Nantes : samedi 1er décembre
De 15 à 22 H – Lieu : maison des
syndicats, 1 pl. gare de l’Etat
Conférence-débat avec Jean le Gal
Auteur de : Le maître qui apprenait aux enfants à grandir

L’école d’aujourd’hui peut-elle être moderne, populaire et émancipatrice ?

A l’heure des mouvements contre la réforme libérale dans les universités et de la libéralisation dans l’enseignement et l’éducation, comment aborder les questions d’une autre Education. Les courants pédagogiques se diluent, les luttes pour garder une écoleautonome et gratuite s’effritent. En face : des réacs organisés pour dresser et soumettre, soutenus par le pouvoir. Il est urgent de réafformer nos utopies pédagogiques (autonomie contre discipline) et de poursuivre le combat contre la privatisation de l’école.C’est dans ce cadre que nous vous invitons à une conférence-débat où après un débat avec Jean Le Gal, nous nous rencontrerons pour aborder toutes ces questions en groupes plus restreints.

Extrait du livre de Jean Le Gal “Le maître qui apprenait aux enfants à grandir”.
Lorsque j’ai commencé à enseigner dans un petit village de campagne, j’ai appliqué les belles leçons que m’avaient données l’Ecole normale : j’étais le maître et l’enfant devait m’obéir ; je décidais des activités ; je récompensais et je punissais. Je n’avais jamais connu d’autre école que l’école des leçons, des devoirs, des notes et des classements, que l’école des mauvais points, des lignes, des verbes, du piquet, du bonnet d’âne et de la pelote dans la cour. Comment aurais-je pu être autre chose qu’un maître ? Mais l’armée me remis du côté de ceux qui doivent « obéir sous peine de sanction ». J’en sortis décidé à refuser désormais d’être dirigé mais je continuais pourtant à commander les enfants, influencé sans doute par l’opinion générale des adultes qui affirment : « si on ne commandait pas aux enfants, si on ne les punissais pas, ils ne feraient rien.
L’enfant est -paresseux par nature. » C’est aussi ce qu’on disait, en ces années 57-58 , des Noirs et des Algériens qui revendiquaient leur indépendance.
Freinet et l’Ecole Moderne me permirent de prendre enfin conscience de ma profonde contradiction : je me battais pour mes droits et mes libertés et je continuais à coloniser les enfants. Il me fallait tout changer : les principes, mon attitude, mes techniques, mes mes habitudes. J’ai tout changé… mais ça n’a pas été facile… Quand on a pris l’habitude de tout diriger, on a du mal à donner la parole et le pouvoir aux enfants.

Organisé par SCALP/No Pasaran, avec la participation d’Emancipation 44
Contact : SCALP c/o CERED BP 322 44803 Saint Herblain cedex. tél : 06 14 87 48 31 – http://scalpnaoned.samizdat.net/