[angers] soirée débat, « de fabel van de illegal »
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieres
Lieux : Angers
19
Juin
le jeudi 19/06/2008 à 00:00
dans le cadre de la semaine d'action pour les sans papiers.
dans le cadre de la semaine d'action pour les sans papiers.
Soirée débat, « De Fabel Van de Illegal »
à l’Étincelle, 26 rue Maillé, le jeudi 19 juin à 20h30.
Prise de recul sur la lutte, grâce à un petit voyage au travers d’un autre pays européen, les Pays-Bas, et d’une organisation très active dans le soutien aux sans-papiers. « De Fabel Van de Illegal » signifie « la fable de l’illégalité »
La soirée sera animée par YC de Ni Patrie Ni Frontières, qui vient de publier la compil’ n° 3 de NPNF, consacrée à De Fabel van de illegal.
Les Pays-Bas sont un petit pays rarement mentionné dans les médias.
La «paix sociale» y est rarement troublée par des grèves, ou des luttes, «exemplaires» susceptibles d’enflammer l’imagination des militants des autres Etats européens.
Pourtant, beaucoup de questions politiques débattues en France – de la «flexsécurité» à «l’identité nationale» en passant par le «multiculturalisme», les séquelles du colonialisme, l’immigration ou la place de la religion dans la société – y sont l’objet de vifs débats… et aussi de mesures réactionnaires que la droite française rêve d’imposer dans l’Hexagone, avec si possible l’appui d’une partie des syndicats et partis dits de gauche, comme cela a été le cas en Hollande.
Contrairement à l’image d’Epinal que l’on a souvent de ce pays en France, la société néerlandaise est en train de devenir de plus en plus raciste, chauvine et intolérante, notamment grâce aux politiques publiques et aux campagnes politiques menées par les différentes tendances de la droite et de l’extrême droite, au nom de la défense de la « culture », des « valeurs » et « traditions » néerlandaises, et grâce également à la passivité ou la complicité de la gauche néerlandaise qui, elle aussi, ne souhaite pas « accueillir toute la misère du monde » (dixit le « socialiste » Rocard).
Dans un tel contexte, il peut être intéressant de mieux connaître la société néerlandaise car l’évolution qui s’y déroule depuis 1982 est en partie celle que nous vivons en France et celle que prépare, de manière accélérée, le gouvernement Sarkozy-Fillon qui veut « mettre le turbo » contre l’Etat providence, la Sécu, les retraites et évidemment, bouc émissaire idéal, les « immigrés » de la première, deuxième et pourquoi
pas la dixième génération !
Par la même occasion, il peut aussi être intéressant de mieux connaître De Fabel van de illegaal (La Fable de l’illégalité), un groupe atypique, par ses origines, comme par ses activités et son journal dont un recueil de textes vient de paraître, édité par la revue Ni patrie ni frontières.
En effet, il ne s’agit pas d’une organisation constituée autour d’une idéologie fermée, comme c’est si souvent le cas en France ou dans d’autres pays. Même s’ils se considèrent, grosso modo, comme des communistes libertaires, ses membres ne tiennent pas à s’inscrire dans une filiation précise, fermée à toute influence «extérieure».
Leur journal bimestriel s’intéresse à trois questions principales: le racisme et l’antisémitisme aux Pays-Bas, l’extrême droite, et les luttes des sans-papiers.
Presque tous les articles tournent autour de ces trois axes d’intervention, ou de thèmes très proches, dans une perspective militante bien sûr, mais aussi dans le cadre d’une réflexion théorique sur toutes les questions posées par les politiques migratoires et démographiques: nationalisme, place des «cultures» et des traditions, multiculturalisme, liberté de conscience, fonction des religions, répression étatique, oppression des femmes, rôle de la famille, etc.
Il faut souligner aussi une autre originalité de De Fabel van de illegaal: sa façon de préparer ses campagnes politiques, seul ou avec d’autres. Dans la plupart des pays, les groupes d’extrême gauche ou libertaires ont généralement une attitude purement réactive: ils réagissent à une mesure gouvernementale, à l’invasion d’un pays étranger, à une décision d’un organisme international ou d’une multinationale. Comme leur propagande est improvisée en fonction de thèmes d’actualité sans cesse changeants, son contenu est soit pauvre (parce qu’ils ne savent pas répondre aux arguments concrets de l’adversaire de classe), soit trop général (les arguments avancés sont valables à toutes les époques et en toute circonstance).Ou alors, pour remédier à ce manque de connaissances, les militants sont obligés de faire confiance à des «spécialistes», universitaires ou intellectuels professionnels, sans avoir une distance critique suffisante vis-à-vis du soubassement politique des idées de ces «spécialistes» et sans se livrer à un travail de réflexion autonome et collectif au sein de ces groupes révolutionnaires.
Pour sa part, De Fabel fonctionne de façon totalement différente et originale: quand le groupe décide de mener une campagne politique sur un thème (et, on l’a vu, ces thèmes sont volontairement limités, car De Fabel ne veut pas disperser son énergie entre vingt causes différentes et sans lien entre elles), ses membres commencent par bien étudier les arguments de l’adversaire (Etat, partis politiques, patrons, institutions internationales) pour à la fois pouvoir répondre aux réactionnaires ou aux réformistes, mais aussi pour trouver des arguments simples et faciles à comprendre qu’ils puissent employer à la fois dans leur journal, leurs tracts et dans les discussions individuelles, les meetings, les manifestations, etc.
Si ces questions vous intéressent nous vous invitons à venir discuter avec nous.