discours sur l’austérité tout en conduisant un projet au coût délirant. Ils promettent une prospérité assurée, une sécurisation du trafic aérien, le tout vernis de garanties écologiques certifiées car c’est d’usage courant d’habiller d’écologie des hectares de béton.
Pourtant, on nous rappelle depuis trois ans que la crise de 2008 s’intensifie, qu’elle attaque progressivement nos conditions de vie, qu’elle nous mobilise en profondeur : se sacrifier pour l’intérêt national, travailler plus, être responsable, devenir austère. En même temps, un refus de plus en plus déterminé de notre système économique et politique ne cesse de grandir. En Grèce, en Espagne ou aux Etats-Unis la crise économique s’est transformée en crise de la confiance et en rejet massif des classes dirigeantes.
Partout, de Nantes à Madrid, d’Athène à Rome, c’est avec la même arrogance que les structures du pouvoir se jouent des populations qu’elles gouvernent. On croirait presque à une blague quand on voit avec quelle assurance le maire de Nantes injecte des millions d’euros pour installer un canard géant sur la Loire, pour construire une fresque à son effigie, ou pour implanter un aéroport au mépris de milliers de personnes.
Il va sans dire que l’image de Nantes semble aux yeux de ses dirigeants avoir plus de valeur que ses habitant-e-s. Si Nantes rayonne c’est au profit de ses hommes et femmes politiques, de son « image de marque » et de ses ambitions internationales.
Mais on ne payera pas l’image de Nantes, pas plus que la crise, parce qu’on a des choses bien plus importantes à défendre.
A l’ATTAQUE !
Devant pareil tableau, si nous voulons vraiment arrêter la construction de cet aéroport, nous devons réussir à transformer l’amertume en détermination. Cette même détermination qui pousse des milliers de personnes en Espagne et aux Etats-Unis à occuper des places. Celle qui à travers le monde arabe emporte les populations dans la révolte contre leur dirigeant. La même qui entraîne plusieurs dizaines de milliers d’européen-e-s à lutter dans la vallée de Suse en Italie contre un projet de train à grande vitesse aussi destructeur que celui de l’aéroport. Elle a aussi traversé plusieurs milliers de manifestant-e-s à bloquer physiquement un train de déchets nucléaires dès son départ en France, à Valognes, jusqu’à son arrivée au nord de l’Allemagne dans la région du Wentland.
Cette détermination, elle existe dans la région de Nantes. Elle a déjà trouvé les voies de la victoire en empêchant deux projets de centrales nucléaires (Le Pellerin 1981 et Le Carnet 1997). Grâce à des formes de contestations à la fois multiples, rusées et offensives. Elle est présente depuis plusieurs années autour de Notre-Dame-des-Landes, à travers différentes pratiques de luttes : recours juridiques, occupations et cultures des terres, manifestations, blocages, etc.
La réalité est bien loin de ce que voudrait faire croire les dirigeants et les industriels. Eux qui essaient de neutraliser toute contestation, n’hésitant pas à procéder à plusieurs perquisitions le même jour pour un peu de fumier sur Vinci, à déclarer que c’est au « karcher » qu’il faut nettoyer les opposant-e-s ou à militariser la zone. Mais la lutte contre l’aéroport n’est pas désertée : sur place il y a celles et ceux qui y vivent et qui y luttent, habitant-e-s, occupant-e-s paysans et paysannes de la zone d’aménagement différée (ZAD). Il y a les collectifs qui organisent la lutte sur Nantes, et enfin il y a celles et ceux sur le reste du territoire pour qui cette lutte résonne et qui la soutiennent là où ils sont.
La proposition est donc la suivante : porter un geste de lutte fort, visible et massif, là où, depuis plusieurs mois, l’action les gêne le plus, c’est-à-dire au coeur des institutions nantaises, en encerclant la Mairie jusqu’au retrait du projet.
