[angers] le mur n°1, journal mural du [sli:p]
Thèmes : Logement/squat
Lieux : Angers
Après le n°0, où nous présentions le [sli:p], nouveau squat politique ouvert à Angers depuis septembre, voici le n°1 du mur, journal mural qui s'attache à analyser le réaménagement de notre quartier.
Goûter-discussion autour du mur le dimanche 9 novembre à 15h, au 26,5 rue Maillé.....yeah yeah !
Comme nous l’avions présenté dans le numéro zéro, le mur va déconstruire pierre par pierre le pourquoi du comment du réaménagement du quartier Thiers-Boisnet.
Paradoxalement, cela commence de l’autre côté du bd Ayrault avec le projet St-Serge 2000.
Historique
Il y a de cela quelques décennies, St-Serge était un quartier un peu à l’écart du centre-ville mais qui regroupait beaucoup d’activités autour de sa gare. A partir de 1944, cele-ci se concentra uniquement sur le transport de marchandises.
C’est devant ce bâtiment que se tenait l’un des principaux marchés de la ville où les habitants se retrouvaient. Avec le temps, ces activités prirent fin, laissant place à une gigantesque friche en bordure de centre-ville. Bref, le terrain de jeu rêvé pour des urbanistes et des politiques méga-Lego-maniaques. Au final, le projet de parc d’attraction sportif a laissé place à un parc d’attraction d’une toute autre nature… St-Serge 2000 !
Futur antérieur
Par phases d’aménagements successifs, St-Serge est en train de devenir une zone où seront polarisés un grand nombre d’activités du secteur tertiaire, une fac et des logements de standing. Bref, St-Serge est ce que les urbanistes appellent un Central Business District.
Des bâtiments à l’architecture futuriste et aux noms cybernétiques (@fone, CNP, @robase III…) sont les sièges d’entreprises de secteurs florissants (télésurveillance…). Mais ce qui se passe à l’intérieur de ces socles de béton n’a rien de novateur. On y cultive des foules d’employé-e-s qu’on rêve fidèles, dociles et abrutis par les chiffres de rentabilité. Seulement ce ne sont aujourd’hui que des coquilles vides où des centaines de mètres carrés sont inexploités. Par exemple, à ce jour, deux niveaux du bâtiment @fone – soit 825 m² – restent inoccupés.
En ce qui concerne la faculté, les promoteurs ont bien calculé leur coup. Que ce soit la fac de droit ou la Catho, c’est le conservatisme étudiant qui est promu au centre-ville. Les professionnel-le-s du logement étudiant ont concocté des espaces destinés à des étudiants capables d’assumer un loyer de 47% supérieur à celui d’un ecité U classique (voir montant + comparaison avec une cité U classique). La « mixité sociale » avancée par J.-C. Antonini en 2006 n’est que du vent. Par contre, ils seront effectivement de bons « ambassadeurs » d’un Angers propre, stérile, moderne, prêt-à-l’emploi, prémâché…
Ces étudiants-ambassadeurs/drices qui reviendront peut-être, au cours de leur carrière internationale de jeunes cadres dynamiques, passer quelques nuits dans les « apparts-hôtels » de St-Serge.
« Quand les générations futures se souviendront de l’urbanisme de la fin du XXe siècle, sans doute verront-ils dans le quartier St-Serge l’une des opérations les plus marquantes […]. Un exemple de modernisme, une vision nouvelle de l’urbanisme loin des erreurs du passé. »
[Courrier de l’Ouest, 11 février 1998]
St-Serge 2000, gigantesque parc d’attraction économique qui s’étendra jusqu’au M.I.N. (Marché d’Intérêt National, projet prévu pour 2020), bouleverse la situation urbaine de notre quartier.
Pour nous ce parc d’attraction où se jouent des luttes sera aussi le terrain de combat du Mur.
Avec le Mur on peut dresser des barricades !
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