ENCERCLEMENT
Nous proposons un rassemblement suivi d’une manifestation d’ampleur le samedi 17 mars 2012 à partir de 14h sur la place du commerce à Nantes. Une manifestation dont l’ambition est de réunir toutes les tendances de la lutte contre l’aéroport, regroupées autour d’une idée simple : l’arrêt immédiat du projet.
Cette manifestation ne sera pas la plate forme préélectorale de tel ou tel parti politique soucieux de tirer la couverture vers lui. Elle sera plutôt l’expression d’une détermination partagée entre celles et ceux qui ne veulent pas de cet aéroport, une détermination traduite en acte devant les institutions porteuses du projet.
Dans cette perspective, la manifestation se poursuivra aux abords de la mairie de Nantes afin de l’encercler, en occupant les carrefours qui l’entourent. Autant de carrefours comme autant de possibilités de rappeler à Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes, et à Jacques Auxiette, président du conseil régional, ce qu’ils sont en train de détruire et celles et ceux qui, jusqu’au bout, leur tiendront tête. Autant de carrefours pour que se retrouvent différentes pratiques de luttes et différentes façons d’occuper l’espace, fortes de leur complémentarité. Ici, des tentes, des cantines, un pique-nique, là des paysans avec ou sans terre déposent des centaines de bottes de paille, à coté un concert fête la destitution des pouvoirs locaux, et enfin plus loin, des structures infranchissables.
On l’affirme et on ne le répètera jamais assez : ARRET IMMEDIAT DU PROJET D’AEROPORT A NOTRE-DAME-DES-LANDES
Un événement au sujet de l’aéroport, au premier abord on pourrait se réjouir au vu de l’état actuel de la mobilisation et du fossé qui ne cesse de se creuser entre nantes et la zad à la suite d’actions ratées. Mais en lisant ce communiqué de plus près et en ayant une connaissance de la situation militante, il apparaît des problèmes qui aggraveront la mobilisation de manière irréversible (déjà bien entamée par des erreurs non assumées).
Car sous couvert d’une énième action ouverte à toutes tendances, il s’agit en réalité d’un rassemblement de néo-insurrectionnalistes, des adorateurs du défunt torchon rébétiko, et des mouches à merde pro-tarnac… En gros, ce sont des individus manipulateurs et autoritaires ayant un discours attirant, foutant et laissant des gens dans la merde sacrifié au nom de l’insurrection et n’ayant aucun principe de solidarité sauf dans les textes sauf lorsqu’il s’agit de leurs amis. Il n’y a pas besoin de regarder très loin, les exemples ne manquent pas : saint-nazaire, poitiers, rennes… en cas de pépin, ces personnes ne sont plus là, seul face à la répression, seul face aux keufs.
Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait de la répression lorsque des actions sont menées. Mais en cas de problème, il faut éviter de se retrouver seul comme c’est souvent le cas lors des actions foireuses mis en place par la zad sans qu’aucune critique soit possible. Pour se faire aider, il y a une ou deux conditions à remplir : il faut faire partie du microcosme assez fermé qu’est la zad ; ou il faut avoir de la bouteille dans le milieu militant. Pour les autres, pas de solidarité ; des sacrifiés pour la lutte. Il paraît même qu’il y a une personne vivant sur la zad qui se trouve en taule. Est-ce que les radicaux s’en occupent?
Pour s’organiser de manière efficace, il faut un minimum de sécurité. En ce qui concerne les téléphones, il n’y a rien à dire. Mais quand on voit le nombre de textes émanant de la zad circulant sur internet, ça fait peur et ça dépasse le ridicule. Autant envoyer un compte-rendu aux keufs. Sans compter que, et là c’est plus grave encore, lors des réus, il y a des taupes et des grandes gueules qui parlent à n’importe qui. Des militants plus agés connaissent les personnes en question et ne rien dire est une forme de complicité.
Des gens qui n’ont rien à faire ici et une solidarité qui ne fonctionne pas, voilà la raison d’être d’une mobilisation en déclin : on invite n’importe qui et on fait n’importe quoi.